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EAN : 9782743624538
242 pages
Payot et Rivages (01/01/1900)
3.39/5   32 notes
Résumé :
Quelque part en Afrique, sous une chaleur étouffante, la société Métal-Ik exploite les "terres rares", ces métaux stratégiques nécessaires à la haute technologie. Certaines multinationales, on le sait, ne sont pas très regardantes en matière de droit du travail. Aussi, lorsqu'une agence de l'ONU dépêche Tanya Lawrence sur place, elle n'est clairement pas la bienvenue. Face à l'hostilité générale, elle ne peut compter que sur Tony Donizzi, le guide que lui a assigné ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Ici l'intrigue n'est juste qu'un prétexte pour J.H. Oppel. Celui de pousser un coup de gueule contre l'argent roi, les multinationales, la corruption, le profit sur le dos d'une main d'oeuvre autochtone réduite au silence, au mépris de l'écologie, etc.
Dans ce microcosme, l'Onusienne Tanya Laurence doit délivrer un rapport pour révéler d'éventuelles irrégularités. Comme l'accueil est aussi froid que tendu, l'aide de Tony Donizzi ne sera pas de trop.
On suit avec un certain plaisir ce polar, même si les méchants manquent de subtilité et les bons bien trop mystérieux. N'empêche ce duo obtient notre sympathie sans difficulté et l'on tremble devant les dangers qui plane au dessus de notre enquêtrice.
Oppel nous rappelle que devant la folie des hommes, dame nature a toujours le dernier mot. Et que notre mépris ou notre aveuglement se paie cash. Intéressant.
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Après Barjot ! et sa truculence sarcastique, il fallait bien que je me fasse un avis plus approfondi sur Jean-Hugues Oppel. Et son plus récent Vostok est tombé à point nommé.

Vostok met en scène Tanya Laurence, inspectrice des Nations Unies, en visite dans la société Métal-IK qui exploite les métaux rares au fin fond de l'Afrique. Huis-clos, climat aride et tensions politiques, il y a déjà du grain à moudre dans le synopsis de départ ! L'héroïne se voit affublé d'un garde du corps, Tony Donizzi dont la venue sur le site est louche, mais dont les compétences ne sont plus à prouver. le fond de ce thriller est annoncé dès le départ par l'auteur dans l'intitulé de ses chapitres : un compte-à-rebours est lancé et personne ne sait encore d'où cela va éclater.
À grands coups d'ironie, de descriptions atypiques et de dialogues tranchants, Oppel prend un malin plaisir à dénoncer le cynisme des grandes multinationales, qui placent immanquablement leurs intérêts financiers devant les intérêts de leurs employés et de leur environnement, même proche. L'auteur dépose ça et là quelques conceptions écologiques, ce qui n'est pas désagréable, évidemment, d'autant plus qu'il le fait avec ses sous-entendus habituels sur la bêtise des règlements et l'ironie constante de nos dirigeants.

Bizarrement, la question finale après cette lecture pourrait être « L'important n'est-il pas d'aimer et de vivre heureux le temps qui nous est mis à disposition ? » Certains cherchent malgré tout à profiter de tout et de tout le monde, allez comprendre... C'est ça aussi du Oppel, dénoncer par un coup de gueule et, au fond, s'en foutre royalement !
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« Welcome en territoire Awasati » une main facétieuse au début de l'histoire transforme cette inscription en « Hellcome en territoire Awasati ». Une région, quelque part en Afrique,au bord de l'Océan, un endroit loin de tout où une compagnie minière dirige l'exploitation d'un gisement de terres rares d'où sont extraits, le gallium, le néodyme, le lanthane et autres minerais indispensables à la vie moderne des pays dits civilisés. La société Métal-IK (I pour international et K pour Konsortium ) exploite la mine et les mineurs avec une fermeté dictatoriale : les intérêts et les profits sont colossaux. Tanya Lawrence fonctionnaire à l'Organisation Internationale du Travail est envoyée en mission de contrôle par l'ONU.

Unité de temps, unité de lieu, unité d'action, plus élément perturbateur, la règle des trois unités du théâtre classique est respectée. Par contre la règle, facultative, de la bienséance est sacrément mise à mal : corruption, traitrise, appât du gain, alcoolisme mondain, esclavage moderne et mépris des populations locales, bref l'univers délétère d'un monde « d'expat.. » où la course au profit révèle les plus bas instincts de l'être humain.

Jean-Hugues Oppel est assez sérieux pour ne pas trop se prendre au sérieux et son thriller géopolitique a le bon goût de pencher du côté John le Carre période « La constance du jardinier » plutôt que du côté Gérard de Villiers période…..

