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EAN : 9782840968115
165 pages
Parigramme (06/02/2014)
4/5   5 notes
Résumé :
Mobilisés en pleurs devant la gare de l’Est, femmes dans les usines d’armement, scènes de saccage des magasins supposés allemands, zeppelins échoués aux Champs-Élysées… Les photographies rendent tangibles les réalités multiples de la Grande Guerre à Paris.
La ville est confrontée à la pénurie, au deuil de ses enfants tombés au front ; elle est touchée dans sa chair par les bombardements et se voit exhortée à garder la tête haute face à l’adversité. Les contin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"Ils sont partis la fleur au fusil" et cette guerre ne durera pas longtemps..... Combien parmi les soldats ont cru à ces mots ?
Combien de soldats engagés dès le début du conflit, sont revenus ?

Le livre de Manon Pignot réuni les quelques photographies (noir-blanc et couleurs) prises pendant ces 4 années, mais ... sur la vie à Paris pendant cet effroyable conflit meurtrier.

Ce livre suis la ligne de conflit :
Du début de la guerre, avec les représailles des citoyens sur les boutiques à consonance germanique.
Les mobilisés partant confiant dans les mots mais mal à l'aise face au photographe.
La ville de Paris qui vit la guerre : les bombardements, les difficultés au quotidien pour se ravitailler ; les permissionnaires...
L'émancipation des femmes qui prennent la place de l'homme sur divers corps de métiers. Car la vie hors du front continue et les rentrées d'argent sans les maris-compagnons ne se font pas.
Les femmes (avec des difficultés non dissimulé dû au politicien réticent) remplacent les besoins d'ouvriers, de manoeuvres, des artisans.... qui manquent cruellement pour que "la vie continue" malgré tout.

Ce qui amène un autre sujet : le manque de reconnaissance de la femme au cours du conflit et dans l'après conflit . Il faudra attendre un autre temps, d'autres moeurs pour voir la femme avoir une place entière au sein de la société française.

Ce livre montre aussi des images sur les parisiens qui s'amusent (alors des hommes meurent chaque jour), des cafés et des rues grouillant de permissionnaires de toutes nations, de toutes couleurs, et ... des prostitués vendant leur charme aux militaires qui restent malgré tout des hommes.

Les photos trahissent des émotions que le cerveau humain ne veut pas (ou ne souhaite pas) conserver. L'oeil du photographe, et celui de Manon Pignot, capte les émotions du temps, dévoile ce que les êtres humains cherchent à enfouir. Les photos sur les soldats en partance pour le Front, en permission ou pour profiter des nombreux divertissements proposés par la capitale, une remise de médaille à la famille d'un héros mort aux combats..., exprime plus durement, plus sympathiquement une pensée, une émotion cachée. La dure réalité du conflit situé à quelques 200 km.

Les photos font aussi la part belle aux joies : un mariage à la paix enfin conclue. Part menu du livre dans son ensemble.

Un livre très intéressant. Il existe (à ma connaissance) peu d'ouvrages sur Paris pendant la Grande Guerre. Ce livre, en l'approche de l'anniversaire des 100 ans du conflit, restera un ouvrage de référence, de souvenirs.
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Les photos de cet ouvrage sont toutes accompagnées de textes offrant une analyse pertinente de la vie quotidienne à Paris entre 1914 et 1918. le livre est divisé en cinq parties, cinq thèmes : la mobilisation, le rythme de la guerre à Paris, les soldats dans la capitale, la culture mondaine et les luttes sociales, la ville de la victoire et du deuil.

L'un des moments forts du livre est l'annonce de la mobilisation, les visages expriment alors l'incertitude et la crainte. Une fois la mobilisation et les premiers mois de guerre passés, c'est l'insouciance qui règne à Paris alors que le front ne se situe qu'à deux cents kilomètres. Les commerçants profitent du conflit pour mettre leur vitrine à l'heure de la guerre. du marchand de jouets au marchand de chaussures, chacun participe à l'effort de guerre à sa façon. Les femmes prennent également la place des hommes dans les métiers les plus difficiles : à l'abattoir, au ramonage et dans les usines d'armement.

Les permissionnaires découvrent, à leur retour dans la capitale, les "élégants" et les "élégantes" en parade dans les jardins et les cafés. Les Parisiens ne commencent à prendre conscience de la guerre que lorsque leur ville est bombardée, un système d'abris souterrains va se mettre en place au sein de la ville. Certaines photos ont été prises sur le vif, les visages expriment alors beaucoup d'émotions : peur et désespoir des réfugiés, tristesse des femmes endeuillées etc.

Après avoir refermé ce livre, je me suis demandée ce qu'était devenu cet homme qui embrasse femme et qui pleure avant de partir au front ? Que sont devenus ces enfants qui regardent un spectacle de Guignol pendant que leur mère travaille ? Que ce sont devenus ces soldats à qui on donne à boire ? car il ne faut pas oublier que la Première Guerre Mondiale, ce sont 18.6 millions de morts dans le monde.

