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EAN : 978B0000DTRLJ
(30/11/-1)
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LA SANDALE AILÉE

L'ADIEU


Je ne veux plus de toi, Jeunesse. Tu viendrais
Encore avec ton bruit de feuilles et de source
Et nous irions encore à travers la forêt
Où l'écho se souvient du rire de ta course.

Comme jadis, quand nous passions près du bonheur,
Tu mettrais sur mes yeux tes mains douces et fortes
Et, sans attendre, hélas ! le fruit mûr qu'on emporte,
Tu briserais la branche en y cueillant la fleur.

Laisse-moi, je n'ai plus ta force et ton visage,
Ni l'élan furieux où je suivais tes pas ;
Laisse-moi, laisse-moi, Jeunesse, je suis las
Du grondement lointain de ta rumeur d'orage.

Va-t-en et ne ris pas de celui qui reprend
Sa route et qui s'en va sans regarder vers l'ombre
Que ton souvenir d'or allonge au sable sombre,
Car je marche déjà dans le soleil couchant.

Mais, au bout de la voie où la pierre est aride
Et dont la Gloire a tait son chemin éternel,
Verrai-je, à l'horizon mystérieux et vide,
Se tordre un noir laurier sur la pourpre du ciel ?

p.34-35
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LA SANDALE AILÉE

LE JOUR ET L'OMBRE


Ce beau jour n'est plus rien que son ombre odorante,
La lumière est éteinte et le vent disparu ;
Le parfum ténébreux de l'arbre et de la plante
A remplacé pour nous la forme qu'ils n'ont plus.

La forêt incertaine est à peine un murmure
Où la feuille invisible à la feuille s'unit,
Et le fleuve n'est plus qu'une fraîcheur obscure
Qu'aspire en soupirant l'haleine de la nuit.

Il semble que le temps et l'ombre et le silence
Ordonnent de mourir et de fermer les yeux,
Car si le jour renaît, revient et recommence,
Aura-t-il la beauté de ce jour radieux?

Aura-t-il cette aurore, et ce clair crépuscule,
Et ce midi de flamme où l'Amour triomphant
Pose aux lèvres en feu sa lèvre qui les brûle?
Et son soir sera-t-il sonore et transparent?

Et du fleuve, de la forêt et de la plante,
De tout ce qui fut lui, refera-t-il demain
Ce ténébreux parfum et cette ombre odorante
Où persiste embaumé son souvenir divin?

p.20-21
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LA SANDALE AILÉE

LE SECRET


Prends garde. Si tu veux parler à ma tristesse,
Ne lui demande pas le secret de ses pleurs,
Ni pourquoi son regard se détourne et s'abaisse
Et se fixe longtemps sur le pavé sans fleurs.

Pour distraire son mal, sa peine et son silence,
N'évoque de l'oubli taciturne et glacé
Nul fantôme d'amour, d'orgueil ou d'espérance
Dont le visage obscur soit l'ombre du passé.

Parle-lui du soleil, des arbres, des fontaines,
De la mer lumineuse et du bois ténébreux
D'où monte dans le ciel la lune souterraine,
Et de tout ce qu'on voit quand on ouvre les yeux.

Dis-lui que le printemps porte toujours des roses
En lui prenant les mains doucement, et tout bas,
Car la forme, l'odeur et la beauté des choses
Sont le seul souvenir dont on ne souffre pas.

p.30-31
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LE MIROIR DES HEURES

À UN POÈTE


Du même geste dont on sème
Au sillon l'or épars du grain,
Tu composes chaque poème
Selon ton geste ample et serein ;

En ta strophe, je crois entendre
Le bruit éclatant ou secret
Que fait le vent, grondeur ou tendre
Dans les feuilles de la forêt ;

Ton vers, tour à tour, marche ou vole,
Tantôt grave, tantôt ailé ;
Et tantôt il est la corolle,
Tantôt le fruit mûr et gonflé ;

Tout le ciel et toute la terre
Se sont peints au fond de tes yeux
La bête et son humble mystère,
Et l'homme qui songe à ses Dieux ;

Salut à toi, fils de Virgile !
La Muse te dresse un autel,
Car tu sus, d'un roseau fragile,
Faire naître un chant immortel !

p.209-210
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LA SANDALE AILÉE

SENTENCE


Le vrai sage est celui qui fonde sur le sable,
Sachant que tout est vain qui n'est pas éternel
Et que même l'amour est aussi peu durable
Que le souffle du vent et la couleur du ciel.

C'est ainsi qu'il se fait, devant l'homme et les choses,
Ce visage tranquille, indifférent et beau,
Qui regarde fleurir et s'effeuiller les roses
Comme éclate, s'empourpre ou s'éteint un flambeau.

N'ayant pas attisé de ses mains paresseuses
Les flammes de l'aurore et les feux du couchant,
Les soirs n'ont pas pour lui de cendres douloureuses,
Et le jour qu'il voit naître est le jour qu'il attend.

Parmi tout ce qui change et tout ce qui s'efface,
Je pourrais, comme lui, rester grave et serein,
Et, si la fleur se fane en la saison qui passe,
Penser que c'est le sort que lui veut son destin.

Mais j'aime mieux laisser l'angoisse qui m'oppresse
Emplir mon cœur plaintif et mon esprit troublé,
Et pleurer de regret, d'attente et de détresse,
Et d'un obscur tourment que rien n'a consolé;

Car ni le pur parfum des roses sur le sable,
Ni la douceur du vent, ni la beauté du ciel,
N'apaise mon désir avide et misérable
Que tout ne soit pas vain dans le temps éternel.

p.26-27
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Video de Henri de Régnier (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri de Régnier
INTRODUCTION : « […] Prokosch (1906-1989) est un errant lucide. Il se refuse à être enchaîné par les lieux et par le temps. Il n'est pas gorgé de l'inévitable nostalgie des chercheurs d'infini. Il ne dédaigne pas les vignettes qui laissent à penser qu'une terrible beauté est en train de naître.
[…]
Si Prokosch pense que le monde a l'air de stagner, paradoxalement, il pense surtout (comme le magnifique Henri de Régnier[1864-1936]) que vivre avilit. Que le désir du beau, si cher à l'homme, fond comme neige au soleil à mesure que le temps passe. Alors, écrit-il, « le désir du beau devient une effrayante parodie, une espèce de rituel obscène, et finit par gâter précisément ce qui en nous est le plus proche de l'éternel. »
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Chant 1:07 - Ulysse brûlé par le soleil 3:22 - le boulevard 5:35 - Ode (V)
7:06 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Frederic Prokosch, Ulysse brûlé par le soleil, traduit et présenté par Michel Bulteau, Paris, Orphée/La Différence, 2012.
IMAGE D'ILLUSTRATION : https://www.ebay.com/itm/194547165187
BANDE SONORE ORIGINALE : le Chaos Entre 2 Chaises - Avant la Chute Avant la Chute by Le Chaos Entre 2 Chaises is licensed under an Attribution 4.0 International License. https://freemusicarchive.org/music/le-chaos-entre-2-chaises/reflets/avant-la-chute/
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CONTENU SUGGÉRÉ : https://youtu.be/h70YUbc_BTU https://youtu.be/pqyJ6UkxFxA https://youtu.be/D0bh4T8aEj0 https://youtu.be/xWFxRxVBRmg AUTEURS DU MONDE (P-T) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rkc-PKWlQjDkBnhnhLhAaX https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤39International License40¤££¤
#FredericProkosch #UlysseBrûléParLeSoleil #PoésieAméricaine
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