Difficile de noter ce livre tant il est contrasté. Il est composé de plusieurs parties qui vont du sublime au mortellement ennuyeux. le livre commence par une préface longue et pénible, comme une préface peut l'être pour qui veut entrer dans le vif du sujet. Ensuite il y a une interview de l'auteur qui n'apporte à peu près rien et dont on peut aisément se dispenser. Enfin on attaque la première partie (Je bourlingue), dont le premier reportage se déroule au Canada et aux États-Unis. Manque de chance, c'est le moins intéressant. A ce stade on pourrait se décourager.
Puis arrive le Japon et cette fois on est ailleurs.
Jean Raspail nous explique qu'on ne peut s'intégrer au Japon, mais il est fasciné par sa culture dont il essaie de s'imprégner au maximum. C'est bien écrit, poétique et passionnant. Les chapitres suivants nous font rencontrer des peuples divers, beaucoup d'Amérindiens, et le reportage sur les Crows est particulièrement intéressant.
La 2ème partie est consacrée à son rôle autoproclamé de Consul général de Patagonie. le véritable héros est
Antoine de Tounens, le Français devenu éphémère roi de Patagonie à la fin du XIXème siècle. Cet illuminé s'est autodésigné roi des tribus de Patagonie, il a même combattu les Chiliens et les Argentins avant d'être expulsé six mois plus tard par les deux gouvernements.
Jean Raspail voue une grande admiration à cet hurluberlu, et c'est en son souvenir qu'il s'est nommé Consul et a affiché le drapeau d'Antoine de Tounens à son domicile, ou plutôt à son consulat. Cette partie est amusante mais ne mérite sans doute pas autant de sérieux, car comment croire à la crédibilité d'Antoine de Tounens, mort en France après avoir été la risée de tous.
Les troisième et quatrième parties sont consacrées au têtes couronnées. Raspail nous apprend qu'il est royaliste, et président de l'association pour la bicentenaire de la mort de Louis XVI. A noter quelques portraits de souverains qui sont intéressants à lire.
Les derniers chapitres sonnent un peu comme du radotage. Raspail fait une fixation sur le vouvoiement, dans les deux chapitres suivants "Les atteintes à la langue française, nouvelle forme de désinformation" et "De la tenue", il dit exactement la même chose sur ce sujet, que la Révolution a imposé le tutoiement pour niveler par le bas. On apprend qu'il a toujours "voussoyé" les femmes qui ont compté dans sa vie (et réciproquement). Et il vouvoyait Dieu, personnellement j'ai cru remarquer qu'on disait "Que ta volonté soit faite" dans le Notre Père, et ça ne m'a jamais paru un manque de respect.
Le tout dernier chapitre parle de religion, un sujet important pour
Jean Raspail qui est un adepte de Monseigneur Lefebvre. Encore un que j'ai lu en diagonale tant il était intéressant.
En fait tant que
Jean Raspail parle de l'ailleurs, il est passionnant. Pour le reste il est juste ennuyeux.