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EAN : 9782715206168
224 pages
Le Mercure de France (13/01/1982)
4.19/5   8 notes
Résumé :

Pemières lignes de la préface des rustiques par Lucien Descaves :


Quand Louis Pergaud arrivait chez moi, le dimanche, j’avais l’impression que l’on ouvrait une fenêtre… L’air entrait avec lui, un air salubre et vif qui sentait la terre et les feuilles, l’herbe mouillée et les sapins. Il avait beau être vêtu comme vous et moi, il m’apparaissait en costume de chasse, et son chien Miraut l’attendait en bas. Il apportait son pays, la Fran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
On connaît Louis Pergaud grâce à la Guerre des boutons, et ses personnages truculents comme Lebrac, Camus ou Gibus. On s'intéresse malheureusement beaucoup moins à ses autres oeuvres.

Les Rustiques sont des nouvelles dans lesquelles sont mis en avant des gens de la campagne. Il croque leurs défauts avec l'humour qui le caractérise mais également avec tendresse. Il n'y a aucune méchanceté dans le portrait de ses personnages haut en couleur. J'ai particulièrement aimé "Deux électeurs sérieux", se situant à Longeverne (oui, le même lieu que La Guerre des boutons. On pourra d'ailleurs y trouver des clins d'oeil dans d'autres textes, notamment avec des personnages éponymes). Cette nouvelle met en scène, je cite, "Laugu du Moulin et Abel le Rat, journaliers à Longeverne, l'un ancien meunier, l'autre ex-rat de cave, le premier décavé, le second révoqué pour avoir tous deux trop fêté la dive bouteille, se sentaient prendre du poids." Ça ne s'invente pas... L'histoire, bien qu'écrite en 1921, reste très actuelle puisqu'il s'agit de suspicions lors d'un vote.

On retrouve tous les problèmes de société : filles engrossées, paysans alcooliques, rumeurs... A lire pour passer un bon moment !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Ce recueil de nouvelles débute par une brillante évocation de Louis Pergaud et de sa disparition dans les tranchées, le 7 avril 1915, par Lucien Descaves.
L'inoubliable auteur de "La guerre des boutons" nous offre avec ce livre de petites histoires rurales qui nous font l'immense plaisir de revenir à "Longeverne". Quelques unes de ces nouvelles mettent, même, Lebrac, Camus, Tintin et Grangibus en scène.
C'est la France d'avant la première guerre, qui nous est ici montrée, ses personnages, gens simples de la campagne sont d'un autre temps, les situations sont parfois truculentes mais toujours attendrissantes.
Louis Pergaud, instituteur, écrivait pendant les vacances, qui ne duraient à l'époque qu'un mois et revenait chaque fois, avec un chef-d'oeuvre.
Il est agréable de redécouvrir ses autres livres, que l'éclat de "la guerre des boutons" a un peu projeté injustement dans l'ombre. "Les rustiques" est de ceux-là comme "De Goupil à Margot", "La revanche du corbeau", "Le roman de Miraut" et "la vie des bêtes, études et nouvelles suivies de Lebrac bûcheron, roman inachevé".
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Même si ce n'est pas son oeuvre la plus célèbre, Les Rustiques sont tout à la gloire du talent de Pergaud. C'est toute la population villageoise qui y tient, pleine d'humour , parfois dure tout de même, c'est un monde difficile et il ne cherche pas à le cacher. Ce que j'ai apprécié le plus, c'est l'absence totale de misérabilisme que contient ce recueil : même dans celles qui sont assez dures dans le thème, un personnage perd un bébé suite à des maltraitances par exemple, jamais l'auteur ne verse dans ce travers. Les gens se relèvent et la vie continue, pas le temps de faire autre chose car les bêtes ont besoin d'être soignées et n'ont que faire des états d'âme.
Et l'humour...quand il manie l'humour, c'est délicieux, comme dans la nouvelle où les deux poivrots du village mettent au point le plus ingénieux des systèmes pour se faire payer des coups à boire par les deux camps politiques lors des élections, sans jamais fâcher personne!

