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sur 29170 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je continue ma lecture de classiques pour pallier le manque dû à un surplus de lectures fantasy avec 1984 !
Et quel classique ! Un seul mot pour le décrire : e-ffray-ant. Une plongée dans le totalitarisme brutale et qui résonne avec la montée des régimes de 1940…

Tout y est : la surveillance, la privation des libertés les plus communes, les interdictions diverses et variées, même le droit d'avoir une seule pensée critique envers "Big Brother" et sa politique est interdit. Sur ce point là, je n'ai rien à redire, je me suis prise une grosse claque.

Seulement voilà : à force d'être immergée dans la vie du personnage, la peur et l'ennui m'ont également envahis comme lui, et la lecture du roman m'a parue très longue, j'ai eu beaucoup de mal à reprendre le livre dès que je le posais. La partie avec Julia (enfin un peu de transcendance de règles !) a un sauvé cela, et celle avec "le complice" (j'ai oublié son nom veuillez me pardonner) de même. Mais la partie torture fut très (trop) longue, et j'ai fini ce roman avec l'impression d'être libérée tant l'ambiance m'avait écrasée, même si je soupçonne que ce fut le but de l'auteur. Néanmoins ce fut une très belle fin, mais horrible tellement elle me parait véridique et effrayante.

⚠NE JAMAIS OUBLIER L'HISTOIRE POUR NE PAS QU'ELLE SE RÉPÈTE ⚠
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Big Brother, c'est pour savoir l'origine de cette expression que j'ai souhaité lire cet ouvrage. En effet, c'est intéressant, mais je reste toutefois déçue. Peut être est ce parce qu'il faut replacer ce roman dans son contexte, dans son époque. de nos jours, avec la même histoire, un romancier écrirait un récit plus prenant, plus enlevé, car je dois confesser que certains passages m'ont lassé, surtout la deuxième partie. Mais voilà, maintenant je comprends mieux pourquoi cette expression Big Brother revient souvent ces temps ci à propos de la Chine et ses caméras de surveillance omniprésentes, le crédit social qui se généralise, à propos également des caméras qui envahissent nos grandes, et petits villes, au sujet de nos médias qui nous manipulent, etc. M Orwell était visionnaire en son temps. A lire quand même, pour mieux comprendre le monde d'aujourd'hui.
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Un classique certes mais qui a bien vieilli en soit. Belle écriture, propos pertinent et marquant.
A ne pas lire cependant lorsqu'on a déjà lu beaucoup de SF.. car le discours n'est pas nouveau mais précurseur pour l'année de parution cependant !
A lire pour la culture générale même si on est pas grand fan de la SF, ce texte a une vertu plutôt sociologique et anthropologique 😉
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On me l'avait présenté comme un incontournable de la littérature dystopique, et je comprends pourquoi. D'abord, pour son incroyable anticipation : Big Brother n'est-il pas finalement une IA qui instrumentalise la société et donne des ordres via les médias et ses employés ? George Orwell ne dénonce-t-il pas l'écriture de l'histoire par les vainqueurs et la subjectivité des cultures et des politiques ?

Si je n'ai pas été particulièrement réceptive à l'intrigue en elle-même - le personnage de Winston est très peu attachant et son histoire ne m'a pas vraiment touchée - j'avoue avoir été plutôt impressionnée par la description de cette dictature discrète et insidieuse. 1984 nous montre un monde qui pourrait être le nôtre, si l'on ne fait pas attention. le rapport aux médias, aux informations et aux sources nous amène à une profonde introspection sur notre confiance envers le gouvernement. Car ce qui est officiel est-il vérité ?

A travers le personnage de Winston, qui commence à s'interroger sur la légitimité de Big Brother et la censure qui manipule archives et vidéos pour confirmer toutes les thèses du gouvernement - parfois complètement paradoxales - on découvre un monde où les gens se complaisent dans l'adoration et la confiance de leur patrie. Ils ne cherchent plus à réfléchir et analyser les faits, se contentent de suivre la mouvance et soutenir leur chef adoré.

