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Paul Reps (Éditeur scientifique)Claude Mallerin (Traducteur)Pierre-André Dujat (Traducteur)
EAN : 9782226065162
210 pages
Albin Michel (02/09/1993)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Un grand classique, proposant quatre livres en un, constituant une sorte de traité absolu ou de bibliothèque portative idéale, et destiné à occuper la première place dans le canon du zen, si celui-ci existait : tel est cet ouvrage, mondialement acclamé par les spécialistes comme par les néophytes, et qui est enfin traduit en français.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Paul Reps. le Zen en chair et en os, 1957. Albin Michel 1993. Poche. 207 p. 5 étoiles.
Traduction (excellente) : Claude Mallerin et P-A Dujat.
Extrait Wiki :
Paul Reps (15 septembre 1895 - 12 juillet 1990), américain, était bien considéré au Japon. À l'expiration de son visa de 2 mois, il a demandé un visa commercial d'un an au consulat du Japon. Ils ont dit que cela prendrait un mois, "sans exception". Il est revenu 3 jours plus tard avec les papiers nécessaires et a accepté d'attendre le mois. Mais il a également inclus un poème:
En buvant un bol de
thé vert
j'arrête la guerre.
L'agent des visas lui a dit de revenir le lendemain. Il l'a fait et a obtenu un visa d'un an avec une prolongation de 4 ans. Comme l'a commenté Reps, "C'est ce qu'un poème peut faire pour vous."

