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sur 1844 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il était une fois Bénédicte Ombredanne, intelligente, agrégée de lettres passionnée de littérature, belle, âgée de trente-six ans, mariée, deux enfants. Elle avait à l'aube de sa vie adulte tout pour être heureuse, une famille aimante, une boulimique et joyeuse envie de vivre. Un portrait d'une jeune femme d'aujourd'hui dans lequel de nombreuses lectrices pourraient probablement glaner des éléments d'identification.

Mais voilà, les parcours de vie apparemment tout tracés achoppent souvent aux vicissitudes du réel et comme dirait un duo célèbre : les histoires d'amour finissent mal, en général !

Éric Reinhardt, par un procédé d'auto-fiction ingénieux nous l'annonce dès le premier chapitre : il a rencontré en 2008 cette lectrice, ému par une lettre admirable qu'il a reçue à la suite de la parution d'un de ses romans. Ayant ressenti des failles chez cette femme, il a poussé l'investigation - le roman - pour découvrir son histoire, et offrir ici le portrait subtil d'une héroïne au bord du gouffre, compatissant certes, mais non complaisant, car elle semble bien s'être laissée enfermée progressivement Bénédicte, à force de renoncements personnels face à un mari, ami d'enfance terne et sans grande envergure, et deux enfants égoïstes.

Alors naturellement, un jour, elle aspire à se retrouver, à jouir davantage de la vie, à ne plus subir, à " un âge auquel il est impardonnable de se priver des plaisirs, des jouissances, des richesses et des gratifications qu'on est en droit d'attendre de la réalité quand on est une femme sensible, intelligente et cultivée. "
Sur un coup de tête, elle s'inscrit sur Meetic - quelques savoureux échanges virtuels - et rencontre Christian, antiquaire habitant à l'orée d'une forêt qui se propose de l'initier au tir à l'arc et plus si affinités.
Pour la suite, ne comptez pas sur moi. Il faut se laisser embarquer dans les valses-hésitations de Bénédicte, la jalousie maladive de son mari, les révélations de sa soeur...l'héroïne brièvement heureuse n'est malheureusement pas tirée d'affaire, empêtrée dans ses contradictions et atermoiements, elle peine à récupérer les rênes de son existence.

Ce roman de révolte d'une femme, mais aussi de l'auteur me semble-t-il, face au harcèlement conjugal et aux renoncements quotidiens d'une épouse et mère est un bijou de précision psychologique, à l'écriture fluide et agréable.
La tension entre Bénédicte et son mari devient insoutenable au fil du roman, la joie et le plaisir qu'elle parvient à arracher au quotidien ne faisant que péniblement contrepoids.
On a souvent envie de la secouer Bénédicte, signe que l'alchimie romanesque opère, d'autant que plusieurs occasions se présentent à elle pour s'échapper, enfin, dont en filigrane le bonheur de l'écriture qu'elle redécouvre.
" Quel bonheur que d'écrire, quel bonheur que de pouvoir, la nuit, souvent la nuit, s'introduire en soi et dépeindre ce qu'on y voit, ce qu'on y sent, ce qu'on entend que murmurent les souvenirs, la nostalgie ou le besoin de retrouver intacte sa propre grâce évanouie, évanouie dans la réalité mais bien vivante au fond de soi..."

Un magnifique roman témoignage qui peut et souhaite peut-être servir de signal d'alarme aux héroïnes du quotidien.
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L'amour et les forêts - Eric Reinhardt - Lu en Octobre 2017.
- Bénédicte Ombredanne, agrégée de lettres, épouse de Jean-François, manipulateur, harceleur, mère de deux enfants profondément égoïstes, Lola et Arthur.
- Christian, son amour d'une après-midi, rencontré sur internet.
- Marie-Claire Ombredanne épouse du frère de Jean-François, esthéticienne, sans enfants, soeur jumelle de Bénédicte.
- Eric, écrivain et narrateur.

