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EAN : 9789973580573
112 pages
Elyzad (03/10/2013)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Janvier 2011. La Révolution tunisienne surgit, inattendue. Onde de choc intérieure. Dans des formes brèves, « car nous vivons dans un temps fragmenté, où tout peut basculer d'un instant à l'autre », Cécile Oumhani témoigne des événements ressentis avec une grande fébrilité durant ces mois de 2011. Depuis Paris, sa voix se mêle à la clameur des milliers d'exilés pour dire le bonheur mais aussi la solidarité avec les peuples libyen et syrien. Puis il y a le retour dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le format du livre, voisin de celui d'Actes Sud, n'est pas sans rappeler un carnet de voyage.

Le livre débute par l'immolation de ce jeune tunisien, marchand de légumes, déclencheur des évènements. Ce printemps tunisien était porteur de tant d'espoir, où ils ont appris que l'on pouvait dire non. « Maintenant on a le droit de dire non ! ».

Les phrases de Cécile Oumhani sont lancées sur la feuille par un besoin, une nécessité impérative de ne pas oublier, suivre les évènements de ce printemps tunisien 2011. Phrases courtes, voire très courte genre style télégraphique pour certaines. Fontaine des Innocents. Faire ce que l'on peut là où l'on est.
L'urgence est là, il faut écrire la peur, la crainte, l'espoir, l'amour, la beauté. La poésie est omniprésente.
Ses écrits sont comme un remède à l'éloignement de ce pays qui fait partie de ses racines, même si ce n'est pas son pays natal. « Pas celui où je suis née. Mais pourtant indissociable de ce que je suis. »
Cécile Oumhani reprend ses écrits en 2013 après le meurtre de Chokri Belaïd « Ainsi ils ont tué Chokri Belaïd. Agresseurs anonymes. Un tireur embusqué au moment où l'opposant laïque sortait de chez lui. » le chapitre sur le salafiste remontant la file d'attente résume le nouvel état des lieux. La déception est là, la peur est revenue. Et si tout était à refaire ?

Un livre que je n'ai pas lu d'une seule traite car ces phrases méritent que l'on s'y arrête. Un livre d'urgence plein de mots qui ricochent plein de poésie. Un beau et bon livre.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Ce petit livre de 150 pages regroupe les pensées, émotions, bribes de conversations et d'informations rédigées par la poète et romancière Cécile Ouhmani, Tunisienne et Belge qui vit en région parisienne. Sous formes de textes courts et rapidement jetés sur la page semble-t-il, elle restitue les événements du printemps arabe vécu en Tunisie en 2011. des rappels furtifs du passé s'insinuent dans ces carnets, des notations sur ce qui se passe ailleurs aussi, en Lybie et en Syrie.
L'émotion court au fil des mots comme le sang bat au pouls des insurgés, espoir, éveil d'un monde nouveau, sans le tyran, le dictateur, le quasiment jamais nommé chef de l'État tunisien.

« Des gens manifestent. Des gens parlent, s'expriment.
Des gens de tous les jours, des gens ordinaires. »

Le 9 avril 2011, place du Trocadéro à Paris, les slogans fusent :
« Rue par rue, maison par maison, dégége, dégage, Bachar ! »
...la foule s'écarte pour accueillir le rassemblement lybien.
« Le peuple veut la chute du régime ! »

« Ubiquité de slogans répercutés de Tunis au Caire, de Benghazi à Damas et Sanaa.... La vague déferle, irrésistible. Peu importe le prix à payer.

Houria ! Karama !
Liberté ! Dignité ! »

