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EAN : 9782501097260
277 pages
Marabout (16/04/2014)
3.17/5   6 notes
Résumé :
Naviguant entre l'Afrique du Sud et l'Angleterre, le passé et le présent, un premier roman bouleversant admirablement écrit. De rebondissement en rebondissement, il dénoue les fils de relations familiales et d'émotions complexes, révélant les ravages de l'apartheid et de son héritage. Le Cap, Afrique du Sud. Gini réchappe d'un accident de voiture dans lequel Simon, son amant, a trouvé la mort. De retour à Londres, elle découvre qu'elle attend un enfant, et entamera ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quelques longueurs parfois, mais globalement un bon roman choral, tout en finesse et qui ose aborder de nombreux thèmes "pas faciles" ...
Dans une Afrique du Sud post-Apartheid, nos personnages se croisent, se retrouvent, reviennent sur leur passé, leur jeunesse, leurs engagements, leurs vies amoureuses, leurs choix ...

Les flash-backs en italique sont toujours utiles, bien amenés et nous font pénétrer encore plus dans l'histoire de chacun, ses souvenirs, son passé.
Les personnages sont attachants et surtout crédibles. Les relations complexes entre leurs familles se dévoilent progressivement ...

Comment construire la nouvelle Afrique du Sud ?
Le pays arrivera-t-il enfin à se défaire de son passé policier, violent, plein de tortures ? ou plus ancien encore mais pas tant que cela, le passé colonial ?

Que faire dans une famille quand les non-dits se sont accumulés ?
Que faire à présent, rester en Afrique du Sud, choisir l'Angleterre, ou plus extrême encore, l'exil plus au nord (comme Michael avec son mariage au Danemark) ?

Dans le cas de l'Afrique du Sud comme dans la vie de chacun, une autre question plus profonde se pose encore et toujours, lancinante :
le pardon est-il toujours possible ?
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Simon est l'amant de jeunesse de Gin. Sa mort va faire resurgir le passé de la jeune femme, et à partir de ce moment-là, un long parcours d'analyse va s'enclencher, avec ses hauts et ses bas. Roman à plusieurs voix, « Dans un dernier souffle » se sert de la fin de l'Apartheid pour aborder la complexité des relations amicales et familiales. Gin, Vivienne, Michael, Hannah, Simon, Jonnie : chacun a choisi sa voie suite aux événements qui ont bouleversé leurs vies.

Les relations familiales et interraciales des protagonistes, qui vivaient en Afrique du sud, sont passées au peigne fin : pour des raisons religieuses, les familles des jeunes amants s'opposaient à leur union et la pression était forte. En toile de fond, Gerda Pearce dresse un portrait de l'Afrique du Sud
[...]
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Très bon livre évoquant la difficulté des racines, des origines, des secrets de famille un peu à la façon d'un polar. C'est bien écrit même si quelques longueurs.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
[Isaac Gold, le père de Simon, vient voir Gin à Londres.
Simon était l'amant de Gin et est le père de sa fille Ellie.]

Il lui tend le paquet. (...) Elle l'ouvre et trouve un livre bleu. Le coin supérieur droit est écorné et il y a un pli dans la couverture.
Le titre est écrit sur un axe vertical, dans une écriture jaune qui avait été blanche, autrefois. Somehow we survive. Le sous-titre Une anthologie de textes sud-africains.
Entre les deux, un barreau de prison dessiné au fusain, tout comme le visage qui illustre la couverture. Celui d'un homme, la main crispée autour du barreau.
Il a les yeux fermés, le nez épaté, la bouche ouverte.
Comme pour crier. Ou pour chanter, préfère penser Gin. (...)

A l'époque de sa parution, jugé subversif, le livre avait été interdit. (...)
Il l'avait gardé caché plusieurs mois, puis le lui avait offert, enveloppé dans du papier grossier, à son anniversaire, la première année qu'ils étaient ensemble
(...) Des écrits sur l'exil, la nostalgie, l'amour.

(...) Il avait toujours aimé l'esprit pionnier qui animait Gin. Quand il lui avait offert ce livre clandestin et illicite, l'Afrique du Sud était en état d'urgence.

