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Moi-Juliette-Tromoche-Mabikette-Poussin-Juju-Princesse-Toi-La pauvre quel dommage-Mon bébé-Petites-Z-Oreilles... C'est comme ça qu'elle s'appelle. Un peu long, certes... Juliette (c'est le prénom sur sa gourmette) est autiste. Loin de chez Papa-Maman, elle partage ses journées entre sa famille d'accueil, chez Lucile et Mathieu, et le foyer des Bleuets. Poings en boule-pouces dessus, Juliette fait clic-clac-clic-clac-clic-clac avec les interrupteurs, taptaptaptap sur le mur, se balançoire dix fois et compte tout. Et un et deux et trois et quatre et cinq et...
Étienne, enfermé dans sa bulle, ne parle pas. Il vit avec sa maman et son grand frère, Jean. Mais, Maman Lilette, dans son lit, devenait de plus en plus petite. Si petite qu'il avait du mal à la voir. Et, puis, d'un coup, elle a arrêté de bouger. Étienne s'est senti bien seul, surtout que Jean, lui, est parti...

Marie-Sabine Roger, tout en finesse et bienveillance, dresse le portrait de deux jeunes pas comme les autres. Juliette est autiste. Étienne, lui, simple d'esprit. Dans ces deux nouvelles, écrites à la première personne, l'auteure se met dans la peau de chacun d'eux et dépeint leurs émotions et sentiments. Des sentiments si forts, si réels pourtant alors qu'autour d'eux, l'on peine à les discerner, les comprendre, allant jusqu'à les dénuer d'émotions. Il ressort de ces deux nouvelles beaucoup de tendresse, d'émoi, d'humanité et d'amour. Deux portraits lumineux, terriblement attachants et émouvants que Marie-Sabine Roger dessine intelligemment et avec justesse. À la fois légère et profonde, inventive, sa plume sublime ces deux êtres si singuliers.
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J'étais en vacances quand j'ai rencontré Juliette, une petite fille pas comme les autres. Juliette, c'est le prénom de sa gourmette, mais elle est plein d'autres aussi… Poussin, chez son papa et sa maman, Juju au foyer des bleuets, Mabikette pour Lucille qui est sa famille d'accueil, La Pauvre pour beaucoup … et Tromoche, dans le miroir de la salle de bains, les jours où elle est mal, toute enfermée dedans l'intérieur de sa tête comme elle dit. Ou plutôt comme elle ne dit pas, Juliette ne parle jamais même quand elle deviendra aussi Toi pour une mamie qui partage sa maison d'accueil… Juliette… elle a une voix dans sa tête, une voix pour se sentir mal… une voix qui la trouille…
Mon avis : Je le dis… Non, je le dis pas… Et pas et pas… Toucher ce clavier, faire ma critique… oui mais si ça a changé depuis la dernière fois… je me suis bien lavé les mains au savon, j'ai frotté tous ces doigts et encore et encore, le dessus des mains c'est très important le dessus, mais aussi le dedans parce que c'est très important le dedans aussi, le dedans des mains. Alors il faudrait recommencer si ce clavier était plein du sale qu'on voit pas, du sale des microbes… Si c'était une attrape… Ça me touille, ça me trouille tellement… J'ai fait mes tours de chaises : trois, deux et trois ; j'ai tapoté sur la table Tiptaptiptip Taptip ; maintenant je me balançoire dix fois, je tiens mes poings en boule – pouce dessus… il faut que je compte quelque chose de simple pour ne plus entendre plein de Bruits qui me trouillent et de Rien qui fait peur… les rangées du clavier par exemple… et si ça suffit pas toutes les touches qu'il contient… il faut petipas-fourmisser à reculons en tapotant le mur jusqu'à l'ordinateur, en tapotant le mur à chaque endroit permis pour éviter le sale qu'on voit pas et toutes les attrapes.
Je le dis… Non, je le dis pas… Et pas et pas… mais si je le dis pas, Juliette sera toute seule emprisonnée dans son livre, ça va lui faire nuit, ça va lui faire comme d'être écrasée dans les pages avec un dos et un ventre de livre en carton dur, qui la serrent, qui l'appuient de partout… Et cette fillette toute seule... qui crie... mais personne l'entend. Alors oui, je le dis très fort, ce nouveau coup de coeur pour l'écriture de Marie-Sabine Roger et cette immense tendresse qu'elle a fait naître en moi pour une petite fille pas comme les autres, pour une petite Juliette qui est plein d'autres aussi. Je crois bien, je suis sûre, que je ne suis pas prête de l'oublier !
Public : deux nouvelle pour adultes et jeunes adultes
Nota bene : à propos de la première nouvelle, intitulée " Je suis plein d'autres aussi "
Lien : http://noslivresnosemotions...
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La petite Juliette vit chez Lucile et Mathieu, une famille d'accueil et ce n'est pas toujours facile pour elle, elle interprète tout, compte toutes les choses qui l'entourent, ressent avec démesure tous les sentiments des personnes qu'elle côtoie, car la petite Juliette est autiste. Pas facile de communiquer le trop plein de ses sentiments quand les mots restent coincés dans sa bouche et qu'elle se sent enfermée...
Quant à Etienne, qui habite chez sa maman, il ne comprend pas pourquoi elle ne bouge plus, elle est toute mince sous les couvertures et c'est Jean son frère qui s'occupe de lui, mais Jean n'est pas très gentil et patient, et puis lui aussi a disparu, alors Etienne doit se débrouiller tout seul...

