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3,25

sur 1544 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je pense qu'il faut être indulgent, car c'est, à mon avis, un des tous premiers vrais romans ! Rabelais se situe dans le courant humaniste d'Erasme et Montaigne. A cette époque, l'Eglise catholique, toute puissante, est surtout représentée en France par les docteurs de la Sorbonne ; or Rabelais, dans la première partie de ce livre, s'attaque à eux, il avance donc à fleurets mouchetés !
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Vers Chinon, lieu de naissance de François Rabelais ( 1483 ), mais aussi de son héros, Gargantua ( vers 1420 ). Gargantua vit au royaume de son père Grandgousier, avaleur de litres de vin de de kilos de victuailles ... comme Obélix.
Une vieille femme ayant bouché les sphincters de Gargamelle, la femme de Grandgousier, car elle chiait ses tripes par kilos, le foetus Gargantua n'a pas d'autre solution que de grimper et de sortir par l'oreille d'icelle !
Calambours à la louche, jeux de mots, grossièretés, farces, jeux littéraires, mots-valises, néologismes, situations comiques, contrepèteries, anagrammes, rébus, élucubrations inversions, satires, lapsus, outrances, coqs à l'âne sont le lot de la première partie, visant, sans doute, à mettre les docteurs en théologie dans la confusion ( est ce du lard ou du cochon ? )
En effet, Rabelais démontre l'inefficacité de ces grands savants, quant à l'instruction des élèves, et ne veut sans doute pas se retrouver décapité comme Thomas More, cette même année en Angleterre, ou exilé !
Gargantua, très intelligent et très grand, est envoyé à la Sorbonne pour y apprendre la scolastique, par des docteurs très savants en jargon théologique, notamment Janotus, son premier précepteur ; mais il n'apprend que la paresse ! Tout cela est décrit par le narrateur, non pas François Rabelais, mais Alcofribas Nasier, anagramme d'icelui, pour sans doute, le protéger des foudres de la Sorbonne !

Si vous survivez au tsunami de cette première partie, que je compare à "Le bruit et la fureur", ou certains écrits de Nietzsche,la deuxième partie, la guerre contre Picrochole, se lit aisément, et c' est un lac calme, en comparaison ! Même si Picrochole-le-bileux, le colérique, est un tyran aussi bête que ses pieds, et que, semble-t-il, Rabelais compare à Charles Quint.

La troisième partie, que j'appelle le pardon, est intéressante, mais un peu naïve.
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Je pense que la première partie, brumeuse, comme "Les Provinciales" de Pascal ou même certains ouvrages de Nietzsche, est une protection contre les jésuites de la Sorbonne, l'église catholique étant encore très puissante !
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Outre les jeux de mots, farces de Polichinelle, Rabelais fait un vrai roman, rare en 1534, et c'est même, dans la partie deux un essai courageux contre les moines oisifs, les docteurs doctifiant des mots hasardeux, les indulgences, bref, tout le système catholique, ainsi que la lenteur de la justice.
Dans la troisième partie, c'est un véritable plaidoyer pour la paix qui se situe dans le courant philosophique et humaniste d'Erasme et de Montaigne.
Voltaire, avec Micromégas, reprendra le système de "Le bon gros géant" ainsi que Roald Dahl.
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Quelle frustration ! Oeuvre historique de la Renaissance dont le sens caché m'échappe…

Incontestablement, la prose est de qualité ; Rabelais a fait progresser la langue Française ; c'est un auteur d'avant-garde, tant dans le style que dans le fond.

Alors, je suis agacé d'être imperméable à la substance du texte. J'ai été plongé dans une tiédeur déplaisante, car la forme - déjà innovante pour l'époque - me maintenait en éveil, mais l'histoire était d'une grande vulgarité. Je m'imaginais que Rabelais était un De La Fontaine avant l'heure, qu'il s'agissait d'un humour subtil ; quelle fut ma surprise en lisant de telles obscénités…

En bref, le second degré m'échappe ; je dois manquer de références historiques, car je ne doute pas un instant que cette oeuvre a marqué son époque. Je me risque à penser que Rabelais est paradoxalement devenu une lecture de Sorbonnard. le temps a gommé notre capacité à lire ce genre d'oeuvres, désormais elle n'a d'intérêt que pour les académies...

