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sur 29465 notes
Copieusement inspiré du régime totalitaire stalinien à la fin des années quarante, 1984 n'est pas un roman noir, c'est un roman gris. Anthracite. Paysage, personnages, passé, présent, avenir... tout est gris, glauque et misérable.

C'est un livre fascinant à bien des égards mais j'avoue en avoir terminé la lecture avec un vrai soulagement, comme on se réveille d'un cauchemar obsédant, espérant que jamais il ne (re)devienne réalité.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Orwell était un visionnaire. Comment, à partir du stalinisme, Orwell a-t'il pu imaginer notre société actuelle ? Bien sûr, tout ne s'y retrouve pas. Mais l'essentiel y est déjà. La technologie ne cesse d'être à la solde du Pouvoir, afin d'accroître notre surveillance. Au point que l'on ne pense même plus à se révolter. On accepte absolument tout, même si l'on n'est pas d'accord. Les fichiers informatiques enregistrent nos moindres déplacements, nos moindres centres d'intérêt, nos moindres désirs, sans la plus petite tentative de rébellion de notre part. La déshumanisation s'accélère et n'étonne plus personne.
Je dirais bien qu'il faut lire ce livre absolument, mais dans quel but ? Puisque de toute façon, rien ne changera plus. Notre société est devenue "orwellienne" et tout le monde s'en fout. Ce monde m'écoeure !
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Entendu sur France Info: entre le 20 et le 25 janvier 2017, un livre a vu ses ventes multipliées par 100, aux États-Unis. Quel est-il?
La biographie de Donald Trump? Non.
La Bible? Que nenni.
Le dernier Stephen King? Même pas.

Réponse: il s'agit du classique de la littérature d'anticipation: 1984 de Georges Orwell. Ça en dit long sur le climat qui s'instaure depuis l'investiture de Trump. Une de ses collaboratrices, qui s'insurgeait de voir un porte-parole du nouveau président accusé de mensonges par la presse, a rétorqué que ledit porte-parole n'avait pas dit des mensonges mais des "vérités alternatives" (sic)...
On comprend mieux le subit engouement pour le chef d'oeuvre orwellien et son ministère de la vérité...

Pour avoir lu 1984 à la fin de l'automne 2016, les souvenirs que j'en garde sont encore frais. Bien sûr, avant d'en entamer la lecture, les termes comme Big Brother ou novlangue m'étaient connus car rentrer depuis dans notre vocabulaire.
Orwell a dépeint dans son roman un monde déshumanisé, sous l'emprise cynique et totalitaire de Big Brother. Des écrans interfaces dans chaque appartement et l'encouragement de la délation dès le plus jeune âge oblitèrent toute liberté et toute velléité d'individualité.
On vit en commun, on participe à des ateliers en commun, on mange le plus souvent en commun... On pense en commun. Mieux, on ne pense pas (trop dangereux), on croit et on obéit.

A l'heure où la connectivité et le numérique envahissent nos vies et espaces privés et nous incitent à une transparence toujours accrue, il est difficile de ne pas lire dans ce roman époustouflant une mise en garde vis-a-vis de la surveillance et de nos libertés à préserver.

L'organisation du Ministère de la Vérité est une merveille de cynisme avec ces "vérités" sans cesse à remettre en conformité... Les "vérités alternatives" américaines n'en sont pas si éloignées. Et se rangent dans le concept plus général de "post-vérité" où l'important n'est plus ce qui est vrai mais ce que la majorité accepte de croire. Phénomène exacerbé par les réseaux sociaux. Alors Orwell génie visionnaire?

En tout cas, son roman a de quoi marquer profondément les esprits tant par son sujet que par son écriture au style froid et dérangeant.
Et inspirant puisqu'en y ajoutant un ingrédient supplémentaire, la religion, et quelques années supplémentaires, on obtient l'inquiétant 2084 de Boualem Sansal.

Après ces quelques mots tout ce qu'il y a de plus déprimants, je me dis que Les aventures de Oui-Oui, qu'est - ce que ça doit faire du bien!
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Ma première lecture de 1984 à la fin des années quatre-vingt, dans la très belle traduction d'Amélie Audiberti, a été un choc, un vrai, un uppercut littéraire comme on reçoit finalement peu dans une vie de lecteur.

Tout commence par la difficulté à appréhender le monde totalitaire d'inspiration stalinienne, dans lequel évolue le « héros » Winston Smith, quadragénaire valétudinaire affublé d'un ulcère variqueux, dont le métier est de réécrire ad nauseam le passé, qui se lance en secret dans l'écriture d'un journal intime, l'acte fondateur de sa rébellion contre le régime omnipotent qui règne sur l'Océanie.