On imagine bien que le contexte d'écriture (post 2nde guerre mondiale) a beaucoup influencé George Orwell. Il dénonce la propagande, l'embrigadement et le lavage de cerveau. Une société nécrosée jusqu'à la moelle qui n'a même plus les moyens de sortir de sa condition pour ouvrir les yeux.

Finalement, c'est une lecture incontournable qui nous donne des pistes pour étudier notre propre société - encore plus à l'ère des réseaux sociaux et des réactions à chaud - même si pour ma part, je suis passée à côté de l'aspect divertissant de ma lecture. La plume était assez lourde, avec de longs paragraphes de description et très peu d'interactions entre les individus. le personnage de Julia est stéréotypé, présenté seulement comme un objet de désir pour Winston, ce qui est plutôt dommage.
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J'avais lu quelques mois auparavant "la ferme des animaux" du même auteur que j'avais tout simplement adoré.

Je me suis donc tourné naturellement vers 1984, grand classique de la littérature, en espérant ressentir le même enthousiasme lors de cette lecture. Mais ça n'a pas été le cas.

J'ai trouvé que l'histoire était longue à se mettre en place, qu'il y avait beaucoup de redondances et que le contenu était finalement assez creux.

"la ferme des animaux", qui dénonce a peu près la même chose finalement mais de façon totalement différente, est selon moi un ouvrage bien plus percutant et efficace. Plus court, plus intense, plus fou.

J'aurais peut être du commencer par 1984 pour vraiment l'apprécier. Pour le coup, j'ai trouvé qu'on tournait vraiment en rond sur 400 pages et que beaucoup de passages étaient en réalité du remplissage et de la redite.

Dommage ! Néanmoins cela reste un ouvrage intéressant dans sa construction comme dans son "anticipation" d'une société sous surveillance et liberticide comme il en existe de nos jours.
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NINETEEN EIGHTY-FOUR
1984, Londres.
LA GUERRE C'EST LA PAIX
LA LIBERTE C'EST L'ESCLAVAGE
L'IGNORANCE C'EST LA FORCE

Bienvenue dans un monde horrible. Un monde où BIG BROTHER IS WATCHING YOU.
Un monde où il n'y a plus aucune liberté.
Nous suivons le quotidien triste et norme de Winston Smith,39 ans.
Winston travaille pour le Parti. Son job : Mettre à jour des anciens articles de journaux pour que le passé redevienne vérité.
Mais Winston a du mal à adhérer aux mensonges du Parti.
Susceptible d'être pisté par la Police de la Pensée, il cache ses opinions.
Lors des 2 Minutes de la HAINE (rituel de la journée où les gens insultent l'Ennemi public n°1, GOLDSTEIN) Winston croise Julia, une jeune femme qui travaille au Commissariat aux Romans.
Il la déteste. Ca doit être une espionne du Parti.
Mais un jour, Julia lui glisse un mot sur lequel il est écrit : JE VOUS AIME.
Haaaaaaaaan !
Ah bah ça change tout didon pour Winston ! D'un coup il la trouve pas mal la petite Julia #koeur
Mais L'amour est aussi un Crime contre le PARTI …


MWé BOF ….
Mwé bof pour 1984 ?!?!? Tu es sérieuse Mimi ?!?

ouais, je sais, je vais me faire lapider en place publique, parce que 1984 est un CHEF D'OeUVRE de la Littérature anglaise GNAGNAgna …..🙄
Ben moi JE ME SUIS FAIT CHIER, Minou!
J'ai même lutté pour ne pas abandonner ma lecture, c'est dire.

Le point fort du roman ? Ce monde horrible.
J'ai quand même été impressionnée par l'univers créé par G.O. Tout est très détaillé. Ca devait fumer dans son cerveau … Man dieu.

BIG BROTHER ça te parle ?
Bah oui on le connait tous, il est même devenu une expression.
C'est cette « entité » qui a toujours un oeil sur toi. Quoi que tu fasses, dises ou penses.
Espionné H24, 7jr/7.
(Il sait même des années avant comment tu vas (mal ) tourner !! Yé fort hein. )

1984, un régime totalitaire, ça veut dire quoi ?
C'est facile : tu n'as le droit de RIEN.
Mais vraiment RIEN.
Le monde est en guerre, non-stop. On ne sait même plus contre qui, au final, mais on est en guerre.
L'ennemi est toujours le même : GOLDSTEIN.

