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EAN : 9782226470478
384 pages
Albin Michel (26/01/2022)
4/5   8 notes
Résumé :
Au cours des trois dernières décennies, Jean Raspail a énormément écrit dans la presse, - entre autres la presse-magazine -, sur les sujets les plus divers. Méthodique, il prenait soin de conserver chacun de ses articles publiés, qui ont donc été découverts après sa disparition. Petits éloges de l’ailleurs se propose d’offrir au lecteur un vade-mecum de l’essentiel de ces textes d’où se dégagent plusieurs grandes lignes de force : « Politique etsociété », « Écrivain... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Difficile de noter ce livre tant il est contrasté. Il est composé de plusieurs parties qui vont du sublime au mortellement ennuyeux. le livre commence par une préface longue et pénible, comme une préface peut l'être pour qui veut entrer dans le vif du sujet. Ensuite il y a une interview de l'auteur qui n'apporte à peu près rien et dont on peut aisément se dispenser. Enfin on attaque la première partie (Je bourlingue), dont le premier reportage se déroule au Canada et aux États-Unis. Manque de chance, c'est le moins intéressant. A ce stade on pourrait se décourager.

Puis arrive le Japon et cette fois on est ailleurs. Jean Raspail nous explique qu'on ne peut s'intégrer au Japon, mais il est fasciné par sa culture dont il essaie de s'imprégner au maximum. C'est bien écrit, poétique et passionnant. Les chapitres suivants nous font rencontrer des peuples divers, beaucoup d'Amérindiens, et le reportage sur les Crows est particulièrement intéressant.

La 2ème partie est consacrée à son rôle autoproclamé de Consul général de Patagonie. le véritable héros est Antoine de Tounens, le Français devenu éphémère roi de Patagonie à la fin du XIXème siècle. Cet illuminé s'est autodésigné roi des tribus de Patagonie, il a même combattu les Chiliens et les Argentins avant d'être expulsé six mois plus tard par les deux gouvernements. Jean Raspail voue une grande admiration à cet hurluberlu, et c'est en son souvenir qu'il s'est nommé Consul et a affiché le drapeau d'Antoine de Tounens à son domicile, ou plutôt à son consulat. Cette partie est amusante mais ne mérite sans doute pas autant de sérieux, car comment croire à la crédibilité d'Antoine de Tounens, mort en France après avoir été la risée de tous.

Les troisième et quatrième parties sont consacrées au têtes couronnées. Raspail nous apprend qu'il est royaliste, et président de l'association pour la bicentenaire de la mort de Louis XVI. A noter quelques portraits de souverains qui sont intéressants à lire.

Les derniers chapitres sonnent un peu comme du radotage. Raspail fait une fixation sur le vouvoiement, dans les deux chapitres suivants "Les atteintes à la langue française, nouvelle forme de désinformation" et "De la tenue", il dit exactement la même chose sur ce sujet, que la Révolution a imposé le tutoiement pour niveler par le bas. On apprend qu'il a toujours "voussoyé" les femmes qui ont compté dans sa vie (et réciproquement). Et il vouvoyait Dieu, personnellement j'ai cru remarquer qu'on disait "Que ta volonté soit faite" dans le Notre Père, et ça ne m'a jamais paru un manque de respect.
Le tout dernier chapitre parle de religion, un sujet important pour Jean Raspail qui est un adepte de Monseigneur Lefebvre. Encore un que j'ai lu en diagonale tant il était intéressant.

