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sur 156 notes
Très beau livre sur l'anorexie et le mal-être d'une jeune fille. Elle décrit l'hôpital psychiatrique avec humour, talent. Son regard cerne les malades et le monde médical avec acuité. Son récit sonne juste. Autobiographique ?
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Faut t-il toujours un drame ancien, un chagrin, pour que le coeur saigne et que l'âme soit en ruine? Une raison, pour que les yeux deviennent humides ?
Peut-être. Peut-être pas. L'adolescence ne connaît pas de répit, et laisse peu de chance de le traverser sans peine. On retrace péniblement la descente aux enfers de Bianca, la descente, tout court. On dresse tantôt un portrait de petite fille, tantôt un portrait de femme s'échappant doucement ailleurs, sans bruit. Il faut prendre les mains tendues, s'y agripper de toutes ses forces. Mais Bianca n'est pas bien épaisse, on voit plus d'os que de peau. Sa force la quitte, ses muscles disparaissent, son appétit aussi. Oui, la souffrance ne fait pas toujours de bruit mais laisse derrière elle un sillon de larmes, un sillon de rien, de vide. Puis parfois un sillon de sang, quand c'est trop difficile. C'est un acte manqué. Désormais, les murs sont blancs, des blouses blanches s'agitent, les pesées, les interdictions, les chambres sans fenêtre. Il faut réapprendre à vivre, maintenant. S'accrocher aux battements de coeur des autres, leur chaleur, leur force. Des personnages au bord de l'abîme, mais qui en recule sans cesse et qui se battent. L'auteur n'écrit pas, elle jette les mots avec la plume de la tristesse, avec la plume de celle qui sait. Les mots dansent et se cognent aux autres, en caressant la poésie et la délicatesse, et en vomissant des mots crus et tranchants, incisifs et sans pudeur. Ce n'est pas l'histoire d'une vie qu'on a voulu éteindre. C'est l'histoire d'un retour à la vie.
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Un banc sous un arbre, quelques pigeons s'y sont abandonnés. Une note de silence, la musique de ma vie. Je m'assois. Quelques oiseaux fredonnent leurs ébats envolés. Seul. Mon regard se pose sur cette grande bâtisse qui se dresse devant moi, à l'ombre du soleil. D'un autre âge, austère malgré son nom fleuri, j'ai la triste impression de me retrouver face à une prison sans barreaux. Les Primevères, HP. Ignition.

Des envies de respirer… Souffler… Mourir. Bianca, Simon et Raphael. L'ombre de Bowie aussi. Toujours présent dans ce genre de roman, les romans de Loulou. Je ferme les yeux, entends une voix. Major Tom ? Décollage imminent. Houston, j'ai un problème. L'anorexie, les peines de coeur, un cutter, les veines qui saignent, l'âme qui souffre, peine. Elle s'allonge sur le carrelage froid de la salle de bain. le sang coule, rouge sang, comme le rouge à lèvre d'une putain, comme le ketchup sur l'assiette du gamin. Dix, neuf, huit, elle lâche le cutter, sept, six, cinq, quatre, se réveille dans des draps blancs, trois, deux, un, odeur aseptisée, décollage.

Des infirmières, des visites, des absences. D'envie, de rêve. Se sentir seul, mal à l'aise dans cette putain de vie. Aimer. Et perdre. Can you hear me, Major Tom ? Renoncer. A vivre ; à mourir. Continuer, un couteau ? Pourquoi ? Survivre et chopper un cancer, le mal à la mode, irrémédiable et diablement banal. Survivre et rester sur ce banc à l'ombre de la lune. Bianca vient s'asseoir sur ce banc, je la regarde, avec toute la tristesse qui sied à mon regard. Je branche une double prise jack, deux casques, une musique, singularité spatiale de ces deux êtres, mal hêtre, les glands filent sous la pluie, comme une pluie de météorites. Elle a le regard déjà ailleurs, de l'autre côté de l'océan.
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Il y a bien des manières d'écrire la mélancolie, la dépression ou l'anorexie. Loulou Robert a choisi le scalpel pour nous livrer une vérité – sa vérité - , sans fard, sans artifices poétiques, préférant les mots crus à la belle tournure, une écriture pure, des phrases courtes qui claquent, une écriture du corps aussi. Parce que les corps racontent, ils disent avec tous leurs stigmates les brûlures de l'âme, ils font la nique aux psys et aux médicaments, ils s'expriment en toute indécence, car c'est dans la chair que la lutte se joue vraiment. A travers Bianca, écorchée vive dont la peau palpite sur ses os, Loulou Robert explore le « mal être », ce fléau vénéneux qui s'insinue dans nos veines, parfois à la faveur d'un traumatisme, parfois sans raison particulière, et c'est dans la chair de la vie, que l'on peut alors, parfois, trouver la guérison.
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C'est entre les murs de l'unité psychiatrique pour adolescents Les Primevères que va évoluer Lou. Jeune fille brisée par la vie. C'est entourée de ses amis "les fous" qu'elle réapprendra les gestes les plus simples du quotidien et sortira peut-être enfin de cet endroit.

