Portnoy et son complexe/
Philip Roth
Cette oeuvre de
Philip Roth est quand même très spéciale et la lecture n'en est pas très aisée.
Il s'agit d'un monologue, celui d'
un homme de 33 ans, Alex au Q.I. étonnant, qui se fait psychanalyser. Il connaît des problèmes divers et notamment d'identité. Mais aussi il vit en permanence un conflit entre sa judéité qu'il ne parvient pas assumer et un monde goy qu'il refuse.
« …Mais je suis quelque chose de plus, ou du moins c'est ce qu'on me dit. Un Juif. Non ! non ! Un athée, je proclame. En fait de religion, je ne suis rien et je refuse de faire semblant d'être ce que je ne suis pas ! »
« Un Juif dont les parents sont vivants est la moitié du temps un bébé sans défense ! »
Il faut dire qu'avec une mère possessive et castratrice au possible et un père plus que discret, Alex qui vit un complexe d'Oedipe dévastateur, n'est pas au mieux et en particulier dans sa relation avec les femmes :
« J'ai des histoires qui durent jusqu'à un an, un an et demi, des mois et des mois d'amour, à la fois tendre et voluptueux, mais à la fin, c'est aussi inéluctable que la mort, le temps poursuit sa marche et ce désir s'exténue…Existe-t-il une loi disant qu'Alex Portnoy doit être le mari et le père de quelqu'un ? …Je ne veux tout bonnement pas m'engager par contrat en vue de coucher avec une seule et unique femme pour le reste de mes jours. »
Les conventions, Alex n'en veut pas.
« Où as tu pris que le mieux dans la vie c'était d'être obéissant ? de devenir un petit gentleman ? Vous parlez d'une aspiration pour un individu dévoré de désirs et de convoitises ! »
Le conflit se poursuit au niveau de l'éthique entre la morale et ses pulsions sexuelles irrépressibles et durant 370 pages, c'est un délire permanent conté certes avec talent et humour par
P. Roth, mais au bout d'un moment, on se lasse en raison de la répétitivité des scènes de sexe.
Publié en 1970 en France, ce livre a connu un franc succès malgré sa spécificité.