Ouvrage précis sans être écrasant, l'essai d'
Alain Plessis montre à quel point le Second Empire a fait entrer résolument la France dans le XIXe siècle, avec en tête sa capitale,
Paris, que plus tard le philosophe allemand
Walter Benjamin désignera comme « capitale du XIXe siècle ».
Notre vision du règne de
Napoléon III a longtemps été influencée par
Victor Hugo d'une part, lequel s'opposa avec véhémence à ce régime et vécut en exil tant qu'il demeura, et par la Commune de
Paris « romantisée » – faites excuse pour ce néologisme facile ! – à outrance tandis qu'elle est responsable de destructions qu'aucune guerre depuis n'a égalées.
Donc, revenant au « petit » empire – tout de même nettement moins dévastateur que le Premier, il faut le dire –, il a constitué non seulement un bouillonnement économique et technique, mais encore un foisonnement intellectuel exceptionnel.
Et s'il était, par bien des aspects, injuste socialement, j'invite les amateurs de réflexions anachroniques à regarder ce qu'il en était dans les autres nations d'Europe, sans parler des Etats-Unis qui, pendant cette période, connurent la plus grande fracture de leur histoire : la Guerre civile, plus connue sous le nom de Guerre de Sécession.
Etait-ce une fête pour tout le monde ? Evidemment que non. Mais sans ce tournant, la France serait-elle ce qu'elle est devenue ? Je ne suis pas historien, mais je crois que non.
L'immense fresque des Rougon-Macquart de
Zola montre d'ailleurs avec honnêteté cette période, sans en éluder les drames, ni les réussites.