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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Moi-Juliette-Tromoche-Mabikette-Poussin-Juju-Princesse-Toi-La pauvre quel dommage-Mon bébé-Petites-Z-Oreilles... C'est comme ça qu'elle s'appelle. Un peu long, certes... Juliette (c'est le prénom sur sa gourmette) est autiste. Loin de chez Papa-Maman, elle partage ses journées entre sa famille d'accueil, chez Lucile et Mathieu, et le foyer des Bleuets. Poings en boule-pouces dessus, Juliette fait clic-clac-clic-clac-clic-clac avec les interrupteurs, taptaptaptap sur le mur, se balançoire dix fois et compte tout. Et un et deux et trois et quatre et cinq et...
Étienne, enfermé dans sa bulle, ne parle pas. Il vit avec sa maman et son grand frère, Jean. Mais, Maman Lilette, dans son lit, devenait de plus en plus petite. Si petite qu'il avait du mal à la voir. Et, puis, d'un coup, elle a arrêté de bouger. Étienne s'est senti bien seul, surtout que Jean, lui, est parti...

Marie-Sabine Roger, tout en finesse et bienveillance, dresse le portrait de deux jeunes pas comme les autres. Juliette est autiste. Étienne, lui, simple d'esprit. Dans ces deux nouvelles, écrites à la première personne, l'auteure se met dans la peau de chacun d'eux et dépeint leurs émotions et sentiments. Des sentiments si forts, si réels pourtant alors qu'autour d'eux, l'on peine à les discerner, les comprendre, allant jusqu'à les dénuer d'émotions. Il ressort de ces deux nouvelles beaucoup de tendresse, d'émoi, d'humanité et d'amour. Deux portraits lumineux, terriblement attachants et émouvants que Marie-Sabine Roger dessine intelligemment et avec justesse. À la fois légère et profonde, inventive, sa plume sublime ces deux êtres si singuliers.
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La première des deux nouvelles, la plus longue, " Je suis plein d'autres aussi",est bouleversante. L'auteure, avec toute l'empathie qu'on lui connaît, fait entrer le lecteur directement, par un récit à la première personne,dans les pensées d'une petite fille très attachante, pas comme les autres,qui vit dans une famille d'accueil et voit ses parents de temps en temps : Juliette.

Ou Juju, ou Tromoche ou Mabikette, ou...c'est un vrai remue-ménage dans sa tête! Elle ne parle pas, n'arrive pas à communiquer avec son entourage ( et pourtant quelle vie intérieure, quelle imagination!) , elle a des TOC , se balance, crie quand elle n'arrive plus à contrôler ses émotions...

Je suis admirative de constater, une fois encore, combien l'auteure arrive avec finesse et intelligence à transcrire la parole de cette enfant, à nous faire entrer dans son monde si particulier, où les mots sont transformés, réinventés, ou elle n'aime pas, par exemple " petipas-fourmisser dans ce couloir du haut" ,où " elle trouille dans le noir"...

Certaines réflexions de Juliette sont poignantes:" Pourquoi c'est toujours difficile? Pourquoi c'est toujours des lapins enfermés dans des cages ou des livres, des Tania qui crient, des mots coincés qui peuvent pas sortir?"

Heureusement, l'humour est présent et allège un peu le propos. C'est plus le cas encore dans la deuxième nouvelle qui a donné son nom au livre.Etienne est tout aussi attachant, il est ce que l'on appelle " un simple d 'esprit " , je dirai plutôt un innocent, un pur. A la mort de sa mère, il se retrouve bien seul ...dans la niche de la chienne. Mais la fin est plus gaie et porteuse d'espoir...

Toute la générosité, l'humanité de l'auteure se retrouvent ici, on aime d'emblée Juliette et Etienne, éclopés de la vie peut-être mais si riches intérieurement , si beaux. Et qui nous apprennent a envisager les choses autrement.
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Ce sont deux nouvelles.
La première, « Je suis plein d'autres aussi », est bouleversante.
C'est l'histoire de Juliette, racontée par elle. Juliette est autiste. Juliette et tous ses défendus, toutes ses obligations, toutes ses peurs, tous ses mots bloqués.
Comment avoir pu si bien raconter cet enfermement ?
En lisant, on est Juliette, on compte avec elle, on évite les pièges avec elle, on est malheureux et impuissant avec elle.
Dans la seconde nouvelle, c'est Etienne qui se raconte. Un homme, simple d'esprit, dont la mère vient de mourir, et le frère de partir.
Livré à lui-même, il subsiste comme il peut, avec son âme d'enfant, et s'identifie à un chien.

