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3,75

sur 8306 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avais adoré le film avec Sylvie Testud dans le rôle de Sagan. Mais avec ce livre "culte", je reste un peu sur ma faim. Certes il faut le replacer dans son contexte post seconde guerre mondiale.
Pour autant je m'attendais à quelque chose de beaucoup mais alors beaucoup plus "scandaleux" vu tout ce que j'ai pu entendre et lire sur ce bouquin. Je vois pas en quoi il est plus remuant pour la société de l'époque que certains grands classiques du XIXe siècle.
Au contraire ce livre fait preuve d'une belle finesse, l'antagonisme entre nos pulsions, nos sombres idées et nos remords est décrit avec conviction par Sagan. J'ai jamais eût le sentiment que l'auteur fasse l'apologie de je ne sais quelle doctrine prônant la décadence, la manipulation, le mensonge, la transgression. Au contraire, Sagan nuance immédiatement en invoquant les regrets, les interrogations de son héroïne Cécile.
La vraie prouesse est d'avoir écrit cette histoire à 18 ans. C'est surtout pour cela que je mets un 3. Sinon l'histoire en elle même ne m'a pas vraiment emportée bien qu'il soit agréable de trouver dans les premières pages surtout tout le vocabulaire du soleil, de la chaleur, de trouver quelques bonnes phrases comme "son indifférences la protège de mille petites choses sordides, c'est un gage d'intelligence", "il est tellement facile de suivre mes impulsions et de me repentir ensuite".
Mais bon je vois pas ce qu'il y a de si choquant dans ces pages même en essayant de me placer en 1954. En 1954 la littérature avait déjà connue bien plus sulfureux !

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Autre temps, autres moeurs, comme ils disent… Je crois que m'attendais à quelque chose de gros, à quelque chose de lourd… Je m'étais fait une idée du bouquin, complétement à l'ouest, après avoir lu que ce livre avait fait controverse à sa sortie. Les temps ont bien changé… Mais intéressant tout de même de lire un bouquin dont l'héroïne est qualifiée de petit monstre de la littérature qui paraît bien sage à côté de ce qu'on peut lire aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins que ce livre est un beau portrait d'une époque plus puritaine et plus respectueuse des conventions. Malgré une illustration plutôt pale d'une histoire machiavélique, je reste sous le charme de l'écriture de Sagan qui est simple et efficace, et surtout, je reste la tête pleine d'images inspirées par le décor merveilleux dans lequel est planté l'intrigue. Bref, un bon bouquin, qui se lit très facilement, mais je reste tout de même un peu sur ma faim quant au côté polémique suscité à sa sortie.

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Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de lire des classiques contemporains à l'époque de ma scolarité alors avec le confinement, je me suis dit : pourquoi pas Bonjour Tristesse ?

Je n'ai pas mis beaucoup de temps à me souvenir que le langage soutenu constituait une condition sine qua non pour qu'un roman soit étudié en classe. J'ai trouvé ce langage un peu désuet aussi. le roman aurait-il mal vieilli ?
En tout cas, une chose est sûre : les idées que Bonjour Tristesse véhiculait à l'époque n'étaient pas désuètes, elles, mais plutôt osées. Cécile est une ado qui passe ses vacances sur la Côte d'Azur avec son père, Raymond, veuf. Ils sont complices, tiennent à leur indépendance, notamment dans leurs idées. Cécile est en quête de liberté et de plaisir, son père est volage.

Cette tranquillité familiale va être perturbé par deux femmes : en premier la jeune Elsa, belle mondaine un peu bête, maîtresse de Raymond. Et puis Anne descendra de Paris : Anne, elle est plus mûre, plus sage, plus cultivée, plus vieille. Raymond et elle prévoient de se marier à l'automne qui vient.
L'anticonformiste Cécile ne voit pas ça d'un bon oeil. Alors qu'elle-même flirte et connaît ses premiers émois avec le jeune Cyril, elle va devenir jalouse et manipulatrice pour faire capoter le dessein de son père. Je n'en dis pas plus de peur d'en dire trop…

Françoise Sagan signe ici un court roman engagé, féministe, épicurien. Bonjour Tristesse est loin d'être un coup de coeur pour moi mais il y a matière à étudier et la fin est excellente.
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241 critiques ! La mienne ne sera peut-être pas représentative de la majorité. J'ai certainement découvert Sagan trop tard. Car j'ai eu beaucoup de mal à adhérer à l'intrigue, à ce milieu social. Ces gens ne m'intéressent pas ! Je sens bien qu'en 54, c'était une écriture neuve, moderne, par les propos de cette jeune fille. C'est même pour cela que je suis allé jusqu'au bout du roman. Mais bien content d'en avoir fini.
Désolé !
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Il aura fallu une proposition de lecture commune pour que je me lance dans cette lecture qui pourtant m'intriguait depuis un moment.

