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Gaston Floquet (Traducteur)Lionel Richard (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070309429
544 pages
Gallimard (22/06/2006)
3.93/5   47 notes
Résumé :
1923-1924 : deux années folles en Allemagne, où une inflation démentielle ruine les salariés et enrichit les affairistes. Employé à la firme " Henri Kroll et fils, monuments funéraires ", Louis vend des pierres tombales et des sculptures commémoratives. Le moment est favorable à ceux qui vivent de la mort des autres. Les aventures sont à portée de main et, quand la tristesse s'empare des hommes, la virée au bordel, où Fritzi ou le " cheval de fer " proposent des ser... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Paru en 1956, L'Obélisque noir se veut une rupture dans l'écriture d'Erich Maria Remarque. Un roman qui ne soit pas l'expression d'une époque mais d'un individu. le reflet d'une expérience, la Première Guerre Mondiale, sur un jeune adulte, Ludwig Bodmer, à la recherche d'un sens à donner à sa vie miraculeusement préservée. Loin de la mort et de l'absurdité d'À l'Ouest rien de nouveau, comment continuer à vivre au milieu d'une inflation galopante où les Allemands sont à la fois pauvres et milliardaires ? L'argent brûle les mains, la réflexion brûle la vie. Avec philosophie et cynisme, Remarque nous plonge dans une tranche de vie initiatique, largement autobiographique.

Raconté à la première personne, L'Obélisque noir se déroule sur une année, 1923. Devenu enseignant après la guerre, Ludwig fuit bientôt l'école dont il ne supporte plus l'hypocrisie pour devenir salarié d'une petite entreprise de pompes funèbres. Un contexte qui se prête à un humour noir sans retenue, tant les morts sont prétexte à l'étalement des faiblesses des vivants. Seule lumière dans ce terne océan, Isabelle écoute Ludwig et répond à ses questions par des interrogations plus vastes encore, qui le poussent à considérer sa vie sous un autre angle. Isabelle, tour à tour éthérée, cruelle, fragile, libérée, schizophrène.

Plus qu'une histoire, L'Obélisque noir dépeint la douloureuse entrée d'un homme dans l'âge adulte. À l'image de ce gigantesque et invendable obélisque de granit à l'entrée des pompes funèbres, la guerre creuse la vie de Ludwig, l'amarrant à un passé dont il ne parvient pas à se dépêtrer. Insouciance de façade, l'humour est aussi sa meilleure arme contre la bêtise et la souffrance qui ne cessent d'engendrer des conflits. Les chemins se tracent pourtant, sans que l'on s'en aperçoive, et il faut aller de l'avant, vendre enfin l'obélisque, faire ce grand saut dans l'inconnu qui, plutôt qu'un adieu, représente l'intériorisation d'une jeunesse immortelle, cachée au fond de soi à la manière d'Isabelle derrière Geneviève Terhoven.

J'ai trouvé étrange et plaisante cette narration lente, cette montée en puissance progressive vers une révélation finale qui, paradoxalement, est tempérée par le dernier chapitre, le regard de l'adulte sur le jeune homme de jadis, plaçant le roman sous le signe d'une certaine fatalité.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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Ce livre est à la littérature, ce que Otto Dix a fait en peinture.

C'est à dire, que le roman traite la dimension sociale de la crise des années 20 en Allemagne, de la même façon que l'on fait les peintres du réalisme objectif.
On dénonce l'abandon des invalides de guerre, du train de vie indécent des élites, de la fuite en avant de la République de Weimar ; ainsi que de la popularité du national-socialisme...

Dans ce roman, E.M Remarque parle de toute la morgue de la crise. Morgue au sens propre, puisqu'il s'agit de l'histoire de croques-morts, qui prospèrent grâce à la misère et à la famine, et qui ponctuent leurs journées d'interminables saoûleries.
L'histoire est racontée sur un ton très cynique, le roman est structuré de façon à ce que l'on ressente la fièvre délirante de ces périodes d'inflation.

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roman centré sur une petite boutique ... de monument funéraires à une époque où les affaires ne sont pas bonnes, l'hyperinflation allemande en 1923 et avec des types quelque peu déboussolés, même pas si heureux d'avoir survécu à la Grande Guerre. voilà de quoi faire un bon roman, où l'on voit les nazis être copieusement rossés par des choristes qui n'ont rien en commun avec des enfants de choeur, une entreprise sauvée par le dernier soupir d'une pensionnaire d'une maison close qui fut le lieu des gouters enfantins maintenant révolus... et où le narrateur trouve sa voie... en prenant le train vers les Pays-Bas
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" A l'ouest rien de nouveau " est l'arbre qui cache l'immense forêt Remarque.
Elle est faites de mille essences, toutes plus précieuses les unes que les autres.
L'obélisque noir ? de l'ebène naturellement...
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
- Rien à signaler, pas l'ombre d'un défunt. Mais je vous prie instamment, cher maître, de m'accorder une augmentation.

- Encore ? Et celle d'hier ?

- Hier ? Tu veux dire ce matin à neuf heures. Huit mille marks, une broutille. Je dois reconnaître que ce matin à neuf heures ça représentait encore quelque chose. Mais depuis, le dollar a fait des siennes, et à l'heure qu'il est, au lieu d'une cravate neuve, j'ai tout juste de quoi me payer une bouteille de vin.
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Nous avons vu bien des cadavres pendant la guerre et nous savons que plus de deux millions d'entre nous sont tombés pour des prunes. Pourquoi sommes-nous si émus par la mort d'un seul être, alors que les deux millions de tués sont déjà presque oubliés ? Je sais: un individu s'appelle un mort et deux millions de morts forment une statistique.
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À chaque échelon de la société, les promotions poussaient comme des champignons. Les instituteurs devenaient professeurs, les inspecteurs primaires inspecteurs d’académie, les garçons de café maîtres d’hôtel, d’anciens secrétaires de parti se transformaient en Excellences, le ministre social-démocrate pour la Défense du territoire connut la joie suprême d’avoir de vrais généraux dans son ministère et la révolution allemande sombra dans la peluche, la bonhomie, la mousse de bière et la nostalgie des uniformes et des « présentez armes ! »
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A vrai dire, en cette fin d'avril, le feu ne s'impose guère. Mais le poêle est un truc de mon patron Georges Kroll. Il est persuadé que les personnes en deuil lâchent plus volontiers leur argent dans une pièce chauffée que dans une glacière. Si vous ajoutez au froid de l'âme un froid aux pieds, les cordons de la bourse ne se délieront point.
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Quand on est comme moi depuis quelques années dans la pierre tombale, on sait que l’automne et le printemps sont les saisons les plus favorables ; les gens meurent plus à ces époques-là qu’en été et en hiver. En automne parce que la sève tarit et au printemps parce qu’elle monte et use les corps affaiblis comme une mèche trop grosse fait fondre une chandelle.
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Videos de Erich Maria Remarque (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Erich Maria Remarque
Extrait du livre audio "À l'Ouest, rien de nouveau" d'Erich Maria Remarque lu par Julien Frison. Parution CD et numérique le 11 août 2021.
https://www.audiolib.fr/livre/louest-rien-de-nouveau-9791035405885/
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues germaniques. Allemand>Romans, contes, nouvelles (879)
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