Le portait de Big B est partout. IL TE VOIT.IL TE REGARDE. IL .SAIT. TOUT.
(il devait déjà savoir que je n'allais pas aimer ce livre , tiens !)
Toute action ou pensée peut être soumise à la délation.
Méfie-toi. Un relevé de sourcil peut t'être fatal, Minou. Garde un visage neutre.
Le dico est réécrit, on utilise un nouveau langage : le NOVLANGUE, on réécrit le passé, on endoctrine les enfants, on restreint les limites de la pensée. On va vers l'Appauvrissement culturel. le kiff de la journée ? Assister à une pendaison.
Ah sympa.
et surtout 2+2=5 (JCVD n'a rien inventé, Minou )

Mais... MWé BOF.
Je m'explique :
Ca a été une lecture en dents de scie. Je me suis fait chier. Pas tout le temps, mais beaucoup quand même.

👁️ Au début ça partait bien. (comme souvent tu vas me dire)
On découvre ce monde horrible dans lequel Winston vit.
Encore que, lui, ne s'en sort pas trop mal, il fait partie de la classe moyenne.
👁️ Pis le soufflet est retombé.
WINSTON …. Pffff bah C'est un personnage banal. Et je n'ai pas réussi à m'attacher à lui.
Zéro empathie.
👁️L'histoire reprend un peu quand Winston rencontre Julia.
Mais bon, le mec passe de la haine suspicieuse au LOVE total …. Chelou.
Je suis restée dubitative même si c'est le seul truc un peu coloré du livre. le reste est gris. Fade.
Leur crime ? Vouloir un peu de liberté.
👁️ Pis c'est le retour de l'ennui avec la lecture DU LIVRE
LE PIRE MOMENT DE L'HISTOIRE.
CHIANT.
HORRIBLE.
CHIANT .
MORTEL.
CHIANT (jl'ai déjà dit je crois nan ?!)
J'ai lu en diagonale de chez diagonale. Surtout que tu lis des choses que tu sais déjà !!
CA .NE.SERT. A.RIEN – on dirait une THESE ou un essai politique.
GNééééé.
👁️ L'histoire reprend du peps un peu à la fin
Quand Winston et Julia se font choper par la Police de la Pensée.
(Ce n'est pas vraiment un spoil, l'histoire est connue et c'est le seul passage que j'ai étudié en cours d'anglais au lycée)
>> c'est parti pour un retournement de cerveau TOTAL. Nan mais vraiment total. Là, mon intérêt a repris un peu le dessus. C'est violent, horrible. Inconcevable.
👁️ BONUS – gné
L'histoire est finie MAIS il y a (encore) une sorte de manuel de GRAMMAIRE – sur comment est créé le nouveau VOCABULAIRE du Novlangue. Ok …. MAIS …. Ca sert à quoi ?!?!?
>> Zou, diagonale. LEC-TURE-FI-NIE-PU-TAIN.

Ca a été une lecture SUBIE. Mon humeur s'en est ressentie aussi. Gros seum ici.
Je l'aurais peut-être plus apprécié si je l'avais étudié en cours …

Ah ça veut se cultiver mais ça galère hein ?! 😊😂

Fini. SOULAGEMENT. ZOU. >>N.E.X.T.

* A TANTOT ~ BISOUS LES MINOUS *
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Il y a des classiques qu'on lit trop jeune. J'ai lu celui-ci trop tard. J'en ai tellement entendu parler que les théories Big Brother ont quelque peu perdu de leur saveur...

