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3,69

sur 1851 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une plongée dans la vie de Bénédicte Ombredanne, racontée par Eric Reinhardt, narrateur direct de cette histoire de vie. Cette dernière conte son récit, le harcèlement perpétuel infligé par son mari.

Tout d'abord, j'ai été surprise par certains choix narratifs, comme celui de nommer le personnage principal par son nom complet à chaque fois, Bénédicte Ombredanne, mais petit à petit, je m'y suis habituée et j'ai ressenti de l'affection pour Bénédicte Ombredanne. Ne supportant plus le comportement de son mari, elle s'est un jour inscrite sur Meetic, où elle a rencontré Christian, avec qui elle passera des moments magiques.

Mais le retour à la dure réalité est encore plus dur. Son mari, Jean-François, se pose des questions, et va la harceler pour savoir où elle était, et avec qui, et pourquoi elle rentre si tard. S'installe alors un terrible jeu de perversion. Dès lors, Bénédicte subira un harcèlement moral, une pression psychologique de tous les instants. Et Eric Reinhardt a très bien su nous le faire sentir. C'est un roman qui m'a beaucoup remuée. Un sujet dont on parle peu est abordé : le harcèlement moral, la perversion narcissique. Ces mots qui font peur. Ces mots qui font mal. Mais qui sont le quotidien de bien des gens... Aussi, j'ai trouvé l'histoire tout à fait réaliste, elle reflète bien l'influence d'un pervers narcissique sur sa victime. En effet, Bénédicte Ombredanne est dépendante de son mari, et se laisse faire. Elle est désemparée face à cette situation.

J'ai versé des torrents de larmes vers la fin du livre (je ne dirais pourquoi, pour ne pas tout dévoiler à ceux qui n'ont pas lu le livre). Je me suis sentie très touchée par ce livre, qui reflète tellement bien, je me répète, le processus d'un harcèlement moral. C'est un livre terrible, qui saura vous faire éprouver des émotions (surprise, tristesse, désespoir, colère...) et, après tout, n'est-ce pas ce qui qualifie un bon livre ?
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Si vous voulez savoir jusqu'où peut aller l'absurdité et la méchanceté d'un pervers narcissique, lisez ce roman, c'est plus qu'édifiant... parfois terrifiant même de savoir qu' Eric Reinhardt s'est inspiré d histoires vraies pour nous détailler avec brio et intelligence la destruction complète de la vie d'une femme par les seuls effets du harcélement moral de son mari. Certaines pages méritent de vous faire sortir de vos gongs, n'hésitez pas, ne faites pas comme la victime du roman... Heureusement dans les forêts, il y a toujours une clairière..et celle du livre nous vaut une belle rencontre avec certains passages quelque peu érotiques mais tout à fait crédibles dans le contexte et compte-tenu de la personnalité des uns et des autres. A lire, surtout si vous ne connaissez pas la qualité littéraire de ce jeune auteur qui mériterait vraiment d'être récompensée...
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Que dire si ce n'est que j'ai été secouée, dérangée, percutée, dégoutée, fascinée, mais que tout cela était bon ?

Un roman où nul n'est blanc mais où les teintes vont du gris au noir. Un roman où tout pourrait être beau et simple, mais où le compliqué prend le dessus pour aller vers le sombre. Un roman où non vraiment personne ne connait bien l'autre dans ses travers et ses perversions ou encore dans ses drames et ce jusqu'au point final.

Passer du passionné au cru, de l'amour au dégoût, de la douceur à la perversion, devoir prendre de la distance avec le livre pour souffler et y revenir en se disant que oui l'humain c'est bien mais parfois pas , pafrois c'est le mal réincarné, l'enfer sur terre là où l'on pensait trouver de l'amour.

Un roman dur mais pourtant fluide qui se lit à perdre haleine. Décomposé en différentes parties pour nous laisser le temps de prendre la distance nécessaire, mais aussi nous amener dans une autre facette de l'histoire. Et malgré cela les sentiments sont là, durs mais là. En dépit de toute cette dureté transparaît de l'amour sous différentes formes: sincère, malsain, éphémère, fraternel, ...

