Merete Pryds Helle s'est inspirée de sa propre famille, issue du Langeland, pour nous offrir une vie de femme entre les années 1930 et 1970. Une chronique réaliste, quasi naturaliste façon 19e, où la violence et la maltraitance sont monnaie courante, faites de torgnoles et d'actes sexuels contre nature, avec l'homme en maître absolu.
Marie nous entraîne d'années en années de l'enfance très pauvre dans une famille d'ouvriers, jusqu'à la vie d'adulte de la classe moyenne de banlieue, au niveau social plus confortable.
Son parcours s'immerge dans une galerie d'amis et membres de la famille, par une tragi-comédie qui créent des rebondissements abrupts, laissant souvent de côté la psychologie profonde des personnages.
La quête du bonheur reste difficile. La condition de la femme au foyer ne change pas radicalement en cinquante ans, générant frustration et dépression.
Un livre âpre, cru, souvent brutal, qui soulève des questions sur la maternité, la violence familiale jusqu'à ses actes les plus abjects, la liberté des femmes dans leur corps ou leurs désirs d'accomplissement. J'ai plongé en apnée dans ce roman noir comme je les aime, regrettant peut être une écriture sèche et souvent banale.
Quant à
la beauté du peuple, on la cherche longtemps avec Marie, si ce n'est par le clin d'oeil d'un certain Vincent et le parcours d'un tableau...