AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791022600286
17 pages
Editions Métailié (17/10/2013)
3/5   2 notes
Résumé :
Dans ces récits solidement construits, l'inquiétante étrangeté de chaque détail, l'horreur toute simple ? donc absolue ? et le réalisme alimentent un fantastique aussi spectaculaire qu'ambigu ; fantastique parfois drôle, plausible et cependant opaque comme peuvent l'être la monstruosité de l'enfance, la force tonnante d'un fleuve en crue, l'inclémence de la forêt vierge et des midis tropicaux ou le délire de l'homme, délire de l'amour ou folie de mort.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Les BarbelésVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Horacio Quiroga nous emmène au milieu des champs récemment défrichés, il y a une centaine d'années, dans une région qu'on pourrait vaguement situer au Nord de l'Argentine. Les héros ne sont pas des hommes fougueux ou veules, pas des femmes calculatrices et engeôleuses. Non, rien de tout ça. Les héros de cette nouvelle sont des chevaux fugueurs et des vaches cambrioleuses.

D'abord un puis deux chevaux qui s'étourdissent à tourner dans leur enclos finissent par trouver une issue et se faire la belle régulièrement avant de revenir dans leur enclos dès qu'il est l'heure du nourrissage. Lors d'une de leurs escapades, ils rencontrent un champ de jeune avoine tout à fait émouvant et dont ils aimeraient follement embrasser la verdure et mordre à pleines dents la jeunesse. Seulement, cette propriété est remarquablement protégée par tout un contingent de fils de fer barbelés parfaitement tendus et acérés, du genre à vous couper toute envie de brouter de l'avoine fraîche...

Tandis que les deux canassons salivent à qui mieux mieux derrière les barbelés, une petite troupe de vaches arrivent nonchalamment et commence à se moquer des bourrins incapables de franchir cette misérable clôture. « Allez-y, vous qui êtes malignes semblent s'indigner les chevaux explorateurs.
— Nous, p'tit gars, c'est pas ça qui nous fait peur. Il suffit de demander à Barigüi.
— Barigüi ? Qui c'est ton Barigüi ? »

L'ennui, voyez-vous, c'est que ces vaches retorses ne m'en ont pas dit plus. Voilà pourquoi l'on dit qu'elles sont vaches, je suppose. Donc, si vous voulez en savoir davantage, il faudra vous y colleter par vous même car je serai bien incapable de franchir les barbelés avec vous : j'ai le cuir trop fin et je crains trop le tétanos.

Voilà donc une petite nouvelle sympa, sans grande prétention, mais qui se laisse lire sans déplaisir. Bien sûr, ceci n'est qu'un avis bovin, c'est-à-dire, très peu de chose.
Commenter  J’apprécie          870

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
— Pourquoi n'entrez-vous pas ? demanda l'alezan aux vaches.
— Parce qu'on ne peut pas, répondirent-elles.
— Nous, nous passons n'importe où, affirma l'alezan, hautain. Depuis un mois, nous passons n'importe où.
Dans tout l'éclat de leur aventure, les chevaux avaient sincèrement perdu la notion du temps. Les vaches ne daignèrent même pas regarder les intrus.
— Les chevaux ne peuvent pas, dit une preste vachette. Ils disant ça, et ils ne passent jamais nulle part. Nous oui, nous passons n'importe où.
— Vous avez un licol, ajouta une vieille mère sans lever la tête.
— Moi non ! Moi je n'ai pas de licol ! répondit vivement l'alezan. Moi je vivais dans les nopals et je passais partout.
— Oui ! Après nous ! Nous autres nous passons et vous, vous ne pouvez pas.
La preste vachette intervint à nouveau :
— Le maître a dit l'autre jour : « Les chevaux, avec un fil on les tient. » Et alors ?… Vous ne passez pas ?
— Non, nous ne passons pas, répondit simplement le belle face qui se rendait à l'évidence.
— Nous, oui !
Cependant, l'honorable belle face pensa soudain que les vaches, hardies et rusées, impertinentes violatrices des cultures et du Code Rural, ne pouvaient pas non plus passer la barrière.
— Cette barrière est mauvaise, objecta la vieille mère. Lui, oui ! il fait sauter les pieux avec ses cornes.
— Qui ? demanda l'alezan.
Toutes les vaches tournèrent avec émotion la tête vers lui.
— Le taureau Barigüi. Il est plus fort, lui, que toutes les mauvaises clôtures.
— Les clôtures ?… Il passe ?
— Toutes ! Et même les barbelés. Nous, nous passons après lui.
Commenter  J’apprécie          202

Lire un extrait
Video de Horacio Quiroga (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Horacio Quiroga
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
Contenu suggéré : Nicolas Gomez Davila : https://youtu.be/a¤££¤97Maarten Schellekens64¤££¤ Alejandra Pizarnik : https://youtu.be/Ykb0a1yV_-8 Horacio Quiroga : https://youtu.be/s__rzxA5SPo Julio Ramón Ribeyro : https://youtu.be/P3jpWcuJnlE Antonio Ramos Rosa : https://youtu.be/iM8Op_jfEkI Cecilia Meireles : https://youtu.be/a5ksKGgHJXQ Baldomero Fernandez Moreno : https://youtu.be/kq6UlpNtLjQ Pablo Neruda : https://youtu.be/gRbnWKjTEGA Juan Carlos Onetti : https://youtu.be/ICAIr620NRE INTRODUCTION À LA POÉSIE : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤91Julio Ramón Ribeyro94¤££¤ AUTEURS DU MONDE (K-O) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rlQry823Dg4KwOTjaFeZ3e LA TERRE-VEINE : https://youtu.be/2¤££¤102
+ Lire la suite
autres livres classés : littérature uruguayenneVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}