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EAN : 9782356081025
272 pages
Editions de L'Escampette (04/01/2019)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Ce grand roman voyou et post-célinien raconte, dans une langue très personnelle, une histoire d’amour et de jeu dans l’atmosphère d’un monde interlope que l’auteur connaît bien. « Je risque, dit-il, d’être le premier écrivain à être tué par un de ses personnages. Je peux me consoler en me disant que si j’en venais à mourir avant l’âge sur un coup de pare-chocs un peu louche, j’entrerais ainsi dans l’histoire littéraire, par la porte du cimetière, d’accord, mais on p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Quel drôle de zig, ce Max ! Quelle faconde ! Quel baratin ! Quelle exubérance dans sa description de ce monde interlope hors d'âge dans lequel il frétille comme un poisson dans l'eau. Toujours on navigue entre le tragique et le comique… Des gueules de truands taillées à coups de serpe, à l'immoralité érigée en dogme ; les greluches et les bars enfumés ; les parties de poker où se jouent des fortunes, et la légèreté des honnêtes ; les coups foireux, le bonheur qui se carapate, ces avenirs tellement incertains, qui se dessinent en pointillé ; et toutes ces nuits qui n'en finissent jamais.
On voit bien ses références, à l'auteur de « l'Ombre des hommes » ! Dès les premières pages, on les devine, on les hume. Audiard, bien sûr ! Et puis le Grand Céline aussi. Celui des premiers âges, d'avant les trois petits points… Un style et une vision communes sur le monde des hommes. Un regard désabusé et cynique qui entraine le rire ou les larmes, ou les deux. Et cette manière princière de refuser tout net la société de la multitude, avec ses us, ses coutumes, ses codes, d'être quoiqu'il arrive l'indien de service… Et la nuit qui s'accroche aux épaules des hommes. On voit bien qu'il est de la famille, Marc Pellacoeur.
Pourtant, je dirai modestement, avec humilité, qu'il manque quelque chose à ce bouquin, de l'ordre de l'organique, du tripal. On est parfois un peu trop dans l'exercice de style, même brillant. Même très brillant. Ça reste du bon, malgré tout. du très bon…
Dix mille remerciements à Babélio et aux éditions de l'Escampette pour m'avoir permis durant quelques heures de me faufiler entre les ombres des hommes.


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"Je lui ai brodé du joli dans de l'évasif", si c'est pas joliment tourné.
Il y a un peu d' Audiard et du Boudard dans les dialogues du livre de Marc Pellacoeur. Une petite musique qu'il s'est forgé dans des parties de poker au quatre coins du monde et par ses lectures de Céline, de Gracq et d'autres cracks. Justement dans l'Ombre des hommes, il est question de Max, un flemmard qui dès sa sortie de prison n'a pas envie de trimer, d'être rond de cuir.Il raconte ses expériences vouées à l'échec dans le monde du labeur et on se marre ! Mais faut bien qu'il gagne sa vie. Tout fini par arriver, Claude, un truand à la gueule patibulaire cherche un organisateur de poker pour plumer les cavettes et faire fifty fifty.
Et là, on assiste ébahi à des parties de poker d'anthologie. Parce question d'arnaque,de triche, faut avoir l'oeil aux filous. L'ambiance vire tontons flingueurs avec les cavettes qui se rebiffent. Et le Claude, il a la gâchette silencieuse facile...
C'est la partie trépidante et on en redemande mais à coté du jeu, il y a l'amour fou de Puce,une entraîneuse, pour son Maxou et son amitié sans faille pour Pépito. Si on touche à un de leurs cheveux, elle sort ses griffes et là vaut mieux décarrer...
Marc Pellacoeur prend un malin plaisir à brouiller les cartes et il le fait avec talent. Il ponctue l'histoire de digressions philosophiques de sa composition qui apportent une profondeur au récit. J'ai été scotché par les parties de poker et les gueules d'atmosphères qui peuplent son bouquin. Je ne suis pas fleur bleue mais la Pupuce au grand coeur, elle a du sentiment qui vous font cogner le palpitant !
Je remercie Babelio, Masse critique et L'escampette pour la découverte de cet auteur.
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L'ombre des hommes, sur la terre traînée de limace ou arche en ciel c'est selon la portée de leurs actions.
Max/Marc nous dit pourquoi. Avec un phrasé déroutant et inversé ("coupable de rien du tout j'étais moi"), des ellipses naturelles et ciselées ("j'aurais disparu de l'histoire qu'elle se serait déroulée même façon"), son monde parallèle de canailles, Max Hellacoeur nous raconte. Tour de force, on accroche, le hold'em ou le draw poker on comprend, des bonnes manières on décroche.
Max, organisateur de parties de poker, incapable de travailler comme un honnête, même s'il a déjà passé du temps dans le garage à destin, la prison, fraye avec "le plus gros truand de Bourges".
Lui et sa petite Puce, entraîneuse, gravitent ensemble dans ce monde qui vit de l'innocence des pigeons. Pour se donner des explications, Max nous déroule ses théories sur l'hypocrisie du monde des honnêtes qui est capable de génocide mais juge sévèrement les hors la loi.
Pour la promotion, suffirait la couverture : un gars assis défiant l'objectif, un pas honnête que ça se voit à son regard, charismatique que t'as du mal à décrocher les yeux, des magies, j'vous dis.