Quel mélange, mais quel mélange ... Les mots sont durs à trouver tant le roman d'Eric Reinhardt est particulier. En course pour différents prix et ça se comprend, c'est mérité, mais pour le savourer dans chacune de ses lignes,il faut avoir le coeur accroché ...
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J'ai tellement entendu de choses sur l'adaptation cinématographique de ce roman que je me suis dis qu'il fallait que je le lise.
Et pourtant je n'aurais pas cru que sa lecture en serait aussi difficile…

J'ai été très touchée par Bénédicte Ombredanne et par son désir de liberté. J'ai vibré avec elle, j'ai eu peur avec elle et j'ai souffert avec elle. Ce personnage porte la voix de tellement de femme dans le monde qui vive une relation destructrice.

Ce roman est le témoignage d'une descente aux enfers raconté par les mots d'un autre.
L'écriture est poétique en dépit d'un sujet douloureux. On ne peut qu'être en empathie avec ce que vis Bénédicte..

Un livre à lire et qu'il me tarde de regarder son adaptation.
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Un beau livre, dur et nécessaire.

Il peut être délicat, voire dangereux, pour un auteur de se mettre en scène dans son propre livre. À fortiori quand on est un homme plutôt bourgeois, que l'on va s'emparer du sujet de la violence conjugale que l'on n'a probablement pas connu soi-même et qui touche principalement les femmes.

Eric Reinhardt (le personnage) est plutôt gentil, plein de bonne volonté, plein de belles intentions et d'empathie, pas du tout le profil d'un homme abusif.
Après avoir lu le quatrième de couverture, lire qu'il s'est mis en scène comme cela, avenant et disponible, m'a tendu et pendant une assez grande partie de la lecture, j'ai craint presque férocement que Eric Reinhardt ne finisse par faire sienne en filigranes l'insupportable phrase "Not All Men", voire qu'il en vienne à se disculper face aux événements tragiques de la vie de cette lectrice qui lui a raconté son existence.

Mais le livre est heureusement plus nuancé et profond que cela et Reinhardt a la politesse, la décence, de ne pas s'oublier parmi les responsables invisibles du destin funeste de Bénédicte Ombredanne.

C'est quand il devient véritablement acteur des événements en allant parler à la soeur de Bénédicte dans une séquence proprement bouleversante que le livre prend son envol, devenant tour à tour douloureux, touchant et propre à critiquer et analyser nos petites révoltes ternes face aux drames familiaux que l'on sait mais que l'on considère avec lâcheté et mollesse comme des drames exclusivement privés.
Mieux, il n'est plus le sujet, l'homme n'est plus le sujet, son regard d'homme ou d'auteur n'est plus un sujet.
Le sujet maintenant, c'est elle.
Et elle, c'est une tempête de vie domestiquée par un dieu plaintif et victimaire, manipulateur et pervers, une des pires natures humaines de la littérature, son mari.