Deux textes courts et très forts dans lesquels Marie-Sabine Roger, avec le premier texte 'je suis plein d'autres" et avec tout son talent, arrive à décrire l'enfermement de l'autisme et les perceptions déformées que perçoivent probablement les personnes atteintes de ce handicap. Une plongée dans un monde de peur, de craintes, de rituels, exprimés avec des mots d'enfant qui font mouche.
Avec le deuxième récit La théorie du chien perché, c'est la voix d'Etienne que l'on entend, Etienne est attardé mental, et, à la mort de sa mère, est pris en charge par son frère, peu enclin à accepter cette charge de famille... de nouveau le grand talent de Marie-Sabine Roger nous fait pénétrer dans les mondes de Juliette et Étienne, deux enfants différents qu'elle arrive à faire parler avec leurs mots et leurs gestes d'enfant, dont elle endosse complètement l'état d'esprit, les réactions et les attitudes de personne pas tout à fait comme les autres.
Deux très beaux récits, sensibles et intelligents.
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La première des deux nouvelles, la plus longue, " Je suis plein d'autres aussi",est bouleversante. L'auteure, avec toute l'empathie qu'on lui connaît, fait entrer le lecteur directement, par un récit à la première personne,dans les pensées d'une petite fille très attachante, pas comme les autres,qui vit dans une famille d'accueil et voit ses parents de temps en temps : Juliette.

Ou Juju, ou Tromoche ou Mabikette, ou...c'est un vrai remue-ménage dans sa tête! Elle ne parle pas, n'arrive pas à communiquer avec son entourage ( et pourtant quelle vie intérieure, quelle imagination!) , elle a des TOC , se balance, crie quand elle n'arrive plus à contrôler ses émotions...

Je suis admirative de constater, une fois encore, combien l'auteure arrive avec finesse et intelligence à transcrire la parole de cette enfant, à nous faire entrer dans son monde si particulier, où les mots sont transformés, réinventés, ou elle n'aime pas, par exemple " petipas-fourmisser dans ce couloir du haut" ,où " elle trouille dans le noir"...

Certaines réflexions de Juliette sont poignantes:" Pourquoi c'est toujours difficile? Pourquoi c'est toujours des lapins enfermés dans des cages ou des livres, des Tania qui crient, des mots coincés qui peuvent pas sortir?"

Heureusement, l'humour est présent et allège un peu le propos. C'est plus le cas encore dans la deuxième nouvelle qui a donné son nom au livre.Etienne est tout aussi attachant, il est ce que l'on appelle " un simple d 'esprit " , je dirai plutôt un innocent, un pur. A la mort de sa mère, il se retrouve bien seul ...dans la niche de la chienne. Mais la fin est plus gaie et porteuse d'espoir...

Toute la générosité, l'humanité de l'auteure se retrouvent ici, on aime d'emblée Juliette et Etienne, éclopés de la vie peut-être mais si riches intérieurement , si beaux. Et qui nous apprennent a envisager les choses autrement.
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Décidément, Marie-Sabine Roger est un auteur que j'affectionne particulièrement. Elle a le don de toujours faire remuer quelque chose en moi. Les deux nouvelles qui composent ce livre sont plus que touchantes. Bouleversantes. Mais sans jamais tomber dans le larmoyant, grâce à cet humour qui la caractérise.
Je trouve que cet écrivain, qui connaît bien la nature humaine, met toujours le doigt dessus. Avec des mots simples, une petite phrase. Paf ! On comprend tout de suite tous les sentiments qui entourent ses personnages. Qu'ils soient bons ou mauvais.

Ici, je trouve qu'elle a fait très fort, car dans la première nouvelle, elle arrive à faire parler une petite fille atteinte d'un handicap mental très lourd. Je ne sais pas le nommer, c'est une enfant qui ne parle pas (mais beaucoup dans sa tête!), qui ne regarde pas les gens dans les yeux (mais qui voit tout et tout le monde), qui pousse des cris (mais c'est normal; elle a peur des poussins sur le papier-peint de sa chambre, mais personne ne s'en rend compte!).
Dans cette nouvelle, on sent également l'impuissance des parents et leur désir de faire plaisir à leur enfant malgré l'absence totale de réaction. On la sent, leur douleur.

