Gustave Doré (1832-1883) : ouvrage de 1983 paru pour le centenaire de sa mort. Il a un peu vieilli pour ce qui touche au rendu des illustrations et c'est dommage. le texte très complet couvre la totalité de la vie et l'oeuvre de cet artiste polymorphe (qui était aussi musicien et chanteur) : biographie détaillée, oeuvre gravé et peint, sculptures, dessins, remarquables aquarelles (le lac Léman, musée Courbet à Ornans), gouaches, plumes.
Deux expositions lui sont actuellement consacrées au musée d'Orsay (
Gustave Doré : L'imaginaire au pouvoir) ainsi qu'à Strasbourg (MAMCS : Doré & Friends) qui vont sans doute permettre à tous ceux qui ont grandi au côté des géniales reproductions des contes de Perrault (1862), de revoir quelques-unes de ces images inoubliables, de (re)découvrir d'autres aspects de son talent, ou également de regarnir bibliothèques et étagères.
Retenons l'enfant surdoué qui dessine à huit ans un Voyage aux Enfers d'après
Dante, recruté à 15 ans par
Charles Philipon (fondateur de la Caricature, du Charivari). Ce talent inoui pour le dessin, puis l'illustration, lui vaut une réputation qui lui colle à la peau sa vie durant lui qui rêvait d'être reconnu pour sa peinture. Ses toiles colossales, spectaculaires et dans la veine romantique (paysages marins ou de montagnes pour les plus réussies à mon goût) n'auront jamais la faveur de la critique en France, contrairement à l'Angleterre ou aux Etats Unis. Beaucoup d'oeuvres ont disparu, détruites ou simplement et malheureusement stockées dans les réserves des musées de France (Un très beau Lac d'Ecosse après l'Orage, au musée de Grenoble). Il traitera également des sujets religieux ou d'histoire, des figures et des personnages.
Ma préférence irait à son oeuvre de graveur et d'illustrateur. Il est le premier en France à avoir porté la gravure sur bois de bout à un tel niveau de perfection. Cette invention attribué à l'Anglais Bewick en 1775 qu'il développa de façon totalement novatrice et originale avec son équipe de graveurs : Pisan, Sotain, Lavieille, Dumont, Pannemaker, Rouget, gauchard...
On lui doit entre autres :
Rabelais, Oeuvres : 1854 ;
Balzac, Contes drôlatiques : 1855 ;
Aventures du Baron de Münchhausen : 1862 ;
Cervantès, Don Quichotte : 1863 ; Cooleridge, The rime of the ancient mariner : 1875 (magnifique).
Il laisse aussi son nom auprès des oeuvres de
Dante,
Shakespeare,
La Fontaine,
Goethe, Dumas, Hugo, Tennyson, Milton, Gautier,
Poe etc.