Portnoy et son complexe

C’est toi même que tu aimes, mon petit gars. Voilà comment je l’épelle!! Avec un ego en majuscules! Ton cœur n’est qu’un réfrigérateur vide! Ton sang s’écoule en glaçons! Je m’étonne que tu ne tintes pas quand tu marches!

Papa, pouquoi faut-il que nous manifestions vis-à-vis des femmes une déférence si chargée de culpabilité quand rien ne nous y oblige! Il ne faut pas! Ceux qui devraient tirer les ficelles, papa c'est nous! Papa a fait une chose terrible, terrible, crie ma mère ou bien est-ce mon imagination?

C'est tout simplement impossible à n'importe qui d'être aussi bête que tu crois que je le suis.

Qui pouvait savoir que le secret permettant de gagner le coeur d'une shikse (et son abricot) n'était pas de se faire passer pour une variété de goy à nez crochu, aussi rasant et vide que son propre frère, mais de se montrer tel qu'était votre oncle, de se montrer tel qu'était votre père, bref d'être soi-même au lieu de tenter cette pathétique et misérable imitation juive de l'un de ces shaygets à la con, Jimmy, ou Johnny ou Tod, qui ont l'air de, qui pensent, qui sentent, qui parlent, comme des pilotes de bombardier !

Cette façon que vous avez de dénigrer votre vie ! Pourquoi faites-vous ça ? Ça n'apporte rien à un homme de dénigrer sa vie comme vous le faites. Vous semblez prendre une sorte de plaisir spécial, une certaine fierté, à vous faire vous-même la cible de votre étrange sens de l'humour.

Une mère qui travaille et n'a pas de stores vénitiens... Oui, ceci suffit à tout expliquer pour moi - pourquoi il va nager à la piscine d'Olympic Park aussi bien que pourquoi il a la manie d'empoigner les autres par la bite.

Sur l'Ile du Diable, nous a raconté Smolka, les gardes s'amusaient avec les prisoniers en leur frottants du sperme dans les yeux, ce qui les rendait aveveugles. Je vais devenir aveugle! Une shikse ma touché la pine avec sa main nue et maintenant je vais devenir aveugle pour toujours!

Cessez donc de nous tanner pour nous exhorter à être sages ! Nous exhorter à être gentil ! Fichez-nous la paix, nom de Dieu, et laissez-nous nous tripoter tranquillement nos petites quéquettes et ruminer nos petites pensées égoïstes –arrêtez donc de vouloir respectabiliser nos mains, nos zizis et nos bouches ! Aux chiottes les vitamines et l’huile de foie de morue ! Donnez-nous simplement chaque jour notre chair quotidienne !

La légende gravée sur le côté face de la pièce de 5 cents juive, sur le corps de chaque enfant juif ! –non pas IN GOD WE TRUST- mais UN JOUR TU SERAS PERE ET TU COMPRENDRAS.

Quel amour ? Est-ce ce qui lie tous ces couples que nous connaissons –ceux qui du moins se soucient de se laisser lier ? N’est-ce pas quelque chose qui s’apparente à la faiblesse ? N’est-ce pas plutôt la commodité, l’apathie et la culpabilité ? N’est-ce pas plutôt la crainte, l’épuisement, l’inertie, la veulerie pure et simple, beaucoup, beaucoup plus que cet « amour » dont les conseillers matrimoniaux, les auteurs de chansons et les psychothérapeutes ne cessent de rêver ?