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Gargantua ? Gargantua ??? Pour beaucoup, cela ne fait aucun doute, ce livre est un chef-d'oeuvre. Beaucoup d'autres regardent sans doute avec mépris cet ouvrage. Pour ma part, je me place dans une position intermédiaire. Sans être un chef-d'oeuvre, Gargantua me semble être un ouvrage léger relativement passable, assez plaisant. Inutile de dire que je vois quelque problème dans l'humour rabelaisien, tant vanté ; en effet, il me semble que c'est une chose loin d'être subsidiaire, en matière d'humour, de faire rire. Cet humour était sans doute là pour faire vendre son ouvrage. Aucun intérêt. Il faut voir aussi, dans Gargantua , une épopée chevaleresque. Une preuve que durant la Renaissance, au temps des puissantes canonnades, on rêvait encore à s'embrocher les uns les autres. Mais le temps est une chose qui passe, et le passé sous le présent s'efface. La chevalerie deviendra bientôt inactuelle : on aura plus de Gargantua, on aura Don Quichotte.
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"Gargantua" de François Rabelais.
Pour celui-ci je vais avoir un avis assez tranché et négatif (même si cela me fait du mal d'en dire sur des auteurs français qui ont fait de notre société ce qu'elle est).

Je sais que ce livre est un classique de la littérature française mais également une satire de la société de Rabelais mais j'ai trouvé ce livre plutôt ennuyant.
Je n'ai pas forcément apprécié ce Gargantua mais également les autres personnages : trop de référence à la "merde" et à la "pisse" à mon goût (surtout le fait que Gargantua se torche avec un chat puis un oiseau est mal passé pour moi). le fait également que le personnage soit présenté comme un grand philosophe est plutôt déstabilisant parce que de nos jours on dirait plutôt que c'est un gros beauf x)
Contrairement à de nombreuses personnes qui ont apprécié ce livre de Rabelais (et que j'ai pu voir quelques fois dans les commentaires du livre) ma partie préférée est celle de la guerre. Je trouve que l'histoire et la philosophie y est plus profonde et moins grossière dans ce qu'elle essaye de nous apprendre (aider son prochain, avoir de la compassion pour son ennemi pour qu'il (re)devienne ton allié plus tard, de grandes récompenses aux hommes courageux, etc).

En bref, j'ai commencé à apprécier le livre seulement au bout des deux-tiers de celui-ci. Je recommande tout de fois sa lecture pour notre propre culture personnelle. En attendant, je vais prendre mon temps pour lire Pantagruel (car de ce que j'ai pu comprendre il est à peu près pareil dans cet aspect grossier mais moins subtile).

(5.5/10)
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Subtile mélange entre Charles Bukowski et Montaigne, plus je lis Rabelais et plus je visualise Gérard Depardieu en toc de moine vidant ses tripes sur un parchemin.

Il y a des choses à apprendre parmi ces ordures, tout n'est pas à jeter, il faut juste avoir la patience de trier et un estomac d'acier. Par exemple, vous apprendrez que l'humanisme est né en même temps que l'invention de l'orgie-barbecue. En effet, l'étincelle qui a enflammé tous les grands esprits européens était couverte de fange à la naissance et avait pour cordon ombilical des viscères de porc entortillées en saucisson.

L'auteur badigeonne le cul des nobles, des clercs et des chevaliers avec du sang de mouton et procède à un véritable festin de fesses teintes pendant 200 pages. Un régal et une indigestion, de belles idées trainées dans la boue, de bonnes intentions enrobées d'injures, Rabelais voulait simplement transmettre ses idées au peuple, à la multitude.

Or, trêve d'illusion, encore aujourd'hui, si l'on veut qu'un message passe partout, il faut taper dans le scandale, se souiller dans la vulgarité ou faire rire un bon coup. Raison pour laquelle le commun des mortels n'a pas lu Proust et Châteaubriand. Moi y compris d'ailleurs ! Je me réserve ce plaisir pour plus tard. Comme Gargantua, je me conchie dans les lectures inutiles, je me nettoie les fondements de savoirs abrutissants avant de prendre l'Elebore d'Anticyre (sérum d'oubli) et de consacrer mon temps et mon attention à la voûte céleste et aux idées éternelles.

