LE livre de Roth que tout le monde cite! Incontournable, donc.
Dans la toute récente biographie de Roth par
Blake Bailey, très riche (900 pages), on peut lire que le projet littéraire de Roth était d'adapter la "yiddishkeit" à la modernité et que son style mêle le langage de la rue à la sophistication littéraire (commentaires de
Saül Bellow)...
La question de la "yiddishkeit" au XXe siècle ne m'intéresse pas particulièrement (mais je raffole des contes yiddish de
Isaac Bashevis Singer!) et le style de Roth m'a rapidement lassé, j'y ai trouvé un côté
Woody Allen éprouvant et, à force, agaçant (Roth trouvait le travail d'Allen sans rapport avec le sien et absolument nul car du simple comique sans consistance sociologique): comme s'il injectait sans cesse des exhausteurs de goût dans ses personnages et les situations (hyperbole, théâtralisation, clownesque, (auto-)dérision, cynisme, pornographie, etc.) pour atteindre un certain grotesque qui, moi, me laisse indifférent (le livre lui coûtera le Nobel pour un "antisémitisme" et une "misogynie" qui lui seront reprochés... c'est un point de vue).
Le livre est paru aux USA en 1967 et je veux bien croire que, à cette époque, en raison de sa licence stylistique, cette liberté de ton provocatrice, il détonait et apportait quelque chose de nouveau. Mais aujourd'hui, cette forme littéraire est banale et elle dessert plutôt l'ouvrage, évoquant trop, je trouve, ces mauvais livres dans lesquels un style bruyant masque une absence de fond, alors que le fond, chez Roth, est le fruit d'une véritable réflexion (d'après ce que j'ai lu dans la biographie, sans quoi je serais passé à côté dans Portnoy - mais ceci parle peut-être plus de moi que du livre lui-même).
Manifestement pas la bonne porte d'entrée dans son oeuvre pour moi. J'essaierai ailleurs... "
La tache", "
Un homme"?