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Si vous envisagez de découvrir ce livre, un petit conseil, prévoyez du temps libre devant vous, car il y a fort à parier qu'une fois commencé, vous n'arriviez plus à le lâcher.

Amour, divisions familiales, mensonges, complots politiques, trahisons, meurtres, grandes batailles… Tous les ingrédients sont réunis pour captiver le lecteur de la première à la dernière ligne et lui offrir un moment de lecture absolument grandiose!

*

Direction l'Antiquité, en 192 ap.J.-C. Rome vit alors sous la férule de Commode, un souverain tyrannique et assoiffé de sang. Lorsque ce dernier est assassiné, l'empire sombre dans une période d'incertitude et de chaos. L'absence d'héritier réveille l'ambition des plus puissants qui s'affrontent pour conquérir le pouvoir absolu.

Épouse d'un des prétendants au titre d'auguste, Julia Domna avance ses pions discrètement. Fille et petite-fille de rois, la belle syrienne se sait née pour régner. Son dessein? Asseoir Septime Sévère sur le trône impérial et ensemble, fonder une nouvelle dynastie.

*

Palpitant, immersif, admirablement documenté,《Moi, Julia》 est un roman historique comme je les aime et comme que je n'en avais pas eu entre les mains depuis longtemps. Paru l'an passé, il m'est d'avis qu'il deviendra un classique du genre.

Le nombre de pages peut de prime abord impressionner et même faire hésiter mais il se lit aisément ou plutôt devrais-je dire, se dévore. L'écriture est fluide, vivante, rythmée, en somme très agréable.

Une bonne dose de concentration sera toutefois nécessaire, au début puis lors des chapitres retraçant les campagnes militaires. Personnages, lieux, mots latins, noms de légion, références de l'époque, en effet abondent, rendant fort utiles les différentes annexes (glossaire, cartes, plans de bataille, etc) et notes de bas-de-page qui viennent enrichir l'ouvrage.

*

Si Santiago Posteguillo fait revivre avec passion et une rigueur remarquable cette période fascinante qu'est l'Antiquité Romaine, plus précisément la fin du Haut Empire Romain, l'attrait majeur du récit reste la rencontre avec Julia, une figure historique injustement méconnue. Sans elle pourtant, une page de l'Histoire de Rome n'existerait sûrement pas. Ignorée de la littérature, souvent décriée, l'auteur lui rend ici honneur et hommage mérités.

Impératrice avant même de le devenir, Julia fascine par sa clairvoyance politique et sa détermination inébranlable. Fine stratège, mue par une ambition dévorante, c'est elle qui portera son époux, Septime Sévère, au sommet du pouvoir en influençant ses décisions mais également en anticipant les dangers et en décelant les opportunités.

Julia, la fille, l'épouse, l'amante, la mère, la soeur, la femme. Julia, l'indomptable, l'impétueuse, l'ingénieuse, l'impitoyable… Mêlant brillamment fiction et réalité, l'auteur brosse un portrait aux multiples facettes et fait d'elle une héroïne inoubliable.

***

"Julia était consciente qu'un mot d'elle pouvait encore arrêter Septime Sévère et changer le cours de l'histoire. Mais voilà, Julia, ne voulait rien arrêter. Elle voulait tout. Quoiqu'il arrive, à n'importe quel prix et qu'elles qu'en soient les conséquences."
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Par El-Gabal, par Jupiter, par tous les dieux, quel coup de foudre j'ai eu pour ce chef d'oeuvre !

Là, j'avoue sans détour que c'est du lourd, très lourd. Ma lecture la plus marquante et passionnante depuis très longtemps.

Un livre impressionnant, par sa taille (855 pages d'une police bien serrée) , par son intelligence, par l'immense talent de Santiago Posteguillo. Bref, un livre spectaculaire.

Roman historique fascinant, immersif, d'une maîtrise technique jamais lassante, il est impossible à lâcher.

Ce roman a le parti pris de faire de Septime Sévère, au départ gouverneur de trois légions stationnées près du Danube, le bras armé de Julia, son épouse syrienne. Elle est très amoureuse, dévorée d'ambition et d'une clairvoyance à faire pâlir les plus proches généraux de son mari.