Un excellent petit livre pour découvrir le zen. Ecole bouddhiste axée sur une éthique de soi et la méditation (l'origine du mot « zen » vient du sanskrit dhyana).
J'ai trouvé beaucoup de similitude entre le zen (dépasser le mental en le déroutant) et le tantra yoga et l'ashtanga yoga (lire les yogas sutras (laïques) de Patanjali (1er siècle) - tome 2 : les sadhana sutra encore très accessibles et qu'il est urgent d'appliquer dans notre f…monde moderne pour évoluer « en soi »
J'étudie et applique les sutras de Patanjali depuis 2013. Il en existe de très nombreuses traductions commentées (j'en possède 3 différentes). Celle-ci que je ne connais pas est proposée par Babelio, https://www.babelio.com/livres/Bhaduri-Les-Yoga-sutras-de-Patanjali/905474 : à lire sa présentation, il me paraît intéressant à découvrir. COMMENCER la lecture par le tome 2 Sadhanas sutras (accessible et pratique).
Anecdote. Je me suis essayé au zen dans un temple bruxellois peu après ma lecture il y a 30 ans, mais cela ne me convient pas du tout. Trop « violent » : on vous place immédiatement en dhyana (concentration avant « illumination »), assis sur un pouf en vous demandant de fixer des yeux un point imaginaire situé sur le mur à un mètre en face de vous. On reste ainsi pendant près d'une heure, sans préparation…, j'en suis ressorti le dos bloqué. Pour moi, cela a été une « illumination » d'une grande violence : celle que le zen n'est pas ma voie.
Alors que l'ashtanga yoga (le plus vieux yoga du monde) précise qu'il y a 6 membres (angas) à développer AVANT la concentration (dhyana).
L'éthique (yama) est le 1er « membre » en 5 parties. L'un d'eux : la non-violence (envers les autres et envers soi : le corps et le mental). FONDAMENTAL. A discuter avec les
Ce n'est apparemment pas le cas du zen, ni des chrétiens, ni des musulmans, ni des politiciens écolos,…selon mes études des textes et de mon expérience.
Ceci dit, j'ai découvert le livre « le Zen en chair et en os » en 1993.
Il a été un pilier de mon développement spirituel avec le Vijnana-Bhairava (lu en 2006 et pratiqué seul), les yogas sutras de Patanjali (ou « Ashtanga yoga »), lu en 2007 et pratiqué seul. Aussi https://www.babelio.com/livres/Chia-Lenergie-sexuelle-masculine/1033971, pratiqué depuis 2010.
Puis, depuis 2010, étude et pratique de l'Ayurveda et de plusieurs formes de Tantra Yoga (swara yoga, rasa yoga, kundalini yoga) avec un maître belge (ancien élève de Harish Johari, pendant 25 ans) et depuis 2017 avec un maître français en Raja Yoga et Ashtanga Yoga (ancien élève de Shri Mahesh pendant 3 ans).
Revenons à nos moutons et au livre de P. Reps dont le corps est composé de 99 petites « histoires zen » vraies (?) ou anecdotes japonaises basées sur la vie de tous les jours : à la recherche du bonheur par la méditation « dhyana » càd la concentration de toute l'énergie mentale sur un point focal en dehors de tout tourbillon du mental.
Le chapitre suivant : la porte sans porte du Ekaï (appelé aussi Mumon). Je ne sais pas si l'introduction est de Mumon ou de P. Reps…Amusant.
Il est composé de 49 koans (des fables sans queue ni tête) chacun accompagné du commentaire éclairé souvent amusant et d'une poésie, tous 2 de Mumon.
Le but : la déconnexion du mentale et la fin du jeu (« leela ») du cycle des renaissances : l' « élévation » ou samadhi (sanskrit) ou « sublimation » (comme dirait l'auteur de SF Iain M. Banks cf. son ultime ouvrage plein d'humour : la sonate hydrogène https://www.babelio.com/livres/Banks-La-sonate-hydrogene/566538).
L'avant-dernier chapitre est consacré à l'ouvrage de Kakuan (12 ème s. ap. JC) : une vingtaines de belles pages illustrées en noir et blanc (copie de gravures): « les 10 taureaux » (principe taoiste de l'éternel de la vie, la « vérité » en action), poésie de l'auteur original (et commentaires : probablement de P. Reps ?). Un ouvrage majeur du zen japonais.
Et le très beau dernier chapitre : l'Atteinte du Centre. 112 méditations sur… le sexe entre autres. D'origine shivaite, bien antérieur à Bouddha et au zen, mais une approche similaire (déconnecter le mental).
Qu'importe le nom donné au Créateur de l'Univers (Dieu, Shiva, la Grande déesse, Allah,…yc le Grand Vide - Nirvana). Pourvu que le « concept » soit… reconnu comme universel. A savoir qu'il y a bien eu « création » évidemment (ce qui dépasse complètement la fourchette limitée de nos sens et nos capacités mentales).
De matière, d'énergie. Chaque mètre cube imprégné de conscience, de force d'attraction et de lois mathématique et physiques (pi, les constantes cosmologiques,…).
Tout le monde avec un tantinet de jugeotte devrait se mettre d'accord là-dessus pour trouver la paix, la non-violence : cette création dépasse les dogmes et clivages religieux. Mais ce ne sera malheureusement pas demain la veille.
Comme introduction au tantrisme (12 ème s. ap. JC, et qui trouve des origines dans le shivaïsme du Cachemire), je recommande : Vijñāna-Bhairava, magnifique poème qui parle de l'origine de l'univers (bluffant de modernité scientifique) et qui propose des thèmes poétiques / sensuels de méditation qui permettraient d'atteindre l'illumination « spontanée » (càd grâce à notre sensibilité « développée » et sans passer par une pratique comme le zen ou l'ashtanga yoga)…
2 ouvrages intéressants :
- Lilian Silburn (l'une des plus grande indianiste du shivaïsme ayant existé) : https://www.babelio.com/livres/Silburn-Le-Vijnana-Bhairava/754678
- Ou plus accessible mais moins riche donc aussi intéressant : Daniel Odier https://www.babelio.com/livres/Odier-Tantra-yoga--Le-Tantra-de-la-connaissance-supreme/84955
Permettez-moi de préciser : à mon avis, vu la vie que nous menons, personne en Europe n'est capable de guider vers l'« illumination ». Inutile de chercher un.e Maître.sse…ici.
Mais est-ce nécessaire lorsque le texte vous prend et vous emporte en vous élevant ? D'un autre côté, l' « émoi spirituel » (une « ouverture du coeur en soi) peut être découvert par chacun.e ici et maintenant.
A chacun.e de trouver sa voie.
Pour moi ce sera dans une prochaine vie que je prépare en étudiant et en pratiquant avec plusieurs mâitres l'ashtanga yoga (et le raja yoga), l'Ayurveda et plusieurs formes très anciennes de tantras yogas.
Complétés par l'étude et la pratique de branches de la philosophie « européenne » (de tous les temps), celtique ou indiennes (des civilisations« soeurs » - langue indo-européenne -) visant à l'expérimentation (ex. : épicurisme / hédonisme / stoïcisme) et la réflexion après expérience.
En dehors des écoles de philosophie indienne (samkhya, tantra, ayurveda,…), j'ai quelques philosophes préférés (italiens et français),
Exemples :
M. Onfray (une trentaine de livres lus mais apparemment ce philosophe n'a fait aucune étude de la philosophie indienne alors qu'elle imprègne les écrits grecs - surtout après les conquêtes d'Alexandre - et par conséquent la philosophie latine).
Ce qui se rapprocherait le plus du tantrisme e, amour : : https://www.babelio.com/livres/Onfray-Theorie-du-corps-amoureux--Pour-une-erotique-sola/13208
Et de G C Giacobbe, le très bon et humoristique https://www.babelio.com/livres/Giacobbe-Comment-arreter-de-se-prendre-la-tete-et-profiter-/17467
Ou de Maxime Rovere : https://www.babelio.com/livres/Rovere-que-faire-des-cons-/1113742

