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3,69

sur 1844 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Aïe, une fois de plus, j'ai lu un roman comme on marche pieds nus sur les galets. Entre douleur et perte d'équilibre, j'ai avancé cahin caha sur la plage des pages d'Eric Reinhardt, attentive à chaque mot, à chaque émotion, m'appliquant sincèrement à y dénicher les formes séduisantes ou torturées, les formes mystérieuses qui intriguent et dans lesquelles se niche la magie du temps et de la nature…

En vain ai-je cherché.

De poésie, je n'en ai pas trouvée ; à peine quelques jolies phrases aussi fugaces que des papillons impossibles à prendre au filet.
De séduction, je n'en ai pas trouvée ; à la place, des scènes de sexe quasi cliniques, aussi dénuées de sensualité que de sensibilité.
La sincérité, le naturel, je ne les ai pas trouvés, dérobés à mes regards par le style pompeux, souvent prétentieux, d'un auteur poseur qui, selon l'expression consacrée "se regarde écrire". Le narrateur m'a donné la pénible impression de se masturber à chaque ligne (et pas seulement dans le train).
D'amour - ce que je nomme vraiment "amour" -, peu de traces tangibles mais un court mirage né en quelques clics sur internet et étouffé dans l'oeuf.
Par contre, des forêts, une multitude, je rends à César... Des forêts denses, sombres, impénétrables, encombrées de taillis de mensonges, d'ornières de malheurs, de fûts de violence, d'écorces de haine et de lichens de psychologie, souvent facile et superficielle.

Arrivée au bout de la promenade, j'ai quitté la plage, soûlée d'ennui et déçue dans ma quête ; je ne saurai jamais pourquoi ce titre s'était gravé dans mon cerveau comme un message d'optimisme et d'élévation, je me sens fatalement dupée ; j'ai eu froid, j'ai eu faim d'une beauté qu'on s'est obstiné à me refuser. Bénédicte Ombredanne (quel nom !) fut malheureuse, il semble en effet qu'elle ait été injustement désignée pour subir et souffrir, toute sa vie, elle se sera enlisée dans le malheur, feignant de ne pas voir les issues de secours qui bordaient sa route... Une âme torturée, nulle part à sa place, une âme qui aurait voulu vivre en héroïne et qui n'aura été que victime.

Un récit triste et plombant.
Après, si vous rêvez d'apprendre à tirer à l'arc ou de visiter une clinique psychiatrique vintage, foncez.


Challenge de lecture 2015 - Un livre recommandé par un ami
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Il m'arrive de temps en temps de consulter les listes des prix littéraires afin d'y piocher des idées. Ce n'est pas parce que je suis convaincue d'y trouver des pépites, c'est parce que je suis curieuse et que j'aime bâtir ma propre opinion sur des titres dont on parle beaucoup. C'est ainsi que j'ai choisi de lire il y a quelques jours L'amour et les forêts, sans rien connaître de l'auteur et sans avoir lu une seule critique. J'ai forcément dû en entendre parler un peu à sa sortie, mais comme il date de 2014, autant dire que les quelques informations que j'ai pu avoir sur ce roman se sont évanouies dans le tréfonds de ma mémoire…
D'abord, c'est un joli titre. On ne sait d'ailleurs pas vraiment s'il sera question d'amour ou de forêts dans ce roman quand on en commence la lecture, tant la figure de l'auteur occupe les premières pages. Il est là qui parle de lui et qui nous raconte sa rencontre avec une certaine Bénédicte Ombredanne, professeure agrégée de Lettres exerçant dans un lycée. Une « fan ». Ça a l'air de faire du bien à l'égo et c'est très moderne, cette intrusion de l'auteur dans une histoire qui aurait peut-être pu se passer de ce procédé. Je m'explique – et qu'on me hue si besoin – ce roman qui pourrait être considéré comme réussi par le thème qu'il aborde est un échec en terme de narration. L'histoire de Bénédicte est terrible, elle se suffit à elle-même. Je l'appelle Bénédicte, contrairement à l'auteur qui ne cesse de l'appeler Bénédicte Ombredanne – c'est insupportable – comme pour mieux la mettre à distance. C'est complètement réussi d'ailleurs ! Je suis une ultra-sensible et je crois n'avoir quasiment rien ressenti à l'égard de cette pauvre héroïne pendant les deux-tiers du roman. C'est parce que c'est mal raconté (oups, j'ai osé) : sa décision de chercher un homme sur Meetic et les discussions qui s'ensuivent… caricaturales à souhait, sa rencontre avec l'homme parfait (du premier coup, on repassera sur la probabilité), le long passage sur le tir à l'arc, les scènes de sexe sans intérêt majeur… Bon, ça c'est le début. Ensuite, viennent l'aveu et la description d'un véritable enfer psychologique vécu par la jeune trentenaire. On compatit un peu mais rien n'est fait non plus pour nous rendre le personnage sympathique. On peine aussi à comprendre l'enfermement de ce personnage dans sa situation, mais ça c'est un autre débat. La seule partie qui a trouvé grâce à mes yeux est la troisième : c'est la soeur de Bénédicte qui reprend le flambeau narratif si j'ose dire et c'est… glaçant. Là, on tient quelque chose de puissant. Mais le reste du roman… C'est décousu, ça manque d'unité. On passe d'une envolée lyrique à des propos d'une grossièreté affligeante. Et l'histoire… Non, vraiment, on n'y croit pas ! Quel dommage quand on sait que des Bénédicte Ombredanne, il y en a un nombre effrayant… Alors, on va peut-être me dire que je n'ai rien compris au livre, c'est ce qu'on a visiblement reproché à d'autres lecteurs qui ont livré des critiques négatives (je viens d'en lire quelques-unes). Or, je n'ai pas besoin de comprendre, j'ai besoin de ressentir et quand je ne ressens quasiment rien sur un sujet aussi douloureux, c'est le signe pour moi d'un naufrage romanesque.