La première partie déploie tout ce que la dictature en place impose au peuple. On y reconnaît toutes sortes d'éléments empruntés à celles qui ont réellement existé : les expressions « camarade » et « Parti » évoquent le communisme, tout comme le principe de communauté de biens ; les réfractaires se font « vaporiser » (gazer ?) à la méthode nazie, ceux qui ont connu l'avant Révolution sont victimes « d'épuration », le méchant ennemi de BB, Goldstein, est un Juif, le texte évoque un « type physique idéal », et les enfants sont même embrigadés dès leur plus jeune âge façon « Hitlerjugend ». Dans le même ordre d'idée, la Fraternité rappelle le mouvement de Résistance. Publié en 1949, on sent que ce roman est profondément influencé par la Seconde Guerre et ses conséquences. le récit se déroule d'ailleurs sur fond de guerre, contre l'Eurasia, ou l'Estasia, on ne sait plus, l'ennemi change constamment, selon les caprices des dirigeants. Une guerre perpétuelle, en tout cas, pour mieux assouvir le peuple. Outre la surveillance constante des individus via télécrans (imaginez un jeu de téléréalité sans consentement du participant, et à vie...), le Parti met en place une vaste falsification d'informations, de statistiques, et même de faits historiques afin que la réalité se conforme aux idées imposées, et surtout, qu'il n'y ait plus aucun moyen de faire émerger la Vérité. Et c'est bien ça qui perturbe le plus Winston : la perte de la mémoire collective. Pas moyen de « tirer les leçons du passé ». Plus aucun modèle sociétal antérieur auquel se référer, auquel comparer le système actuel... Car il en est persuadé : « C'était mieux avant » ! Et surtout une société est sensée évoluer, au moins d'un point de vue scientifique et technique... Au contraire, tout est fait à Océania pour étouffer la réflexion (et donc la rébellion), comme en témoigne la « novlangue », appauvrissement de la langue française qui va de paire avec celui de la pensée (les opinions personnelles sont bien entendu malvenues). Heureusement il y a les « Deux Minutes de la Haine » pour évacuer colère et ressentiment, telle une catharsis contrôlée... C'est glauque, oppressant, effrayant.

Changement d'atmosphère dans la deuxième partie : Winston entame une relation avec Julia. Dans ce monde où toute émotion, sentiment, désir, est interdit, « leur embrassement est un acte politique »... et donc dangereux. Il faut ruser pour se retrouver. Mais qu'importe : Winston est transformé par l'amour (« son ulcère s'était cicatrisé (…) ses quintes de toux arrêtées »). Pourtant, on sent bien que ces deux-là ne sont pas sur la même longueur d'onde. Julia qui vit dans le présent, dans l'instant, joue un double-jeu : elle applique les règles du Parti pour mieux les détourner à titre personnel. Winston, moins égocentrique, plus idéaliste, vise un changement en profondeur : c'est parce qu'il se projette dans l'avenir qu'il cherche à raviver le passé, le passé sur lequel se construit toute civilisation. N'at-il pas entamé un journal pour cette raison : informer « les gens qui n'étaient pas nés » ? Mais Winston n'arrive pas véritablement à partager ses angoisses avec Julia. Celles liées au Parti, et aussi celles liées aux atroces conséquences qui les attendent s'ils sont démasqués. Julia évince les conversations trop intellectuelles, s'endort à la lecture du livre de Goldstein qui passionne tant Winston. Ceci dit, on la comprend, les larges extraits du bouquin plombent littéralement le récit ! le héros lui-même avoue que cette lecture « lui avait en réalité rien appris qu'il ne sut auparavant »...

La dernière partie, tout simplement horrible, est un condensé de folie et de souffrance. Toutes les craintes exprimées par Winston depuis le début du roman prennent corps. Une fois de plus, on pense au nazisme, à son pouvoir d'extermination – dans tous les sens du terme. On prend conscience, aussi, de l'état d'esprit de l'auteur alors qu'il écrivait cette oeuvre, atteint de tuberculose : luttant contre la mort, tout comme son personnage lutte contre l'anéantissement de l'esprit – de son humanité ?

Quoi qu'il en soit, malgré les réserves que j'ai pu émettre, ce roman m'aura fait prendre conscience, ou tout au moins rappelé, combien j'ai de la chance de vivre en toute(s) liberté(s)...
Lien : http://www.takalirsa.fr/1984..
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Dystopie terrifiante et glaçante dont certains passages sont cependant laborieux à lire.
On découvre le quotidien de Winston qui vit en Océanie sous l'oeil de Big Brother qui contrôle tout y compris les choses les plus intimes.
Comment conserver un semblant d'identité quand on vit sous une dictature qui contrôle tout jusqu'à ce qui se passe chez nous?
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Mark Twain aurait dit qu'un classique, c'est un livre que tout le monde voudrait avoir lu, mais que personne ne veut lire.

