Confluence, tome 2 : Ce qui reste après les tempêtes

Désolé d'avance de tuer tout suspens dès les premières lignes, mais je me dois d'être direct : Confluence de Sylvie Poulain est un de mes (très) gros coups de coeur de 2023 ! Ne cherchez pas la faille dans le scaphandre, ni la moindre petite fuite d'attention qui dépressurisera l'intérêt de cette duologie dantesque dans les abysses. Il n'y en a pas! C'est bien simple : on trouve tous les ingrédients qu'on aime lire dans la SF. Ou plutôt tous ceux que l'on aime VIVRE dans la SF contemporaine. L'ancien rôliste que je suis reste abasourdi par la richesse et la cohérence du background déployé par l'autrice (et puis il y a des cartes incroyables au début de chacun des tomes). le lecteur infatigable que je prétends être sort éreinté mais heureux de cette lecture marathon (le foisonnement de détails, d'intrigues, l'enchaînement de scènes d'action nous place dans une essoreuse kaléidoscopique d'une intensité sans cesse renouvelée). C'est la diversité des personnages et surtout la profondeur de leurs faiblesses et défauts individuels passés au révélateur de la Confluence qui m'a définitivement emporté. ENFIN! Des personnages féminins non caricaturaux (Imane m'a particulièrement tapé dans l'oeil... sans mauvais jeu de mot), ENFIN des destins maudits savamment mis en scène (les passages avec Nemo sont anthologiques et mériteraient à eux seuls des courts métrages au cinéma) et ENFIN un univers personnel maîtrisé de bout en bout! Car oui, sans maîtrise, l'inspiration n'est rien. L'autrice fait de sa plume un outil de création massif, il y a du Bordage dans l'embriquement des chapitres dédiés aux destins croisés des personnages, on est proche du Star Wars aquatique dans la manière où la Confluence (telle la force) lie les acteurs entre eux. Ne nous y trompons pas : cette SF militaire menée tambour battant porte le sceau rafraîchissant d'un monde imaginaire riche d'une créativité et d'une maturité surprenante pour un premier roman. À quand la suite ?...

C'est avec un immense plaisir que j'ai dévoré ce tome 2 qui s'inscrit dans la droite ligne du tome 1 : haletant, inventif et profondément humaniste.
On découvre de nouveaux pans de l'univers : de nouvelles communautés dont les modes de vie viennent enrichir un récit déjà bien étoffé. J'en retiens deux particulièrement : Sinittavik et Albion. À Sinittavik, on plonge dans une communauté imprégnée de traditions inuits, qui vit en permanence sur le fil du rasoir, comme un symbole de la persévérance et de la fragilité des hommes dans ce monde sous-marin. À Albion, c'est une cité tournée vers les arts que les personnages vont parcourir, mais c'est aussi là qu'ils vont se confronter aux fondements de la société sous-marine et de son organisation.
Et des confrontations, il va y en avoir dans ce tome ! Conflits intérieurs, conflits entre individus, conflits entre factions, conflits entre différentes façons de voir le monde… Les parcours des personnages s'entrechoquent pour créer des étincelles riches en émotions. On tremble, on rit et on pleure avec l'équipage du Grondin, devenu une vraie petite famille à laquelle on aimerait bien appartenir.
Autour d'eux, les communautés luttent pour leur survie ou leur influence, et sont amenées à réfléchir au bien commun et à la place des individus dans le collectif. Si le récit ne ménage pas ses personnages, et déroule un fil plein de tensions et de rebondissements qui ne laissera pas indemnes lecteurs et lectrices, il ne perd jamais de vue son objectif : inviter l'humanité sur le meilleur chemin possible.
Un roman plein d'élan, de relief et d'un humanisme qui fait particulièrement du bien à lire. Et une conclusion haletante et vibrante d'émotions pour ce diptyque de SF qui nous emmène à la découverte des fonds marins.