L'auteur s'étend, sans ennuyer une seconde le lecteur sur les luttes de pouvoir, les guerres civiles et militaires ainsi que les tactiques des gouverneurs des légions romaines lors des grandes batailles livrées par Septime Sévère pour rester assis sur le trône impérial de Rome dès 193 après Jésus-Christ, après l'assassinat de l'empereur Commode.

Je crains de faire peur en parlant technique et tactique, pourtant, ce roman fleuve n'est pas d'un abord difficile, d'autant qu'il y a une carte de la Rome antique, des plans des batailles, un glossaire et que les mots en latin sont peu nombreux et traduits. Quant aux villes traversées ou assiégées, le traducteur a veillé à donner en note de bas de page leur nom actuel.
Donc, « Moi, Julia » se lit de manière fluide, il est d'une grande intensité dramatique, ce qui en fait un sublime roman épique.

Je suis incapable de m'étendre sur le style de l'auteur, j'ai tellement été happée par l'histoire… tout ce que je peux affirmer c'est que l'écriture est moderne, se veut simple, est attentive à ne jamais perdre son lecteur.

Rivalités, trahisons, guerres intestines, ce livre nous rappelle le mal endémique qui rongeait Rome : les complots en vue d'assassiner les augustes en place. Être empereur signifiait immédiatement « danger de mort ». Julia évolue dans ce monde cruel, ce monde d'hommes, sans jamais plier sa volonté, quitte à fâcher son auguste époux.

Julia Domna fut une remarquable femme, influente, intelligente, courageuse, à se demander pourquoi elle est si peu connue. C'était une femme évoluant dans une société patriarcale, elle se devait d'agir discrètement, de ne pas faire de l'ombre à son mari, même s'il l'associait souvent à ses prises de décisions quand ce n'était pas lui qui entérinait les siennes !

Je remercie donc infiniment l'auteur de m'avoir amenée à la côtoyer et à suivre le développement de ses pensées.

Si vous aimez ou vous vous intéressez à l'Empire Romain, ce livre me paraît un incontournable passionnant. Si vous avez envie de le découvrir, il est très accessible, mais il demande un peu de concentration.

Et je parie mes dithyrambiques cinq étoiles qu'il vous donnera envie d'aller ou retourner à Rome…ou de poursuivre avec d'autres livres sur la Rome antique.


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Moi, Julia fait honneur au roman historique. Non seulement cette période d'instabilité impériale se prête à merveille à toute sorte de récit, mais l'approche centrée sur Julia est intéressante. Donner une telle ampleur à une impératrice qu'on connait surtout par ses actions après la mort de son mari est un pari. le tout est ficelé avec beaucoup de finesse. Initialement un peu effaré par la taille du livre (c'étaient les épreuves non corrigées avec du papier bien épais), je me surpris à courir derrière les pages, au gré des massacres d'arènes, des cursus honorum foudroyants et des charges de triplex acies.

Santiago Posteguillo, qui a aussi rédigé des séries de romans sur Scipion l'Africain et Trajan, nous livre ici le récit d'une des périodes troubles de la Rome antique : l'année des cinq empereurs. Pendant un an, cinq hommes vont lutter, obtenir et perdre le pouvoir absolu sur l'Empire romain. Et après ce temporaire crépuscule vient un court renouveau pour Rome, avec l'avènement de Septime Sévère (désolé, ce n'est pas ce qu'on appellerait un spoiler). C'est ce parcours que nous suivons dans ce roman.

Oh, cinq hommes et une femme. En vérité, une pour les gouverner tous. Et c'est peu dire que d'affirmer que Julia Domna veut le pouvoir absolu. Son objectif : faire de Septime Sévère, au début du roman Gouverneur de Pannonie Supérieure, le fondateur d'une nouvelle dynastie à la tête de l'Empire Romain.

Seulement, Julia est non seulement douée d'un courage à toute épreuve, comme en atteste son attitude face à ce taré de Joker... Euh, de Commode. Désolé, je confonds tous les rôles de Joaquim Phoenix, en même temps, c'est sa faute, il n'incarne que des cinglés, bon. Donc, non seulement elle fait preuve d'une ténacité sans faille, dans les moments de tension avec Septime, dans les moments de grand péril pour sa famille, mais elle est un personnage d'une intelligence redoutable.