Hé bien ça y est, j'ai lu «1984» de George Orwell (1903-1950), ou devrais-je dire, j'en suis venu à bout.

Écrit en 1948, dans une période terrible, puisque l'Europe était sortie coupée en deux par la Seconde Guerre Mondiale, et que les deux grands systèmes politiques totalitaires étaient encore frais dans les mémoires (celui de l'URSS était même encore bien vivant), on peut comprendre que l'époque ait vu paraître un tel roman en forme d'avertissement aux générations futures.

Malheureusement, même en tenant compte de cette grande originalité, et du contexte de 1948, je dois dire, à mon grand regret, que «1984» m'a déplu.

Tout d'abord, le roman est long. le sentiment prédominant pour moi, quand je l'ai lu, était l'ennui. Je savais que la société totalitaire qui s'y déploie n'avait rien du tout d'amusant ou de divertissant, mais j'espérais pouvoir lire ce roman sans trop me faire violence, car après tout, c'est un classique. Or, il m'aura fallu plus de 2 mois pour atteindre la 446-ème et dernière page.

S'il faut chercher une explication, je pense que le roman est de qualité inégale. Certains chapitres sont bons, car ils sont équilibrés en terme d'avancement de l'intrigue, de présence de dialogues et de descriptions. Mais d'autres sont vraiment horribles, en particulier quand Orwell cherche à rendre crédible le monde qu'il a inventé. Dans ceux-là, l'impression dominante pour moi était qu'Orwell se regardait écrire, et nous abreuvait de détails, jusqu'à plus soif. En particulier, je suis resté bloqué dans le chapitre 9 de la deuxième partie, celui dans lequel le héros lit un livre : ce chapitre ne fait que 56 pages, mais il s'agit d'une sorte d'essai politique inséré dans le roman. Imaginez devoir lire des dizaines de pages d'un Marx ou d'un Lénine au milieu d'un roman, c'est l'enfer! Certes, ce chapitre rend crédible ce monde dystopique, mais avec beaucoup de points que le héros de l'histoire avait déjà compris par lui-même, et nous avec. C'est à se demander si Orwell, qui était politisé à gauche, n'a pas écrit ce chapitre en premier (en s'inspirant de Marx qu'il a certainement lu), et s'il n'a pas construit le reste du roman autour.

Par ailleurs, quelques scènes m'ont donné à penser qu'Orwell était bien un Anglais, avec un côté intrinsèquement conservateur, pour ne pas dire ridicule. Quand le héros offre un verre à un vieux dans un bar, et que ce dernier s'agace du fait qu'on ne lui donne pas une pinte anglaise, comme dans sa jeunesse, mais un verre de 0,5 litres, est-ce que vous comprenez (comme moi) qu'Orwell veut nous dire qu'il y a une certaine barbarie dans le système métrique? Désolé George, mais je crois que c'est le système impérial d'unités qui est barbare, chacun son point de vue!

De même, quand l'auteur nous dit que les horloges de «1984» donnent l'heure sur 24 heures, et non plus 12, faut-il y voir une forme de barbarie rationnaliste? Cela me fait doucement rigoler que l'on puisse utiliser de tels exemples pour insinuer que les gens ultra-rationnels, du Parti Intérieur, sont des monstres. Il y aurait tant de contre-exemples!