Aujourd'hui, son pays était libre. Il se débattait avec cette liberté conquise, mais il était libre. Et pourtant, le livre conservait toujours sa pertinence.
A présent, elle savait ce qu'étaient l'exil, la nostalgie, l'amour.
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[Viv, en voiture avec Nick Retief]
Elle se demande si les lieux gardent le souvenir des personnes qui y ont vécu.
(...) La ville défile autour d'eux.
Comment Michael peut-il vivre ici ? se demande-t-elle.
- Je l'admire d'être revenu ...
- Je pense qu'il t'admire d'être restée.
- Je veux dire à Grahamstown, pas en Afrique, murmure Viv.
Je ne pourrais pas, moi. Je ne pourrais pas revenir vivre ici.

Et elle se retient d'ajouter : Parmi les fantômes.

(...) La terre est desséchée et brune. Elle sent la poussière sur ses lèvres. Le ciel s'étire devant eux, à perte de vue, bleu, sans nuages. Un soleil torride assèche tout.

Le pays des colons. Comme ils devaient se sentir étrangers, ici, se dit-elle.
Les noms qu'ils ont donnés à leurs villes sont empreints d'une nostalgie manifeste.
Elle repense à cette idée de débaptiser Grahamstown.
Elle la trouve vaine et un peu décourageante : il y a tant de problèmes plus importants à régler, tant de problèmes de logement, d'emploi, que se soucier du nom d'une ville paraît bien dérisoire.
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[Gin, à Londres, vient d'accoucher. Son amie Viv est en Afrique du Sud.
Abbie est la fille aînée de Viv, et fille de Gabe, le frère jumeau de Gin]
Sa vie se résume très vite à une routine fondée sur les besoins du nouveau-né. Elle regrette que Viv ne soit pas auprès d'elle, sa chaleur humaine, son expérience, son instinct maternel inné lui font cruellement défaut.
Elle se souvient de son assurance immédiate avec Abbie.

Elle essaie de la joindre au téléphone à deux reprises, sans succès. Ne sachant quel message laisser sur son répondeur, elle n'en laisse pas.
De toute façon, son amie lui donnerait les mêmes conseils que la sage-femme qui lui a expliqué qu'Ellie était la crème des bébés, qu'elle avait beaucoup de chance qu'elle fasse presque ses nuits et ne pleure pas.

Mais c'est justement ce calme que Gin trouve irritant. Elle se demande si sa fille est normale. Ou si c'est sa réaction à elle qui est étrange.
Toutes les mères ressentent-elles la même chose que moi ?
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- Nous ne pouvons pas réinventer notre histoire, ajoute Nick.
Nous en avons hérité, bonne ou mauvaise.
Nous ne pouvons qu'aller de l'avant dans l'esprit d'Ubuntu.

Ubuntu. L'essence de l'humanité.
Clef de voûte du concept de pardon dans la nouvelle Afrique du Sud.
Prise de conscience que l'oppression nous aliène tous, car nous interagissons tous les uns avec les autres.

Viv songe à sa relation avec Jonnie, et avec Abbie. Comment pardonner à des inconnus ce que l'on ne parvient pas à pardonner à nos proches ?
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[Gin vient de revoir Jonnie, l'ex-mari de Viv, car c'est le neurologue qui examine sa fille Ellie, à Londres]
Elle aimerait lui dire qu'elle comprend, qu'elle sait ce qu'est l'exil.
Que l'Angleterre lui a donné la liberté et l'anonymat mais lui a pris les siens, son océan, ses montagnes, son ciel. Que les marées éternelles et immuables lui manquent comme si son souffle était réglé sur leur rythme.

Qu'il lui arrive d'écumer Londres à la recherche d'une saveur sud-africaine : un vin fait de raisin gorgé de soleil, des biscottes au babeurre à tremper dans du thé sucré bien chaud.

Les grands espaces, les longues routes désertes qui sillonnent les cols des montagnes, la beauté et la poussière du Transkei, les averses chaudes, les rivières boueuses de Caprivi, un lever de soleil à couper le souffle :
tout lui manque cruellement.

Comme lui manque la morsure glaciale du vent qui érode les rochers du Cap, la masse imposante de sa montagne aux mille humeurs, symbole ancestral de l'Afrique immuable.

Elle aimerait lui dire aussi comme les accents familiers la font fuir, combien ce lien qui l'attache à ce continent, tel un cordon ombilical qu'elle ne parvient pas à couper, est pesant.
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