Un livre fort sur un sujet encore tabou qui touche bien malheureusement beaucoup de jeunes -et de moins jeunes- personnes.
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Un énorme énorme énorme coup de coeur, loulou Robert écrit d'une merveilleuse façon, son écriture est charmante et très intrigante ! Je conseil y très fortement ce livre, il m'a fait me sentir moin seule et mieux comprendre certaines émotions !
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Dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce roman. J'ai passé un bon moment de lecture, c'était plaisant et agréable à lire, plein d'émotions, de bon sens et de justesse. Cependant, j'ai regretté un petit manque de profondeur, que ce soit pour les personnages ou encore l'histoire en elle-même. Par exemple, j'ai trouvé que le sujet de l'anorexie ou encore du suicide qui sont quand même les sujets principaux, n'étaient pas assez bien développés, et au contraire de ça, j'ai trouvé certains passage ennuyeux et inutiles. Cependant, l'histoire reste plaisante à lire et intéressante. J'ai aimé les personnages malgré un manque de profondeur de ceux-ci. La plume est poétique et belle. Une bonne lecture mais qui ne restera sans doute pas gravée à jamais dans ma mémoire. Je vous la conseille tout de même, car elle peut plaire plus à d'autres personnes que moi.
Lien : https://colorandbook.blogspo..
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Dès les premières lignes, cette histoire est bouleversante. On suit le parcours de Bianca, 16 ans, au sein d'un hôpital psychiatrique après une tentative de suicide. Elle se reconstruit petit à petit avec ses autres compagnons de chambrée. Les chapitres traitent d'un moment particulier pendant son processus de guérison, ou bien de sa vie, avant sa tentative de suicide. En effet, on sent qu'elle essaie de comprendre pourquoi elle se sent comme ça, pourquoi elle a fait ce geste-là. Elle trouve que le personnel de l'hôpital ne la comprend pas.
Y-a-t-il finalement toujours une explication, une raison à chaque acte ? Pourquoi toujours pourquoi ? Finalement, l'explication nous est si bien cachée que nous avons du mal à la trouver.
En bref, un livre qui nous questionne sur nous-même.
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Un premier roman plutôt réussi que j'ai lu avec plaisir, émouvant, drôle et caustique sur les tourments de l'adolescence.
Pourtant, je n'étais pas partante, encore une « fille de » qui tente l'écriture, encore le thème ultra rebattu de l'adolescence, bref, je l'avoue, des préjugés liés probablement au battage médiatique ayant accompagné la sortie du livre.
Le ton est donné dès le départ : Bianca est admise dans une unité psychiatrique pour adolescents, elle ne mange pas assez (anorexie), surtout elle s'est tranchée les veines un jour sans avenir, sans futur. Elle restera dix mois dans cet univers si particulier.
« Ce n'est pas nous qui sommes fous, c'est le monde qui est fou, et si on est abîmés c'est parce qu'on s'en est aperçu » cette petite phrase résume à elle seule le récit.
Il y est question du mal être de l'adolescence, premier amour, boutons qui pourrissent la vie, la lucidité sur les parents, les adultes et le monde en général. Bianca ne porte pas de fardeau contrairement à certains jeunes qu'elle croise dans cette unité psychiatrique victimes d'inceste, d'abus ou rejetés en raison de leur homosexualité. D'ailleurs elle en conçoit une vague culpabilité d'être écrasée par la mélancolie et une grande peine d'être séparée de son petit frère.
Les échanges avec Jeff, pensionnaire âgé au vécu douloureux traité pour un cancer, sont sensibles et justes, ils mènent sans nul doute vers le chemin de la guérison.
L'écriture est simple, pas de fioritures, de filtre, et pourtant véhicule tellement de questions, de mal -être que j'ai été touchée.
J'ai refermé le livre ravie de cette découverte.
Bravo à l'auteure, jeune talent de 22 ans !
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Une histoire classique d'adolescente paumée, ayant goûté au suicide raté. Sa vie se poursuit, principalement dans le milieu psychiatrique où elle rencontre ses semblables. Intéressante observation des relations avec les membres de sa famille, démunis. Il y a un certain style; j'ai particulièrement aimé un passage décrivant la relation au livre qui, à lui seul, justifierait de lire celui-ci.
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