Manon Lescaut... Que dire ? Pour commencer, il me semble important de préciser que Manon n'est que le personnage secondaire de ce roman. En effet, le roman nous est conté d'un point de vue interne, celui du Chevalier. C'est donc particulièrement dans ses tourments et dans ses desseins plus fantasques les uns que les autres, que Prévost nous plonge. Dans leurs coeurs, c'est la passion qui les fait vivre, non pas un amour platonique, mais une passion destructrice qui leur conduira à bien des ennuis.
Le récit est prenant, l'intrigue également, et l'on s'attache aisément aux personnes, que Prévost idéalise au nom
de l'amour. M.L est considéré comme l'un des 1ers romans réalistes.. Il m'est arrivé bien des fois à quel titre on pouvait le qualifier de réaliste ! Certes, c'est un récit passionnant, qui vise quelques fois à nous faire réfléchir sur les envols
de l'amour, la jeunesse, le vice et j'en passe, mais à aucun moment Prévost ne décrit de façon réaliste (comme l'aurait fait
Stendhal) la précarité dans laquelle nos deux tendres amants se trouvent. Je qualifierais plutôt (mais ce n'est que mon humble avis) cet ouvrage comme appartenant au courant romantique, tendant, il est vrai, quelques fois vers le réalisme.
Manon Lescaut est un livre que j'ai lu avec beaucoup de plaisir, il a su me faire oublier quelques heures durant la réalité nous entourant, m'a fait rêver et méditer, je le recommande vivement. La seule chose que je puisse lui reprocher est la rareté des indications socio-culturelles de l'époque, l'oeuvre est en effet peu contextualisée... Bien que d'un certain côté, cet avantage qui la rend moderne et quasi intemporelle. A lire au moins une fois dans sa vie !