Stratège sans pitié, elle défie et défait les rivaux de Septime et ses propres ennemies. Elle planifie à long terme son projet de dynastie, bâtit depuis son adolescence chaque marche vers la réalisation de sa prophétie : elle épousera un roi. Et comme Julia est une partisane de l'obligation de résultat, tout y passe. Élimination par poison, neutralisation des familles rivales (à force de lire l'actualité, on finit par utiliser le même lexique litotique), manipulation sur l'oreiller (bon, ça, est-ce vraiment de la manipulation, chacun fera son interprétation).

Julia Domna prouve à chaque chapitre sa sagacité et son "art de la guerre", parfois mis en lumière par des adversaires pugnaces, vifs mais moins retors qu'elle : Didier Juju, Sallinatrix ou le vilain Plautien. L'écriture donne un personnage qui surplombe totalement la scène, sauf à quelques moments cruciaux. On peut s'interroger sur le réalisme historique du personnage ainsi rédigé. D'ailleurs, la post-face du livre éclaire un peu sur la rédaction de Posteguillo. Embrassant globalement la vision du personnage par Dion Cassius et Hérodien, l'auteur a pris le parti de narrer un personnage "dramatique et puissant" comme le dit l'historienne Barbara Levick, mais surtout "une femme et une étrangère". Dès lors, cette vision vient avec force irriguer la narration comme la haine de Sallinatrix et ses comparses pour Julia.

Quelques personnages sympas à découvrir : le couple d'esclaves Calidius et Lucia, avec de remarques lignes de dialogues, et évidemment le narrateur, Galien et ses obsessions pour la dissection. Clairement, lui, il aurait toujours été à l'heure pour les cours de SVT.

Heureusement que d'autres tomes sont prévus, car on peut regretter certaines storylines en retrait dans le récit : le pauvre Laetus qui se fait victimiser par le fourbe Plautien (je ne l'aime vraiment pas celui-là), l'opposition qui sent la choucroute entre ce dernier et Julia, et les ferments de ce qui va arriver entre Geta et Bassien, que nous connaîtrons par la suite sous le nom de Caracalla.

Je n'ai pas beaucoup de contrepoints à apporter : le livre est bien fichu, ça se dévore, les personnages sont bien construits pour la grande majorité, le récit est rythmé et intéressant. Pour un ou une fan d'histoire, ce roman est une belle plongée dans la quasi fin du Haut-Empire romain. Pour tout autre amateur de politique, c'est un récit aussi palpitant. Pour ceux ou celles qui n'aiment ni l'histoire, ni la politique, ni les romans, ni rien, c'est dimanche, allez, on va boire un verre.

Merci à Babelio et les éditions du Cherche Midi pour le livre, pour la rencontre et pour ces beaux moments d'échange avec l'auteur.
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Pas de suspense, ce roman est un véritable coup de coeur ! Il faut avouer que plus de 800 pages, ça peut faire peur surtout sur un roman d'histoire romaine mais ne jamais se fier aux apparences car "Moi, Julia"est totalement addictif et incroyablement immersif, centré sur Julia, épouse de Septime Sévère. Une femme époustouflante oubliée de la grande Histoire !

Roman historique, complètement haletant, découpé en cinq parties avec des petits chapitres, ce qui rend la lecture agréable sans aucun temps mort, au point de ne pas voir défiler les 800 pages.

Pour résumer, nous sommes en 192 après J-C quand Rome est contrôlé par le tyrannique Commode. Celui-ci même va se faire assassiner, ce qui fait entrer Rome et ses provinces dans un grand chamboulement, à qui voudra bien se déclarer empereur, peu importe les moyens : argent, manigances, force ou intelligence. Et, c'est dans l'intelligence que Julia fait son apparition !

Julia veut que son mari Septime Sévère soit empereur et fonder sa propre dynastie. Au fil des pages, on comprend très vite que Julia est la réelle instigatrice de tout et que les plans sont déjà en elle. le cerveau de l'Histoire, c'est bien elle ! Et pourtant, l'Histoire l'a effacée !

