Duz

Duz... qu'il m'a été difficile de relire ce livre, à la fois en tant que l'enfant que j'ai été et en tant que mère. le moins qu'on puisse dire est qu'on s'immerge parfaitement dans la peau de ces gamins. L'auteur sait fort bien décrire les pensées des enfants abandonnés ainsi que les interactions, aussi bien entre eux qu'avec les adultes.
Je n'ai pas passé un bon moment, mais ce n'est pas la faute de l'auteur, c'est parce que c'est le genre de récit qu'il vaut mieux que j'évite. Je n'ai pas eu peur, les frissons ne sont pas provenus de scènes d'horreur insupportables, encore que la réalité peut être horrible, n'est-ce pas, mais le fantastique n'y était pour rien. Nul besoin d'intervention du surnaturel pour éprouver des sensations fortes. Alors les larmes coulent, pour ce petit Duz, à la fois si sensible et si fort, mais aussi pour tous les autres enfants. Et cette mère... si on peut appeler ça ainsi.
Pour moi c'est un bon livre, un très bon livre même, mais je ne saurais le conseiller ou le déconseiller, vous l'aurez compris.

Pierre Pelot (Pierre Suragne) 76 ans, n'écrit plus aujourd'hui.
On lui attribue plus de 200 romans, nouvelles, adaptations, scenarii !

Duz procure quelques surprises à son lecteur.
D'abord par sa qualité d'écriture puis par sa noirceur.
Pierre Pelot est un grand écrivain, capable de créer des personnages inoubliables comme ce petit Duz.

Le monde de l'enfance déshéritée est ici décrit avec une violence et une âpreté qui ont dû en étonner plus d'un, en 1973, à la sortie du roman.
C'est toute la partie qui concerne la vie de ces gosses en pension qui est la plus marquante du livre avec sa part de solitude, de marginalité en gestation, ses éclatements de sadisme ou de violence.
Le fantastique ou l'horreur semblent n'intervenir ici que pour cadrer avec la ligne éditoriale de la collection angoisse.
Et si cette dernière partie du livre n'est pas spécialement originale, elle donne lieu à quelques phrases d'une sordide fulgurance poétique.