La dernière page lue, le livre refermé, il reste l'immense colère ressentie pour ce monstre, ce tueur lent qui ne la laissera jamais en paix tant qu'elle vivra et même après, la soif de justice pour Bénédicte Ombredanne et le sentiment d'extrême urgence que notre société (c'est-à-dire chacun.e de nous) s'empare toujours plus sérieusement du sujet des violences intra-familiales.
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À travers « L'AMOUR ET LES FORÊTS », paru chez Gallimard en 2014, je découvre l'auteur Éric REINHART. Belle découverte ! Bénédicte Ombredanne est une lectrice de cet auteur. Ayant apprécié son dernier livre, elle lui écrit pour lui faire part de sa compréhension, subtile, des quatre personnages qui, en fait, ne sont chacun qu'une facette de l'auteur lui-même. A défaut du ton à venir, le fond du livre est donné dès la seizième page : ‘Bénédicte OMBREDANNE m'écrivait en effet - dit l'auteur - , que ces quatre personnages avaient été créés pour que vienne au monde un être réconcilié, le seul qui resterait lorsque le livre aurait été refermé : l'auteur, sans doute, mais aussi le lecteur, à commencer par elle, dans une vitale réinvention de sa personne'.
Et tout le livre sera, effectivement, une longue quête de la réinvention de cette Bénédicte, une quête de cette réconciliation avec elle-même et les vies tumultueuses, cachées et parallèles qu'elle a du mener.
Le ton du livre, quant à lui, est dur, parfois pesant, rarement drôle, quelque fois tendre. Comment peut-on sortir de l'impasse de la violence physique et surtout psychique ? le peut-on seulement ? Comment être, rester debout, quand le harcèlement d'un mari vous avilit, vous méprise, vous nie jusqu'à la destruction totale ? À qui parler ? Que dire ? Qui peut entendre ? Comprendre ? Réagir ?
Dans ce drame du silence, tout le monde est mal assis, sauf le bourreau, peut-être… Où est le verrou qu'il ne fallait pas accepter ? Quel est le mot de trop ? L'attitude, goutte d'eau, qui aurait dû faire déborder le vase, produire une réaction en chaîne, un sursaut de volonté de délivrance ?
À travers ce roman, Éric RHEINARDT nous dévoile une belle brochette de personnages proches de la victime. Chacun y tient un rôle qui nous fait espérer ou désespérer de l'âme humaine. Ce livre de destruction est un livre de vie ! Il faut vouloir lire entre les lignes, parfois, et s'interroger sur la position qu'on tenterait de tenir si nous étions dans le cadre… Et ce n'est pas que du roman, tout le monde le sait, la violence conjugale, est bien présente dans nos sociétés, toutes couches et milieux confondus ! Alors le livre tient son rôle… à travers une très belle écriture, lever un coin de voile sur une fiction violente qui est pourtant, osons l'entendre, si proche de la réalité de certains. Vraiment, un coup de coeur et une question à l'âme !
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C'est une oeuvre terrifiante et cruelle que nous livre Eric Reinhardt sous couvert d'une quatrième de couverture vivante et combative. Une oeuvre sombre que cache merveilleusement un titre aussi énigmatique que profond. le récit d'une femme piégée, de son mental et d'un harcèlement continuel, un combat fort, violent et parfois sordide qui fait monter les larmes au yeux et la rage au coeur.
Bénédicte Ombredanne est une héroïne de littérature, complexe, vibrante, idéaliste. Un personnage aussi vivant et torturé qu'une Anna Karénine ou une Emma Bovary.
Femme violentée, elle se nourrit de quelques moments de lumière, de douceur et de rêves, distribué avec parcimonie au cours de la lecture. Un conte réaliste, profond et cruel pour un destin brisé.
On ressort de cette lecture avec une boule au ventre, des sanglots dans la gorge et la furieuse envie de vivre, pour cette héroïne bridée et meurtrie.
Un roman très difficile à lire mais que, j'en suis sûre, vous ne regretterez pas d'avoir ouvert même s'il nous accompagne longtemps avec ce goût de métal et de rage, propre aux grandes oeuvres.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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L'amour et les forêts.

Bénédicte Ombredanne a tout pour plaire : agrégée de lettres, passionnée de littérature, belle, intelligente, tout lui réussi. Bridée par sa famille d'agriculteurs, il n'a pas été aisé de s'élever jusque là. Et au premier dérapage dans sa vie sentimentale, c'est l'échec. Celui qu'elle redoutait, celui qui la déstabilisera assez pour accepter de passer sa vie avec un être versatile et pervers. Rangée, souriante, elle consacre sa vie à son métier qu'elle adore, son mari et ses deux enfants. Pourtant, cet homme va peu à peu la cloisonner, la coupant de ses sources de joie, et la détruire à petit feu.

Il n'est pas aisé de vous compter ce roman car il est tel un diamant brut. Bénédicte Ombredanne est comme ce diamant aux milles et une facettes. On entre dans ce roman sans savoir comment on va en ressortir. L'emprise, la vraie, psychologique et insoutenable. le chaos d'une femme qui ne sait par où s'enfuir. Et parfois des infimes moments de bonheur comme pour repousser l'inévitable.