Bénédicte Ombredanne, jeune femme intelligente, gaie, sociable mais manquant de confiance en elle, un peu fragile, mais ne se plaignant pas, après avoir lu le dernier livre d'un écrivain Eric, décide de lui parler de ce qu'elle endure au quotidien avec son mari. Entre eux se tisse un échange de courrier.
Un jour de révolte, elle s'inscrit su rle site de rencontre Meetic et décide de
rencontrer Christian qui paraît correspondre à ses attentes. Il est antiquaire et vit au milieu de la forêt. Entre eux, c'est le coup de foudre.
Ce fut le plus beau jour de sa vie qu'elle conservera dans sa mémoire.
Elle n'aura pas la force ni le courage de revoir Christian, elle a peur.
Son mari l'apprend et je vous laisse deviner sa descente en enfer.
Après une tentative de suicide, elle sera hospitalisée quelques jours malgré sa demande de rester plus longtemps.
Elle continuera à vivre sa triste vie pour finir par contracter un cancer que son mari nie absolument en lui disant que c'est "dans sa tête".
Cancer qui est à coup sûr une réaction violente due à son extrême mal-être psychologique.
Elle s'en est allée seule dans la nuit du 21 janvier 2011.
La seule personne qui a vraiment compris l'immense détresse de Bénédicte, c'est sa soeur jumelle Marie-Claire, mais il était déjà trop tard.
Qu'on aime ou pas cette histoire, elle nous montre cependant combien le harcèlement moral est destructeur pour la personne qui le subit et peut conduire à la mort.
Je dois avouer que je ne sors pas bien de cette lecture, je ressens un grand malaise, mais néanmoins, je ne voudrais pas ne pas avoir lu ce livre.

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Au moment d'attaquer mon petit commentaire je me documente un peu et découvre avec surprise la polémique lancée depuis presque un an autour de ce roman… Eric Reinhardt dénoncé pour contrefaçon et atteinte à la vie privée.

Allons bon.

Parlons donc un peu de l'histoire qui parle de l'histoire dont parle l'histoire de "L'amour et les forêts"…

Pour ce livre-ci l'auteur n'a jamais nié s'être inspiré de plusieurs témoignages féminins d'après lesquels il aurait imaginé son héroïne. Il part en outre d'une rencontre qu'il dit véridique : une lectrice lui écrivit un jour son admiration dans un long et touchant message à la suite duquel un lien plus personnel se tissa entre eux. Au fil des confidences réciproques elle révéla l'enfer conjugal dont elle était victime, faisant même parvenir à Reinhardt le début d'un manuscrit qu'elle avait entrepris d'écrire sur le sujet.

Inspiration d'accord, mais le bât blesse un chouia lorsque la lectrice sus-citée (notons l'allitération en S, c'est pour le côté suspicieux) découvre et affirme que "L'amour et les forêts" relate (presque) intégralement sa propre vie, identifiable au travers de flagrantes similitudes et de détails fort embarrassants pour elle qui plus outre. Certaines phrases issues de ses écrits auraient même été retranscrites mot pour mot dans le roman incriminé (légère allitération en cri pour le côté ça-craint).

Quoi qu'il en soit… Malaise.

Et au-delà de la controverse… malaise aussi, car l'histoire est sombre, qui oscille entre autofiction, fantasme et réalité. L'héroïne, pour le moins déroutante, apparaît comme pétrifiée dans ses idéaux déchus, victime presque inerte d'une conjugalité cauchemardesque qu'elle entend pourtant dissimuler coûte que coûte à l'ensemble de ses proches (que l'ami lecteur qui n'a pas été tenté ici de lui botter les fesses me jette la première bûche). Et puis bien sûr dans la famille Kesskonrigole je demande le mari, remarquable cas clinique de pervers manipulateur narcissique (le gros mot à la mode) du genre à vous pourrir l'entrain d'une escadrille de merles rieurs en moins de temps qu'il n'en faut à une militante écolo pour devenir ministre.

Pourtant j'ai aimé. J'ai aimé à nouveau l'écriture vigoureuse d'Eric Reinhardt qui m'avait auparavant captivée dans "Le système Victoria". J'ai aimé le principe d'autofiction dans lequel il se met en scène. J'ai aimé le portrait psychologique de ses personnages, quand bien même il semble parfois poussé à la limite de la caricature. J'ai aimé enfin cette représentation si édifiante du mécanisme abject de la manipulation mentale – on ne sait jamais ça peut servir. J'ai aimé ce roman Monsieur Reinhardt, et peut-être même vous écrirai-je un jour pour vous le faire savoir...


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Touché par la lettre de félicitations qu'elle lui a adressée après la lecture de son dernier roman, l'auteur/narrateur accepte de rencontrer Bénédicte Ombredanne. Au cours de leur second entretien, la jeune femme lui raconte le calvaire qu'elle vit au quotidien auprès de son mari, et ses rares tentatives pour sortir de cette domination étouffante.