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Des critiques élogieuses, lauréat de trois prix, ce roman avait tout pour plaire.
Dès le premier chapitre, mise en abyme de l'auteur qui se met en scène et raconte ses rencontres avec sa lectrice admirative, Bénédicte Ombredanne.
« J'avais senti qu'elle avait besoin de me raconter sa vie. J'entretenais ses confidences par des questions et des encouragements affectueux, il me semblait primordial qu'elle puisse évacuer ce que j'ai compris qu'elle gardait pour elle seule depuis des années. »
Et nous lecteur, un peu voyeur, entrons dans l'intimité de cette femme qui raconte ce mari pervers et harceleur qui l'humilie et la surveille sans cesse. Voulant prendre un peu de recul, elle s'inscrit sur un site de rencontres et là, bingo ! Elle tombe sur l'homme idéal, l'opposé de son pauvre mec de mari.
Ils se retrouvent et le conte de fée continue. Tout est idyllique et la passion est au rendez-vous. On comprend alors le titre du roman puisque la rencontre amoureuse se déroule en lisière d'une forêt
« Elle entendait, provenant des arbres qui entouraient la maison, des oiseaux qui chantaient, c'était un poudroiement sonore continuel autour du lit et de leurs corps enchevêtrés. »
C'est bien joli, cet amour qui tombe du ciel et cette orgie de sexe, mais le retour à la réalité est plutôt duraille. Sans alibi bien ficelé, (elle tente bien le coup de la panne d'essence !) Bénédicte Ombredanne est victime de la jalousie perverse et du chantage odieux exercés par son mari. Sa vie devient un enfer.
L'écrivain réapparait dans l'histoire, comme un guide touristique guidant nos pas à travers les méandres de cette histoire quelque peu tarabiscotée. Car cette Bénédicte Ombredanne, pour laquelle malgré ses malheurs, je n'ai pas éprouvé une grande compassion, cette Bénédicte donc n'est peut-être pas celle qu'on croyait.
L'écrivain va découvrir qu'elle a une soeur jumelle (jamais mentionnée par l'intéressée) Et cette soeur va faire un portrait très différent de Bénédicte, racontant ses dépressions, ses cancers, et sa souffrance autant physique que psychologique auprès de ce mari toxique. Bénédicte lui aurait avoué son fantasme d'un rendez-vous secret avec un homme inconnu. Tiens donc ! L'écrivain et nous avec, aurions donc été manipulés à notre tour par une femme victime ? Où s'arrête la vérité, où commence le fantasme ? Et si l'auteur avait interprété et réécrit l'histoire de Bénédicte ? Un peu comme dans un conte (on a déjà la forêt profonde et le prince charmant !) Et donc nous manipule à son tour (facile quand on écrit l'histoire !)
Bon, je n'ai pas la réponse, et je m'en contrefiche car je me suis bien perdue dans cette histoire un peu tordue, il faut le dire. Je ne sais pas où l'auteur voulait m'emmener, et il a dû bien s'amuser avec ses personnages Playmobil. Mais moi, j'ai trouvé cela bien longuet et je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages.
J'ai attendu, en vain, que l'auteur s'empare de la violence conjugale et développe davantage ce thème de façon plus réaliste. Hélas ! On passe à côté (ou bien c'est moi qui suis passée à côté du roman !)
Un roman que, malgré ses trois prix, j'oublierai bien vite.