Je ne peux que vous recommander mille fois ce roman poétique, sombre et déstabilisant. Qui nous rappelle combien le harcèlement et la perfidie évoluent allégrement parfois si proches de nos vies sans que nous n'en ayons conscience. L'auteur démontre que la violence n'est pas toujours que physique, mais si dévastatrice. L'amour peut-il triompher de la noirceur ?
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Le nom si harmonieux de Bénédicte Ombredanne restera-t-il dans l'histoire de la littérature comme celui d'Eugénie Grandet qui a, paraît-il, inspiré Éric Reinhardt ?

On ne peut le dire encore, mais Éric Reinhardt, si attiré par le symbolisme, n'a probablement pas choisi le nom de son héroïne au hasard. On peut y lire « ombre d'âne », comme l'explique l'onomastique (s'appliquant à quelqu'un qui a peur de son ombre), ou mieux encore, comme on l'entend, « ombre d'âme »… Dans l'un et l'autre cas, ce patronyme répété comme une litanie dans le roman renvoie au mystère, au flou, à la profondeur. de plus, la sinuosité de sa sonorité épouse intimement le style ondoyant et surrané d'Éric Reinhardt .

Dans « L'amour et les forêts », Éric Reinhardt fait le portrait d'une femme ordinaire, une agrégée de lettres, mariée et mère de deux enfants. Elle s'appelle donc Bénédicte Ombredanne et comme de nombreuses lectrices, elle a écrit son admiration à Éric Reinhardt.
Dans sa lettre belle et bouleversante, elle dit à l'auteur ce qu'il a envie d'entendre … rendez-vous est donc pris à Paris. Lors de la seconde rencontre, Bénédicte Ombredanne vide son coeur et dévoile à Éric Reinhardt son infinie tristesse et le drame intime de sa vie : un mari qui la harcèle, la surveille, la rabaisse, l'humilie et l'entrave.

« Les seules phrases qu'il m'adresse sont des reproches ou des insultes. Mes yeux ne rencontrent jamais les siens. Il se comporte comme si je n'étais pas là. »

On imagine aisément Éric Reinhardt, qui se met en scène au début du roman, écoutant avec empathie Bénédicte Ombredanne (bottines, veste en velours, camée, bague ancienne) dans la « lumière vibrante de l'automne », sur la terrasse du café Nemours, place Colette.

Le roman pourrait très mal tourner à ce moment là et devenir une ode narcissique à l'auteur, une pure narration homodiégétique. Éric Reinhardt a alors l'intelligence de s'effacer et de laisser la place à l'histoire tragique et poignante de Bénédicte Ombredanne. de personne réelle, cette lectrice devient héroïne de roman et c'est tout l'intérêt de « L'amour et les forêts » que de jouer sur ces différents plans.

On peut lire le roman de plusieurs manières : comme le portrait d'une femme sensible et empêchée ; comme une variation sur le motif du harcèlement psychologique ; ou comme une réflexion sur le pouvoir de la littérature.

C'est cette dernière option qui donne tout son sens au roman d'Éric Reinhardt et son originalité, car il montre en quelque sorte un écrivain en pleine création et l'élaboration d'un personnage inspiré par une femme réelle et ordinaire.

Bénédicte Ombredanne et Éric Reinhardt partagent également une même passion pour des textes qui « sous le réel le plus aride déploient le merveilleux », qui ouvrent au lecteur « déshydraté » un accès vers son âme la plus profonde, qui sont « un secours », « une chaloupe », une façon de « s'extraire des eaux sépulchrales » et de « ne pas mourir ».

En insérant une nouvelle de Villiers de l'Isle-Adam au milieu de son roman, Éric Reinhardt nous donne probablement une démonstration de trop. le lecteur avait bien compris ce qu'est le symbolisme.

Au final, un roman extrêmement intéressant, hypersensible (des passages auraient pu être élagués : le dialogue sur Meetic n'apporte rien), mais qui touche au coeur, car il est écrit « avec droiture », comme l'est la vie de Bénédicte Ombredanne.


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Prise par les début, agacée un peu après, mais retenue par le style et l'écriture avec bonheur car la deuxième partie, très prenante, est une analyse sensible et poignante. Il est des livres qui comptent et je crois que celui-ci restera dans un coin de mon esprit quelques temps encore.
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