Une fois n'est pas coutume, j'ai lu ce roman très rapidement après avoir vu son adaptation cinématographique par Valérie Donzelli. J'étais motivé par l'animation prochaine d'un débat sur le thème de l'emprise.

J'ai été enthousiasmé par la première partie du roman, rapportant le contenu des discussions entre le narrateur et Bénédicte Ombredanne, que l'auteur ne nomme jamais autrement, ce qui crée une ambiance très factuelle, type "témoignage de justice".
La seconde partie, qui relate un entretien avec Marie-Claire, la soeur jumelle de Bénédicte, m'a un peu déçu. Peut-être parce que cet échange vient nuancer la personnalité de la jeune femme et contrebalancer un peu la perversité de l'époux. Aussi sans doute, du fait de l'écriture ; j'y reviendrai.

Bénédicte, le personnage central du Roman, est présentée sous deux éclairages qui mettent en relief des facettes nuancées. le comportement du mari semble faire l'unanimité contre lui. Marie-Claire, la jumelle, semble plus équilibrée. On peut juste s'étonner, et cela contribue à créer des ombres dans le portrait de Bénédicte, qu'elle n'apparaisse jamais dans les propos de sa soeur.

La forme de la narration est intéressante. L'auteur y rend compte d'entretiens un peu comme s'il avait lui-même vécu les événements. La lecture est relativement aisée. le lecteur n'est pas perturbé par un excès de vocabulaire précieux ou un abus de figures de style.
J'ai cependant trouvé l'écriture de la seconde partie moins légère, moins fluide, que celle de la première. Dommage pour cet excellent roman qui aurait pu être un vrai coup de coeur.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Je ne m'étendrai pas trop sur ce roman.

Il m'a plu, m'a touchée, m'a chamboulée...

L'emprise des hommes sur les femmes, le harcèlement, etc sont des sujets sur lesquels je suis particulièrement sensible.

L'histoire de Bénédicte Ombredanne m'a serrée le coeur d'un bout à l'autre.
Le comportement, de plus en plus ignoble, de son mari ( de ses enfants aussi... gloups...) m'a broyé les entrailles...
C'est juste immonde !

Un roman qui restera longtemps gravé dans ma mémoire.

Une histoire poignante, tragique... pour laquelle j'ai envie de crier "Pourquoi ?"...
Le bonheur était là, sans doute, à portée de main !
Alors, pourquoi...

R., tu as bien fait d'insister (un peu... beaucoup ! lol) pour que je sorte ce livre du fond de ma pal.
Merci !
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Aujourd'hui, je découvre Eric Reinhardt comme on découvre une forêt ou un amour. A petits pas, j'avance dans l'histoire, prenant le temps de respirer entre chaque paragraphe, car c'est du lourd, aussi lourd qu'une vieille souche abandonnée d'un arbre presque centenaire, qu'au aura coupé par sadisme ou par déchéance.

Dans cette forêt entre Metz et Strasbourg, vit un homme des Bois, aussi gentil que Robin, maniant tout aussi bien l'arc et les flèches. Mais surtout, j'essaie d'apercevoir dans la pénombre sylvestre le regard souriant d'une Bénédicte Ombredanne. Dans cette forêt, elle a retrouvé le sourire perdu il y a plus de dix ans. C'est que la vie entre Metz et Strasbourg ne prête pas à sourire, surtout en hiver, mais ce n'est pas le moment de plaisanter, car ce roman n'en demande pas. Il est sombre, difficile, cruel. Il est émouvant, poignant, plombant. Alors une certaine tristesse teintée de rage et d'incompréhension s'empare de moi, comment est-ce possible, comment est-ce envisageable. Et pourtant, oui, je n'ai guère de mal à ressentir ce mal-être, cette souffrance inadmissible, le harcèlement mental de son mari.