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A la page 40, j'ai failli abandonner.
Un texte pompeux, sans aucune aération dans la mise en page, de longues phrases pleines d'autosatisfaction de la part de l'auteur.
Puis ça a eu l'air de s'arranger et j'ai continué, jusqu'au bout, 413 pages quand même, et je le regrette.
C'est beaucoup trop long. Beaucoup de choses m'ont déplu, comme cette manière de toujours nommer l'héroïne « Bénédicte Ombredanne », ça établit une distance superflue, et puis ce nom est vaguement ridicule.
Seul le phénomène de harcèlement moral est bien rendu, encore qu'on se demande comment Bénédicte s'y enlise à ce point. Mais bon, c'est le propre du harcèlement moral que de phagocyter ses proies.
Quand à la dernière partie, racontée par la soeur jumelle surgie de nulle part, c'est vraiment la moins bien écrite du texte.
Me reste de ce roman un sentiment de verbiage prétentieux.
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J'arrive longtemps après la tourmente, car il semble que ce livre ait suscité de nombreuses -et contrastées -réactions...

Je n'ai jamais lu aucun roman de cet auteur, mon avis est donc celui d'une novice.Eh bien, je n'ai pas beaucoup apprécié ce livre, je le reconnais.

Pourquoi ? D'abord, le style m'a paru précieux, pédant, et cette idée de l'auteur de s'exposer dans le roman comme personnage à part entière m'a gênée , on frise l'auto-satisfaction. Certains diront que ce procédé est génial, l'auto-fiction comme mise en abyme de l'écriture et autres subterfuges , je ne suis pas convaincue.

L'histoire de Bénédicte Ombredanne aurait pu m'intéresser, prisonnière qu'elle est d'un enfer conjugal qu'elle n'arrive pas à quitter. Mais ce personnage ne m'a pas vraiment émue. Il y a quelque chose d'artificiel, de figé chez elle qui m'a agacée.

Les deux étoiles , je les attribue à quelques jolies phrases, et surtout à la fin, bouleversante, particulièrement lorsque la soeur jumelle de Bénédicte nous révèle un autre aspect d'elle, bien plus attachant.

Beaucoup de bruit pour pas grand chose, je trouve.Je suis un peu dure, je sais, mais je dis sincèrement ce que j'ai ressenti...

Reste un titre poétique et mystérieux, belle trouvaille,mais c'est l'arbre qui cache une forêt décevante...
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Inspiré d'une authentique correspondance et de réelles rencontres avec deux lectrices,Éric Reinhardt raconte l'histoire tragique de Bénédicte Ombredanne,jeune femme,jolie,intelligente,agrégée de lettres,victime de harcèlement conjugal à l'extrême.Le roman se déroule en trois parties.L'auteur se met en scène dans la première et raconte ses deux rencontres (semi-imaginaires)avec B.O.Dans la deuxième partie beaucoup plus sombre,il disparaît et c'est l'histoire de la descente aux enfers de B.O. après un bref passage par un amant via internet(cette épisode qui va être cruciale par la suite l'a-t-elle vraiment vécue?ou bien est-ce une illusion,un espace imaginaire où elle a voulu se réfugier pour échapper à l'enfer de son couple?).Dans la troisième partie,aussi dure et sombre que la deuxième ,l'auteur refait surface et là on a une vue plus ample avec feed-back sur la vie de B.O.
C'est un bon roman ,bien écrit,qui dans le fond souléve la question de la possibilité de la fiction aussi bien dans l'existence que dans le roman(l'auteur lui-même ayant déclaré lors d'un interview ,qu'enfant ayant peur de ne pas se sentir à l'aise dans le monde extérieur a toujours eu un besoin vital de se constituer un imaginaire).
Tout ça pour être objective.Si je voudrais terminer sur mon point de vue subjectif,ce roman est trop oppressant.L'amour il y en a peu,mais par contre beaucoup de sexe qui à la limite est lassant.Pour finir,au XXI éme siècle ,en France(nous ne sommes pas chez les Talibans ou en Arabie Saoudite)qu'une femme jeune,jolie,instruite,ayant une profession,gagnant sa vie se fasse humilier à ce point par son mari et ne fasse rien pour s'en sortir est révoltant et mérite peu d'empathie.
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Je crois que la note de 2.5/5 serait pour moi ce qui convient le mieux à l'ouvrage je me suis ennuyée ferme par moment et à certain moment l'envie de lire ce livre devenait plus présente ce qui m'en laisse un souvenir mitigé.