Cet ouvrage est intéressant car l'historiographie est très récente. Les vieux clichés, comme le soldat qui part à la guerre avec la fleur au fusil, sont démystifiés. Les photos sont plutôt bien traitées malgré quelques petits défauts d'impression, c'est un bon ouvrage de référence sur la Première Guerre Mondiale.

Merci à Babelio et aux éditions Parigramme
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Attention chef d'oeuvre ... Je découvre ces visages, ces regards, ces corps, jeunes et vieux, hommes et femmes, paumés ou insouciants, fauchés ou riches. Un incroyable « capital humain ».
Ils prennent la pose ou alors ils ignorent le photographe.

De manière délibérée, dans un premier temps j'ai laissé de côté le texte accompagnant les photos - ce texte est excellent : riche et pédagogique.
Mais … comment dire ? le texte, autrement dit le contexte, m'empêche de goûter pleinement ces portraits infiniment touchants, parce qu'ils appartiennent à toute une génération sacrifiée pour rien !
La gorge nouée, je feuillette lentement, très lentement ce fabuleux album en noir et blanc.
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Membre du Comité scientifique de l'Historial de Péronne, Manon Pignot invite le lecteur à feuilleter l'album photos de la capitale durant la première guerre mondiale.

L'objet-livre de grand format est agréable à consulter et de belle qualité.

Cet ouvrage s'inscrit dans le mouvement de la commémoration du centenaire du conflit de 1914-1918 mais s'en détache : le lecteur est invité à regarder par le trou de la serrure le quotidien de la capitale. En effet, les clichés reproduits (professionnels et amateurs) sont pour la plupart inédits et éclairent de façon chronologique l'originalité et la difficulté de la situation de Paris (et des parisiens) qui se trouve pourtant loin du front. En effet, tout transite par Paris : de la transmission des nouvelles, à l'industrie de guerre, mais c'est également un point de passage des combattants de tous les horizons du pays de l'Oncle Sam au pays du soleil levant.
L'ouvrage très complet amène aussi une vision de la vie sociale pendant ces années : notamment, la place prépondérante prise par les femmes et les conflits sociaux (grèves de 1917).

Je ne me suis pas ennuyée un seul instant durant cette lecture variée et très instructive ; par exemple j'ignorais qu'avant les fameux emballements de Christo, la capitale avait protégé ses trésors architecturaux par des murets de biques et des superpositions de sacs de sable, métamorphosant certains monuments.
Je retiendrai surtout que si l'on sait maintenant que les hommes ne sont pas partis au front « la fleur au fusil », seul un cliché peut permettre de saisir la complexité de la situation et comment la bonne exposition d'une photo peut montrer tout et son contraire. S'il fallait retenir qu'une seule photo ce serait celle-ci (pages 28-29) : une scène d'adieux d'une famille devant la gare de l'Est vue de deux angles différents et les larmes de ce père de famille, « ce que chacun sait, mais a rarement vu ».

Merci Babelio ! Merci aux éditions Parigramme !

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La traversée photographique de la capitale impose ainsi l'idée que Paris, loin d'être un simple décor, est un acteur à part entière de la Grande Guerre.
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Videos de Manon Pignot (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Manon Pignot
Avec Eric Alary, Manon Pignot, Régine Sirota, Florent Georgesco
A l'occasion de la publication des ouvrages : Éric Alary, Histoire des enfants. Des années 1890 à nos jours (Passés Composés); Manon Pignot, L'Appel de la guerre. Des adolescents au combat, 1914-1918 (Anamosa) ; Régine Sirota, Inégalités culturelles : retour en enfance (Coédition Les Presses Sciences Po/Ministère de la Culture)
Comment les évolutions de la société française ont-elles façonné la figure de l'enfant, telle que nous la connaissons aujourd'hui ? Par quels processus les enfants ont-ils commencé à exister pour eux-mêmes, voire, de plus en plus, par eux-mêmes, comme une catégorie neuve au sein de la société ? L'Histoire des enfants (Éditions Passés Composés) d'Éric Alary, les livres de Manon Pignot sur les enfants dans la Grande Guerre, de la Guerre des crayons à L'Appel de la guerre (Éditions Anamosa), et les études sociologiques de Régine Sirota, qui a dirigé le classique Éléments pour une sociologie de l'enfance (Presses universitaires de Rennes), représentent des étapes importantes dans la prise de conscience de la place unique et mouvante qu'occupent les enfants dans nos sociétés depuis la fin du XIXe siècle. L'enfance constitue un objet difficile à saisir pour l'historien, confronté à des archives rares, témoignages souvent indirects de l'expérience enfantine, comme pour le sociologue, pour qui elle était encore, il n'y a pas si longtemps, une terra incognita. Nous raconterons la manière dont les chercheurs s'en sont progressivement emparé, tout en récapitulant avec les trois auteurs les apports essentiels de ces travaux pionniers.
Florent Georgesco
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