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Annette Flobert (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080711298
528 pages
Flammarion (28/02/2002)
4.21/5   19 notes
Résumé :

Il n'est peut-être pas d'écrivain latin qui, autant que Pline, ait eu le désir d'immortaliser son nom ou qui, du moins, l'ait avoué avec autant d'insistance et d'ingénuité. S'échelonnant sur une quinzaine d'années, de 96 à 113, ses Lettres évoquent la vie publique d'un homme que ses fonctions, ses relations et son talent ont placé très près du pouvoir à l'époque la plus prospè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Petit livre intéressant et pratique puisqu'il a le mérite de regrouper la Correspondante complète de Pline le Jeune, alors qu'il n'existait, jusqu'à présent, que plusieurs livres regroupant une vingtaine de lettres, notamment chez Anne-Marie Guillemin et chez Sicard.

Bien entendu, il sera préférable et nécessaire, pour les universitaires ou pour ceux qui préparent un doctorat De Latin, de se référer également aux ouvrages de référence unique, en l'occurrence ceux d'Anne-Marie Guillemin, aux Editions des Belles Lettres.

Par ailleurs, il est toujours intéressant d'aborder plusieurs traductions d'une oeuvre, et de se faire ainsi une idée plus large et plus documentée de l'esprit de Pline, si l'on souhaite évidemment connaître l'épistolier le plus célèbre et également le plus mystérieux du 1er siècle après J.C.
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A travers ces lettres, Pline raconte son époque (vue bien entendu à travers les yeux d'un membre de l'élite, bien entendu !)

On y découvre les joies et tristesses intemporelles des humains, mêlées aux particularités de la vie sous l'empire romain : emploi d'esclaves, risques d'être un avocat sous la toute puissance d'un empereur, lettres de recommandation, moqueries...