Une autre déception concerne le célèbre «novlangue», dont la notoriété a largement dépassé le cadre de ce roman, puisque le terme est dans le dictionnaire Larousse avec cette définition : «Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité». En tant qu'espérantophone, je peux confirmer qu'Orwell s'est appuyé sur certaines règles de l'espéranto pour proposer un semblant de langue nouvelle qui puisse avoir l'air crédible. Malheureusement, la démonstration tourne court, car les règles de la novlangue qui s'inspirent des règles de l'espéranto ne sembleront mauvaises qu'aux lecteurs qui ont déjà été écoeurés par le verre de 0,5 litres mentionné plus haut. En quoi est-ce gênant que tous les adverbes finissent par «-ment», sincèrement et honnêtement? Je suis d'accord avec Orwell que la langue est un outil qui peut être mis au service d'une idéologie, comme l'a démontré Klemperer dans «LTI la langue du troisième Reich», mais était-il nécessaire d'y ajouter des éléments de la grammaire de l'espéranto, semant ainsi le trouble dans l'esprit du lecteur sur ce qu'est cette belle langue construite? Un conseil : apprenez l'espéranto et vous oublierez, j'en suis sûr, tous les préjugés qu'avait Orwell à son sujet.

Pour conclure, j'admets que ce roman est très ambitieux et qu'Orwell a poussé très loin, et avec un certain talent, la description de ce que pourrait être une société de surveillance généralisée. Mais du côté de l'histoire elle-même, c'est décevant, et je n'adhère pas, mais alors pas du tout, à la vision extrêmement pessimiste de l'être humain qui s'étale dans ce livre comme une vérité première (qu'elle n'est pas).
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Winston Smith est un homme simple : il respecte les règles imposées par Big Brother, il continue à avoir une vie morne, une vie fait de surveillance. Une vie de peur également : il ne faut pas faire un pas de travers, il ne faut pas contrarier Big Brother. Sa société est faite de règles, tous plus bizarres les unes que les autres, de surveillance, tout le monde est surveillé, tout le monde peut être victime d'une dénonciation même de leur propre enfant.
Pourtant Winston Smith va se rebeller, il va trouver l'amour avec Julia mais l'amour dans cette société est interdit. Va il arriver à cacher cela?

Le livre est pour moi composé de 3 parties : la description de la société dans laquelle vie Winston. Une vie faîtes de contrainte, de règles, de travail. Cette vie est un non sens : elle n'est pas faite pour être vécue mais elle est faite pour être un objet. Tout le monde a la même pensée, tous doit aller dans le même sens. La rébellion est proscrite. On dirait que les personnes vivent dans un immense goulag. Cela m'a fait pensé à la Servante Ecarlate (du moins la série) où la vie était régie par une faible partie de la population pensante et les autres personnes ne pouvaient que plier. Ici peu de personnes pensantes où du moins tous chérissent la pensée que Big Brother est nécessaire que Big Brother les protège. Mais qui est Big Brother? Une idée? Une personne? Ou juste un personnage inventée?

La deuxième partie est centrée sur la rébellion. Winston a une pensée contraire à Big Brother, il rêve de liberté, il rêve de faire partie de la fraternité. Il veut sortir d'une vie de peur. Il rencontre Julia avec qui il va découvrir l'amour, amour que normalement il n'a pas le droit de vivre car c'est proscrit.

La troisième partie est la chute. Winston va connaître la punition, punition d'avoir voulu contrarié Big Brother. Que dire de punition ? C'est plutôt de l'acharnement, de la dégradation humaine, des coups. On assiste à une société totalitaire qui régit la peur, qui préfère transformer ses habitants en moutons que de les tuer. C'est pire car les idées s'effondrent la pensée humaine n'existe plus. Seul Big Brother vie, règne et tue.

Je ne sais si j'ai aimé ou détesté. Ce roman m'a fait réfléchir, c'est sûrement le but mais il m'a fait pensé à la seconde guerre mondiale. Tuer une pensée ou une race plutôt que la laisser s'exprimer. Est ce qu'on pourrait se dire que cela s'applique à la société d'aujourd'hui? Je pense que quelque part oui. Actuellement la moindre parole sur le net, sur les réseaux sociaux est scrutés commentés dilapidés, le moindre acte est filmé. Je dirai que Big Brother c'est nous actuellement, humain qui faisons rarement preuve de bienveillance. Espérons que nous changerons les réseaux sociaux c'est bien c'est même utile mais ne perdons pas de vue qu'il faut échanger et confronter les avis pour grandir. Ce n'est pas parce qu'on est pas d'accord qu'on doit lapider l'autre. A méditer.
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