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sur 5400 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Histoires extraordinaires" est sans doute l'oeuvre en prose la plus connue de Edgar Poe et reste un grand classique. Elle date des années 1840, la littérature américaine étant alors dans l'enfance; elle est donc fort ancienne - il ne faut pas l'oublier en lisant ces textes. J'ai lu ce volume alors que j'étais jeune adolescent, puis je l'ai relu à l'âge adulte, et j'en ai retiré chaque fois la même impression: positive, mais avec une sensation d'étrangeté.
Les nouvelles qui sont traditionnellement les plus citées en exemple se présentent comme des enquêtes policières: "La lettre volée" et "Double assassinat dans la rue Morgue", par exemple. Elles serviront de prototype aux auteurs de romans policiers qui prolifèreront ultérieurement. A dire vrai, ce n'est pas celles que je préfère. J'aurais un faible pour "Le scarabée d'or", qui est à la fois un complexe "rébus" policier (avec une incursion approfondie dans le domaine de la cryptographie), une aventure exotique et une sorte de plaisanterie littéraire.
Ma préférence va aux nouvelles écrites dans le registre du fantastique. "La Vérité sur le cas de M. Valdemar", par exemple, fait partie des curiosités littéraires à découvrir. Mais je retiendrai surtout "Morella" et surtout "Ligeia", qui relèvent encore plus clairement de l'horreur - mais dans un contexte (bizarre) d'histoire d'amour. Pour créer une ambiance "gothique", Poe n'hésite pas à "en faire des tonnes": du moins, c'est l'impression désagréable que certains éprouveront à cette lecture. Mais pour moi ça fait partie de la règle du jeu imposée et j'accepte le climat oppressant ainsi crée par l'auteur. le vocabulaire que Poe utilise, ampoulé et désuet, rend le texte lourd, mais en même temps il a comme un effet hypnotique sur le lecteur.
Electron libre dans le monde des lettres, Poe a été un personnage névrosé, mystificateur, instable, imaginatif, attiré par les sciences comme par la fantaisie la plus débridée. Grâce à la traduction de Baudelaire (très imparfaite), il a été assez vite adopté par les lecteurs français. On m'a dit que sa prose est quasiment illisible pour les anglophones, en raison de l'abus de mots rares et de sa sophistication. Ce défaut - si c'est vraiment un défaut - est peut-être moins évident en français et, ainsi que je l'ai déjà écrit, il contribue à l'atmosphère que l'écrivain souhaite créer. le caractère suranné et excessif de l'écriture atteste aussi de l'ancienneté de cette oeuvre qui, par d'autres aspects, semble moderne.
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Un livre, un auteur qu'il est inutile de présenter. D'ailleurs à ce jour et après lecture, je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas franchi le pas avant ?! Certes, certaines de ses nouvelles n'ont eu qu'un intérêt très relatif sur ma misérable personne, La lettre volée et le canard au ballon pour ne pas les citer. Mis à part ça, subjuguée je fus par la qualité de la traduction de M. Baudelaire himself, bien que mon niveau en anglais ne me premette pas de lire quoi que ce soit dans la langue originelle.

M. Poe dans une plus que parfaite maîtrise mélange les genres, à la fois poétique, philosophique, psychologique, mystique... D'une grande érudition, qui forcement ne pouvait que lui valoir ce statut de Maître.

Un incontournable de la littérature classique.
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Voilà un livre que j'aurais dû lire il y a bien longtemps.
Moi qui adore le fantastique et les recueils de nouvelle je suis servie avec celui-ci!
A mon sens tout n'est pas égal, certaines nouvelles sont meilleures que d'autres mais on garde une constance dans la qualité d'écriture. Je pense tout de même qu'on aurait gagné de lisibilité et en clarté en écrémant quelques descriptions parfois très lourdes avec des phrases d'une longueur titanesque; mais le style d'écriture et l'époque font que ça ne dépareille pas.
"histoires extraordinaires" est un livre à lire pour tout amateur de fantastique qui se respecte. Un culte, un classique, qui mérite sa réputation.
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Je n'ai jamais lu d'Edgar A. Poe et je suis ravi de pouvoir le faire enfin. Je découvre des histoires tantôt intrigantes, tantôt mystérieuses, ayant toutes leur charme et leur intérêt, certaines sont trop longues en tentatives d'explications scientifiques et/ou technologiques, pour une conclusion trop simpliste pour éveiller suffisamment de passion. Néanmoins je reconnais dans le style de l'auteur une grande capacité à raconter des histoires qui nous emmènent dans l'intrigue policière, au thriller psychologique, lorgnant de près ou de loin avec le surnaturel, et même la science fiction. le déroulement des histoires se construit toujours de la même manière, style que l'on retrouvera chez d'autres auteurs, comme Lovecraft par exemple. C'est plutôt plaisant, au final, de retourner aux racines....
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On associe, souvent à tort, Edgar Poe aux histoires macabres alors qu'il n'a pas écrit que ça, il est par exemple l'initiateur du roman policier, avant que Conan Doyle n'en améliore la thématique avec la création de son célèbre détective Sherlock Holmes.

D'ailleurs, dans son premier recueil établit et traduit par Charles Baudelaire, on dénombre assez peu d'histoires sordides et sombres. Il y a bien « Morella », « Metzengerstein », « Ligeia », « Les souvenirs de M.A. Bedloe » et « La vérité sur le cas de M. Valdemar ».

Quant à celles mises au début, il s'agit d'histoires policières où Poe se plait à diluer ses intrigues dans un raisonnement logique irréfutable.

