Infiniment

J'ai voulu avoir un avant-goût de l'écriture de Louise Roullier, avant de lire son roman Grain de sable.
Eh bien l'avant-goût est succulent.

Dans cette nouvelle, l'auteure raconte l'histoire d'un être bien étrange, conçu en laboratoire pour vivre éternellement. Mais ce que ses concepteurs n'avaient pas prévu, c'est que son rythme de vie s'adapterait à l'infinie durée qui lui était offerte. Un battement de coeur par heure, ou moins. Une existence passée, pour lui, comme entourée d'un film défilant en accéléré, pour les autres, comme une statue aux mouvements imperceptibles.
Et cet être voit passer les années, les siècles et les éons sans vraiment comprendre, attiré par les étoiles qui, seules, paraissent exister aussi longtemps que lui alors que le reste retourne en poussière sitôt élevé.

L'écriture est poétique, émouvante. J'espère qu'elle m'enchantera aussi sur un récit plus long.

Ah, la quête de l'immortalité, une douce utopie... Mais qui devient réalité dans ce monde futur.
Un sujet classique traité de manière originale, je n'avais jamais lu une approche comme celle ci.
L'écriture et le style se rapprochent plus de la littérature blanche, mais nous sommes bien en terre SF avec la science et l'émerveillement face à l'infini. Même si j'aurais préféré un peu plus d'explications sur la particularité, je me suis laissé emporter par le récit, le mythe. Que demander de plus ?

Infiniment est le genre de texte qui vous fait aimer les nouvelles. Ce texte commence comme une banale histoire de science-fiction, des chercheurs tripatouillent l'ADN humain afin d'augmenter l'espérance de vie. Une fois la mise en place faite, le récit prend une tournure vertigineuse. En quelques lignes, Louise Rouillier nous emmène loin, très loin dans l'espace et dans le temps. le Sense of Wonder dans toute sa splendeur.

Infiniment m'a fait penser à la phrase de Kafka : l'éternité c'est long, surtout vers la fin !
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Un rêve, une expérience, un enfant. Immortel. Et si cela arrivait vraiment ? Comment serait-il ? Vivrait-il ? Car un être incapable de mourir peut-il seulement vivre au même rythme qu'un humain lambda ?

Après plusieurs lectures abandonnées ces derniers jours, faute d'énergie et de concentration, j'ai poursuivi mon exploration de cette petite collection de nouvelles chez @editions1115 et à nouveau, ce fut une belle découverte. La plume est belle et la réflexion soulevée par le récit plus qu'intéressante.
Pas un coup de coeur cette fois-ci, mais un très joli moment de lecture.