Je peux maintenant dire que je l'ai lu, pas forcément apprécié mais c'est le jeu et on ne gagne pas à tout les coups...

Il faut reconnaitre à l'auteure son talent d'écriture car à 18 ans tout le monde n'est pas capable d'écrire de façon aussi appliquée.
Cependant, je fonctionne beaucoup à l'affect envers les personnages et là, ça coince. Cécile 17 ans, égoïste, prétentieuse, un brin rebelle faisant partie de la bourgeoisie parisienne des années 50 m'a fortement agacée.
Heureusement le roman est court sinon je ne suis pas sûre que je l'aurais lu en entier.

Pour le côté sulfureux, 69 ans plus tard il n'en reste pas grand chose. Mais si l'on remet le livre dans son époque, je peux comprendre qu'un roman comme celui-ci, écrit par une jeune fille de 17 ans de bonne famille ai pu choquer.
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Quand j'ai lu ce roman en 1981, j'ai appris en fait beaucoup de chose sur ma mère, femme qui avait 20 ans en 1954. Comment la frivolité devenait une philosophie de vie, et finissait par exiger son paiement.
Lorsque la colère surgit, et que l'on ne voit plus d'action possible, il deux façons d'en sortir, la première est la haine et le mépris (Godard) la deuxième la Tristesse. La tristesse est une colère apaisée.
C'est ce livre qui m'a permis de comprendre ma mère.
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Relecture dans le cadre d'un challenge.

Il y a une bonne quarantaine d'années, j'ai lu Bonjour Tristesse.
A l'époque, j'avais 16 ans et je piquais tous les poche de ma grand-mère, elle achetait deux « J'ai lu » ou « le livre de poche » par semaine (j'ai dû lire tous les Troyat, Clavel et consorts). J'empruntais aussi ceux de mon grand-père, fan des « le masque » Exbrayat Chandler et A Christie.
Bref, à l'époque, j'avais aimé Sagan et j'en avais lu des cargaisons.

Je démarre donc tranquillement cette relecture, j'ai un vague souvenir de l'intrigue, des personnages et de la fin. Page 10, je commence à me demander ce que je fais là, page 30, franchement, j'ai trouvé ça bien ? , page 50, mais bon sang, qui a le plus mal vieilli, le bouquin ou moi ??? Bref, je suis allée au bout. La note de 3 est une moyenne, j'aurais sûrement mis 5 en 1980 et j'estime mon plaisir de relecture à 1.

Alors si, jeune fille, vous avez aimé Sagan, restez sur cette impression positive et ne la relisez pas et si vous voulez des plumes féminines féministes et classiques du xxème, version triangle amoureux, précipitez-vous sur l'invitée de S de Beauvoir, vous préférez la jalousie, la chatte de Colette vous comblera, ou encore un vrai livre scandaleux, lancez-vous dans l'amant de M Duras qui, eux, n'ont pas pris une ride.
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Dans le Top 3 des choses que je hais viscéralement, il y a :

- Les enfants qui vagissent comme des veaux qui agonisent
- Ces enculés qui abandonnent leurs beaux matous, leurs gros toutous, en passant par Montélimar (hop, petite réf' pas piquée des hannetons)
- Les gens qui se plaignent alors qu'il n'y a pas lieu d'être.

Tu te doutes bien que je vais parler de la troisième catégorie.

Car c'est clairement de ça dont il s'agit.

Tu veux un rappel de l'histoire ?

Dans ma grande générosité, je m'en charge. Voici de quoi rafraîchir ta mémoire qui flanche.

Cécile a 17 ans, elle vient de rater son bac. Mais son père est super sympa, donc ils partent en vacances dans le sud, vers Cannes, je crois.

(J'aurais raté mon bac, je ne suis même pas sûre que mon père m'aurait autorisée à manger à table avec lui. Mais bon, je pose ça ici, tu en fais ce que tu veux.)

Son père, il a la quarantaine, il est pas mal physiquement. le truc, c'est qu'il s'appelle Raymond. Et Raymond, ça me fait penser à mon voisin qui a une grosse moustache qui lui sert de garde-manger, et que tu dois embrasser parce que c'est un ami proche, et que du coup tu es dégoûté parce que tu sens les morceaux de cabillaud coller sur ta joue.

