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La trilogie de Gormenghast tome 0 sur 4
EAN : 9782258107748
1024 pages
Omnibus (03/05/2018)
4.32/5   14 notes
Résumé :
Dans le château de Gormenghast, aux proportions si démesurées que des parties entières restent inexplorées, vit la famille Tombal : lord Tombal, comte d'Enfer, neurasthénique et plongé toute la journée dans les livres de sa bibliothèque, Lady Tombal, la comtesse, qui se partage entre ses chats et ses oiseaux, leur fille Fuchsia, adolescente solitaire et imaginative, d'autres membres et pléthore de notables et gens de maison, tous plus pittoresques, voire grotesques,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est à l'occasion de la Masse critique d'octobre de Babelio que j'ai eu l'occasion d'obtenir cette édition du Cycle de Gormenghast chez Omnibus, que je remercie au passage !

J'avais depuis longtemps entendu parler de cet univers qui est l'un des éléments fondateurs de la fantasy occidentale. le Cycle de Gormenghast est en effet une série de 4 ouvrages : Titus d'Enfer (1946), Titus dans les ténèbres (nouvelle, 1956), Gormenghast (1950) et Titus errant (1959) qui dont l'histoire se passe dans un château aux relents très gothique mais aux personnages baroques à qui il arrive des aventures pleines de mystères et de sombre magie. On est à la croisée des genres : fantastique et fantasy, et l'ambiance est très réussie. C'est incroyable comme l'auteur a fait preuve d'imagination alors qu'on n'est que dans les années 40 au début. En cela, les avants-propos qui figurent dans les premières pages et qui reviennent sur le contexte de création et de publication sont très intéressantes, merci à l'éditeur.

Pour en revenir à ce cycle, nous sommes dans un univers très particulier. Dès les premières pages, on se retrouve propulsés dans cet univers d'un autre temps à la fois très gothique de part son château omniprésent, inquiétant et impressionnant où bien des mystères se jouent et baroque avec ses personnages plus farfelus les uns que les autres. L'écriture de Merwyn Peake nous embarque dans sa douce folie qui est très très théâtrale. Ainsi dès les premières lignes, je n'ai pu m'empêcher de m'imaginer dans un univers à la Tim Burton avec ces personnes plus barrés et loufoques les uns que les autres. J'entendais leurs répliques et actions surjoués au possible et cela m'a beaucoup fait rire. Il fallait bien ça pour passer les innombrables longueurs de ce cycle.

Parce que s'il faut noter un défaut ici, c'est que la plume de l'auteur a beau être très belle et poétique (et le traducteur le rend bien), mon dieu comme il aime s'écouter… Les descriptions n'en finissent pas. On connait tout dans les moindres détails. La plus petites actions donnent lieu à des pages et des pages d'explications avant qu'on voit celle-ci se produire. du coup, le récit manque vraiment de dynamisme et actuellement un tel titre se verrait tailler dans les grandes lignes, j'en suis sûre ^^!

C'est vraiment dommage parce qu'avec son petit air à la Pratchett, Merwyn Peake a su créer un univers attachant, fait de personnages qu'on aime retrouver et voir évoluer, que ce soit le jeune Titus, le héros de cette vaste saga ou ses proche : sa soeur (sorte de Mercredi Adams), sa nounou d'un autre temps, son père neurasthénique, sa mère qui ne sait pas être mère, ses tantes à moitié folles elles aussi ou encore le feu-follet qui va venir tout bouleverser : Finelame. Ce sont des personnages dont il a su rapidement nous brosser le portrait en quelques phrases bien tournées et qu'on se fait un plaisir à suivre.

Dans le premier tome : Titus d'Enfer, on assiste surtout à une présentation des personnages. Il y a peu de vraies actions et on suit surtout l'arrivée de bébé Titus. du coup, je me suis un peu ennuyée. Cependant, il y a beaucoup d'humour et l'univers est extrêmement riche et marquant.