Qu'est-ce qu'il m'a pris de lire un tel roman ? En fait, c'est grâce à – ou à cause de - Virginie Elfira, quelle belle femme. Oui j'ai vu Virginie Elfira, elle est belle non, ah Virginie, elle est magnifique non, dans une forêt, elle est sublime non, Virginie pas la forêt, et elle me parle d'amour et de forêt, d'un homme dans les bois, bref de l'histoire de ce roman. Alors quand je tombe sur ce dit roman, je m'en empare aussitôt et le dévore comme on dévorerait un bretzel chaud (ça c'est pour le côté Est de la France) avec une pinte de bière (y'a t'il autre chose pour accompagner un roman ? ou alors peut-être un Gewurztraminer pour la spécificité de celui-ci). Et malgré la dureté de l'histoire, j'ai trouvé une certaine poésie dans les mots de l'auteur qui pour l'occasion se met aussi en scène dans les pages de son roman. Il y a quoi devenir un peu dingue, comme Bénédicte. Et tout au long de cette longue descente aux Enfers de la violence conjugale, je – tu, on – ne peux m'empêcher de lui demander de partir, s'enfuir ou se rebeller. Avant de la voir abandonner. Et moi, dans tout ça, bien au chaud sous mon plaid, le verre vide à la main, j'abandonne pas, Virginie Elfira ou Eric Reinhardt. Oui, je relirai certainement d'autres romans de cet auteur.

« L'amour et les forêts », un joli titre tout de même. Cette escapade en forêt s'avérera une magnifique bouée d'oxygène, car là-bas, il peut y avoir de belles âmes qui y résident.
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Quelle variété d'amours et de forêts on traverse dans ce drôle de livre d'Eric Reinhardt ! Sans parler des cafés, des hôpitaux psychiatriques, des instituts de beauté, des toilettes de TGV ou encore des mariages ratés...

Tant de variété qu'au final je ne sais pas vraiment si j'ai aimé ce livre ou pas. Voyez plutôt :
Chapitre 1, présentation du personnage principal, Bénédicte Ombredanne au nom prédestiné, dans une (longue) introduction (très) littéraire. Si longue et si littéraire que je me suis souvenue pourquoi je fuis souvent les auteurs Gallimard et leur style lourd et indigeste...
Chapitre 2, on rentre enfin dans le vif du sujet, on découvre la vie de Bénédicte et je m'amuse beaucoup quand elle s'installe dans son bureau pour draguer les Playmobils sur Meetic...
Chapitre 3, c'est le moment charnière du livre, fort, romantique, fou, sensuel, certainement trop beau pour être vrai mais remarquablement écrit et grisant à lire !
Chapitre 4, on replonge dans le glauque et le cloaque, c'est poisseux, agaçant, exaspérant de violence d'un côté et de passivité de l'autre, pas envie de continuer à lire, juste envie de vomir et de secouer Bénédicte pour qu'elle se tire...
Chapitre 5, ça devrait être pire, mais en fait c'est mieux parce que, quand on touche le fond, on remonte forcément... Et nous voilà partis pour un couplet de guimauve mièvre à grand renforts de gaufres, d'écriture et de confidences larmoyantes.
Chapitre 6, grand trou dans la narration pour préparer le gros rebondissent que tout le monde avait vu venir depuis le chapitre 1.
Chapitre 7, on va enfin avoir le fin mot de l'histoire, grâce à l'intervention d'un nouveau personnage aussi doux qu'énergique, très attachant, probablement mon préféré, mais d'abord l'auteur nous fait encore languir un peu avec ses délires tantriques lors d'un massage du visage. À nouveau, j'ai été très partagée : enchantée par la justesse et la qualité du récit, mais énervée par l'auto-sabotage de Bénédicte.
Chapitre 8, l'auteur ne voulait certainement pas terminer son ouvrage sur la note noire du chapitre 7, alors il a remis une couche de rose et d'amour, mais cette fois-ci on n'y croit plus du tout, ça fait vraiment trop...

Vous l'avez compris, l'auteur jongle sans cesse entre les points de vues, les histoires, les anticipations et les flashbacks, l'optimisme et le pessimisme, les mensonges et la vérité. C'est certainement une preuve de son grand talent, mais ça n'en reste pas moins troublant.