Gérard de Villiers. Il réveille aussi en nous notre part d'enfance par son goût de l'aventure exotique : Bob Morane ou Spirou ne sont pas loin, relire « le gorille a bonne mine »,un plaisir difficile à bouder!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Après plusieurs années de silence littéraire, Vostok signe le retour de Jean-Hugues Oppel qui, il faut bien le dire, commençait un peu à nous manquer. Retour gagnant ?

Vostok, c'est l'histoire de Tanya Lawrence, chargée de mission pour une des multiples agences de l'ONU dépêchée quelque part sur la côte sud-ouest de l'Afrique, dans une région aride, battue par un soleil brûlant mais qui recèle d'abondantes ressources de terres rares, ces terres recelant des minerais et métaux devenus stratégiques car ils entrent dans la compositions de nos ordinateurs, téléphones, scanners ou, bien entendu, système de guidages de missiles et autres armements. Et la présence de Tanya semble quelque peu gêner la direction de Métal-IK, la société qui exploite ces mines africaines avec, on s'en doute, un sens très particulier de ce que doivent être les relations entre employeurs et employés et entre riches civilisés expatriés et sauvages locaux.

Voilà le genre de résumé qui semble annoncer un véritable festival d'enfonçage de portes ouvertes : les instances internationales impuissantes, les capitalistes sans foi ni loi qui exploitent jusqu'à la moelle un pays sous-développés, les habitants animistes qui ont su préserver une vraie sagesse ancestrale… de quoi s'agacer assez vite devant une avalanche de clichés. Mais Jean-Hugues Oppel est plus malin que ça. Certes, il nous parle de tout cela et d'autres choses encore mais laisse la priorité à la création d'une ambiance bien particulière. le monde étouffant qu'il décrit, contrastant avec l'intérieur climatisé du complexe baptisé non sans ironie la Colonie, n'est pas sans rappeler quelque récit de science-fiction mettant en scène la colonisation d'une lointaine planète. le climat est lourd d'une menace invisible peut-être bien pire – ou plus acceptable, allez savoir – que celle que fait peser Métal-IK sur la population locale. Tout cela, Oppel le manie avec dextérité et humour, tout comme les clichés qu'il utilise à foison, à commencer par le duo Tanya – Tony le guide dur au coeur pur, fils putatif d'Indiana Jones et de Rambo. de la même manière, on se plaît à retrouver l'Oppel cinéphile et ses références disséminés ici où là avec une discrétion de bon aloi.

