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EAN : 9782372091039
128 pages
De Corlevour Editions (15/06/2022)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Le nouveau livre de Jean-Pierre Otte, Sur les chemins de non-retour, sort aux éditions de Corlevour, le 8 juin au Marché de la poésie de Paris.

À l'origine de ces Chemins de non-retour, il y eut nombre d'observations personnelles autour d'un phénomène inhérent à notre temps, phénomène qui va s'étendant et se diversifiant, celui de la disparition dans la vie même.
Un intérêt pour ainsi dire empathique pour ceux qui choisissent de disparaître p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Somptueux « Sur les chemins de non-retour » sauve le monde. Il souffle sur les braises encore vives et signifiantes. L'effusion attise les réponses. Ombres se miroitant sur les murs. Jean-Pierre Otte délivre le passage, octroie la voie. La capacité d'un poète assigné à la rémanence . Que c'est beau, voluptueux et théologal !
« Celui qui disparaît en lui-même se retrouve. » « C'est un droit d'asile en toi-même qu'il va falloir obtenir. »
« En nous délestant par degrés, de celui que l'on fut. »
L'empathie libellule, le regard altier. Comprendre les définitions mêmes des métamorphoses plausibles. Femme blessée dans sa chair, brouillard opaque, la mémoire qui dérive et se cogne sur les rochers immanquablement. Les mots étincellent, illuminent. le seuil d'un labyrinthe vertueux, où le premier pas déforme les apparences malencontreuses et sournoises. Les poèmes résolument précieux, attentifs sont salvateurs. Mappemonde d'un jour universel, celui de l'hédonisme, du temps présent. Une farandole altruiste, un alphabet magnanime, ici on pleure tant les réponses se forment lettre après lettre. « Et se relever seul / d'une solitude pleine de résonance / dans la nuit épaisse et presque palpable / où les échos s'estompent en creux / tels les bruits blancs des cannes d'aveugles. »
Jean-Pierre Otte rassemble l'épars. Glaneur et assoiffé. L'ivresse de collecter la rédemption, étoile décrochée du ciel des amertumes. Figer le temps d'un confinement, ne prendre que sa part, celle d'un roi des mots. « Sosies des autres et sosie que l'on est pour soi-même. / On ne se méfie jamais assez des sociétés d'acclimatation. »
Écrire ainsi, « Il arrive alors que l'on laisse couler / sous le plafond des eaux opaques, sans plus / pouvoir refluer en surface, en ayant à l'esprit / la dernière image d'une fillette qui saute à la corde / traçant autour d'elle la sphère où elle s'enferme. »
Marelle entre ciel et terre, regain et battements d'ailes d'un macrocosme à flanc de colline. Retenir cette sève et rendre hommage au poète, au veilleur, à l'homme écrivain et passeur. Entendez-vous le crissement du crayon papier sur la feuille, bousculée par le diktat de nos mirages ? Il certifie le passage du gué, les murmures de nos coeurs. Tout va changer par sa grâce et sa haute intelligence.
« On passe à la trappe de l'instant, le dehors vole / en éclats puis se recompose ainsi qu'une verroterie, / et quand la chance décroît, il faut s'en remettre / à l'arc-en-ciel tombé sans bruit par-delà la clôture. » « Lever l'ancre, lâcher-prise, larguer les amarres. »
Myriades en plein vol, les migrations-signes. Mot de passe,/pour ceux qui deviennent invisibles à nos yeux/ mendiants sous l'imposte d'une porte aux pastorales d'opéra... »
Fuir, disparaître, nager en pleine mer, l'oublieuse vénérée. Étreindre les fragments, mimétisme loyal et assumé, renaître dans l'aube d'une trame solfège. Jean-Pierre Otte, virtuose, humaniste, pur comme du cristal. Dans la perfectionniste revue poétique NUNC.
Publié par les majeures Éditions de Corlevour. À noter une magnifique première de couverture , illustrée à la craie par Jean-Pierre Otte.
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Chemin faisant avec Jean-Pierre Otte

« L'indéfectible désir de vivre au mieux
cette vie, d'exister dans l'existence et d'être présent
dans le présent, s'inscrit dans une double
appartenance à soi-même et au monde,
quand cette brisure étoilée sur la vitre,
celle d'une pierre jetée par défi,
simplifie le silence et abrège tout attente.»

Nous nous sommes de plus en plus nombreux à nous connaître et reconnaître les uns les autres dans les échos que les poèmes de Jean-Pierre Otte éveillent en nous. Comme si l'écrivain s'était fixé comme but de donner le plus de vie possible à toutes les vies, de demander à toutes les vies de lui donner le plus possible d'elles, de réaliser avec elles, dans une collaboration obscure et magnifique, une harmonie d'autant plus émouvante qu'un plus grand nombre d'autres vies viennent y participer :


« Nous nous sommes découverts au gré
de nos découvertes, au hasard des regards;
les actes nous ont dévoilés à nous-mêmes,
jusqu'à révéler l'image latente où s'allègent les rêves,
au secret partagé des sèves alors que
l'esprit n'est plus réfléchi par rien : c'est le sens
consenti à l'existence par-delà les conduites à risques. »

Dans le nouveau recueil qui paraît aujourd'hui, ce grand nombre de vie qui viennent y participer, ce sont des femmes et des hommes qui s'éclipsent dans la vie même. Ceux-là qui veulent fuir le cauchemar climatisé, l'étreinte sociale, l'insupportable vie d'avance vécue sans surprise, et qui choisissent de disparaître pour reprendre leur vie ailleurs, sans plus y être pour personne - excepté pour soi ?...
Comme toujours dans les livres de Jean-Pierre Otte, tout s'inscrit dans un mouvement d'ouverture, dans le désir et l'audace de vivre sa vie au mieux :

« Il n'est plus l'heure de différer un départ,
ni de surseoir sans âge à la fatalité de l'instant.
Un coeur simple, un esprit plein de complications,
de crochets et de courbes, et nous voilà prêts
(à tour de rôle) pour une aventure sans alibis. »

Jean-Pierre Otte, Sur les chemins de non-retour, éditions de Corlevour.
128 pages -16 €





Lien : https://editions-corlevour.c..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
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Avec l’âge nous vient le projet de composer,

dans une baie inconnue accolée au cœur,
un esquif de fortune où l’on réunirait les figures
des filles et des femmes que l’on a connues, passantes
d’une nuit ou compagnes de plus longues escapades.
Au prisme des souvenirs nous revisitons
en pensée leurs géographies charnelles,
étonné de les retrouver sans ombre,
avec des détails charmants, quand la chair
délicieusement indiscrète, laisse voir
des splendeurs comme au col des coquillages marins.
Toutes ces images réunies des amours furtives
nous habitent l’intime ; on en vient insensiblement
à ne plus habiter qu’en elles. C’est alors la tentation
de prendre place dans l’esquif de fortune que l’on
s’est créé et de se laisser aller au gré du courant,
le regard seulement accroché au sillage

que l’embarcation sans bruit tire derrière elle.
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« Celui qui disparaît en lui-même se retrouve
en un pays d'asphodèles et d'ombres enneigées,
où sont des échos bleus qui s'en vont
par ricochets légers dans les lointains.
C'est étrange et déconcertant avant qu'on s'accoutume.»
Il convient d'être circonspect pour en admettre la beauté.»
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Jean-Pierre Otte, "Ah! noms de dieux", une heure d'entretien en toute ivre liberté et pour le plaisir d'exister.
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