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Difficile. Difficile d'écrire ce qu'a été sa vie quand on a vécu avec fougue, avec passion, oui, mais sans lignes directrices claires, sans objectif à atteindre, sans projet ou mission. Quand on a été saisi très tôt par ce que Jean appelle “ le vertige du monde” : la faim de vivre, un immense appétit de vie, mais aussi une anxiété devant l'immensité sans cesse changeante des possibles. Peut-on être presque trop doué, peut-on être ébloui par l'éventail des richesses qui semblent être à portée de main ? Sans doute.

Alors on vit avec fougue, mais aussi avec prudence. On s'aventure, on se lance, mais on ne s' engage pas, ou pas trop. Surtout, on ne se claquemure pas dans un truc dont on ne pourra plus sortir. On travaille fièvreusement, et en même temps l'on ménage ses options. On explique tout cela en mettant en avant l'humour, l'indifférence, souvent feinte, le relativisme, une sophistication bien réelle... On s'enveloppera des incertitudes de son temps, et on choisira l'opposé de ce que l'on vous propose, qu'il s'agisse du trotskisme des profs de la rue d'Ulm ou du catholicisme du père. L'on veut garder ouvert l'espace du choix, l'espace de la liberté.Non pas par hypocrisie, mais parce que l'on estime que c'est la meilleure chose à faire. J'aime la vie, mais je garde – dans le mesure du possible – je garde mes distances, je préserve ma liberté de choix.

Alors plus tard, beaucoup plus tard, l'on veut sans doute faire un point. Qu'ai je donc fait ? Qu'a été ma vie ? Qu'ai je fait tout en voulant ne pas trop en faire ? Et l'on écrit un délicieux petit livre, dont les pages se dégustent une à une, telles des pralines ou des petits-fours. Beaucoup de bonheurs, pas mal d'anecdotes amusantes, et quelques malheurs, toujours enrobés de ce charme et de cette distinction dont il ne se departageait jamais. Bien qu'aggregé de philosophie, Jean était surtout un conteur, un homme qui savait créer tout une fresque avec seulement quelques mots . Un magicien du verbe. Un amoureux de la vie. Un homme un peu perdu, aussi, ébloui par la vie, qui observait et qui cherchait. Un être merveilleux, qui a commencé à nous manquer. Heureusement, ses livres nous restent.
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Avant d'ouvrir ce livre je n'avais aucune idée de qui était Jean d'Ormesson, je ne m'attendais pas du tout à ça et j'espérais lire de la fiction.

Au début, je me suis dit, « Hm, encore un livre que je vais abandonner… l'autobiographie de la bourgeoisie moderne merci mais pas aujourd'hui ».
La première moitié du livre je me suis sentie noyé sous nombre de noms et de références qui ne m'évoque pas grand chose et parfois même rien.

Et pourtant, j'ai continué, j'ai continué et j'ai beaucoup aimé, dès le début les réflexions philosophiques et psychologique m'ont appelés.

On y aborde également la science et le religion, mais d'un point de vu posé et intéressant.

Je me suis sentie en phase avec beaucoup de concept évoqués et, sur les sujets abordés dans le livre, je pense que j'aurais adoré discuté avec ce Jean.
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Ceci est un Ovni.
Ce n'est pas une autobiographie, ce ne sont pas des mémoires ou des souvenirs. Pas non plus de la philosophie, un bilan, des conseils ou une critique du monde.
C'est un peu tout cela à la fois et tour à tour.
Jean d'Ormesson nous livre ici ses réflexions sur l'essence des choses, apprêtées par des anecdote personnelles ou son histoire familiale.
Les réflexions d'un homme qui se pose, se retourne et s'interroge "en fin de compte".
L'univers, le temps, la science, l'amour, la littérature, Dieu, l'argent et tant d'autres choses. Tout y passe et c'est souvent brillant.
On y découvre une culture immense et on y retrouve ce style pétillant unique, parsemé de magnifiques fulgurances.
Seul le passage sur le temps, peut-être, finit par tourner un peu en rond.
On y rencontre un homme qui, né dans un milieu très privilégié, a su conserver une profonde humilité, une immense curiosité, le goût et le respect de tous les autres et, surtout, la seule véritable forme d'humour qui soit, à savoir l'autodérision, l'humour envers soi.
"Je n'aime pas l'argent mais je n'ai pas détesté en avoir. Je sais : on peut en sourire. Je me moque aussi des honneurs. Et je ne les ai pas refusés."
On dira que c'est plus simple dans ces conditions. Cependant ne sont pas si nombreux ceux qui s'en montrent capables et qui, en plus, offrent de belles choses au monde.
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La première partie du livre m'a agacé, la lecture est parfois indigeste. j'y ai retrouvé absolument le même style et le même contenu que dans le précédent lu : Voyez comme on danse. Des pages qui s'adressent à une élite de la littérature, ou bien celle de son rang. Il écrit des pages de poésies qui nous renvoient à ses artistes préférés ; il cite des listes d'auteurs références que le vulgum pecus que nous sommes n'ont pas lu : Platon, Aristophane, Spinoza… Il n'a pas une once de modestie ce monsieur, très sûr de lui et de son parcours d'homme lettré. Cependant, en allant plus loin dans la lecture, j'ai découvert une seconde partie, plus autobiographique, où il se raconte : son éducation dans une famille très « comme il faut », un père diplomate, des grands parents très argentés de part et d'autre, des châteaux à entretenir, (dont celui de Saint Fargeau dans l'Yonne, vendu en 1979), un rang à tenir, et des gens à ne pas fréquenter ! En réalité, il se sentait bien dans ce milieu. Puis vint l'écriture et son ouverture au monde, ses voyages, ses amours. Il évoque quelques pensées philosophiques sur le temps, l'espace, la pensée, Dieu et la mort. En résumé : Qu'ai-je donc fait ? est un livre assez égocentré, et en conclusion, ce qu'il aura fait c'est : lire, écrire et philosopher. Certes, il n'est pas le seul. Ni le premier, ni le dernier de ce milieu bourgeois où le travail manuel doit être interprété comme l'infamie suprême de leur condition, et laissé aux masses laborieuses, à la plèbe.
Mais, je n'ai peut-être pas saisi le second degré ?
Cependant, encore aujourd'hui, j'admire l'homme, son humour, sa culture et son charisme.