D'expérience, la clé de la spiritualité laîque individuelle, c'est la pratique quotidienne et méditée de LA forme d'éthique yama – niyama (ashtanga yoga), des asanas, du pranayama et du pratyahara (le retrait des sens) : tout cela est parfaitement accessible pour chacun.e,…après, le reste dharana, dhyana vient tout seul (ou presque 😊).
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Le Bruit d’une seule main

Le Maître du temple de Kennin était Mokurai, le Tonnerre Silencieux. Il avait un petit protégé de douze ans, Toyo. Toyo voyait chaque matin et chaque soir les disciples rendre visite au Maître pour recevoir son enseignement par le moyen du sanzen, ou pour qu’il les aidât à se délivrer de la dispersion de l’esprit en leur soumettant des koans. Toyo voulut lui aussi pratiquer le sanzen.

— Attends encore un peu, dit le Maître. Tu es trop jeune.

Mais l’enfant insista et Mokurai se rendit enfin à son désir. Le soir même, le petit Toyo se présenta au seuil de la chambre de sanzen, de Mokurai, frappa le gong pour s’annoncer, s’inclina trois fois avant d’entrer et alla s’asseoir devant le Maître dans un silence respectueux.

— Tu sais le bruit que font deux mains lorsqu’on les claque l’une contre l’autre, dit Mokurai. Maintenant, dis-moi ce qu’est le bruit d’une seule main ?

Toyo s’inclina et regagna sa chambre pour réfléchir à ce problème. Par la fenêtre, il entendit la musique des geishas. « J’ai trouvé ! » s’écria-t-il.

Le lendemain soir, lorsque son maître lui reposa sa question, Toyo se mit à jouer la musique des geishas.

— Non, dit Mokurai. Ce n’est pas là le son d’une seule main. Tu n’as pas compris.

Se disant qu’une telle musique devait être à peine audible, Toyo s’installa dans un lieu plus tranquille et se remit à réfléchir. Ce faisant il entendit de l’eau qui coulait goutte à goutte : « J’ai trouvé ! » se dit-il.

Le lendemain, lorsqu’il se retrouva devant son maître, Toyo imita le bruit de l’eau.

— Ce n’est pas cela, dit Mokurai. Cela, c’est le bruit de l’eau qui coule ; ce n’est pas le bruit d’une seule main. Cherche encore.

Toyo proposa d’autres réponses — le soupir du vent, le cri du hibou, le chant du criquet — mais Mokurai les refusa toutes.

Pendant près d’un an, Toyo chercha en vain. Finalement, il entra en méditation et oublia tous les sons.

— Je ne pouvais plus en trouver d’autres, expliqua-t-il plus tard. C’est ainsi que j’ai atteint le son qui n’a pas de son.

Toyo avait compris ce qu’est le bruit d’une seule main.
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Le Zen de Bouddha

Bouddha disait :

— Je considère la position des rois et des ministres comme celle des grains de poussière. Je regarde les trésors d’or et de pierres précieuses du même œil que les briques et les cailloux, les robes de soie les plus fines du même œil que des loques usées. Les myriades de mondes qui composent l’Univers sont à mes yeux pareils à des pépins de fruits et le plus grand lac de l’Inde à une goutte d’huile. Les enseignements du monde sont des tours de magiciens. La plus haute conception de l’émancipation m’apparaît comme une tapisserie de fils d’or vue en rêve et le chemin sacré que suit l’illuminé comme le reflet des fleurs dans l’œil de celui qui les regarde. Je vois la méditation comme la cime d’une montagne et le Nirvâna comme un cauchemar en plein jour. Je considère la discrimination du bien et du mal comme la danse serpentine d’un dragon, la naissance et le déclin des croyances comme de simples traces laissées par les quatre saisons.
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La soumission du fantôme

Une jeune femme qui allait mourir dit à son mari :

— Je t’aime tant que je ne veux pas te perdre. Ne me trompe pas avec une autre femme. Si tu le fais, mon fantôme viendra te hanter et ne te laissera jamais en paix.