Challenge Atout Prix 2/xx.
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Un livre passionnant et superbe.
Un vrai coup de coeur et pourtant les premières pages du livre m'ont un peu déroutée.
L'auteur nous conte cette histoire avec un langage très actuel, ce qui rend les personnages très contemporains alors que l'héroïne principale me semble plutôt romantique car agrégée de lettres, Bénédicte Ombredanne a une passion pour l'écrivain Villiers de l'Isle- Adam auquel elle a consacré son mémoire.
Déçu par son premier mariage, elle va épouser en secondes noces son ami d'enfance, personnage falot et tourmenté, au caractère très difficile. de cette union, ils auront deux enfants.
Ne voulant pas déflorer cette histoire, je me contenterai de souligner le dévouement et la générosité de Bénédicte totalement en contradiction avec l'étroitesse d'esprit et la méchanceté et la tyrannie son mari.
Les études de caractères sont remarquables.
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L'amour et les forêts de Reinhardt est un véritable thriller psychologique dont je me suis souvenue longtemps après sa lecture tant il est effrayant et donne l'impression que chacun(e) de nous pourrait tomber sous la coupe d'une telle monstruosité. C'est l'histoire d'une femme enseignante, intellectuellement brillante, jalousée par un mari psychopathe, que l'on appelle de nos jours le "pervers narcissique", en abrégé le PN. Cette jalousie va entraîner chez le monstre des actes irréparables qui vont plonger son épouse dans un abîme profond, elle, si douée, si humaine, si empathique et tolérante. Il ne rate as une occasion de l'humilier au quotidien et sans relâche ; il réprouve toutes ses actions et ne manque pas une occasion de la dénigrer physiquement, alors que la réalité est toute autre. Dans l'intimité, par exemple , elle dégage selon lui des odeurs nauséabondes alors que la fiction montre qu'il n'en est rien. Elle serait une pure imbécile alors qu'elle est d'une intelligence remarquable. Je me souviens d'une scène, un jour écoutant une émission de radio traitant du PN, il se reconnait dans cette description et semble "sincèrement" s'en désoler tant pour lui que pour son entourage mais "Le demain j'arrête" ne survit pas à l'épreuve du temps, le harcèlement et le dénigrement de chaque instant recommence de plus belle. C'est l'incarnation d'un personnage malin, cruel, diabolique que l'on a sous les yeux, sans limite dans ses pulsions destructrices. le personnage du PN cruel est construit à merveille, s'attaquant à des proies bien sympathiques. L'épouse n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle va rencontrer un amant de passage, très sympathique au demeurant mais elle est rattrapée par son destin. le monstre guette, rôde, emprisonne et assoit son emprise sur la victime. le personnage de la victime est le pendant du monstre, il est lui aussi bien construit s'opposant à la cruauté et développant la compassion du lecteur versus la colère, la révolte qu'inspirent le diable. Les pulsions de mort vont triompher du vivant dans cette fiction. A force d'acharnement, le personnage féminin succombe à un cancer généralisée vivant en enfer, elle va se retirer sur la pointe des pieds, même sa famille ne peut la sauver du malheur.
Roman très fort, poignant terrorisant. On a peut-être tous rencontré des manipulateurs, peu sympathiques, des narcissiques égocentriques, mais des pervers type psychopathe, vampirisant l'être humain à ce point, le vidant de toute substance, souhaitons que l'on puisse y échapper "Courage, fuyons" et vite alors ! Pour certains, il existe réellement, pour d'autres non, il s'agit d'un personnage de fiction. L'existence d'un tel type de personnage fait débat.
En tout cas, le roman est oppressant, il dérange, interpelle, émeut, révolte, dans tous les cas, il ne laisse pas indifférent.
On peut se demander si ces personnages, au-delà de la fiction n'incarnent pas les travers de la société capitaliste actuelle symbolisant la lutte de l'intelligence, de la culture, de l'humain en bute à la destruction de l'être par une machine infernale que l'on ne peut arrêter et qui risque de triompher en anéantissant le vivant.
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Après la parution de son livre, l'auteur reçoit une lettre d'une admiratrice par l'intermédiaire de sa maison d'édition.
Il est touché par le contenu et il devine un mystère chez cette femme.
Il l'invite au café Nemours. Benedicte Ombredanne est agrégée de lettres et fait le déplacement depuis Metz jusqu'à Paris . Elle va se livrer difficilement au cours des rencontres. Elle vit un enfer avec un homme qui la harcèle.
Elle reste avec lui pour préserver ses deux enfants d'une séparation.
La destruction de Bénédicte va aller loin malgré un rencontre furtive lors d'une escapade volée au temps familial.
Je me suis attachée au personnage de Bénédicte, j'ai observé ce que pouvait être un pervers narcissique mais j'ai été un peu insensible au style et à l'écriture de l'auteur.
J'ai pourtant admiré la partie où Bénédicte va sur un site de rencontre. L'auteur a fait là une gymnastique assez rare pour retranscrire les messages afin qu'on puisse les suivre.
La rencontre qui s'ensuit avec Christian est ma foi, quasi onirique. Rien ne cloche. Etrange...
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