Les qualificatifs ne sont pas assez nombreux pour parler de ce roman car il est magistral. Santiago Posteguillo fait renaitre de ses cendres une Julia encore plus éclatante avec un travail de recherche complètement minutieux tellement les détails sont précis !

Complots, mensonges, trahissons, manipulations, Julia Domna avait tout compris avant l'heure, ce qui fait d'elle une femme époustouflante dans un monde d'hommes ! On a affaire ici a un très très grand roman. A lire absolument !
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Voilà un très bon roman historique, et comme il n'y en a pas autant que cela, il faut vraiment le souligner. Santiago Posteguillo nous livre ici l'histoire d'une des impératrices romaines la plus méconnue et pourtant c'est l'une de celles qui laissa une empreinte non négligeable sur l'histoire romaine. D'ailleurs l'auteur en fait un superbe roman épique.

L'histoire débute en 192 après JC, à la mort de l'empereur fou Commode, qui, comme nombre de ses prédécesseurs régna de façon violente et tyrannique. le nouvel empereur est rapidement éliminé et Julia, épouse du gouverneur Septime sévère parvient à fuir Rome où elle se trouve quasi otage avec sa famille pour aller rejoindre son époux posté avec son armée en Pannonie, une province romaine d'Europe centrale.

Julia Domna est une femme au caractère bien trempé, d'origine syrienne et descendante de la famille royale d'Emèse. A Rome elle est méprisée par les familles patriciennes en raison de ses origines, mais elle se sait née pour avoir un destin hors du commun et elle y consacrera tous ses efforts. Avec un instinct et une intelligence politique rare, cette femme parviendra à déjouer tous les pièges de la politique romaine, à éviter à son mari des erreurs stratégiques et à influencer ses décisions pour le mener au sommet de l'état romain et à la consécration ultime d'Auguste.

Santiago Posteguillo dresse une formidable fresque historique de cette époque en nous plongeant au coeur des batailles, au premier rang des intrigues de cour, et dans l'intimité de l'empereur. C'est évidemment passionnant, très bien documenté et rend le roman vraiment difficile à lâcher. On reste fasciné par cette femme ambitieuse, intelligente, passionnée par le pouvoir et oubliée de l'histoire, à qui Santiago Posteguillo restitue toute sa dimension dans un roman flamboyant. A ne pas manquer si on aime les romans historiques.

Merci à @Plumette pour la découverte !
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Bon sang! Quel coup de coeur! Quel souffle!
"Moi Julia", formidable épopée de l'espagnol Santiago Posteguillo a été le vrai soleil de mon été, bien avant la canicule et, même si je m'étais engagée à attendre la sortie en poche du second volume de cette merveille de fougue et de romanesque, j'ai faibli sous la morsure de la chaleur et j'ai enchaîné avec "Julia et la Colère des Dieux"... Mais ça, c'est une autre histoire.

L'ouvrage est épais, pas loin de 950 pages, et sa couverture qui superpose à un vieux rose un peu douteux quelques antiques éléments violacés n'est guère engageante mais que nenni! Il faut se laisser tenter par son résumé et surtout s'y plonger. Bien sûr, au début, on pense qu'il faut du temps pour venir à bout de cette somme et qu'on le prendra. Il faut savourer, faire durer. Et puis, on se fait piéger et on dévore à toute vitesse. Les soirées s'allongent, le téléphone vibre dans le vide, les nuits blanchissent tandis que l'histoire jaillit des pages qui virevoltent à toute vitesse.