Deux magnifiques portraits, écrits avec les mots justes, qui ne peuvent pas laisser indifférent.
Comme dans d'autres romans de Marie-Sabine Roger que j'ai lus, elle fait une analyse incroyablement précise et émouvante de ses personnages avec un formidable talent.
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Deux nouvelles un peu coup de poing quand même. Surtout inhabituel. L'auteur donne la voix à des personnages que l'on entend peut habituellement. Probablement une autiste pour la première et un trisomique pour la deuxième. C'est magnifique d'humanité et de nous faire changer notre regard.
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Il s'agit en fait de deux nouvelles, qui mettent en scène des personnages dont on a rarement l'habitude qu'ils soient les narrateurs :

dans la première, Juliette, dite aussi Mabikette-Toi-Mon poussin et autres surnoms affectueux ou beaucoup moins, est une fillette qui vit entre sa famille d'accueil, le centre, et de trop rares fois, chez ses parents. Sa vie est entrecoupée de multiples comptages, de ce qu'elle mange, des carreaux de carrelage, des lapins de la tapisserie, etc, et de toutes sortes de rituels qui l'empêchent d'être mal, de tomber dans des attrapes. Ce portrait est d'autant plus émouvant qu'il nous fait entendre les monologues intérieurs d'une petite fille sensible, incapable de communiquer avec le monde qui l'entoure : l'auteur nous fait vivre de l'intérieur le décalage entre une fillette qui ne peut pas parler, et l'interprétation que font les personnes qui l'entourent de ses réactions. C'est terrible et très beau à la fois.

Tout aussi émouvant, Etienne, protagoniste de l'autre nouvelle, "n'a pas deux sous de jugeotte" d'après sa mère, qui l'aime pourtant profondément. Après son décès, Etienne, abandonné par son frère, tente de survivre... Là encore, c'est poignant car on est confronté à une autre vision du monde, une autre logique, qui pour être différente de celle du commun des mortels, n'en n'est pas moins belle !
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Ce petit recueil (115 pages) ne contient que deux nouvelles; la seconde a donné le titre au livre. Je l'ai lu peu après avoir été échaudée par les Bracassées de la même auteure, que je n'ai pas pu lire intégralement. J'ai donc croisé les doigts en espérant ne pas être déçue une seconde fois.
Je m'y suis quand même reprise à deux fois avant de pouvoir rentrer dans la première nouvelle, intitulée Je suis plein d'autres aussi. En effet, le langage est assez particulier car nous pénétrons dans la tête d'une fillette qui a visiblement un problème mental ou psychologique assez important; elle ne parle pas, elle pense. En revanche, elle comprend. Elle semble envahie de TOCs et a peur de tout, y compris des dessins de petits canards sur la tapisserie de sa chambre.
Juliette (qui a plein de noms différents selon qui s'adresse à elle) partage son temps entre un foyer pour enfants comme elle, sa famille d'accueil chez Lucile, et chez ses parents, le week-end probablement.
Le lecteur découvre les pensées de la fillette et ,de ce fait, comprend mieux son comportement que les gens qu'elle côtoie. Elle explique qu'elle "trouille" en permanence.
Lucile semble percevoir beaucoup de choses et est très patiente avec elle; elle offre de l'amour à sa "Bikette" et se rend compte que cela l'aide.
Je me suis peu à peu attachée à Juliette à qui M.Sabine Roger a donné la parole en écrivant une tranche de sa vie.En la laissant exprimer ce qu'elle a à l'intérieur, elle nous donne le décodeur pour tenter de la comprendre et pénétrer son univers imaginaire.
Dans la seconde nouvelle, Etienne et son frère cadet vivent avec leur mère Lilette à la campagne. Etienne est simplet. Sa mère s'occupe de lui comme d'un tout petit alors qu'il semble être adolescent, peut-être même jeune adulte, on ne sait pas. Mais un jour, elle meurt, et Jean, le frère finit par partir, laissant l'aîné seul, lui qui ne sait rien faire par lui-même ni se laver, ni cuisiner. Alors, il s'installe dans la niche avec la chienne, se met à vivre comme un chiot et à éprouver comme un semblant de bonheur. Il apprend avec elle à se débrouiller pour survivre, jusqu'au jour où la chienne meurt, elle aussi.
Se retrouvant complètement seul, Etienne est obligé de réfléchir. Il finit par trouver sa propre définition du bonheur: vivre perché dans un arbre, sans toit, pour être plus près de Dieu.
Cette seconde histoire est touchante également avec sa touche d'optimisme. Belle idée et grande humanité de la part de Marie-Sabine Roger que d'offrir un espace de parole à ces personnes hors du commun. Peut-être devrais-je faire une nouvelle tentative avec les Bracassées?
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Qu'est-ce que la folie ?
Enfin la non-conformité ou la différence car je n'aime pas cette notion de folie.
Ces deux nouvelles ne vous donneront pas la réponse mais vous feront vivre de l'intérieur la vie d'une gamine et d'un adulte différents.
La plume de Marie-Sabine Roger permet cette prouesse.
Bonne lecture ;-)
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"La théorie du chien perché" ce sont deux nouvelles.
Deux nouvelles qui touchent énormément.
Deux nouvelles qui touchent par leur tendresse, leur amour et leur personnage si différents de nous, qui sont "en rupture avec le monde sensé et logique des adultes" comme le dit le résumé.
Marine-Sabine Roger a posé sur le papier l'histoire de Juliette, cette enfant qui voit le monde de sa bulle, et d'Étienne, un garçon à l'histoire et à l'esprit singulier. Elle aurait pu les écrire d'un point de vue extérieur mais non, elle a laissé ces personnages lui souffler leurs récits. Elle a laissé s'inscrire sur la page, l'écriture feu-follet de Juliette et la logique d'Étienne.
L'honnêteté des récits sans fard, la sensibilité des personnages... ce mélange d'incompréhension et d'amour.
C'est un livre de deux nouvelles qui sont aussi dures que bouleversantes.
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