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Après « Terre de feu » en 1952, « Le jeu du Roi » en 1976, « Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie » en 1981, le Président en 1985, Jean Raspail est retourné en 1999 sur « ses » terres dire « Adios, Tierra del Fuego » !

Merveilleux voyage à travers les siècles et les civilisations ce livre couronne son oeuvre patagone et nous mène sur les traces de Magellan, du Pasteur Williams et des évangélistes anglo saxons, évoque avec nostalgie de drame de Mayerling, l'épopée du croiseur Dresden et les missions du Capitaine Pagels, puis les proscrits du III Reich avec Saint Loup.

Jean Raspail met un point final à la légende d'Antoine Tounens, qu'il a largement contribué à faire connaitre, et admet que celui ci n'est même pas inhumé dans le mausolée financé par la générosité d'André Maurois.
A Toutoirac, les rejetons ne rêvent plus, mais la mémoire des Peuples nomades de Terre de Feu n'a pas fini de nous hanter, et le mythe Patagon de faire rêver.

Un testament incontournable, un chef d'oeuvre qui ramène « Le jeu du Roi » et « Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie » au rang d'ébauches …

Peut être le livre le plus abouti de Jean Raspail ?
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Nous voilà en Terre de feu. L'écrivain, explorateur, à l'occasion d'un autre voyage dans cette contrée sauvage, nous raconte l'histoire des lieux. Tout en faisant défiler les caps, baies, détroits et canaux, il nous explique le destin des communautés amérindiennes qui ont aujourd'hui disparu: Alakalufs, Yaghans et Onas. Mais aussi le destin des missions venues s'installer pour les convertir. Destin funeste des premiers et des seconds...
Nous entendons aussi parler de navires, de personnages hauts en couleur, de marins.
Puis il revient sur le roi Orélie-Antoine de Tounens, roi de Patagonie, dont Raspail s'est fait consul. Toute l'histoire de cet homme particulier nous est raconté et nous ne savons s'il faut rire ou s'émerveiller de la ténacité et de l'illusion de cet homme.

Il a clairement fallu que je m'accroche pour tenir la distance, moi qui n'étais pas initiée. Cela donne envie d'aller voir ces paysages terribles .

Finalement, j'ai trouvé ce livre très intéressant et très instructif à propos d'une région du monde à laquelle je ne m'étais encore jamais intéressée.
Certainement à lire pour les fans de l'auteur, du royaume de Patagonie, ou par les passionnés des zones désertes.
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Jean Raspail fait ici oeuvre d'historien de ce très lointain territoire appelé la Terre de Feu. D'une plume alerte, il nous raconte la colonisation de ce bout du monde si inhospitalier qu'on n'y bénéficie pas de plus de trois jours de soleil par an ! Les tempêtes succèdent aux tempêtes, le froid, la neige, la glace sont les perpétuels compagnons des malheureux qui s'y hasardent. Combien de drames, combien de naufrages se produisirent dans ces lieux sauvages ? Autant sinon plus qu'ailleurs. On est particulièrement ému par la fin des peuplades primitives qui avaient réussi à y survivre : les indiens des canaux comme les Alakalufs ou ceux des terres comme les Onas. En tout moins de 20 000 hommes, femmes et enfants qui disparurent très vite après l'arrivée des premiers colons. L'alcool, les maladies et le mode de vie moderne suffirent à les faire disparaître à tout jamais de la surface de la terre.
Raspail s'attache également à la figure d'Antoine Tounens auquel il a déjà consacré deux romans. Cette fois, il laisse un peu le romantisme, le rêve pour en venir à l'Histoire, à la réalité plus prosaïque. Tounens, simple fils de paysan périgourdin mais véritable mythomane s'était proclamé vers 1868 roi de Patagonie et d'Auracanie. Il rêvait de fédérer les Indiens en révolte et la vie lui fut cruelle. Personne ne s'intéressa vraiment à son projet si ce n'est pour se moquer de lui. Les Chiliens le mirent en prison et le renvoyèrent en France. La bande de Charles Cros, Verlaine et autres, les Parnassiens, se gaussèrent de lui et en firent un roi d'opérette que l'on montrait dans tout Paris comme un personnage de cirque ou de fête foraine. Tounens ruina sa famille et sa santé pour une cause perdue et termina sa vie comme fada dans son propre village. Raspail lui, en grand poète qu'il est, s'est proclamé « Consul général de Patagonie ». Il a donc repris le flambeau. On a les royaumes qu'on peut…
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Adiós, Tierra del Fuego
Jean Raspail
récit
Albin Michel, 2001, 383 p