Cela m'a ravie et, vraiment, je suis étonnée que cela ne soit pas plus connu.
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Jolie collection de portraits plus pittoresques les uns que les autres .
Un témoignage également d'une époque où l'on prenait le temps de vivre et malheureusement révolue .
A lire sans modération .
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Abel le Rat m’a pourtant livré leur secret un soir entre quatre-z-yeux et quatre litres aussi.

— Tu comprends, je peux bien te le dire à toi, puisque tu ne restes pas dans le pays et que tu t’en bats l’œil.
Ils nous paient à boire des deux côtés, alors, on leur doit quelque chose. Seulement, on ne peut pas partager une voix en deux, comme un litre : alors, on s’arrange.
Une fois, c’est Laugu qui vote rouge et moi blanc, la fois d’après, c’est le contraire ; la dernière fois, comme il y a eu deux tours, on a pu voter pour tous.
Comme ça, il n’y a rien à dire, et on ne leur-z-y doit rien !
Et il ajouta, concluant :

— On est honnête ou on ne l’est pas !

(Extrait de "Deux électeurs sérieux")
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Il y avait trois jours que Le Mousse, flanqué de Finaud, était parti, le fusil à l’épaule, pour la foire de Rocfontaine. Le chien, qui faisait vieux et n’aimait point à découcher, était, comme d’habitude, rentré dès le premier soir et gardait le coin du feu, car on était en hiver. La Moussotte n’avait pas été le moins du monde émue de l’absence prolongée de « son homme » ; il y avait beau temps qu’elle était habituée à ces bordées si régulières qu’elles en
étaient presque devenues réglementaires, et comme c’était une paysanne au cœur fruste, dépourvue de toute sentimentalité, sinon de sentiment, elle attendait, avec la confiance des simples, mêlée à je ne sais quelle sorte de joie perverse, le soir de ce troisième jour pour accueillir le retour présumé de son époux de la rafale de reproches et du torrent d’injures par lesquels elle soulageait son cœur de ménagère et se vengeait un peu, elle et son sexe, de la tenue ou de la retenue, injuste à son sens, que son costume de femme l’obligeait à garder. L’hiver était rude. Sur les routes que le court dégel de midi
amollissait vaguement, la boue se ridait, se hérissait en lilliputiennes murailles et les sillons durcis qui bordaient les ornières ne s’affaissaient point. Malgré les soleillées qui précisaient les dessins délicats des ramilles s’enchevêtrant, la forêt de la Côte, dominant le village, restait maussade et grise.
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Quand Louis Pergaud arrivait chez moi, le dimanche, j'avais l'impression que l'on ouvrait une fenêtre...L'air entrait avec lui, un air salubre et vif qui sentait la terre et les feuilles, l'herbe mouillée et les sapins. Il avait beau être vêtu comme vous et moi, il m'apparaissait en costume de chasse, et son chien Miraut l'attendait en bas.
Il apportait son pays, la Franche-Comté, à la semelle de ses gros souliers.
Il avait le parler rude, le regard franc, la poignée de main cordiale. Il détestait le mensonge, les détours et les manigances. Il appelait par leur nom les gens et les choses. Il savait haïr...; mais comme il aimait !
(extrait de la préface "Pergaud le rustique" par Lucien Descaves insérée dans l'édition parue chez "Mercure de France" en 1921)
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Ils avaient joué à des jeux divers : aux billes d'abord, mais comme Camus et Lebrac avaient perdu beaucoup et qu'ils étaient, autant dire pannés puisqu'il ne leur restait plus que deux ou trois à chacun, on ne put continuer.
Alors on joua aux voleurs : Camus et Lebrac, ainsi que Tintin, furent les gendarmes, alors que Boulot, qui avait gagné douze billes, Tétas, qui en avait gagné huit, et Grangibus, qui n'avait "rien fait", devaient représenter les voleurs.
Sous le porche de l'église qui simulait une maison, des cailloux qui figuraient des trésors ou des lapins, on ne sut jamais, furent disposés en tas ;ensuite de quoi, les trois gendarmes s'éloignèrent vers la droite et les trois voleurs se retirèrent vers la gauche...
(extrait de "Un sauvetage")
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C’était un chaud lapin, disait-on au village, où il passait pour user envers les femmes d’arguments irrésistibles
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