Mais, à mon sens, la véritable caractéristique du style d'Edgar Poe est l'emploi quasi-systématique de la première personne du singulier, tout comme Lovecraft au siècle suivant, ce qui confère à son oeuvre une aura particulière en parfaite symbiose avec le lecteur et il en sort quelque chose de grandiose.
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Le maître américain de la nouvelle fantastique. Il est le pendant De Maupassant aux États-Unis. On entre dans un univers sombre, glauque et révélateur de la personnalité humaine. Les chutes sont parfois inattendues et souvent amusantes. Par contre, l'atmosphère angoissante fait qu'on a un peu de mal à se concentrer et à savourer le texte souvent complexe. Ce n'est pas pour rien que le plus grand amoureux de Poe, c'est Baudelaire!
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Double assassinat dans la rue Morgue, la Lettre volée, le Sacrabée d'or, le Canard au ballon, Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall, Manuscrit trouvé dans une bouteille, une Descente dans le Maelstrom, la Vérité sur le cas de M.Valdemar, Révélation magnétique, les Souvenirs de M.Auguste Bedloe, Morella, Ligeia, et Metzengerstein. Toutes ces nouvelles ne présentent pas le même intérêt, si ce n'est la traduction de Baudelaire. Mais je conseille tout particulièrement l'Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall, dont la lecture jubilatoire m'a vivement passionné. Les deux premières nouvelles appâtent le lecteur, qui se délecte des déductions méthodiques des narrateurs. Quelques autres sont presque incompréhensibles. Mais l'ensemble est birllant, varié, facile à lire.
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Traduction : Charles Baudelaire.

L'oeuvre de critique d'Edgar Poe, sa passion pour tout ce qui, dans la jeune littérature américaine, faisait montre d'originalité et d'ardeur novatrice, lui vaudraient certainement une place "normale" dans notre rubrique "Littérature made in USA" si l'ensemble de ses textes, poèmes, contes et nouvelles, n'était intégralement imprégné de fantastique.
Un fantastique qui, parfois, peut rappeler le sens du grotesque d'un Hoffmann ou les féeries d'un Nodier ou d'un Walter Scott, mais qui, déjà, galope loin devant ces grands noms. Car le fantastique et l'horreur que distille l'univers de Poe prend ses racines non plus dans des entités maléfiques extérieures à l'être humain : c'est des angoisses et des fantasmes les plus noirs de celui-ci qu'il se nourrit.

Même une nouvelle policière, comme le "Double Assassinat rue Morgue", dominée qui plus est par cet ancêtre de Sherlock Holmes qu'est le chevalier Dupin - c'est-à-dire par le raisonnement le plus logique - se pare des couleurs de l'épouvante avec cette maison isolée, ces deux femmes qu'on devine vivant en recluses (par avarice ? par folie ?), ce cadavre fourré la tête en bas dans le conduit de cheminée et cet assassin si peu conforme au criminel habituel.
Dans "Le Scarabée d'Or", si célèbre et qui nous conte en fait une histoire de pirates, c'est une tête de mort qui, la première, fait parler le fameux parchemin. le "Manuscrit trouvé dans une bouteille" laisse présager les profondeurs monstrueuses que vénéreront Hodgson, puis Lovecraft et la fin de "La Vérité sur M. Valdemar" a, quant à elle, quelque chose de purement lovecraftien avant la lettre.
La Mort triomphe partout. Et si, quand Poe brode sur le thème du mesmérisme, elle demeure somme toute "normale", elle dévie carrément avec ces nouvelles nécrophiliques que sont "Morella", "Ligeia" et bien sûr, dans les "Nouvelles Histoires Extraordinaires", les sublimes "Bérénice" et "La Chute de la Maison Usher." En outre, dans la majeure partie de ces nouvelles, le fantasme oedipien, s'il reste plus ou moins discrètement à l'arrière-plan (sauf dans "La Chute ..." ou "Metzengerstein") s'impose avec tout autant de puissance.
Avec une efficacité de raisonnement peu ordinaire, Poe se penche sur les angoisses qui le rongent - qui nous rongent. On dirait presque qu'il ne se soucie que de l'aspect le plus noir de sa personnalité et le thème du double, si cher au fantastique allemand, s'exprime chez l'auteur américain avec une richesse, une amertume et une terreur rarement égalées depuis lors. Folie, schizophrénie, hallucinations, alcoolisme, désirs de meurtre, sexualité trouble, Poe a pratiquement sublimé chacun de ses démons.
Il lui est même arrivé - comme dans la "Petite discussion avec une momie" - de faire sourire son lecteur à moins que, comme dans "Colloque entre Monos et Una" ou "Puissance de la Parole", il ne l'entraîne dans une discussion philosophique et spirituelle.
Mais toujours, il revient à l'ombre et à ce qui y attend, patient et silencieux et quand, par exception, il donne à une nouvelle aussi éprouvante que "Le Puits et le Pendule" une fin heureuse, on a peine à croire à celle-ci.
De Shakespeare, on a dit que son oeuvre contenait l'univers entier. D'Edgar Allan Poe, on peut prétendre sans exagération qu'il a enfermé dans son oeuvre, laquelle paraîtra pourtant bien froide aux amateurs de "gore", la totalité des terreurs humaines. Et cette réussite relève du génie pur et simple. ;o)
Nota Bene : cette critique couvre en fait les deux volumes : "Histoires extraordinaires" et "Nouvelles Histoires Extraordinaires" de Poe.
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