La nouvelle Titus dans les ténèbres, nous fait plonger en plein coeur des rituels pesants du château et de la famille d'Enfer. En un peu plus d'une cinquantaine de pages, on découvre glacé les pensées de Titus, le jeune maître des lieux qui a bien grandi et qui doit vivre dans ce monde de cauchemar. C'est étouffant et assez terrifiant pour lui par moment.

Le deuxième : Gormenghast, est le meilleur de la série. Titus a grandi et avec lui, on découvre l'univers dans et hors le château. L'univers, qui est désormais connu, est exploité à fond, avec des scènes délirantes (l'inondation, les jeux de billes entre le Doyen et Titus, les rituels incompréhensibles de la famille,…). On alterne entre scènes bouleversantes et hilarantes et toutes les histoires que l'auteur a pris le temps de développer, parfois longuement dans le premier tome, trouvent ici leur place et leur sens. Merwyn Peake nous fait plonger dans l'horreur avec beaucoup de talent. Il suffit de voir l'ignoble Finelame. D'ailleurs, la psychologie des personnages est très bien développée dans ce tome.

Enfin dans le troisième et dernier tome : Titus errant, le plaisir retombe sensiblement. Titus quitte l'univers qui nous était maintenant devenu familier après près de 900 pages, pour aller se perdre dans la ville. Celle ci est plus banale que le château, et il n'y a plus de Fuchsia, de Finelame, ni aucun de ces personnages qui nous avaient fait rire et nous avaient tant fascinés auparavant. On perd ce qui faisait le charme des débuts, donc je me suis à nouveau ennuyée.

Bilan de cette lecture : je suis ravie d'avoir découvert l'univers de Gormenghast qui m'intriguait depuis un moment. J'ai aimé la poésie de la plume, la loufoquerie et le grain de folie des personnages et la douce noirceur de l'univers. J'ai moins aimé les nombreuses longueurs, les descriptions à n'en plus finir, l'action qui se faisait un peu trop attendre. Je recommande cette lecture pour tous les curieux qui voudrait découvrir l'un des premiers textes de fantasy du XXe mais je ne sais pas si ceux qui aiment la fantasy actuelle y trouveront leur compte.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Cet ouvrage rassemblant les 3 volumes plus une nouvelle, qui elle-même participe à l oeuvre, est un pur joyaux de littérature, inclassable et terriblement addictif. Deux mois que je vis à Gormenghast (j ai lu lentement...) que je partage la vie de Titus de Fuchsia de Craclosse et des autres personnages atypiques de ce livre. Ce monde merveilleusement glauque est en effet très "visuel" de part les descriptions des lieux. l'ambiance de ce château labyrinthique est terriblement bien rendu. C est une plongée à laquelle nous invite Marvyn Peake, une descente dans un inter-monde où les coups bas, les affrontements, mais aussi l amour, l éveil s'entremêlent dans cet endroit unique dans la littérature.
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Encore une fois, je me dois de remercier les organisateurices de l'opération masse critique et l'éditeur (ici Omnibus) qui me permettent de découvrir un livre à coté duquel je serai très certainement passé sans leur intervention.
Ce gros pavé d'un peu moins de 1200 pages nous a accompagné en Angleterre, où j'ai à peine eu le temps de lire le premier des quatre volumes qu'il contient (environs 400 pages) et j'ai dû turbiner un max pour tacher de ne pas avoir un trop gros retard dans la publication de ma critique (Mais j'en ai quand même, entre Noël, les réveillons, la reprise, tout ça, erf, j'ai pas assuré. 1000 excuses).

Gormenghast donc, est le nom du château ou vit le comte d'Enfer, sa femme la comtesse d'Enfer, sa fille Fushia, quelques nobliaux et leurs nombreux domestiques. Un château gigantesque, sans cesse décrit par le menu, assez facilement imaginable vu de l'intérieur grâce aux descriptions détaillées que nous en fait l'auteur, mais qui est resté très flou dans sa masse générale, sa taille ou même son apparence extérieure, pour moi.