J'avais adoré le premier tome de cette série que j'avais découvert par hasard à la médiathèque. C'est donc avec grande impatience que j'attendais ce tome 2 sur lequel je me suis jetée dès que j'ai pu !
Si les souvenirs étaient encore bien présents (preuve que ça m'avait vraiment plu) et que j'ai pu replonger sans temps mort dans l'intrigue , force est de constater que je n'ai pas eu le même plaisir à découvrir ce tome 2.

J'ai mis presque 15 jours à lire ce livre (une éternité pour moi) quand il en avait fallu à peine 4 pour son prédécesseur. Je me suis ennuyée par moment et j'ai fait de fréquentes pauses.
J'ai identifié deux problèmes principaux, il y a vraiment trop de fils narratifs, trop de personnages qui ont leur propre intrigues et on passe d'un à l'autre sans cesse, au point que cela m'a lassé (d'autant plus que certains me plaisaient d'avantage que d'autres)
Le second problème est que les personnages du Grondin (Wolf en tête) sont un peu trop gentils, prompt à pardonner et à vouloir sauver tout le monde à tout prix, même les "grands méchants" se repentent. Il y a trop de bons sentiments jusqu'à l'écoeurement et ça nuit à la crédibilité de l'histoire. Un peu plus de nuances aurait été le bienvenue.
Malgré tout, ça reste un bon livre qui remplit son office et clôt les arcs narratifs du tome 1 de manière satisfaisante et j'ai passé un bon moment, mais il reste clairement en-dessous du premier pour moi.
Finalement le tome 1 se suffit en lui-même, sa fin ne générant pas de sentiment de frustration en attendant une suite, et j'aurais peut-être dû stopper là.

💧 C'est avec un extraordinaire plaisir que j'ai lu le deuxième tome de Confluence de Sylvie Poulain (Ce qui reste après les tempêtes) chez Bragelonne.

💧C'est un roman palpitant : il y a très peu de temps morts et on plonge dès de départ dans les aventures trépidantes des protagonistes (qui sont plutôt nombreux).

💧 Les personnages sont très complexes : ils sont attachants et courageux, mais aussi très humains, parfois remplis de doutes. L'amitié des convergents est touchante, malgré les épreuves et les embûches qu'ils traversent (et il y en a beaucoup).
Les personnages sont nombreux, mais l'autrice a su donner une voix (et parfois une voie) singulière à chacun d'eux.

💧 Attention ! Certaines scènes sont violentes ; le monde dans lequel les protagonistes évoluent peut être cruel et dur. Mais tout en combattant et en souffrant, le groupe de protagonistes principal y apporte de la douceur et de l'espoir.

💧 Sous les océans se cache une géopolitique digne des meilleurs space opera. Les voyages sous-marins, la géographie, toute la technique, les villes sous-marines sont racontés précisément et très rigoureusement, ce qui rend cet univers totalement vraisemblable.

💧 le dénouement est explosif et nous pose une vraie question, essentielle, et qui sous-tend finalement tout le roman.

Les deux tomes sont un vrai coup de coeur pour moi ! 😊

Je ne parlerai pas du contenu de ce second volume, suite directe du premier, pour éviter de « divulgâcher », mais ce diptyque est un vrai coup de coeur dans son ensemble au point de largement le classer dans mes meilleures lectures de SF (et j'en ai lu un certain nombre) !
Évidemment, pour que j'écrive cela, c'est que les qualités d'écriture, de narration, les points scientifiques, présents, mais sans ostentation, tout serait à mettre en avant, mais je crois que je me suis surtout passionnée pour les personnages, aux nuances riches, qui évoluent au cours du récit et nous font parfois les détester pour mieux les comprendre et les aimer quelques pages plus loin. C'est exactement le genre de personnages que je recherche dans mes lectures car leur humanité n'en est que plus criante, mêlant lâcheté et sursaut de courage, force, fragilité, colère et chagrin. Avec une petite faiblesse pour Elias Pedersen dont l'humanisme, mâtiné de citations de philosophes antiques, n'a cessé de me toucher.