Ce recueil de lettres vaut à lui seul trois livres d'histoire.
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Pline nous renseigne sur les grands événements de sont temps, la vie quotidienne dans l'empire romain et sur ses relations personelles avec l'empereur....
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Lettres , VI , 20 ( la destruction de Pompéi ) .
6. C'était déjà la première heure du jour, et la lumière était encore hésitante et blafarde; déjà, alors que les bâtiments alentours étaient fortement agités, bien que dans un endroit ouvert, mais pourtant étroit, la crainte de la destruction était grande et certaine.
7. Alors seulement il nous parut souhaitable de sortir de la ville; une foule suit, hébétée, et (dans la crainte on devient sage) on préfère suivre le conseil d'autrui plutôt que le sien, et la foule presse et pousse les fuyards dans son immense marche.
8. Une fois sortis de la zone construite, nous nous arrêtons. Nous sommes victimes de nombreuses surprises, de nombreuses terreurs. En effet les chariots que nous avions ordonné d'amener étaient bousculés dans des directions contraires, bien que l'on fût dans un espace très plat, et même calés avec des pierres ils ne restaient pas dans les mêmes traces.
9. Ensuite, nous voyions la mer s'absorber en elle-même et pour ainsi dire repoussée par le tremblement de terre. Le rivage s'était sans doute avancé et retenait prisonnier de nombreux animaux marins sur les sables secs. De l'autre côté un nuage noir et terrifiant s'ouvrait en de longues formes de flammes, rompu par les allées et venues tordues et oscillantes du souffle de feu; ces dernières étaient à la fois semblables et plus grandes que des coups de foudre.
10. Mais alors, le même ami d'Espagne dit, plus vivement et plus instamment: "Si ton frère, si ton oncle vit, il veut que vous soyez saufs. S'il a péri, il a voulu que tu lui survives. Ainsi donc, pourquoi tardez-vous à vous échapper?" Nous lui répondîmes que nous ne nous rendrions pas coupables de nous préoccuper de notre salut alors que nous ne savions rien du sien.
11. Ne s'attardant pas plus, il se précipite et s'éloigne du danger par une course immodérée. Peu après, le nuage descendit sur les terres et couvrit la mer; il avait entouré Capri et l'avait cachée, il avait dérobé à la vue la partie en saillie du cap de Misène.
12. Alors à ma mère de me prier, de m'exhorter, de m'ordonner que je fuie par quelque moyen que ce soit; en effet, un jeune homme le pouvait, et elle mourrait volontiers, alourdie par les années et sa corpulence, si elle n'était pas la cause de ma mort. Moi, je lui répondis au contraire que je ne me sauverais qu'avec elle. Lui ayant ensuite saisi sa main, je la force à allonger le pas.
13. Elle obéit avec peine et s'accuse de me retarder. A l'instant, des cendres, jusque-là pourtant rares. Je me retourne: un nuage sombre et dense nous menaçait par derrière, qui nous suivait à la manière d'un torrent répandu sur le sol. "Faisons un détour", dis-je, "tant que nous y voyons, pour éviter d'être renversés et piétinés dans la nuit par la foule des fuyards."
14. A peine nous étions-nous assis que ce fut la nuit, non comme une nuit sans lune ou nuageuse, mais comme dans un espace clos, toutes lumières éteintes. Tu aurais pu entendre les cris perçants des femmes, les appels au secours des enfants, les cris des hommes; les uns recherchaient en criant des parents, d'autres leurs enfants, d'autres encore leur conjoint, et tentaient de les reconnaître à la voix;
15. Certains s'affligeaient de leur propre malheur, d'autres de celui des leurs; il y en avait qui suppliaient la mort par crainte de la mort; beaucoup levaient leurs mains aux dieux; plusieurs expliquaient qu'il n'y avait déjà plus de dieux nulle part et que cette nuit serait éternelle et serait la dernière du monde. Il ne manquait pas de gens pour augmenter les dangers réels par des terreurs fictives et mensongères. Etaient présents des gens qui annonçaient qu'à Misène tel bâtiment s'était écroulé, tel autre était la proie des flammes; c'était faux, mais il ne manquait pas de gens pour y croire.
16. Ça brillait un peu à nouveau, mais pas comme le jour, comme l'annonce d'un feu qui approche. Et du moins le feu ne s'avança pas particulièrement loin; de nouveau ce furent les ténèbres, de nouveau ce furent les cendres, abondantes et lourdes. Nous levant sans cesse, nous nous secouions pour les faire tomber; sans quoi nous serions recouverts et même écrasés sous leur poids.
17. Je pourrais me vanter de n'avoir pas fait sortir un gémissement, une parole peu courageuse au milieu de tels dangers, si je n'avais pas cru en consolation misérable de la condition de mortel, grande consolation pourtant, que je périssais avec tout, que tout périssait avec moi.
18. Enfin, ce nuage, pour ainsi dire affaibli en fumée ou en brouillard, disparut; ce fut bientôt le jour véritable; même le soleil se mit à briller, jaune pourtant, comme il est d'habitude lors d'une éclipse. Tout à nos yeux en désarroi se présentait transformé et recouvert d'une profonde couche de cendres, comme de la neige.
19. Revenus à Misène, après s'être réconforté vaille que vaille, nous passâmes une nuit incertaine et indécise, entre l'espoir et la crainte. La crainte prévalait; en effet, même le tremblement de terre continuait, et la plupart, rendus fous par des présages terrifiants, se moquaient de leur maux et de ceux d'autrui.
20. Pourtant, nous ne prîmes pas même la décision de partir, bien que nous connussions le danger et que nous l'attendissions, avant d'avoir des nouvelles de mon oncle.
Voici des faits nullement dignes de l'histoire; tu les liras sans avoir l'intention de les écrire et tu t'en prendras assurément à toi, qui me l'as demandé, puisque ces événements ne sont même pas dignes d'une lettre. Salut.
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Lettre VIII , Pompeius Saturninus .

La vertu toute seule est sujette à l’envie, mais parfois plus encore quand on la glorifie et la vante en public, et les bonnes actions n’échappent au dénigrement et à la malveillance que si elles sont ensevelies dans l’obscurité et le silence.
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Elle chante même mes vers et compose pour eux des accompagnements à la cithare, sans suivre les leçons d’aucun artiste, si ce n’est de l’amour, qui est le meilleur des maîtres. Pour toutes ces raisons, je conçois un espoir plein de confiance que notre harmonie sera sans fin et grandira de jour en jour. Car ce qu’elle chérit, ce n’est ni ma jeunesse, ni mon physique, qui peu à peu dépérissent et vieillissent, mais ma gloire.

-Lettres IV, 19, 2-5-
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Nous avons coutume d'entreprendre de longs voyages, de passer les mers, pour voir des choses que nous négligeons lorsqu'elles sont sous nos yeux.
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