Remedium présente de nouveau un cas. Pour cette rentrée, ce sont les histoires de violences policières ordinaires. Dans ce sous titre, ce qui choque, ce n'est pas les violences policières, il y en a toujours eu. Non, c'est le mot ordinaire et en plus au pluriel.
A partir de vingt portraits, Remedium raconte des vies ordinaires qui, un jour, ont été écrasées par le déchaînement de la violence de la police. Dans un état de droit, la police protège les citoyens quel qu'ils soient et quelque soit leur origine, leur faciès et leur quartier.
Force est de constater que depuis quelques années les affaires révélant des violences policières abusives se sont multipliées. Et, ce qui a changé, par rapport au passé, c'est que celles-ci sont justifiées et même encouragées. Actuellement, un candidat à l'élection présidentielle justifie ouvertement le droit de la police à la violence légitime. Mais, aussi, leur ministre actuel justifie ces violences comme nécessaires tout en admettant des dérapages.
Seulement, comment prouver un dérapage lorsque c'est parole contre parole ! Et Remedium le souligne : beaucoup de portraits sont broyés par cette injustice manifeste où l'institution défend toujours ses membres. Plusieurs procédés sont à l'oeuvre que Remedium décortique parfaitement à partir de ses récits.
En une vingtaine d'images toutes de forme carrée, Remedium dresse le portrait de la victime, la situation de violences et son traitement. Dans ce contexte, le dessin est dépouillé, presque brut, coloré avec des nuances de marron. La graphie utilise la capitale d'imprimerie comme pour hurler la colère que ces situations provoquent. Souvent, dans l'image, le décor est inexistant, sauf s'il est sujet principal. Chaque histoire est ponctuée au début d'une image de présentation et à sa fin, d'une image résumant l'avis de l'auteur.
Le propos de Remendium est de dénoncer ces violences qui ne devraient pas être ordinaires si une instance indépendante pouvait en assurer le contrôle. Sauf qu'actuellement, l'IGPN est une police dans la police soumise comme tous les fonctionnaires de l'État au pouvoir politique qui les emploie. Rappelons la démarche de
David Dufresne et d'autres journalistes qui n'ont cessé de dénoncer les dérapages de la police. A cause du comportement de certains qui se conduisent comme des voyous, le discrédit est mis sur une institution qui devait inspirer la confiance.
Avec ce
Cas de force majeure, Remedium émeut en dénonçant ce qui oblige le lecteur à s'interroger. Même si la BD est assez courte (96 pages), impossible de ne pas s'arrêter pour souffler tant l'émotion produite est forte ! La colère et la révolte se succèdent devant les situations décrites et l'impunité des agresseurs présumés. Comme un lanceur d'alerte, Remedium souhaite avertir des dérives que notre démocratie subie avec de tels comportements. Et, c'est une réussite !
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