Progressivement la magie romanesque opère, j'ai pris fait et cause pour le malheureux Winston, je lui ai pardonné une forme de lâcheté imputable au caractère inextricable de la situation d'un homme pris au piège de la machine totalitaire, j'ai été séduit par la finesse de sa compréhension du dessous des cartes.

Au coeur de l'obscurité d'un univers où règnent la misère et la peur surgit la lumière : Winston rencontre l'audacieuse Julia. L'acte d'amour, d'un érotisme étonnant, devient un acte de révolte contre le système, et avec Winston j'ai entrevu la possibilité d'une libération.



Deux déceptions allaient pourtant suivre la lecture du chef d'oeuvre de George Orwell.

La première, un peu enfantine, tenait à mon attente déçue de retrouver dans 1984 une forme de génie anticipatoire : l'époque avait tellement peu à voir avec l'horreur totalitaire décrite par l'auteur et le communisme, le vrai, semblait sur le point de s'écrouler.

La seconde eut lieu lors la lecture de « Nous », dystopie dénonçant le Léninisme écrite en 1920 par Eugène Zamiatine, qui contient plusieurs idées novatrices développées dans 1984.

Le célèbre télécran qui place chacun sous surveillance permanente, semble ainsi inspiré de l'idée lumineuse de Zamiatine : construire une ville absolument transparente, dont tous les bâtiments sont entièrement en verre, éradiquant toute possibilité d'intimité. le rôle crucial de Julia dans la tentative de rébellion de Winston évoque lui aussi d'une manière troublante le surgissement fondateur de la séduisante « I-330 » dans la tentative d'émancipation de « D-503 », le héros de « Nous ».

Lorsqu'une nouvelle traduction, signée Josée Kamoun, a été publiée en 2018, je n'ai pas résisté et j'ai relu le roman de George Orwell.

Une mise au point s'impose : écrit en 1948, deux ans avant la mort de l'auteur, 1984 est un roman à thèse qui utilise le genre dystopique afin de dénoncer toute l'horreur du stalinisme, un régime considéré, faut-il le rappeler, avec un regard étonnamment bienveillant par une majeure partie de l'intelligentsia française de l'époque.

Afin d'ouvrir les yeux de son lectorat sur l'impasse liberticide du communisme, Orwell pousse les curseurs à leur maximum, situe son intrigue dans un horizon qui, en réalité, importe peu (84 est l'inversion de 48), et si la trame narrative emprunte probablement à sa lecture du roman de Zamiatine, le génie orwellien est ailleurs. Il se situe dans la peinture extrêmement pointue de ce qu'est une dictature collectiviste : un régime dont l'objet est d'exercer une emprise complète sur les esprits, où chacun est constamment surveillé, où le passé est constamment réécrit car celui qui contrôle le passé, contrôle le présent et celui qui contrôle le présent contrôle l'avenir.

Le but ultime de la caste dirigeante du monde orwellien est d'anéantir toute éventualité de rébellion. La mise au point de la novlangue à laquelle l'auteur consacre une longue annexe et dont l'aboutissement est prévu en 2050 a ainsi pour objet de créer un langage interdisant la possibilité même de toute pensée hétérodoxe.

En supprimant les mots subversifs, en simplifiant syntaxe et grammaire, en « traduisant » les chefs d'oeuvre du passé (Shakespeare, Milton etc.), en inventant un nouveau champ lexical absolument conforme à la doctrine du parti, les apparatchiks orwelliens entendent tuer dans l'oeuf l'expression de toute idée « non conforme », et assujettir ad vitam aeternam la population.

Si Winston, né avant l'avènement de la novlangue est en mesure de penser « contre » le système, c'est à ses risques et périls dans la mesure où toute pensée inappropriée constitue un « crime de la pensée ». C'est d'ailleurs ce qui justifie sa terreur permanente d'être démasqué par la Police de la Pensée, notamment durant les célèbres deux minutes de la haine.

Relire 1984 trente plus tard est un choc qui tient moins à l'extrême noirceur du roman qu'à ce constat hallucinant : 1984 c'est MAINTENANT.