Si "Moi Julia" se dévore, c'est parce que ce roman est l'heureuse combinaison de plusieurs éléments qui, réunis, ne sont pas loin de former le roman historique parfait, à commencer par un sujet méconnu et palpitant.
Santiago Posteguillo nous mène donc d'un trait de plume dans l'Antiquité en 192 ap. J.C., à Rome où règne encore Commode. Sanguinaire, tyrannique, inquiétant... Ceux qui ont vu "Gladiator" savent et savent combien cet empereur glaçant portait mal son prénom. Il est bientôt assassiné et l'Empire sombre dans le chaos. Tuer un fauve, c'est en libérer d'autres après tout, un peu comme ave l'Hydre de l'Herne... Commode n'a en effet pas d'héritier et cette carence éveille l'ambition des puissants qui s'affrontent pour conquérir les lauriers.
Julia Domna est la jeune épouse de Septime Sévère, l'un des prétendants au titre d'Auguste. Issue de la noblesse syrienne, elle est aussi belle qu'ambitieuse (et d'une intelligence féroce) et dès lors ne ménagera aucun effort pour assouvir le projet -grandiose- qu'elle caresse dans l'ombre: aider coûte que coûte Septime à monter sur le trône et fonder avec lui une toute nouvelle dynastie. Cela ne se fera pas sans heurts ni combats et les ennemis à décimer donnent d'ailleurs leurs noms à chacune des grandes parties qui composent le roman et qui narrent, à travers la voix du médecin Galien, la trajectoire de cette femme hors du commun et des siens, à commencer par Septime Sévère.

Rien de manque au roman pour y passer un moment délicieux: grand amour, trahisons, batailles, meurtres, complot, politique, querelles familiales, embuscades, secrets chuchotés, haines à peine voilées, sang, poison... Tout y est et rien n'est de trop, rien n'est gratuit ou mal dosé. Bien au contraire. L'auteur a construit son intrigue avec beaucoup d'intelligence et de clarté, une écriture fluide et évocatrice. Il en résulte un roman bien rythmé , vivant et absolument palpitant et immersif.
On sent par ailleurs la rigueur historique dont a fait preuve Posteguillo tant dans la composition de son contexte que dans la construction de ses personnages mais ni ladite rigueur et la vaste documentation qu'elle a due exiger n'alourdissent le propos ou le rendent pompeux. Exigeant donc, mais digeste également. Grandiose vous dis-je!

Et que dire de ce sujet? de cette Julia Domna qui fut une figure dominante quoique aujourd'hui oubliée de la fin du Haut Empire Romain (comme nombre, hélas, de figures féminines. Je dis ça, je ne dis rien!) qui domine le récit qui, en mêlant très habilement la fiction et la réalité historique, en fait un personnage absolument passionnant, bien plus charismatique que Septime Sévère par exemple? Que dire, si ce n'est exprimer sa hâte de la retrouver dans la suite de ses aventures. Pas grand chose.





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Après le règne catastrophique de Commode, l'Empire est à la dérive et une terrible lutte pour le pouvoir s'engage, une guerre fratricide entre légions, dans laquelle va s'affirmer la volonté d'une femme de fonder une dynastie, un couple Julia et Septime Sévère, à la conquête de Rome. Les chapitres sont courts, le récit avance au rythme soutenu des intrigues et des batailles contre des adversaires successifs, avec en contre-point, le journal de Gallien, le médecin, et au final, les 800 pages sont lues avec plaisir et on a envie de lire la suite du destin exceptionnel, du cursus honorum de Julia Augusta, venue de Syrie et de son flair politique.
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Personnage méconnu de l'histoire romaine, Julia Domna, femme, mère et arrière grand-tante d'empereurs romains est le sujet de ce roman historique. sans doute, y a t'il plusieurs façons d'envisager ce type d'ouvrage. Comme Emma Locatelli, à partir des mêmes éléments fragmentaires qu'ont laissé les auteurs de l'époque, un récit linéaire, chronologique, un "page-turner" (cf au sujet du petit neveu de Julia Domna " le scandaleux Héliogabale"). Ici, l'auteur choisit de traiter la question à partir des ennemis de son personnage et se concentre essentiellement sur le caractère psychologique des personnages, ce qui est fortement sujet à caution. de plus, cela entraîne beaucoup de redites (des phrases entières) à peu d'intervalle et la multiplicité des personnages extérieurs fabrique des mini-romans dans le roman. C'est lisible, mais c'est beaucoup trop long. (simple opinion de simple lecteur)
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Je viens de finir ce remarquable roman historique offert par Babelio et les éditions Le Cherche Midi.
L'auteur prend pour personnage principal une femme, la belle et ambitieuse syrienne Julia Domna épouse de Septime Sévère. Ce n'est pas fréquent car l'histoire a été souvent écrite par des hommes et pour des hommes uniquement. de plus, la période durant laquelle se déroule le roman, la fin du Haut Empire romain, n'est pas la plus connue.
Ayant reçu un exemplaire hors commerce je n'ai pas bénéficié des annexes documentaires qui doivent être fort utiles au lecteur. Qu'à cela ne tienne j'ai ainsi ressorti quelques ouvrages de ma bibliothèque sur l'empire romain. L'auteur a réussi à relancer mon intérêt pour la Rome antique (atlas, cartes de l'époque, notices biographiques). Ma lecture s'en trouva ralenti mais quel plaisir de fouiner et d'élargir ses connaissances.
Toutes proportions gardées nous pouvons comparer cet ouvrage à la série Game of Thrones. Un pouvoir vacant, des hommes ambitieux pour l'occuper vont amener intrigues, meurtres, complots, trahisons et une guerre civile. A ce jeu Julia Domna sera la plus forte. Elle permet à son mari Septime Sévère de triompher de ses adversaires, le sénateur Julianus, le légat de Syrie Niger vaincu à la bataille d'Issos puis le légat de Bretagne Clodius Albinus vaincu à la bataille de Lugdunum. Je vous recommande les pages décrivant ces deux batailles. Elles tiennent en haleine le lecteur.
Soutien inconditionnel de son militaire de mari, Julia Domna joue également un rôle très important dans la naissance de la dynastie des Sévère. Ainsi elle incite son mari à associer ses deux fils au pouvoir malgré leur jeune âge. Plus tard, l'ainé deviendra empereur sous le nom de Caracalla mais cela est une autre histoire.
Avec cet imposant ouvrage, Santiago Posteguillo réussit le pari de ne pas nous ennuyer une seule seconde et suscite notre intérêt pour en savoir plus sur cette période agitée qui précède le déclin de l'Empire romain.
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Je viens de refermer Moi, Julia et je n'ai pas de mot! Quelle fresque! Mille merci à Babelio et aux éditions du Cherche Midi pour m'avoir fait parvenir ce livre et offert l'occasion de rencontrer son auteur!