En plus de tout ce beau monde il y aussi Titus, évidemment. le futur comte d'Enfer. L'héritier. le personnage principal de l'histoire, bien qu'il soit pratiquement absent du premier volume. Mais qu'on excusera volontiers, venant à peine de naître au moment ou nous entrons dans l'histoire, il en aura à peine 3 quand se terminera « Titus d'Enfer ».

Pas vraiment un personnage, et pourtant, c'est bien comme tel qu'il est utilisé et décrit, il y a également le château de Gormenghast. Alors que Mervyn Peake décrit chaque caillou, chaque encadrement de porte, chaque toile d'araignée de chaque pièce, il m'a semblé conserver un voile de mystère autour de la vision globale que le château donne. S'il parait gigantesquement hors norme dans certaines scènes (celle ou Finelame se retrouve sur le toit dallé pour n'en citer qu'une) il se trouve rétrogradé à un simple « imposant » quand il est observé depuis la montagne par exemple.
J'ai trouvé ça confusant même s'il est presque certain que ça a été entièrement voulu.

Si j'ai aimé l'humour, parfois un peu décalé, les personnages hauts en couleur, très caricaturaux, aux caractères souvent insupportables toujours extravagants, la facilité avec laquelle on se représente (presque toujours) le décor ou encore le ton du récit, il est tout de même une chose que j'ai trouvée au mieux simplement dérangeante, mais au bout d'un moment vraiment lourdingue, c'est la masse de détail inutilement accumulée pour décrire tout et n'importe quoi.
S'il est intéressant d'avoir beaucoup d'informations pour mieux se représenter certaines choses importantes ou certaines pièces ou vont se dérouler beaucoup d'événements, il n'est pas non plus indispensable de savoir à quoi ressemble exactement chaque couloir, chaque tapisserie, chaque pensée de chaque personnage quelle que soit son importance pour la suite du récit.

Bien sûr, quand on sait que l'auteur était à la base illustrateur, il devient plus simple de comprendre pourquoi chaque scène semble d'avantage peinte avec sa masse de détails qu'écrite avec de simples mots, mais ça ne rend pas la tache de les lire plus passionnante quand il s'agit d'une énième redite.

Cela mis à part, ma lecture a tout de même été relativement agréable même si le cycle de Gormenghast ne m'apparaît pas non plus comme un nouveau coup de coeur.
Au niveau des personnages Titus, qui pourtant donne son nom à trois des quatre ouvrages réunis ici, est loin d'être celui à m'avoir le plus marqué. Que ce soit dans ses actions ou même dans la description qui en est faite, il m'a semblé moins à sa place que les autres dans cette histoire.

Au final, je ne regrette absolument pas d'avoir pu découvrir cette oeuvre visiblement culte qui m'avait échappée jusqu'à présent et si difficilement classifiable et je ne peux que t'encourager à en faire de même.
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Bonsoir chers zamis,
Toujours dans le Cycle de Gormenghast de MERVYN PEAKE

Lord Tombal est décédé laissant un Titus de deux ans prendre le trône.
Le temps passe et pour ses douze ans Titus d'Enfer n'en peut plus, il fait une fugue .
Je me retrouve dans ce deuxième chapitre en plein milieu DES TÉNÈBRES avec TITUS.
MERVYN PEAKE n'avait peut-être plus toute sa raison, la maladie envahissait son corps et sa tête. Seulement mes amis, j'ai été propulsée dans le monde de MAJIPOOR (Robert SILVERBERG).
Enfin c'est ce que j'ai ressenti au plus profond de moi avec HYÈNE, BOUC ET L'AGNEAU.

TITUS, me ramène dans Gormenghast après avoir quitté ces forêts maléfiques.