Pour la promotion, suffirait du nom de l'auteur qu'est si proche de son narrateur qu'on lit biographie quand tout se finit, avec petits arrangements littéraires pour pas blesser les durs qui liraient entre deux parties de poker version flambe.
Pour cette découverte, et l'amuïssement aussi, les éditions "L'Escampette" dans le cadre de Masse Critique je remercie.
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« L'ombre des hommes » est le second roman de Marc Pellacoeur, paru chez l'Escampette dix ans après son premier opus remarqué, ‘Aux vents!'. La journée mondiale de la procrastination ayant été fixée au 25 mars, j'ai moi-même un peu lambiné avant de mettre en ligne cette chronique relatée par un champion toutes catégories de cette discipline. Notez qu'il aurait aussi pu fort bien exceller en natation en eaux troubles – mais finalement, il a choisi de se spécialiser dans l'art du poker.
Max Hellacoeur, le narrateur, sort de prison. Sa compagne Pupuce a bien essayé de le faire évader par la voie des airs avec un hélicoptère mais ça n'a pas marché : elle est à l'ombre encore pour un petit moment. Comme on est bien obligé de gagner sa croûte, Max démarre un petit boulot. Mais le naturel reprend rapidement le dessus, et il trouve heureusement une autre occupation qui lui convient beaucoup mieux (tout en lui rapportant un peu d'argent): organiser des parties de poker clandestines pour les petits et gros malfrats de la bonne ville de Bourges, auxquels se mêlent à l'occasion des honnêtes gens (un boucher incorruptible) ou des individus carrément louches.
Y-aurait-il par hasard un lien entre Marc Pellacoeur, l'auteur, et Max Hellacoeur, son personnage, le narrateur ? « L'ombre des hommes » explore avec une verve aux accents céliniens, inspirée d'Audiard et de San Antonio, le parcours d'un type bien trop paresseux pour travailler, et doté d'une solide philosophie devant lui permettre de survivre au sein de son petit ‘groupe d'amis' – pour la plupart truands, proxénètes ou prostituées. Hellacoeur a des principes, mais il sait aussi composer avec la morale, négocier avec la ligne droite pour se sortir des situations délicates. Ce personnage haut-en-couleur en vient donc à détailler des raisonnements parfaitement absurdes mais guidés par une logique très personnelle. Son point faible, c'est Pupuce, sa douce amie, qui, une fois sortie de prison, s'avère diablement difficile à manipuler, allant jusqu'à adopter une posture sacrificielle, lorsqu'elle se mêle d'éviter des déboires au malheureux Pépito.
La description de ce petit monde et des troubles qui l'agite est absolument hilarante, menée de main de maître par la gouaille décomplexée du narrateur. Les descriptions (le portrait de Pepito est remarquable), les dialogues, les rebondissements sont ponctués de phrases mémorables, percutantes, qui claquent et résonnent, pour le plus grand plaisir du lecteur. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://cornelia-online.blog..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
C'était par un bel après-midi d'automne. Il faisait beau encore, je me souviens bien. Le gardien m'a fait un signe, j'ai passé la porte, puis j'ai commencé à marcher.
Dès mes premiers pas sur la petite route qui d'après mes souvenirs devait m'emmener en ville, j'ai eu l'impression que l'ombre de la prison cherchait à me garder, elle filait devant moi, je n'arrivais pas à la dépasser. Bien deux cent mètres la comédie a duré, je n'en voyais pas la fin, et je m'apprêtais à courir pour régler le problème quand un nuage est venu se glisser devant le soleil pour me laisser m'échapper.
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Rien n'est jamais assuré, sauf la mort, j'aurais dû savoir ça, ou au moins me le remettre en tête. Et tout se paye aussi, la plupart du temps comptant et en jetons de vie. Le gratuit, c'est bon pour les rêves, ceux de la nuit et ceux des histoires qu'on se raconte, rien d'autre. Quand la vie offre des bonheurs comme un camelot des babioles, il est temps de se méfier, il y a un loup quelque part, une note est à l'affut, et une salée le plus souvent.
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Chez les culs de plomb, je me considérais comme un pur, une espèce d'aristocrate, un petit prince de la bulle. Le travail ne me convenait pas, du tout, ni chez les voyous, ni chez les honnêtes. J'étais fait pour les cocotiers moi, les pays à soleil d'un bout de l'année à l'autre, à vahinés accueillantes, à poissons qui sautent tout seuls dans l'assiette pour se faire griller...
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La morale, c'est comme la peau, ça vieillit, ça ce tanne, mais ça change pas, on naît et on crève avec, c'est tout.
Et puis la morale pour un truand, c'est comme la course pour un cul-de-jatte, une affaire qui ne le concerne pas.
Et un poisson rouge assimilera plus facilement les règles du parachutisme ascensionnel qu'un truand celles de la morale.
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Il n'y a éventuellement chez les hommes une once de compassion qu'entre eux, et encore, souvent bien plus parce que chacun pense à soi qu'autre chose.
Peut-être est-ce une nécessité pour vivre , c'est ce que n'importe qui répond au sujet du problème lorsqu'il lui est présenté, mais s'il en est ainsi alors on vit bien.
Le plus étonnant, c'est que malgré cela on se pense au-dessus de la mêlée, et pas qu'un peu.
Déjà qu'on prend la girafe de haut, on imagine ce que ça donne avec la souris.
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