Petit livre bouleversant, comme une douleur à vif à peine calmée d'un espoir en devenir.
Et si aujourd'hui tout restait à faire ?
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J'ai découvert la maison d'édition Elyzad grâce à Libfly et c'est une nouvelle fois grâce à eux que j'ai eu la chance de lire Cécile Oumhani.
Dans Tunisie, carnets d'incertitude, elle couche sur le papier d'un journal intime, ses impressions, ses sentiments sur la révolution tunisienne de janvier 2011. le récit est à la fois fragmenté et poétique. Fragmenté parce que ce pays de coeur est en train de voler en éclats et poétique parce son éloignement renforce l'attirance et la passion que l'auteur a pour la Tunisie.
Dès qu'elle quitte la France pour rendre visite à ses amis et parents, qu'elle pose le pied en ce pays, elle décrit les fleurs, les arbres, les couleurs, les odeurs, les sons. C'est le pays où elle se sent bien où elle ressent ses émotions.
Mais elle ressent aussi la douleur des vies brisées, des massacres, de la violence, du chômage.
L'auteur reprendra son journal en février 2013 avec l'assassinat de Chokri Belaïd, homme politique et avocat dénonçant la montée de l'islam intégriste. Elle termine avec les violences en Egypte et les menaces à l'arme chimique en Syrie.
Par le biais de conférences, de manifestations dans le monde entier, Cécile Oumhani alerte avec beaucoup d'émotion et de sensibilité.
Cette langue poétique est presque trop belle face aux violences de ces révolutions et le récit un peu sibyllin pour marquer les consciences insuffisamment éclairées. Par contre, l'émotion dégagée par ce texte invite le lecteur à s'intéresser davantage à cette partie du monde et ses évènements.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Quand j'ai choisi ce livre dans la sélection proposée par Libfly pour l'opération "La voix des indes" (dont le but est de promouvoir les maisons d'éditions peu médiatisées), j'avais au moins deux bonnes raisons de choisir "Tunisie Carnets d'incertitude". le nom de la maison d'édition, dont j'avais entendu le plus grand bien et le nom de l'auteure, Cécile Oumhani, dont j'ai lu et beaucoup aimé plusieurs romans (avant d'ouvrir mon blog).

Cécile Oumhani est née en Belgique et vit actuellement en France. Très ouverte sur les cultures méditerranéennes, elle entretient une relation privilégiée, depuis de nombreuses années, avec la Tunisie. Elle a vécu la révolution tunisienne intensément, prenant le temps de noter au cours de l'année 2011 le bonheur, l'euphorie puis la déception et l'inquiétude quand les résultats de l'élection d'octobre sont tombés. Elle a repris la plume en février 2013 pour exprimer sa peur quand la violence faisait rage en Tunisie.

J'ai lu ces carnets l'espace d'une soirée et bien apprécié le regard à la fois proche et extérieur de Cécile Oumhani sur la révolution tunisienne. Par ailleurs, comme j'avais lu la chance de rencontrer l'écrivaine en 2005 à l'occasion de sa participation au Prix Cézam pour "Un jardin à la Marsa"(elle avait obtenu le Prix), j'ai eu un peu l'impression, en lisant ses carnets, de prendre de ses nouvelles

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Juin 1976

Les maisons de Carthage basculent. Englouties dans la brume neigeuse du hublot. Fauchées sous mes pieds. Silhouettes aimées, debout sur le quai lorsque le train s’ébranle. Ne rien perdre d’images en déroute. Serrer au fond de soi ce qui est déjà en train de se faire mémoire. Les terrasses, ce blanc marbré de sable. Celui d’ici, devenu là-bas. Les anciens Ports Puniques, Sidi Bou Saïd, La Marsa. Une terre à laquelle je suis arrachée sans retour. Me reste l’immensité de la mer, au-delà de la côte qui s’en va. Ainsi commence le temps de l’absence et des lettres. Envoyées par les êtres chers, elles exacerbent le manque. La vie continuée sur l’autre rive, sans qu’on y soit. Pour seul bagage, des mots tracés sur le papier.

Des années sans revenir…

Tunisie, carnets d’incertitude, Elyzad, 2013
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Le peuple se tait
peuple silencieux
souffle suspendu
à peine contenu
digues prêtes à rompre
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Rue par rue, maison par maison, dégage, dégage, Bachar !
Les slogans fusent avec la jubilation de l’espoir. Lancés haut dans le ciel de printemps, ils ricochent sur la façade du palais de Chaillot et leurs rimes viennent taquiner l’écho.
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JOURNAUX DU MATIN


Extrait 3

Claquement sec des cisailles. Trancher vif, au
cœur du sujet. Bruit de métal. Plainte du bois
que tu scies, sans t'arrêter. Le linge sur la ligne
tremble. Soupire avec la brise.
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Pas celui où je suis née. Mais pourtant indissociable de ce que je suis. Même dans l’absence, dans cet écoulement lisse de nuits et de jours, ailleurs, alors qu’ici continue d’exister. Sans que j’y sois.
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Videos de Cécile Oumhani (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cécile Oumhani
[Auteurs Elyzad - Confinement] - Cécile Oumhani partage avec nous l'histoire réelle qui a inspiré son #roman "L'atelier des Strésor" et vous en lit un #extrait. Retrouvez-la ce Vendredi 3 Avril sur notre page Facebook pour un #live à partir de 18h.
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