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Je reste mitigé sur mon premier D Ormesson. Certes la plume est belle (peut-être un peu "vieillote" parfois, mais c'est normal, Mr d'Ormesson était âgé quand il a écrit ce livre), certes il y a de belles phrases, certes il y a de belles reflexions sur la vie, sons sens, notre présence sur Terre. Mais j'ai fini par me demander si cette pesante affirmation qu'il ne prétend pas avoir fait quoi que ce soit de "brillant" dans sa vie ne cachait pas en fait une fausse modestie. C'est un peu la question que l'on se pose sur les gens talentueux qui n'arrêtent pas de répéter "mais non ce n'est rien".
J'ai un peu craint les longues listes énumérées comme pour nous en mettre un peu plein la vue... que ce soit des auteurs, des divinités Grecques ou Romaine, des listes à la Prévert, quand Mr d'Ormession s'y met, il peut nous faire une liste d'une page sur un sujet, et cela a fini par me lasser un peu.
J'ai donc un peu de réserve à le dire mais je n'ai pas été emballé par ce livre.
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Jean d'Ormesson parle d'un sujet qu'il connaît très bien et pour qui il devait avoir le plus grand respect et intérêt, et que chaque matin, il voyait dans la glace en se rasant.
Vous l'aviez compris, lui-même.
Alors, "Qu'ai-je donc fait ", et sans point d'interrogation, litote? Signifiant qu'il n'a rien à se reprocher? Presque.
Il a croqué la vie à pleines dents, a vu, voyagé, lu, écrit, profité, pensé, aimé, est passé à travers les guerres, maladies, a détesté Staline et Hitler, a adoré les grands hommes, les grands écrivains, la poésie, s'est posé toutes les questions fondamentales -d'où venons, nous? Dieu existe-t-il? le temps et sa notion, le présent et l'avenir, le mal, l'Homme....et le tout, apparemment, sans se "mettre la rate au court-bouillon".(presque un titre de roman ou de polar? Exact, Frédéric Dard. Mais parfois, JO écrit comme ce dernier, et avec des mots et phrases qui détonent avec le reste du texte, mais c'est très drôle).
Alors, comme tous les romans de cet écrivain, un style fluide, qui coule, court, des références, mais petit bémol dans celui-ci, des choses déjà écrites ailleurs et déjà developpées, y compris certains passages entiers de vers.
(et je mets de côté les vacances à Saint-Fargeau, la rue d'Uhlm, le père diplomate et les yeux bleus de maman).
Mais bon, une lecture agréable en ce dimanche montpelliérain venteux.

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J'aime beaucoup Jean d'O mais ce livre ne m'a guère accroché, sans doute parce que finalement lorsque l'on aime un auteur c'est peut-être à travers ses fictions et non lorsqu'il dévoile des pans de sa vie. Pourtant, j'ai souvent ressenti le sentiment inverse envers d'autres. Qu'ai-je donc fait?
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Pourquoi les hommes sont-ils sur terre ?


Il y a ceux qui passent leur vie, juste à vivre et profiter sans se poser de question. Il y en a d'autre qui la passe en se demandant pour quelle raison ils sont là.
Accomplir quelque chose, devenir une personne connue, graver leur nom dans la pierre ?
Jean d'Ormesson, se pose lui aussi cette question dans son roman, Qu'ai-je donc fait ?, sous-entendu qu'ai-je fait de ma vie. Académicien Français, il réfléchit. La résultante c'est qu'il est là pour apprendre. Tous apprendre, de l'art du génie de l'homme et des oeuvres littéraires. le roman se décompose en nombreux petit chapitre, dont l'écriture fluide et le travail de la recherche du mot juste en font une oeuvre émoustillante. La lecture est un jour de fête. Magnifique et pétillant tout en y insérant cette nostalgie de la littérature du 18 éme siècle.
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L'écrivain mondain et existentialiste, avec Qu'ai-je donc fait ?, signe un essai philosophique qui ne dit pas son nom. Se présentant au départ comme une agréable promenade dans les souvenirs de l'illustre académicien, l'ouvrage interroge son auteur, sur sa vie, ses racines, sa constitution intellectuelle, sociale et culturelle. Au fur et à mesure de la lecture truculente et érudite, et sans rien perdre de sa légèreté (faisant ainsi apparaître la puissance cachée du style de l'écrivain), cette déambulation littéraire va se transformer en un questionnement vibrant d'humanisme sur le mystère de l'homme, du temps et de l'univers.
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Anecdote. Pensée de l'auteur. Toujours dans un style remarquable
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