En prenant un peu de distance avec le récit, on observe presque la transition du Moyen-âge aux Lumières à l'échelle de l'oeuvre elle-même. Au début, le bon gros géant suit une éducation absurde et intoxicante. Puis, au fur et à mesure, il adopte un style de vie bien plus moderne qu'aujourd'hui. On apprend pour finir comment estoit le « manoir des Thelemites », un camp de vacance mixte un tantinet utopiste de bels gens, gentils et bien éduqués qui se tiennent par la main, s'instruisent sagement le jour et se promènent la nuit en jouant à touche-touche dans les arbres fruitiers, dans des habits sertis de rubis et diamants. Mais pour ne pas trop rentrer dans l'utopie, Rabelais a prévu pour ses quelques privilégiés un hangar à côté du château rempli du personnel au service de ses jeunes mannequins.

Si vous ne le lisez pas pour les raisons ci-dessus, lisez-le au moins pour être capable d'insulter les gens en ancien français. Harry bourriquets !
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Il n'est nul besoin, me semble-t-il, de rappeler l'histoire de Gargantua, fils de Grandgousier et Gargamelle, père de Pantagruel.
C'est un roman plein d'humour et de réflexion que Rabelais nous a laissé du XVIème siècle. A lire !

Challenge ABC 2014/2015
Challenge Petits plaisir 2014/2015
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Quel livre curieux et déstabilisant pour un lecteur du XXIème siècle!
Gargantua est d'abord une histoire de Carnaval: un géant dont la naissance est fabuleuse (sa mère le met au monde au bout de onze mois de grossesse par l'oreille); dont certaines aventures relèvent du scatologique (Gargantua, enfant , essaie divers troche-culs jusqu'à trouver le plus confortable dans un oisillon; plus tard, il noie dans l'urine les Parisiens...): tout ceci sert le rire" propre de l'homme"
Mais c'est aussi une oeuvre critique : parodie des chansons de gestes, critique de Charles Quint en particulier par le personnage de Pichrocole, seigneur qui fait la guerre sans motif et avec cruauté, et utopie de l'abbaye de Thélème où hommes et femmes s'éduquent à partir d'une seule règle: "Fais ce que tu voudras".
Ce roman De La Renaissance peut rebuter par son langage cru et est véritablement accessible quand il est accompagné de notes, comme le fait l'édition Pocket Classiques, car il faut une grande culture pour voir derrière le rire la profondeur de l'oeuvre.
En tous cas, il témoigne d'une liberté par rapport au corps que nous avons perdue; et nous nous voyons vite choqués par quelques grossièretés enfantines!
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Gargantua, oeuvre contrasté de bout en bout. Désignée tantôt comme un chef-d'oeuvre de la littérature Française, précurseur dans son domaine, en avance sur son temps, incroyablement drôle, inventif et audacieux et tantôt comme un opaque regroupement de paragraphes égrillards, lourds, trop lourds, traitant de sujets tout bonnement dépassés et sans grand intérêt.

Et, entre ces deux pôles vacillant entre l'adoration du génie de Rabelais et rejet d'une oeuvre triviale dite pour certains surestimée, il y a ma perception de ce roman.

Tout d'abord, il ne faut absolument pas nier ni oublier le contexte. Dans royaume de France de l'époque, étouffé par le dogme religieux et les absurdes guerres, Gargantua est comme une percée d'air qui, avec légèreté sera le berceau des premières ondulations de l'ouragan de connaissances et de progrès qu'est la renaissance humaniste.

On ne peut nier l'impact énorme de Gargantua, que ce soit pour les moeurs sociétaux, pour notre culture comme pour notre langue. On ne peut nier le génie de Rabelais, qui manie prose, listes, jeux-de-mots, calambours et autres amusements de langues parfois néologiques de manière magistrale.

Certes, l'humour de Gargantua est spécial, trivial voire obscène, mais on ne peut pas s'indigner de cet humour, on savait à quoi s'attendre en ouvrant cet ouvrage.