Lorsqu’elle fut morte, son mari respecta son souhait pendant trois mois, mais ensuite il s’éprit d’une autre femme et se fiança avec elle. Dès ce jour-là, un fantôme lui apparut chaque nuit, lui reprochant de n’avoir pas tenu sa promesse. Ce fantôme savait beaucoup de choses : il disait à l’homme tout ce qui se passait entre sa fiancée et lui. Chaque fois que l’homme offrait un présent à sa fiancée, le fantôme le décrivait en détail, et il répétait chacune de leurs conversations. L’homme en était à ce point agacé qu’il en perdit le sommeil. C’est alors que quelqu’un lui conseilla de soumettre son problème à un Maître du Zen qui vivait près du village.

— Ton ancienne femme est donc devenue un fantôme, et elle sait tout ce que tu fais, tout ce que tu dis ou offres à ta bien-aimée ? dit le Maître. Ce doit être un fantôme très instruit, et que tu devrais admirer. La prochaine fois que tu le verras, propose-lui un marché. Dis-lui que, puisque tu ne peux rien lui cacher, tu rompras tes fiançailles s’il veut répondre à la question que tu lui poseras. Sur quoi tu prendras une grosse poignée de baies de soja et tu lui demanderas combien de baies tu as dans ta main. S’il ne peut te répondre, tu sauras que ce fantôme n’est que le fruit de ton imagination, et il ne viendra plus t’ennuyer.

La nuit suivante, lorsque le fantôme apparut, l’homme le flatta, comme l’avait dit le Maître, de son savoir.

— En effet, répliqua le fantôme. Je sais même que tu es allé voir le Maître du Zen aujourd’hui.

— Puisque tu sais tant de choses, dit l’homme, dis-moi combien de baies de soja j’ai dans cette main.

Il n’y eut plus aucun fantôme pour répondre à sa question.
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Le Bouddha vivant et le tonnelier

Les Maîtres du Zen ont des entretiens privés avec leurs élèves, auxquels personne d’autre n’assiste.

Mokurai, le Maître du temple de Kennin, à Kyoto, avait plaisir à parler avec des marchands ou des chroniqueurs, aussi bien qu’avec ses élèves. Il lui arrivait aussi de voir un tonnelier presque illettré, qui lui posait des questions stupides, prenait le thé avec lui, puis s’en allait.

Un jour que ce tonnelier était là, Mokurai, qui désirait avoir un entretien privé avec un de ses disciples, demanda à son visiteur d’attendre dans une autre pièce.

— Je sais que tu es un Bouddha vivant, protesta le tonnelier. Mais même les Bouddhas de pierre du temple ne chassent jamais leurs visiteurs, si nombreux soient-ils. Pourquoi m’en irais-je ?

Et Mokurai dut sortir lui-même pour s’entretenir avec son disciple.
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Le Tunnel

Zenkai, le fils d’un samouraï, devint le suivant d’un haut personnage d’Edo. Il s’éprit de l’épouse de son maître et, surpris par celui-ci, le tua ; après quoi il s’enfuit avec la femme.

Tous deux se mirent à voler. Mais la femme était si avide que Zenkai, dégoûté, l’abandonna et gagna la province de Buzen, où il devint mendiant. Pour expier son passé, il résolut d’accomplir une action méritoire : une dangereuse route de montagne ayant causé la mort à plusieurs personnes, il décida de percer de ses mains un tunnel à travers cette montagne.

Mendiant sa nourriture pendant la journée, Zenkai travaillait chaque nuit à son tunnel. Au bout de trente ans, celui-ci mesurait 2 280 pieds de long, 20 pieds de haut et 30 pieds de large.

Deux ans avant l’achèvement de ce travail, le fils de l’homme que Zenkai avait tué le retrouva et voulut le tuer à son tour pour venger son père.

— Je te ferai volontiers don de ma vie, dit Zenkai, mais laisse-moi terminer mon travail. Le jour même où j’en aurai fini, tu pourras me tuer.

Le fils attendit donc. Plusieurs mois passèrent et Zenkai creusait toujours. Le fils, las de ne rien faire, entreprit de l’aider. Au bout d’un an, il se sentit plein d’admiration pour la volonté et la personne de Zenkai. Enfin le tunnel fut achevé et les gens purent, grâce à lui, voyager sans danger.

— À présent, dit Zenkai, tu peux me trancher la tête. Mon travail est terminé.

— Comment pourrais-je couper la tête de mon propre maître ? dit le jeune homme, les yeux pleins de larmes.
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