C'est le récit d'Eric Faye et de Christian Garcin : Patagonie, dernier refuge, qui m'a fait lire ce livre, à l'écriture un peu surannée avec ses imparfaits du subjonctif, et qui traîne en longueur.
Jean Raspail, écrivain et explorateur né en 1925, a fait deux voyages en Patagonie, l'un quand il avait une vingtaine d'années, l'autre, en 1999, 48 ans après. Il revient dans sa terre lointaine, son pays de rêve, son « coin d'âme » . Il est le romancier de la Patagonie et de la Terre de Feu.
C'est un livre de souvenirs, un livre-bilan. Raspail a rencontré de jeunes officiers de réserve israéliens auxquels leur gouvernement alloue des bourses confortables pour quadriller la Patagonie australe, une terre qui, il y a 50 ans, n'attirait presque personne. Il se souvient de Martin Behaïm, qui inventa ou améliora l'astrolabe au XV°. C'en était fini du portulan. Ses cartes auraient influencé les explorateurs à l'ère des grandes découvertes. Il aurait rencontrée Christophe Colomb et Magellan à la cour du roi de Portugal qu'il servait. Il a conçu le premier globe terrestre pour sa ville impériale de Nuremberg. Il se souvient des peuples nomades de la Terre de Feu, les Kaweskars, dont le nom signifie « Hommes », les Yamanas, les Onas et les Haush, que Darwin méprisait parce qu'il jugeait qu'il n'avait pour tout langage que des cris inarticulés. Il évoque le jour de la Mer, la fête nationale des Boliviens qui descendent en autobus jusqu'au Pacifique perdu dans la guerre contre le Chili. Il rappelle l'épopée du croiseur Dresden et celle du capitaine Pagels, qui échappa aux navires qui le poursuivaient en passant par le canal Barbara. Saint-Loup, l'écrivain sulfureux, ex-rédacteur sous le nom de Marc Augier de l'hebdomadaire collaborationniste, La Gerbe, qui faillit remporter le prix Goncourt pour La nuit commence au cap Horn, a rencontré Pagels. Il rappelle le drame de Mayerling, le suicide vrai ou mis en scène de l'archiduc Rodolphe, qui se rêvait roi de Hongrie parce qu'il détestait l'Autriche trop germanique, et de sa maîtresse qu'il n'aimait plus. Rodolphe avait un cousin ambitieux, qui réapparaît sous le nom de Jean Orth, dont certains voyageurs du bout du monde en Patagonie Australe, les chevaliers de la pluie, relaient l'histoire. Il raconte une fois de plus les multiples aventures et mésaventures du roi auto-proclamé de Patagonie, Orélie-Antoine Ier de Tounens, originaire du Périgord, affligé de varices de la verge et des testicules, qui pourraient expliquer son désordre mental. Cependant Raspail a une franche sympathie pour cet homme de prestance aux rêves d'ailleurs, et dont il se fait le consul, consul de Patagonie.
Raspail est un adepte du jeu patagon, qui est une sorte d'espace de résistance. Romantique, il vit dans l'univers des songes où il reste des terres à découvrir et des valeurs idéales à conserver. Il dresse haut le drapeau de Patagonie. Il nourrit et se nourrit des légendes et des illusions australes que son cosas de Patagonia.
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Ecrit au tournant du millénaire, ce livre revient avec l'auteur, un grand voyageur, sur les cinquante années qui se sont écoulées depuis ses premiers voyages “initiatiquesˮ. La première partie est marquée par la nostalgie, la colère. Nostalgie car “ce n'est plus comme avantˮ, en particulier avec le tourisme “de masseˮ, un point pas spécifique de cette partie du globe mais sans doute plus caricatural, eu égard au caractère sauvage de la Terre de feu : climat impossible, vide… Colère quand il évoque le sort tragique des Indiens qui ont disparu sous les coups des maladies apportées par les Européens, les missionnaires en particulier, les chercheurs d'or et les conquérants des grands espaces pour y élever d'immenses troupeaux de moutons. le combat était perdu d'avance, caricatural : “sauvagesˮ très peu nombreux, vivant nus de la pêche et de la chasse, armés d'arcs et de flèches contre les fusils. Il y a eu de véritables battues, comme on chasse les nuisibles. On sait gré aux différents peuples de ne pas nous avoir envoyé leurs missionnaires pour nous convertir à leur dieux. La deuxième partie relate l'aventure d'un illuminé français, auto institué roi de Patagonie (Araucanie). Une histoire tout à fait étonnante dont le héros dispose de la sympathie amusée de l'auteur. Un livre qui donne envie d'affronter la rigueur du climat pour gouter les grands espaces marins et terrestres, canaux, iles….
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Adios Tierra del Fuego/ Jean Raspail
Je ne me suis jamais rendu en Patagonie. Après la lecture de cet excellent récit de Jean Raspail, j'avoue que je suis tiraillé entre des désirs antagonistes. En effet cette terre rude , froide et ventée semble être un endroit maudit des dieux et tout en même temps empreint de mystère où flotte un parfum d'aventure . L'auteur met son érudition au service d'une narration de son retour en Terre de Feu cinquante ans après sa première aventure patagonne. Avec émotion il nous conte les pérégrinations désespérées des derniers Alakalufs puis avec humour et compassion l'épopée mégalomane et le délire onirique de Antoine de Tounens, autoproclamé Roi de Patagonie. Raspail nous présente aussi ses amis et ses rencontres, des figures souvent exceptionnelles à la destinée fabuleuse.
Dans un style toujours aussi fluide et enthousiaste, Raspail nous promène à travers les décennies de l'histoire finale des autochtones puis de la mythomanie nobiliaire de Antoine de Tounens. Bien sûr l'auteur ne manque jamais une occasion d'affirmer sans détour ses convictions entre autres sur la « malbouffe » en qualifiant notamment le coca-cola de « sirop pour obèses américains ».
Un ouvrage passionnant de bout en bout avec une apothéose aux îles Minquiers qui ne manque pas de panache. Au final, je me sentirais presque patagon'sans avoir jamais mis les pieds dans aucune des Patagonies. Et comme dirait une proche lectrice : « Rendez-vous en 2012 dans l'archipel des Minquiers à Port Tounens ! »