Toutefois, la trivialité et les gauloiseries, toujours à la limite de la grossièreté, sans l'atteindre, ne sont pas une excuse pour tout. Les sujets abordés dans Gargantua ; de la religion à la guerre, sont profonds. Rabelais a ainsi essayé de les aborder avec une légèreté grâce à l'humour, aux comiques et aux péripéties qui sont sensées nous faire prendre une distance pour mieux analyser la situation. Dans ce cas, pourquoi Rabelais a-t-il autant alourdit son texte avec des nombres à foison, et des descriptions inutiles à n'en plus finir ? Cela est certes intéressant d'un point de vue linguistique, mais ces accumulations inutiles rendent ce roman célébrant la nourriture tout simplement indigeste. Ces accumulations inutiles rendent se roman court extrêmement pénible à lire.

Vous allez me dire, peu importe la lourdeur des phrases de Rabelais, tant que l'histoire est prenante, que les personnages sont intéressants et que les thèmes nous permettent de glisser d'une société médiévale et archaïque à une société humaniste et moderne.

Tout d'abord, attardons nous sur l'histoire. Je veux bien admettre qu'elle n'est pas au premier plan et que ce n'est pas ce qu'il y a d'important à retenir dans ce roman, toutefois, elle est tout bonnement inintéressante et invraisemblable. Je n'ai pas été pris par cette « histoire », qui ressemblait plus à une succession de descriptions triviales suivie de moments d'actions invraisemblables avec très peu de liens logiques et de vraisemblance si ce n'est pas du tout. Tout vas très vite, et en même temps, très lentement. La dilatation du temps dans ce livre est spéciale, et certainement pas dans le bon sens du terme. Les guerres Picrocholines notamment, n'ont ni queue ni tête et ne me m'ont pas personnellement, donné envie de continuer le roman.

Ensuite, venons-en aux personnages, qui malgré tout ce qu'on peut reprocher au livre, sont assez intéressants. Et si je ne devais en retenir qu'un, ce serait le fameux Frère Jean, bon moyen de critique des tords du monde monacal et religieux tout en étant un exemple de figure épicurienne, que Rabelais choie tout au long du roman.

Enfin, lorsqu'on pense à Gargantua, on pense à humanisme. Et la partie de l'éducation humaniste que Gargantua reçoit de Pornocrates est selon moi très réussie. On saisit bien ce qu'il faut changer dans l'éducation et quel est l'idéal d'enseignement qu'on pourrait attendre d'un pays humaniste. Mais, à part cette partie, les autres thèmes sont totalement dépassées et font de ce livre humaniste un livre humaniste du passé, qui ne transmet pas des valeurs et des idées assez universelles pour toucher les lecteurs modernes (contrairement aux écrits antiques, qu'adorent les humanistes). Enfin, j'attendais beaucoup de ce roman pour sa conclusion : l'abbaye de Thélème. Rabelais allait-il enfin nous donner les clefs de manière précise et lucide sur une société humaniste ? Absolument pas. L'abbaye de Thélème, n'est ni intéressante pour ses descriptions facultatives, ni pour ce que Rabelais aimerait nous présenter comme un progrès. Ce n'est qu'une vulgaire utopie irréalisable et invraisemblable, à l'image de l'histoire de ce roman par ailleurs. Rabelais, n'est pas le bouleversant écrivain moraliste et humaniste qui fera changer la société, mais bien un John Lennon comique et bon-vivant du XVIe siècle.

Jean de la Fontaine, a selon moi, accomplit de manière illustre ce que Rabelais n'aura jamais réussi à faire. Jean de la Fontaine réussit à corriger nos moeurs par le rire, à traiter de sujets sérieux ET universels avec une légèretés qui nous fiat nous interroger sur nous même, sans les tonnes de descriptions et d'ajouts inutiles de Rabelais.