On l'aura compris, voilà un roman qui se laisse lire avec plaisir, rondement mené, qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses, véritablement divertissant. Alors, certes, ça n'est pas le grand roman d'Oppel plutôt une échappée mineure à l'intrigue convenue mais agréable dont on espère qu'elle a relancé le mécanisme d'écriture chez l'auteur et qu'on le retrouvera bientôt.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Le roman noir n'est pas forcément un thriller ou un polar. Il sait se faire politique voire humaniste. C'est le cas avec Vostok. Une plongée en territoire zombis. Mais nul mort-vivant, juste un lieu perdu en Afrique, où la chaleur est étouffante, où une multinationale exploite les « terres rares ». C'est pour Jean Hugues Oppel, l'occasion de poser ses mots sur les profits faits à outrance en ignorant sciemment les notions d'humanité et d'écologie.
Je passe rapidement sur le style, Oppel sait y faire, il colle parfaitement à l'ambiance du lieu et aux dangers qui dominent. Oppressant et rapide. Côté personnages, Oppel nous sert une palanquée d'êtres abjects et repoussants, mis à part Tanya et Tony. Tanya Lawrence, est envoyée dans cette colonie par l'ONU pour pondre un rapport sur d'éventuelles irrégularités concernant les activités de la société Métal-IK (I pour International et K pour Konsortium).
Cette multinationale produit coûte que coûte, dix-sept motifs de conflit inscrits au tableau périodique des éléments. Les dirigeants font tout pour assurer la production. Un seul mot d'ordre de la direction, produire. Produire pour contrer les Chinois et les contrebandiers, produire pour livrer du Coltan, du Tantale, pour les puces électroniques que l'on trouve partout. Sans eux, vous ne liriez pas ces mots. le marché est juteux. Sans samarium pas de barre de contrôle de réacteur nucléaire, pas plus de guidage des drones et des missiles, pas de Lanthane, de Gadolinium ou d'Yttrium, pas de lunettes de vision nocturne ou de fibres optiques. Sans Indium pas d'écran plat.
La production est donc un enjeu majeur. le centre d'une guerre économique tant notre dépendance aux productions des terres rares est forte. Sur les flancs de la montagne creusée de toutes parts, une noria de camions, de bulldozers, de chantier grondent et fument.
Par terre et sous terre, la fourmilière humaine creuse. Elle ne vaut pas cher. le droit du travail des populations locales… dans une zone de non-droit, tous s'en battent l'oeil.
C'est tout le cynisme de ces multinationales, pour qui les intérêts financiers sont prioritaires. Elles n'ont que faire de leurs employés et de l'environnement.
Tanya est largement habituée à son métier et à ses effets collatéraux. C'est une touche à tout franche, brillante et intelligente. Ses traits annoncent la fin de sa jeunesse. Dès son arrivée, Tony Donizzi, un gaillard à la tignasse brun foncé, un bon baroudeur, la prend sous sa protection. Car dans le monde de la Colonie, les mercenaires pullulent. Mais ce ne sont pas les pires. Les dirigeants veillent à la production.
Parmi eux, il y a Bernard Satier, géologue, végétarien mais surtout barbouze free-lance, pas forcément à la solde de l'énorme Maxime Pardieu, le directeur de la Colonie et de son second, l'ambitieux Simon Messer totalement étranger à la bonté et la loyauté. Bref cette colonie est un pot de pue. Même l'ingénieur météorologue, Arthur G. Webster est un emmerdeur en fin de carrière. D'ailleurs, un météorologue pourquoi faire dans ce trou ravagé par la chaleur du bout du monde ? Tous subissent la température qui oscille entre chaud et très chaud.
Vostok est loin de l'Afrique. Pourtant, Oppel nous y renvoie sans cesse. Comme pour mieux nous persuader qu'il y a toujours pire. Et c'est effectivement le cas. Sous cette ambiance étouffante où la corruption et la traitrise règnent, une autre menace aussi invisible que gigantesque plane. Là où l'argent est roi, où tous lui sont inféodés, même la nature peut se révéler être la plus dangereuse de tous.
Vostok, est roman noir. Pas forcément parfait mais assurément en lien avec la mondialisation de notre société.

Lien : https://nigrafoliablog.wordp..
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critiques presse (1)
Lhumanite
15 avril 2013
Mené tambour battant, solidement documenté, un récit passionnant où perce un humour amer et parfois désespéré. De la belle ouvrage, assurément !
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un distributeur de boissons est à la disposition de tous dans ce que les architectes spécialisés en aménagement intérieur de locaux professionnels appellent un espace-détente. Pour bien créer un espace-détente il faut : une table basse, une banquette inconfortable et trois fauteuils assortis (le personnel ne doit pas s’attarder) installés dans un angle mort ou un renforcement de couloir au format mouchoir de poche (la plante verte est optionnelle).

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Depuis le feu et la roue, on ne compte plus, les "plus-plus-grands-progrès-de-l'histoire-de-l'humanité", avec un grand H..... C'est comme les cambriolages du siècle, vous savez, au douzième commis avant la fin de la première décennie ça ne fait plus sérieux !
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La Colonie.
Le terme désigne surtout l’implantation humaine au bord de l’océan. Pour les installations minières de l’arrière-pays, on parle des mines tout simplement – ou de ces putains de mines quand on y travaille. La découverte de plusieurs gisements du si convoité minerai appelé « coltan » et de terres rares en abondance, gisements d’importance exploitables à faire baver de convoitise les prospecteurs de Mongolie-intérieure, a créé de toutes pièces ces deux pôles d’activité là où il n’y avait rien sinon un territoire désert sous le soleil.
Rien sinon de paisibles autochtones, aussi.
Des braves gens n’ayant pas la même définition du mot désert et incapables de mesurer la richesse enfouie sous leurs pieds, comme trop souvent. Les autochtones insouciants devaient déménager. On leur offrit de l’argent pour la terre. Ceux que les paquets d’euros de l’Union minière européenne n’avaient pu acheter firent connaissance avec les fusils-mitrailleurs des sbires de la milice privée du Konsortium pour revenir à une saine vision de la loi du plus fort. Les étrangers gagnèrent. LEs autochtones déménagèrent. Comme toujours.
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La grasse matinée après l'amour connait peu d'équivalents au catalogue des délices qui ne coûtent rien.
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Première phrase :
Base Vostok, Antarctique
établie par les Soviétiques en 1957
Dernière phrase :
Nous sommes tous nés pour mourir seuls.
Quelque part.
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Videos de Jean-Hugues Oppel (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Hugues Oppel
Jean-Hugues Oppel raconte ses débuts dans l'écriture.
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