AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782343083711
354 pages
Editions L'Harmattan (01/02/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
Tout au long des années 90, Lucian Raicu a été au micro de l'émission en langue roumaine de Radio France Internationale. En 2010, sortait à Bucarest Cent lettres de Paris, choix posthume d'une centaine de ces prises de vue « à chaud » de la vie littéraire et culturelle parisienne. Dans cet ouvrage, nous retrouvons ce Raicu, maître du croquis au fusain, du petit angle insoupçonné qui vous redessine tout un paysage, mais aussi son style particulier « interpellant » le... >Voir plus
Que lire après Cent lettres de ParisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un livre intéressant par son contenu, mais un peu onéreux si l'on juge d'après sa forme.
Malgré une police de caractères confortable pour les yeux, un manque de rigueur éditoriale assez fâcheux. Il y a par exemple un index des noms propres (excellente idée) mais qui comporte quelques petites erreurs et omissions. Ensuite, je déplore le manque de précisions concernant les très nombreuses citations d'auteurs français. Comme le livre est traduit du roumain, on ignore tout du sort des aller-retour linguistiques. Les références sont vraiment absentes et c'est fort dommage car l'objectif affiché par l'auteur est de donner envie de découvrir des auteurs souvent considérés majeurs de la littérature française ou roumaine.

Je recommande particulièrement le texte sur le Journal de Michel Leiris (p. 239-241), et je cite pour finir un passage qui rend hommage à Alexandru Papilian sans l'intervention duquel cette aventure radiophonique n'aurait pas existé : « quand, en 1986, la mort dans l'âme, n'ayant plus d'autre recours, j'ai été contraint de déserter mon pays natal [la Roumanie], dès mes premières journées à Paris, Alexandru Papilian s'empressa de me tendre une main secourable, sollicitant promptement, alors que je n'avais pas encore obtenu le moindre document légal ni, partant, le « droit au travail », ma collaboration à la RFI (auprès de laquelle lui-même n'exerçait qu'en vague pigiste). » (p. 290-291)

La plume et l'esprit de ce critique littéraire sont fort aiguisés.
Commenter  J’apprécie          850

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Quand, en 1986, la mort dans l'âme, n'ayant plus d'autre recours, j'ai été contraint de déserter mon pays natal, dès les premières journées à Paris, Alexandre Papilian s'empressa de me tendre une main secourable, sollicitant promptement, alors que je n'avais pas encore obtenu le moindre document légal ni, partant, le « droit au travail », ma collaboration à la RFI (auprès de laquelle lui-même n'exerçait qu'en vague pigiste) ; je lui proposai donc un papier sur le nouveau livre de Marthe Robert : « Le puits de Babel ». Il accepta d'emblée (après consultation avec sa supérieure, Mme Cella Minart, cela va de soi) mon manuscrit trop long (car, comme dit Pascal, je n'avais pas eu le loisir de le faire plus court), des feuilles presque illisibles, griffonnées à la hâte et dans le chaos mental, entre deux visites à la préfecture de police ; après l'avoir mis en bonne (et due…) forme, il le tapa à la machine, car j'étais nul même pour ça, parmi tant d'autres, tout ce que je savais faire c'était gribouiller, maladroit, mal assuré, « un truc », excusez du peu, « sur la littérature »…
(pp. 290-291)
Commenter  J’apprécie          280
Il y a des écrivains qui ne révèlent leur valeur « qu'à partir » d'un certain nombre de pages : une vingtaine, une trentaine, une centaine à peine leur suffisent pour convaincre qu'ils méritent d'être lus jusqu'au bout. (Balzac, probablement, est l'un de ceux-ci et Liviu Rebreanu en est un avec certitude – Eugen Lovinescu avait largement dépassé la centaine de pages dans la lecture du roman Ion lorsqu'il se décida à passer un coup de fil à l'auteur qui attendait sur des charbons ardents le verdict du critique, pour enfin le rassurer : « bravo, mon Rebreanu ! ça commence à m'intéresser »…)
(p. 239)
Commenter  J’apprécie          291
La lecture est un acte de sélection (et non de simple enregistrement) opérant, selon les intérêts du « sujet », non seulement «parmi les livres», par élimination massive, majoritaire, mais aussi à l'intérieur du peu d'élus. On ne « lit » pas réellement tout ce qu'on lit, mais juste une petite, infime partie… Notre lecture est orientée, on ne retient que ce que – de l'extérieur comme de l'intérieur – on est déterminés à retenir ; et on ne comprend de fait que ce qu'on a été en quelque sorte préparés d'avance (par une expérience, par des préoccupations « actuelles » bien particulières) à recevoir et à comprendre.
(p. 55)
Commenter  J’apprécie          70
Si la poésie ne s'explique pas par la biographie, mais doit pour autant sortir de quelque part, de quelque chose, ce « quelque chose » se confond, jusqu'à un point, avec le « corps » – celui vivant–douloureux, strié de nerfs terriblement « sensibles », du poète. Surtout lorsqu'il s'appelle Verlaine… Là, ma mémoire involontaire, qui en « sait » plus long que l'autre, que la mémoire exposée à bon escient, me dicte une petite digression, juste de quoi y faire entrer ce vers de George Bacovia : « ou comme Verlaine, recru de boisson ». Le « corps » verlainien, donc, mais non moins la poésie par lui, de lui suscitée. J'insiste – le « corps », et non la biographie avec ses éternels aléas...
(p. 80)
Commenter  J’apprécie          60
Dès l'adolescence, son incandescente adolescence à Iași, en Roumanie, Benjamin Fondane était un expert baudelairien — l'un des premiers au monde. Il n'avait pas encore vingt ans lorsqu'il publiait une véritable contribution de spécialiste, intitulé « Les éditions de Baudelaire », reprise en tête du recueil « Images et livres de France ». Il n'avait pas encore découvert Léon Chestov, mais il avait lu à fond, comme fasciné, Baudelaire ; de tout près, « lentement ». Car il aimait citer, jusqu'en faire sa devise, cette phrase du « Journal » de Gide : « Je lis comme je voudrais qu'on me lise : c'est-à-dire très lentement ».
(p. 129)
Commenter  J’apprécie          60

autres livres classés : lettresVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Lucian Raïcu (1) Voir plus

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3674 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}