l'hypothèse du bleu
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… la grande échelle du simple : s'évader vers la page
57 il distribue des indices mêlant lieux et moments
D'infimes traces entre les maison à peine aperçues
Et voici la ville inchangée depuis deux siècles une
Forteresse de poche et les dames patronnesses — il
Avoue « c'est une histoire de pipe et de blague et
j'étais ou je n'étais pas » une présence probable en
Hors-texte dans l'hypothèse du bleu et remonter
Le temps comme on remonte un fleuve
Vous pourriez même le sauter à pieds joints tel
Chapitre qui ne sert de rien contre vous ces mots
Qui sont ainsi ça meurt comme ça vient le vent
Qui les efface poussé par la pluie suivante
Ces paroles qui ont leur syntaxe : une langue
Qui ne s'apprend pas : la langue de l'oubli
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p.73
être ou ne pas naître
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… la violence est illisible. l'agresseur qui dans la rue
Souriait aux mères, c'était cela ( jamais une parole
Ne brille) ainsi naît le vieillissement sans référence
Dans une salle minuscule où le don d'insouciance
N'est pas comparable à une pile électrique. ainsi
Tout se passe en dehors de nous : « ils vont être
Mangés » disait le commissaire irréductible regardant
Une carte d'Europe où la Corse ne diffusait plus
Aucun pollen — tandis que d'autres s'épanchaient. on
S'épuise on éructe on fouille on creuse on s'enfouit.
Le jeu des clans dans la proximité asphyxiante
N'avait rien d'une aventure musicale. voyez-vous ça
Les saisonniers les ardents timoniers les nautoniers !
La route ne traverse pas la colère des aveugles
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p.18
le pourquoi des oubliettes
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… « ceci n'est pas moi » disait-elle et le film précipita
L'échec « où serait le danger ? » on essaya la contrition
Publique trouvant le sujet trop mince et ce fut recycler
Le complot après un ouragan. la même logique persiste
Au détour du hasard : 30 attentats, la mémoire des
Années de péril : « Oh c'est une vieille histoire » et qui
Trembla, confuse. ceux-là innombrables qui n'hésitaient
Pas et ceux-ci plus secrets formaient la chaîne. elle resta
Solitaire dans ses armoires avec une tasse d'earl grey et
Des questions légères
tendant la main à mes arbres préférés
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p.31
des corps sans emploi
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… en manque d'émoi dans une banlieue interlope,
Était-ce abandonné au saccage un bus ou un bloc
Avec ses paroles étranglées ces crises de voix sa vieille
Odeur d'ortie, là où les pourrissoirs programmaient
La désolation. on entendait des prénoms simples
Comme des matins d'avril et sur un terrain vague
Où dormaient quatre caravanes la princesse rousse
Appelée Parola. si lourde avec ses façons de hanneton
Grisé. le cœur pur était une épreuve supplémentaire.
On décida du soleil dans une cave désaffectée
« Était-ce une gravière une plage un glacier » on ne
Savait plus quoi sauf que des gamins sans combat
Riaient dans les hautes herbes fouettées par le vent
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p.23
la lutte pour la vie
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… prêtez votre ombrage aux jours d'été, arbres d'ici, et
Revenez de tous vos égarements, croissez et multipliez,
Si près du sommeil qui sait bien qui nous sommes.
Il y avait des taches cette année-là sur le gazon vierge et
Le soleil, on sacrifia aux faunes, vous vous en souvenez
Sans doute, dieu des bois et des chèvres mamelliflues,
Rien
Que de l'éthéré (vous me reconnaîtrez la prochaine fois,
Disiez-vous) mais les fleurs éteintes passent — c'est un
Voyage parmi les tombes, guirlandes et moisissures,
Cheveux rares — qu'adviendra-t-il de vous, ô voix ! quel
Mot s'effondre ici comme l'éclair du temps et ce regard
absolument vrai mais brouillé tellement
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p.90
Non à la guerre. Anthologie. Poésies du monde, photographie, histoire
Un livre sous la direction de E. Turgut
Poèmes choisis par Lionel Ray
150 ans de conflits illustrés par la photographie,
de la guerre de Crimée jusqu'au conflit israélo-libanais de 2006.
Quatrième de couverture
Savez-vous à quand remonte le premier mouvement pacifiste ?
Connaissez-vous l'origine de la colombe comme symbole de paix ?
L'eau, l'air, sont indispensables à la vie. La paix aussi. Une paix toujours fragile qu'il nous appartient de protéger et de défendre. Nous, c'est-à-dire bien plus qu'une poignée d'idéalistes : nous tous, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, citoyens du monde.
Sous cette couverture immaculée, inattendue, une somme unique de photographies insolites et de poésies du monde à la gloire de la paix. Et plus encore.
Retrouvez tous les renseignements sur ce livre sur le site des Editions Turquoise :
http://www.editions-turquoise.com/non-a-la-guerre-anthologie-poesies-du-monde-photographies-histoire/
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