En fait tant que Jean Raspail parle de l'ailleurs, il est passionnant. Pour le reste il est juste ennuyeux.
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Ce livre est un florilège des oeuvres de Jean Raspail , articles de journaux écrits au cours de sa vie ressuscitant et résumant très agréablement la pensée d‘un des derniers « chevaliers « du XXème siècle .
On savoure en accéléré tous les thèmes de ses romans : le besoin de s'échapper d‘un réel monotone par le voyage et l‘exploration de terres inconnues dans sa jeunesse puis l'exil intérieur dans un passé aux idéaux plus nobles et enfin l‘analyse de nos sociétés qui ,ayant abandonné le sacré et les traditions, sont vouées à disparaître comme les peuples de Patagonie jadis.
Jean Raspail souffre de la désinvolture des français qui déforment leur langue et font fi des règles de courtoisie qui conféraient à leurs aïeux une grande dignité.
La langue de l'auteur du «  Camp des Saints « est claire , tantôt joyeuse, tantôt empreinte de gravité et ses lignes se lisent comme on boirait l'eau pure d'un ruisseau de montagne. On se sent tout ragaillardi.
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Le lecteur parcourt avec plaisir ces pages de voyages étalés sur plusieurs décennies. Ce “résuméˮ, reprenant des articles parus dans diverses revues, hebdomadaires.. conclut en quelque sorte une vie d'aventures, de curiosités, d'enthousiasme. Une vie consacrée à “l'ailleursˮ. Souvent à des époques où le rabot de l'uniformisation mondialiste n'avait as encore limé toutes les aspérités des cultures locales. Heureux temps où le curieux devait se déplacer pour “voirˮ, hors de son canapé et des “sitesˮ qui mâchouillent le prêt à voir aseptisé. Si les hommes ne sont malheureux que de ne pas pouvoir accomplir leurs rêves, Raspail a dû être un homme heureux.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Pendant quinze jours je n’y avais pas croisé une âme (Ushuaïa). Et puis l’an dernier, j’y suis retourné… On y construit un hôtel de cent chambres, équipé pour séminaires et congrès. Il y aura des pédalos de location sur le lac et les outardes ont fui à tire-d’aile. Sur la nouvelle piste d’atterrissage de l’aéroport d’Ushuaïa, les Boeing 747 vont pouvoir y dégorger leurs cinq cents passagers à la fois. Le tourisme de masse vient de faire irruption en Terre de Feu et Ushuaïa s’en va rejoindre la longue liste des lieux mythiques rattrapés par le cancer du loisir déambulatoire collectif, organisé et prémâché.
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Deux cerisiers éclatants, en pleine floraison, jetaient la seule note claire sur le sombre décor. Une foule les dévorait du regard, piétinant leurs abords, comme si ces deux arbres lui semblaient un miracle. Et je comprenais alors pourquoi les cerisiers du Japon, pareils à ceux de France et moins nombreux, ont pris une importance telle aux yeux du monde entier qu’on les admire sans les connaître : c’est que leur fugitif éclatement frappe surtout par le contraste sur un arrière-plan de dénuement et de noirceur.
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La Patagonie est une patrie de l’âme et de l’esprit. On peut l’emplir tout entière de ses chimères et, si l’on veut, de sa mélancolie. Darwin, en 1835,l’avait déjà excellemment définie : en parfait Britannique, il jugeait « irrésistibles ses qualités négatives ».
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Sur cette immense prairie, deux mille tepees étaient dressés pour tous les Crows ( indiens) et leurs invités. A perte de vue des toits blancs coniques. La ville de Crow Agency était déserte.Toutes les familles, de la vieille dame au dernier-né, s‘étaient transportées sous les tepees. Elles allaient y vivre pendant dix jours et dix nuits, à l‘indienne. Toute la diaspora Crow était présente aussi:elle venait retremper son âme..Comprenons-nous bien. Les Crows sont comme vous et moi. Ils ont des métiers, des maisons, des autos, des télévisions et des machines à laver. Mais ils ont surtout un passé. Ils s‘y retrouvent intacts., Peaux Rouges plus que jamais. Dix jours par an. C‘est peu. Non c‘est énorme.! Nous autres, Blancs occidentaux, nous n‘avons pas dix jours, pas un jour, pas une minute,, nous n‘avons plus de passé. Telle est la leçon.
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S’il existe en français, pour s’adresser à autrui, deux pronoms personnels de la deuxième personne, l’un au singulier, « tu », l’autre au pluriel, « vous », appelé pluriel de politesse, c’est que notre langue se plaît à certaines nuances qui sont les bases de la civilité. Il ne s’agit pas là d’un code, de formalisme de classe, de snobisme, de règles mondaines, mais simplement d’usages naturels, qui se perdent et qui faisaient, entre autres, le charme et l’équilibre de la France et le plaisir d’être Français.
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Videos de Jean Raspail (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Raspail
Petits éloges de l'ailleurs : chroniques, articles et entretiens Jean Raspail Éditions Albin Michel
Recueil d'articles publiés dans la presse au cours des trois dernières décennies, consacrés à des sujets de société, à certains aspects de la langue française, au voyage, à l'histoire ou à des écrivains, parmi lesquels Jacques Perret, Jean Cau, Michel Mohrt et Sylvain Tesson. L'ouvrage offre un tour d'horizon des univers multiples dont s'est nourri le romancier. ©Electre
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