En guise de conclusion, je peut attester que je comprends pourquoi certaines personnes peuvent adorer ce roman, et j'adore au passage son génie littéraire, mais je ne peut écrire de critique sans nuancer en pointant du doigt les nombreux défauts de ce roman, qui malgré toute sa lourdeur et sa paillardise parfois en trop, restera un classique et un chef d'oeuvre de notre littérature.
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Tout le monde connaît Gargantua.
C'est, avec Rocambole, un des rares livres qui soit passé dans le langage courant par un substantif.
Tout le monde a lu Gargantua.
Non, pas tous. Pas moi.
A ma décharge, un texte en vieux français truffé de grossièretés scatologiques.
Dieu merci, l'éditeur propose une traduction en français moderne. Ouf !
Tout le monde croit connaître Gargantua et la plus part se trompent. Toujours se méfier des à priori et préférer expérimenter soi-même.
Ca pète, ça rote, ça chie. Ca avale, ça engouffre, ça engloutit, ça digère. Gaulois, grivois, graveleux. Paillard, libertin, scabreux, égrillard, obscène.
Et, au delà de ces considération toutes charnelles et polissonnes, la démesure élevée à un art. Colossal, monstrueux, titanesque, incommensurable, gigantesque, faramineux, abyssal, monumental, titanesque, pharaonique, pyramidal, éléphantesque, hippopotamesque, cyclopéen, phénoménal, grandiose, inouï, fantastique, fabuleux.
Une farce en prose, une pitrerie sans fond, une pantalonnade, une bouffonnerie.
Tout y est exagéré, sans scrupules. Plus c'est gros, plus ça passe. Et l'on en vient à jeter un oeil sur le texte original (s'il vous plaît, optez pour ces éditions bilingues) et, très vite, on ne peut plus s'en passer. Les mots deviennent rustres, rustauds, bourrus tout en gardant une poésie dans ces sonorités plus tout à fait gauloises, pas encore en français moderne. C'est une autre langue. Lire Gargantua à voix haute en vieux français, c'est faire bombance, se repaître d'un gueuleton de mots, d'une frénésie d'adverbes, se répandre dans l'orgie la plus immonde, se vautrer dans la fange d'une langue presque étrangère.

Et, au milieu de cette déferlante orgasmique du verbe, apparaît un chapitre ( XXI), véritable perle, un traité d'éducation, parfaitement moderne qui prend le contre-pied du chapitre précédent, apologie du laisser aller, de l'oisiveté et du manque de rigueur.
A partir de là, même si l'on retrouve cette grandiloquence dans les scènes de batailles (Gargantua demeure dans cette tradition des romans de chevalerie, à une époque où la distraction préférée n'était pas le sport, mais la guerre – autre sport, d'une certaine façon), Rabelais se fait moins grossier, moins scatologique et va même jusqu'à aborder les rives d'un Machiavel en donnant quelques conseils aux seigneurs et rois sur l'art de la guerre et comment gouverner (chapitre XLVIII) pour finir par la description de l'abbaye parfaite, sûrement un clin d'oeil à Thomas More et son utopie.
Gargantua n'est donc pas cette farce que l'inconscient collectif a gardé en mémoire. C'est bien plus qu'une bouffonnerie, à l'image des fables De La Fontaine, des vaudevilles de Marivaux ou, évidemment, des comédies de Molière.
Maintenant que j'y pense : Gargantua c'est Gérard Depardieu.
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Dans l'incapacité totale que j'étais de lire ce livre en VO (en vieux français), j'ai dû me résoudre à aller acheter une version traduite en français moderne (mais pas trop moderne tout de même, je ne suis pas bien sûr que cette traduction soit, elle-même, à la portée de tous les jeunes lecteurs).

Donc, ce livre de ma région que notre prof de français nous avais chaudement recommandé de lire (et que, personne, du moins je le crois, n'avez lu plus loin que les extraits qu'elle nous faisait étudier en classe), ce livre, donc, j'ai fini par le lire et j'en suis bien contente. J'ai bien ri, j'ai bien reconnu ma région et j'ai bien reconnu l'absurdité de Rabelais … dans la répétition, dans l'exagération des traits et des actes, etc. Mais d'un autre côté, il dit des faits tellement vrais, il montre, de manière bien moins discrète que La Fontaine, les absurdités de la haute société de l'époque qui se bâfre pendant que le peuple meure de faim … qui se bat pour futilités et apparat … Enfin, il tourne ouvertement les religieux en ridicule.
Je doit aussi avouer que j'ai eu beaucoup de mal avec certains passages trop répétitif, ainsi qu'avec l'énigme que je ne saurai résoudre ;-)

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