L'aspect le plus spectaculaire de réalisation de la « prédiction » orwellienne est évidemment l'émergence de la possibilité d'une surveillance constante de chacun par le biais du Big Data, cet amoncellement inouï de données personnelles collectées avec notre consentement par les GAFAM. « Big Google » a supplanté « Big Brother ». Pour la première fois de notre histoire, « quelqu'un » nous regarde, un ogre insatiable se nourrit de nos photos, de nos déplacements, de nos goûts, de nos comptes en banque, de nos échanges... Des caméras nous filment dans chaque centre-ville, tandis que des drones voltigent dans la nuit, et le « cloud », un mot sorti tout droit de la novlangue orwellienne, est devenu ce lieu improbable où sont stockées pour l'éternité des parcelles numérisées de nos vies.

« Big Brother is watching you » : le caractère sensationnel de la réalisation de la célèbre prophétie de 1984 ne doit pourtant pas occulter l'accomplissement d'autres prédictions plus insidieuses et plus inquiétantes encore.

Déculturation, relecture de l'histoire à l'aune des idéaux de l'époque, réécriture simplifiée et édulcorée de classiques de la littérature jeunesse, appauvrissement de la langue au profit de l'émergence du « globish », jargon universel qui évoque la novlangue, influence croissante des nouveaux censeurs de l'empire du politiquement correct, la liste des anticipations orwelliennes qui se réalisent sous nos yeux incrédules est infinie et s'allonge de jour en jour.

1984 est un cauchemar éveillé, un labyrinthe dont on ne sort pas indemne. Vous vous en rendrez compte un matin brumeux, lorsque les ricanements fielleux d'un humoriste « bien-pensant » vous feront songer aux deux minutes de la haine. Vous le réaliserez le jour où un proche vous reprochera votre goût prononcé pour la musique country, et que vous vous demanderez si cette appétence douteuse s'apparente à un crime de la pensée. Vous y penserez chaque fois qu'un drone dansera au-dessus de votre tête tel un faucon égaré dans le crépuscule rougeoyant du couvre-feu montmartrois.
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Nous étions quelques-uns et quelques-unes, en cette nuit du 31 décembre 1984 au 01 janvier 1985, à fêter bruyamment la fin de cette année-symbole de la fiction terrifiante de Georges Orwell. je passerais sur les épithètes dont nous affublâmes Big Brother.
C'est dire à quel point la lecture du bouquin d'Orwell nous avait marqué!

Ce satané anglais, avec les aventures de son malheureux héros , avait hypnotisé le jeune lecteur que j'étais en 1978...La description de cette hydre dictatoriale, ressort d'un pessimisme profond autant que méthodique dans la désespérance.

Au sortir des atrocités de la seconde guerre mondiale, et d'un retour aux mornes démons grisâtres de sociétés civiles exsangues, Orwell offrait un futur de noirceur insondable.

Prophétique, 1984? Oui et non. Oui quand les masses humaines suivent aveuglément d'invisibles et omniprésents leaders et non lorsque les individus se soulèvent et deviennent foules pour résister et former les contre-pouvoirs...

La pierre, roulée par Sysiphe en haut de la montagne, n'en finit pas de dégringoler en n'oubliant surtout pas d'écraser largement au passage.


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Un ouvrage engagé et une dystopie de 1949 faite pour réveiller les consciences - même aujourd'hui peut-être en sommeil- en décortiquant les rouages d'une dictature fortement inspirée du stalinisme. Pourtant prévenu, j'ai ressenti à sa lecture comme un électrochoc tant par sa noirceur que par son intelligence.

Oui, c'est un ouvrage essentiel et de référence. Aujourd'hui, quand on évoque la surveillance des populations à l'aide de caméras ou le fichage des données sur internet on peut entendre "Big Brother vous regarde". Mais le livre va plus loin car, dans cette Angleterre imaginaire des années 80, tout surgeon de liberté est réprimé "à coups de bottes".

Cyniquement, on pourrait aussi l'envisager comme un guide de survie dans un régime totalitaire et un moyen d'évolution carrière dans celle-ci en dénonçant ses camarades, ses amis et ses parents!

Un point est particulièrement impressionnant: le contrôle du passé et sa réécriture permanente à la convenance du pouvoir pour l'imposer au peuple.