Je vous souhaite une belle lecture
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La première fois que j'ai lu Titus d'Enfer, j'étais adolescente. A l'époque le titre était paru chez Stock avec la fameuse couverture rose. J'avais des souvenirs d'un récit étrange et fabuleux qui m'avait marqué.
Aujourd'hui je remercie Masse Critique de Babelio et l'éditeur Omnibus de pouvoir à nouveau me plonger dans le Cycle de Gormenghast.
Cette critique s'adresse à ceux qui n'ont pas l'habitude de lire des livres de Fantasy. L'édition présente rassemble en un seul volume les quatre récits du Cycle de Gormenghast,oeuvre de Mervyn Peake qui, à mon sens, fait partie du patrimoine littéraire.
En effet, écrit en 1946, le style et l'histoire imaginaire de Titus d'enfer ne ressemble à aucun autre livre.
Remarquablement traduit, le vocabulaire précis, varié et imagé, permet de découvrir l'environnement d'abord, celui d'un immense et extraordinaire château. Puis les personnages, déjà par le choix de leur nom (Titus, Fuschia, Lord Tombal...) puis leurs descriptions, sont extravagants.
"p.VII : l'intrigue de Titus d'Enfer et celle de Gormensghast se déroule dans une contrée indéterminée, à une période indécise."
Ainsi découvre t-on Mervyn Peake, écrivain visionnaire et pionnier du genre, à l'imagination fertile.
Je vous recommande cette oeuvre hors du commun, fantasmagorique, à lire en ces journées d'hiver (plus de mille pages), bien au chaud, pour vivre l'aventure extraordinaire de Titus.
Titus arrivera t-il à vaincre le malveillant Finelame ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Gormenghast, du moins la masse centrale de la pierre d'origine, aurait eu dans l'ensemble une architecture assez majestueuse, si les murs extérieurs n'avaient pas été cernés par une lèpre de demeures minables. Ces masures grimpaient le long de la pente, empiétant l'une sur l'autre jusqu'aux remparts du château, où les plus secrètes s'incrustaient dans les épaisses murailles comme des arapèdes sur un rocher. Une ancienne loi permettait à ces taudis de vivre dans une intimité glaciale avec la forteresse qui les surplombait. Sur les toits irréguliers s'allongeaient, saison après saison, les ombres des contreforts rongés par le temps, des tourelles altières et brisées, et surtout une grande ombre de la tour des Silex. Cette tour, irrégulièrement mouchetée de lierre noir, s'élevait au milieu des créneaux en coup de poing de la maçonnerie comme un doigt mutilé, blasphématoire, vers le ciel. Les hiboux, la nuit, en faisaient un gosier plein d'échos. Le jour, elle restait muette dans son ombre portée.
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Comme une gigantesque araignée suspendue à un fil de métal neuf pieds au-dessus du plancher, un candélabre dominait la pièce. De ses branches de fer menaçantes pendaient de longues stalactites d'une cire blême qui coulait goutte à goutte, goutte à goutte. Une pyramide de suif s'élevait comme un chapeau blafard à l'angle d'une méchante table au tiroir ouvert, plein de mil pour les oiseaux, placée sous l'araignée couleur de rouille.
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Grisamer entra, portant d'énormes volumes sous le bras. Il était vêtu d'un sac de toile pourpre. Sa barbe poivre et sel n'était qu'un fouillis de nœuds, et la peau de son visage ressemblait à une feuille de papier d'emballage qu'une main aurait savamment froissée avant de la lui appliquer sur la chair. Il avait des yeux profondément enfoncés dans les orbites, tapis à l'ombre du front qui, malgré ses rides innombrables, conservait une courbe imposante.
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L'été était accablant, plein de reflets métalliques. Ce poids impalpable n'était pas vraiment dans le ciel, c'était comme si le ciel avait disparu, remplacé par une atmosphère saturée de gris et de bleu. Le soleil avait beau se refléter sur les pierres, les champs et les eaux, il semblait, cet été-là, n'être q'un disque sans rayon, un cercle maladif et lointain, brûlant lourdement dans l'air chaud.
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Video de Mervyn Peake (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mervyn Peake
Interview, sur UK Entertainment Channel (www.ukentertainmentchannel.com) de Sebastian Peake, fils de Mervyn Peake, à propos de son père.
(en anglais, pour les fans !)
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