Pour la seconde nouvelle, le fond de l'histoire est d'une tristesse ! Et en même temps, toute emplie de gaieté ! Difficile à exprimer cette contradiction.
Etienne est un grand gaillard qu'on appellerait un simplet. En fait, c'est un petit garçon dans un corps d'homme. Il aime tout, Etienne ! La bonne soupe de maman Lisette, le chien du jardin, ses petits cousins qu'il porte sur son dos. Par contre, il n'aime pas les gifles de son grand frère, Jean. Et quand maman Lisette devenue vieille, disparaît, qu'il se retrouve seul suite au départ de son frère, qu'est-ce qu'il fait Etienne ?
Je n'en dirais pas plus parce que La théorie du chien perché vaut vraiment la peine d'être lue !
Mais si, allez, il n'y a que 35 pages; ça ne vous prendra pas longtemps.
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Ce sont deux nouvelles.
La première, « Je suis plein d'autres aussi », est bouleversante.
C'est l'histoire de Juliette, racontée par elle. Juliette est autiste. Juliette et tous ses défendus, toutes ses obligations, toutes ses peurs, tous ses mots bloqués.
Comment avoir pu si bien raconter cet enfermement ?
En lisant, on est Juliette, on compte avec elle, on évite les pièges avec elle, on est malheureux et impuissant avec elle.
Dans la seconde nouvelle, c'est Etienne qui se raconte. Un homme, simple d'esprit, dont la mère vient de mourir, et le frère de partir.
Livré à lui-même, il subsiste comme il peut, avec son âme d'enfant, et s'identifie à un chien.

Deux magnifiques portraits, écrits avec les mots justes, qui ne peuvent pas laisser indifférent.
Comme dans d'autres romans de Marie-Sabine Roger que j'ai lus, elle fait une analyse incroyablement précise et émouvante de ses personnages avec un formidable talent.
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Les mots sont justes, mais crus, mais tellement différents de ce qu'on a l'habitude de lire...Marie-Sabine Roger possède un art rare: celui de se mettre dans la peau des plus petits, des plus humbles, des laissés-pour-compte.
Juliette et son perpétuel dialogue intérieur nous émeut et nous exaspère. Mais ce qu'elle vit est intense, et ce qu'elle ressent est extrême.
Etienne ne comprend rien à la mort, comme il a du mal à mettre ses pas dans la vie d'homme. Alors, il devient chien...
Un livre court , mais percutant.
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Deux longues nouvelles de Marie-Sabine Roger, c'est la deuxième qui a donné le nom à ce recueil. Celle qui m'a fait froid dans les os....et celle qui m'a fait sourire et désespérer.

"Je suis plein d'autres aussi" raconte Juliette, prisonnière des mots qu'elle ne dit pas ( sauf à nous lecteur), Juliette perdue dans un monde qui n'est pas pour elle, mais qu'elle sait si bien nous transmettre. II y a les tocs, la séparation d'avec ses parents qu'elle vit avec intensité, mais... " avec elle on sait jamais..."
et pourtant " Quand je dois partir, je suis mal "
Heureusement elle est dans une famille d'accueil car au foyer elle a peur, des autres enfants.. La "trouille " toujours.
J'aime bien comment l'auteur réinvente les mots, la chaleur de cette femme qui accueille la petite " mabikette", cette petite enfermée dans sa tête. La présence de la mamie elle aussi en famille d'accueil.

L'autre nouvelle parle de handicap mental également. Là c'est Étienne, un adulte. Totalement dépendant de sa mère. Après son décès les choses vont mal tourner, parce que le frère ne peut assumer ce grand enfant qui ne sait rien faire seul, même pas se laver...Ce frère qui frappait Étienne de temps en temps. Trop lourd à supporter tout ça.
Étienne je ne vous dirai rien de ce qui lui arrive... Sauf qu'il y a un cousin qui trouve qu' Etienne finalement a une certaine sagesse -, un cousin qui rend une certaine humanité à cette histoire mais avant il aura fallu supporter l’innommable tout de même.. -
La théorie du chien perché... " T'es haut, tu ris " pense Etienne
Heu oui peut-être...
Écoutez ces deux voix, et apprenez à aimer la différence. Pas à la rejeter.
Un message fort, que Marie-Sabine Roger nous livre avec une énorme tendresse et beaucoup de justesse.
Un livre choc malgré tout.
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Très beau livre, touchant où deux histoires différentes se suivent sur le handicap mental. Ce sont les personnages principaux qui s'expriment :
"Je suis plein d'autres aussi"
Juliette, petite fille autiste, angoissée qui a des superstitions et des TOC vit dans une famille d'accueil.
"La théorie du chien perché"
Etienne, un adulte handicapé mental qui perd sa mère et ses repères... Puis, c'est au tour de son frère Pierre de disparaître. Commence alors pour Etienne, une nouvelle façon de vivre, abandonné par les siens, auprès du seul être qui reste : sa chienne Calamine. Il survit avec elle dans sa niche (d'où le titre). Mais, c'est un imbécile ......heureux !
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Deux nouvelles un peu coup de poing quand même. Surtout inhabituel. L'auteur donne la voix à des personnages que l'on entend peut habituellement. Probablement une autiste pour la première et un trisomique pour la deuxième. C'est magnifique d'humanité et de nous faire changer notre regard.
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