Quand ce cadre est posé, on se demande comment Winston Smith va bien pouvoir s'opposer à Big Brother?
A moins que cela ne soit aux futurs Winston Smith de le faire!
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Mes aïeux, quel malaise à la lecture de ce roman ! Je viens de le finir et j'ai maintenant l'impression que je vais être « vaporisée » parce que je tente de retranscrire mes pensées ! Je plaisante à peine, car ce livre donne réellement l'impression de vivre tout ce que vivent les personnages : la peur, la frustration, les angoisses, l'humiliation…

1984 nous plonge complètement, par des mots parfaitement choisis et une atmosphère lourde, pesante, désespérante, dans cet horrible monde totalitaire où il n'existe aucune issue. Même le fait d'être dévoué corps et âme au Parti ne suffit pas à épargner les hommes. Car gare à celui qui commettrait un « crime par la pensée » et le révèlerait dans son sommeil ! N'oublions pas qu'en Océania, les télécrans veillent… C'est la première fois que je me sens aussi mal à l'aise à la lecture d'un roman. Mais c'est une bonne chose car 1984 a le mérite de faire réfléchir, surtout à une époque où l'obscurantisme est en vogue, où l'on tue des gens pour des caricatures… 1984 nous montre un monde où l'humain est déshumanisé, où tout ce qui pourrait détourner les gens de Big Brother (l'amour, la sexualité, l'art, la littérature, la science, etc., bref, tout ce qui pourrait faire partie de « stupides utopies hédonistes ») est détruit. « L'ancienne civilisation prétendait être fondée sur l'amour et la justice. La nôtre est fondée sur la haine. Dans notre monde, il n'y aura pas d'autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l'humiliation. Nous détruirons tout le reste, tout », déclare un éminent membre du Parti intérieur à Winston Smith. Chouette programme !

Voilà donc un roman qui ne propose pas une lecture « détente ». Au contraire ! Ce n'est pas un coup de coeur, mais j'ai vraiment été troublée par ce livre. George Orwell a atteint son but (sur moi en tout cas). Cinq étoiles bien méritées.
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Je ne lis quasiment jamais de livre de science fiction, ni thriller, ne me demandez pas pourquoi, des intrigues farfelues, une atmosphère pesante ou glauque, voilà l'idée que je m'en fait et je n'aime guère avoir les nerfs en pelote.... Certes il m'est arrivé d'un lire un ici ou là sans doute que je ne leur avait pas étiquetés comme tel, « Le meilleur des mondes », « Le parfum d'Adam », « L'imprécateur »...quelques Werber... enfin très peu du genre, et je n'ai jamais été déçue, au contraire.
Mais je me suis arrêtée sur une critique, ici-même, de Luniver, pour ne pas le nommer, (merci Jo) qui m'a donné envie de lire ce livre toute affaire cessante.

Premières pages : mais qu'est-ce que ce truc ? J'étouffe là, j'suis mal, j'arrête ça tout de suite...et puis j'ai continué... et puis j'ai accroché... et puis j'ai fini par ne plus le lâcher. Pour finir, j'ai adoré.

Il dit, à un moment : « Les meilleurs livres sont ceux qui racontent ce que l'on sait déjà ». C'est tout à fait ça, je sais tout ça, sinon à quoi me servent mes yeux et mes oreilles, mais ce tout ça mit bout à bout ça fait une sacrée différence.

Je n'ai pas lu l'entièreté des critiques, il y en a beaucoup trop, mais certains ont dit qu'Orwel était un visionnaire, je partage ce point de vue quand je considère qu'il a écrit ce roman à l'époque où je suis née et que pour autant que je me souvienne, il ne me semble pas que dans les années qui ont suivi, les visions qu'il suggère étaient sources de préoccupation. Mais après tout, comme il dit «Je n'ai aucune certitude qu'un autre être humain quelconque partage mes souvenirs »...

Enfin prémonitoire ou pas, nous sommes bel et bien sous contrôle et c'est même « plus pire » parce que ce qu'Orwell n'a pas imaginé c'est qu'il ne serait pas même nécessaire de nous imposer ce contrôle et ce lavage de cerveau, que nous serions prêts à tout lui sacrifier pour le subir... via nos sacro-saints écran plats, téléphone, Internet, cartes bancaires et j'en passe.... on en redemande.. Comme quoi « la réalité dépasse toujours la fiction ».....

Mais il n'y a pas que cet aspect de l'espionnage de nos vies privées dans ce livre.... il y a tout : la normalisation de la pensée, son rétrécissement, l'égoïsme et le chacun pour soi, la pauvreté et ses conséquences, la déchéance humaine, les servitudes du corps humain, les camps d'extermination, l'écriture de l'histoire, l'importance de la linguistique, la liberté, la télésurveillance, l'exploitation de la main d'oeuvre des peuples du Sud, la maîtrise de l'information, l'amour et la haine, la confiscation de la parole publique, ...l'abêtissement des peuples pour mieux les asservir …. jusqu'à la démission des parents qui se font bouffer par leurs gosses.... en passant par le relooking du vocabulaire et de l'histoire.... j'en passe... j' en passe... mais surtout, le pouvoir comme une fin et les totalitarismes bien sûr.