Si il y a une chose à laquelle comparer la lutte pour s'emparer du pouvoir dans cette Rome antique, c'est bien un jeu d'échec : Chaque participant place ses pions, s'emparer du roi adverse reste le but, anticiper les coups de ses adversaires, mûrir des tactiques élaborées... et bien sûr, Julia est la reine, pièce maîtresse de cet échiquier multi-joueur...

Des excès de Commode à l'accession au pouvoir de Sévère, la lutte est rude et méritait bien ces plus de 800 pages que j'ai dévorée avidement. D'une fluidité impressionnante, l'écriture m'a transportée dans un autre temps au coeur de batailles sanglantes et de décisions cruelles pour survivre dans ce nid de serpents venimeux. Certes Julia n'est pas toujours une femme sympathique: ambitieuse et prête à tout pour assurer l'avenir de ses enfants et de son mari, mais qui ne le serait pas si la seule alternative est la mort. Elle est également très intelligente et n'hésite pas à intervenir dans un monde d'homme ce qui lui amenera bien des ennemis. Jugée quantité négligeable par certains de ses opposants du fait de son appartenance au sexe faible, beaucoup se repentiront de l'avoir méjugée.
Sévère quand à lui est présenté comme un homme ambitieux et fort mais dont les actes sont guidés par sa femme. Doit-on le juger influençable ou clairvoyant au point de reconnaître l'habileté politique de celle-ci? Quoiqu'il en soit et malgré une cruauté certainement particulière à l'époque j'ai été conquise par ce couple présenté si amoureux.

La question qui me vient est pourquoi intituler ce livre Moi, Julia. Je m'attendais à un récit à la première personne de cette femme, ou à ce qu'elle soit toujours au centre du récit. Mais en fait, on est plus sur un récit choral où chaque proragoniste s'exprime tour à tour. Mais cette façon de mener le récit permet d'entrevoir la personnalité de la future impératrice avec des filtres différents et ainsi mieux comprendre sa complexité.

Chapitres courts qui s'enchaînent, cinq parties autour des ennemis de Julia, plus de 800 pages, un immense plaisir à la lecture, un apprentissage sur une période historique troublée, et au final un grand coup de coeur. Merci monsieur Posteguillo !
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