L'auteur nous relate ici la rencontre avec une de ses lectrices Bénédicte dont la lettre l'intrigue et il va la rencontrer à deux reprises.

Celle-ci lui raconte sa vie avec son mari Jean-François qui lui fait vivre l'enfer sur terre surtout depuis que sa femme lui a raconté son incartade avec un jeune homme Christian rencontré sur Meetic avec qui elle a passé une journée et avec lequel elle a couché.

On suit donc le destin de cette femme qui tentera de mettre fin à ces jours et ira en hôpital psychiatrique quelques semaines afin de se "remettre sur pied".

Les phrases de cet auteur ne sont tout de même pas très fluides mais un peu longues pleines de styles ce qui ralentit un peu le récit et effectivement certaines scènes sont ennuyeuses au possible comme la scène de tir à 'arc.

Etrangement ma lecture à été plus fluide à partir du moment ou l'auteur apprend le décès de Bénédicte ou l'a l'envie d'en savoir plus sur ses derniers jours m'ont fait tourner les pages plus rapidement. Cependant à aucun moment je n'ai ressentie d'empathie pour ce personnage ce qui est dommage. Une lecture en demi-teinte donc.
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Le titre est évocateur, le nom du personnage féminin invite à la rêverie - Bnédicte Ombredanne, c'est déjà un poème - l'entame du livre, la rencontre de l'écrivain lui-même avec une de ses lectrices : tout laissait présager que j'allais m'installer dans un moment douillet de lecture. Hélas, ça n'a pas duré. Bénédicte, loin de l'héroïne romantique que suggère son nom, est en fait une épouse maltraitée, victime de violences psychologiques de la part de son mari. Les pages où l'auteur évoque le harcèlement continu de l'époux, mettant sa femme à la question, le jour, la nuit, la réveillant même pour lui faire avouer son infidélité, sont insoutenables. Il la pousse par son comportement à un épuisement tel qu'il peut en toute quiétude exercer sa toute-puissance. Bénédicte se soumet, garde le silence et offre à son entourage, l'image d'une femme fatiguée, certes, mais heureuse en ménage. En ce sens, l'auteur réussit son pari : le style rend compte parfaitement du climat oppressant qui règne dans la famille, de sa clôture sur l'extérieur et de la pathologie qui s'y est installée.
A part cela, j'ai trouvé parfois une outrance qui pouvait nuire à l'émotion. Les scènes d'intimité sont souvent purement sexuelles, alors même qu'elles constituent le seul moment un peu optimiste du roman. Je passe sur l'inscription de Bénédicte sur un site de rencontre et les conversations auxquelles elle participe, qui m'ont laissée un peu perplexe...
Lorsqu'Eric, le narrateur-écrivain rencontre la soeur de Bénédicte, j'ai repris un peu espoir, d'autant que ce passage est introduit par une scène vraiment savoureuse (le soin du visage, là pour le coup, c'est sensuel !)) : on allait enfin comprendre ce qui s'était joué dans cette famille, comment une telle violence avait pu s'instaurer sans que nul n'intervienne ou ne soit alerté par le fait que Bénédicte dépérisse. Bon, quelques clés en effet, mais à nouveau de l'excès dans les descriptions et les situations qui ôtent toute possibilité, pour moi, d'empathie.
Je ne sais pas en fait pourquoi je suis allée au bout de ce roman, toutes les dix pages je me surprenais à me poser cette question et je me remettais à sa lecture sans désir ni plaisir - accomplissant plus un devoir qu'autre chose. Quelques belles phrases, de rares épisodes touchants, bref une lecture qui ne m'a pas enthousiasmée...
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Si ce livre est bien de la littérature, c'est que rien de ce j'aime dans les romans n'a de sens.