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Adios Tierra del Fuego/ Jean Raspail
Je ne me suis jamais rendu en Patagonie. Après la lecture de cet excellent récit de Jean Raspail, j'avoue que je suis tiraillé entre des désirs antagonistes. En effet cette terre rude, froide et ventée semble être un endroit maudit des dieux et tout en même temps empreint de mystère où flotte un parfum d'aventure. L'auteur met son érudition au service d'une narration de son retour en Terre de Feu cinquante ans après sa première aventure patagonne. Avec émotion il nous conte les pérégrinations désespérées des derniers Alakalufs puis avec humour et compassion l'épopée mégalomane et le délire onirique de Antoine de Tounens, autoproclamé Roi de Patagonie. Raspail nous présente aussi ses amis et ses rencontres, des figures souvent exceptionnelles à la destinée fabuleuse.
Dans un style toujours aussi fluide et enthousiaste, Raspail nous promène à travers les décennies de l'histoire finale des autochtones puis de la mythomanie nobiliaire de Antoine de Tounens. Bien sûr l'auteur ne manque jamais une occasion d'affirmer sans détour ses convictions entre autres sur la « malbouffe » en qualifiant notamment le coca-cola de « sirop pour obèses américains ».
Un ouvrage passionnant de bout en bout, avec une apothéose aux îles Minquiers qui ne manque pas de panache. Finalement, je me sentirais presque patagon…sans avoir jamais mis les pieds dans aucune des Patagonies. Et comme dirait une proche lectrice : « Rendez-vous en 2012 dans l'archipel des Minquiers à Port Tounens ! »

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