Les objets aussi sont de la fête, même les plus insignifiants comme ces boules de sulfure, qui symbolisent ou rappellent le passé n'ont plus droit de cité... « Te rends-tu compte que le passé a été aboli jusqu'à hier. S'il survit quelque part c'est dans quelque objet auquel n'est attaché aucun mot, comme ce bloc de verre sur la table »....
Je me pose la question : savons-nous bien ce que nous faisons, et tout ce que nous faisons, lorsque nous relookons le vieux buffet Louis Philippe de la grand-mère, en gris taupe... ? Oui, je sais, c'est tendance...

Il paraît que ce livre était conseillé à l'école, ou faisait partie de lectures imposées, je ne sais pas, ce ne fut pas mon cas, mais du coup je m'étonne, et m'effraie, des leçons qu'en a tiré le corps enseignant au vu de l'évolution des réformes grammaticales et orthographiques.... et le jargon qui va avec.

De même on pourrait s'amuser concernant la novlangue, à recueillir tous les euphémismes, formules ou mots bannis dans la sphère politique dans le but de rendre le mensonge crédible, pour s'apercevoir que novlangue en marche serrée il y a... allez, un exemple au hasard : « commerce international » : en fait l'ensemble des opérations de pillage des pays les plus fragiles et des magouilles ayant pour but d'échapper à tout impôt et à toutes contraintes qui imposeraient le respect des personnes ou de la planète. Allez une toute petite : « Communication » : entendez « propagande ».... mais vous en trouverez plein.

J'arrête ici car ce livre est inépuisable.... quant à moi je crois bien avoir révisé mon regard sur le genre science fiction..... pas mal non ?

« Nous vivons une époque moderne » disait Philippe Meyer.
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Il y a des chefs d'oeuvres de la littérature dont on repousse presque indéfiniment la lecture tout en étant persuadée que le jour où enfin on se décidera, on ne pourra qu'apprécier cette dite lecture…
Cela a été le cas pour moi, car je crois que depuis le lycée, j'avais en tête de lire « un jour » ce qu'il faut bien appeler un petit bijou de roman d'anticipation.
En effet, je me rappelle parfaitement qu'en seconde, alors que toutes les autres classes étudiaient ce livre d'Orwell, ma prof de français avait préféré nous faire découvrir Cyrano de Bergerac (encore merci à elle )…. Cependant, au retour que me faisaient les copines qui avaient lu Orwell, je me disais qu'il fallait que lise absolument 1984
Finalement, cet « absolument » a mis plusieurs décennies à se réaliser, et je viens enfin de tourner la dernière page de ce livre qui vivait dans ma Pal depuis…heuh….fort fort longtemps…
Alors, oui, à force d'en entendre parler et aussi d'après mes souvenirs de lycéenne, j'avais une assez bonne idée de ce qui m'attendait…Comme tout le monde, j'avais entendu parler de Big Brother… Et comme tout le monde je suppose, je me suis imaginée pendant ma lecture les affiches avec la tête d'un certain Josef Staline le représentant…
Alors que j'oublie assez facilement les livres qui ne me marquent pas, la plongée dans l'univers décrit par Orwell n'est pas prête de sortir de ma mémoire…Oui, l'histoire est forte, elle vous prend aux tripes et pourtant, quand on voit tout ce que l'humanité est capable de faire, s'agit-il vraiment de science –fiction ?
Les scènes de tortures et de lavages de cerveaux ont été particulièrement édifiantes et on ne peut que compatir à ce qui attend Winston, car la conclusion est inéluctable…
Je ne ferais pas d'analyse de ce livre, certains babeliotes l‘ont déjà fait et de fort belle façon, donc je n'ai donné principalement que mes ressentis lors de cette lecture….
Une formidable critique du totalitarisme…..
On ne peut que déplorer qu'Orwell soir décédé de façon prématurée l'année suivant la parution de ce livre…

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Challenge ABC 2019/2020
Challenge Mauvais Genres 2020
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Livre terminé il y a plusieurs semaines mais il m a fallu du temps pour digérer cette lecture avant d exprimer mon ressenti.
Lecture très dure qui marque les esprits. Pour moi, 1984 est un monument. l'auteur a imaginé un univers très bien pensé. Une société où la liberté a disparu, où les évènements sont réécrits, où la menace d être dénoncé par votre voisin ou votre petit fils plane sur vous constamment, où les enfants assistent à des pendaisons collectives, où on peut participer à la semaine de la haine...
Génialement terrifiant.
Une lecture remuante et dérangeante. La dernière partie a été particulièrement éprouvante et en même temps complètement addictive.
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