Après un premier chapitre très écrit, un deuxième fait ricaner: le parler d'jeun de Lola semble sortir tout droit des pages "famille" de "Elle" (en moins drôle). Puis du sexe. Puis une nouvelle du XIX°. C'est curieux, me disais-je, cette volonté de multiplier non les voix narratives mais les pastiches romanesques, comme si Reinhardt voulait montrer tout ce qu'il était capable de faire. Enfin le récit de la soeur, et c'est comme si tous les détours précédents et toutes les affèteries plus ou moins talentueuses n'avaient été écrits que pour masquer la faute rédhibitoire de ce dernier chapitre où le personnage veule du mari apparaît dans toute son horreur. C'est la première fois que je lis un roman où l'auteur ne laisse aucune chance à son personnage. Flaubert trouve des excuses à Rodolphe, Littell donne à son S.S. une certaine forme de lucidité et même les abominables Thénardier sont sauvés par Hugo parce qu'ils aiment leurs enfants. Mais là, rien: le mari de Bénédicte Ombredanne est un enfoiré. Sa fille une petite garce. C'est la soeur qui le dit et le romancier acquiesce et nous prend en otage; j'ai l'impression d'être l'amie d'un couple prise dans le chagrin hystérique de l'une et qui aimerait bien entendre aussi la partie adverse.
C'est à cela, non, que sert la littérature ? À donner le point de vue de l'autre. À soustraire les lecteurs au réconfort de l'entre-soi. À leur révéler ce qu'ils préféreraient ne pas savoir. À saper leurs certitudes.
Alors honte à Rheinhardt pour son portrait univoque d'un salaud exemplaire.
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Je serai brève, car le livre ne m'inspire pas de grands commentaires.
D'abord, je me suis ennuyée pendant la première partie, où le narrateur écrivain raconte ses premiers échanges avec Bénédicte Ombredanne, une lectrice ensorcelée par son dernier livre.
De fil en aiguille, l'intrigue gagne en consistance, mais je ne pense pas que le sujet ait réussi à me plaire à quelque moment que ce soit du récit.
Bénédicte est une femme malheureuse, mal mariée, et harcelée par son mari. Elle semble pourtant avoir choisi de se complaire dans cette vie pour continuer d'afficher aux yeux des autres l'image d'un bonheur parfait. C'est ce que j'ai compris à la fin.
Le narrateur finit par rencontrer Bénédicte Ombredanne, elle lui fait les confidences de sa vie, et de son incartade (via Meetic !) auprès d'un homme qui lui a fait passer le plus beau jour de sa vie. Des scènes d'amour au demeurant fort détaillées, cela surprend un peu.
Bénédicte savoure le souvenir de cette journée, elle n'a pourtant pas cherché à rester auprès de cet homme et quitter enfin sa vie de brimades.
Ce qui me surprend, c'est que le livre est présenté par les critiques comme le combat pour son émancipation d'une femme victime de harcèlement conjugal. Or, je n'ai pas trouvé Bénédicte si combative, hormis l'épisode où elle surfe presque toute une nuit sur Meetic en quête d'une aventure. Et quand elle décide d'avoir un téléphone portable, qu'elle cache dans son casier de prof au lycée.

Par l'entremise de ce narrateur écrivain, nous suivons ainsi la vie de Bénédicte, ses souffrances quotidiennes auprès de son mari de plus en plus obsédé, le détachement de ses deux enfants qui finissent par opter pour le "camp" du père au détriment de la mère... Elle est de plus en plus seule. La maladie la rattrape.
Drôle de livre. Bien écrit, certes, mais qui m'a laissé un drôle de sentiment une fois terminé. Je ne peux pas dire que je l'ai aimé, sans pouvoir dire non plus que je ne l'ai pas apprécié. Disons que j'éprouve un certain soulagement d'avoir lu un roman de Eric Reinhardt, celui dont tout le monde parlait d'ailleurs, pour pouvoir me faire une idée. Mais je ne recommanderais pas cette lecture...
Ah, j'oubliais ! J'ai tout de même apprécié les références aux Contes cruels de Villiers de l'Isle Adam... et cela m'a donné envie de les relire.
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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