Mais bon, c'est pas tellement grave, j'imaginais Raymond comme Clark Gable, donc il a quand même du style, même s'il a un prénom de vieux grand-père qui sucre les fraises.

Donc, Raymond Gable, il part en vacances avec Cécile, et aussi sa maîtresse, Elsa. Elsa, elle est jolie et en plus elle s'entend super bien avec Cécile.

Cécile, quant à elle, elle vit sa meilleure vie, alternant plage, mondanité, et amourette.

Bah ouais, dix-sept ans, c'est l'âge des amours, et donc son petit coeur frétille pour un garçon de vingt-six ans. le garçon, hélas, ne s'appelle pas Lazare (Lazare et Cécile, tu m'as compris tu m'as) mais Cyril. Tant pis pour lui, au pire il peut se confier à Raymond Gable qui connaît aussi les chagrins d'un prénom mal choisi.

le truc, c'est que Raymond Gable décide d'inviter la copine de feu sa femme, Anne, qui est aussi super jolie. Et là, paf, il se rend compte qu'il l'aime autant qu'Ugolin en pince pour Manon des Sources, et que cet amour est réciproque. Donc ça part en demande en mariage.

Cécile, elle trouve ça cool, tant que ça change pas sa complicité avec son daron et qu'elle peut continuer à flirter avec Cyril-Lazare.

Tu te doutes bien que ce n'est pas le cas.

Anne, elle va faire en sorte que Cécile puisse repasser son bac, et l'obtenir.

Et donc Cécile, sous prétexte qu'Anne veut lui faire faire des cahiers de vacances, elle décide de se rebeller en fomentant un complot délirant mettant en scène Cyril-Lazare et Elsa, la maîtresse bafouée.

le truc, c'est que ça finit en suicide.

Pas cool.

- Mais en quoi Cécile se plaint-elle ?

J'aime beaucoup quand tu me poses ces questions bien tournées.

Exemple tout con : l'Amour.

Cécile dit être éprise de Cyril-Lazare. Genre vraiment. Elle a envie de ses bras, de ses caresses, de ses petits bisous et tout le bordel rose-guimauve que j'abhorre presque autant que les gosses.

Cécile explique bien qu'elle est amoureuse. Et puis en fait non. Ah mais en fait si. Nan, en fait c'est sûr que non.

Insupportable. J'ai envie de la gifler.

Pauvre petite fille riche, contrainte de faire ses cahiers de vacances dans sa chambre pendant qu'Anne fume ses clopes.

Regarde les autres, bordel à queues.
Regarde Monsieur Kerdoncuff qui marche, courbé par le chagrin parce qu'il vient de perdre sa tendre épouse.
Regarde le fils Monroy qui se meurt d'une leucémie à l'âge de trois ans.
Regarde mon chat Maurice qui vient de perdre une patte et qui tente désespérément de sauter sur mes genoux.

Monsieur Kerdoncuff ne pleure pas. Il se contente d'avancer, portant toute sa peine sur ses épaules chétives en attendant de rejoindre sa chère.
Le fils Monroy qui meurt sur son lit d'hôpital affronte avec courage son cancer. Pourtant il sait qu'il va mourir. Mais il ne dit rien.
Maurice, lui, traîne sa patte atrophiée comme un boulet, en me regardant avec désespoir.

Ce soir, quand il se couchera, Monsieur Kerdoncuff sait qu'il ne verra pas le lendemain matin, et qu'il va retrouver sa femme. Pour la première fois depuis six mois, il se couche le coeur léger.
le fils Monroy va mourir aussi. La fin d'une souffrance qui martyrisait son petit corps, et le début d'une autre pour ses parents, qui, eux, restent. Mais le fils Monroy s'en flagelle les amygdales, puisqu'il jouera aux Playmobil avec le Petit Grégory.
Quant à Maurice, une fois qu'il a compris que sa patte ne repousserait pas, il a cessé de miauler comme âme damnée. Après tout, n'en reste-t-il pas une autre pour emmerder Philippe?

Alors, la vie est-elle si mauvaise ?

Bah non, Cécile. Cesse de te plaindre. Certes, le monde s'embrase, les gens sont malheureux, mon père a voté pour Bardella et Yann Arthus-Bertrand a fait sponsoriser son film par Total, mais ça pourrait être pire.

Allez, Cécile, tu écris tes chagrins de petite adolescente. Je comprends.

D'ailleurs tu écris bien. C'est toujours ça de pris, non ?
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Un classique au charme désuet. du romantisme. Sur la naissance de l'amour, sur l'inconvenance des comportements, sur les désirs multiples, sur la confusion des sentiments. Pas de coup de coeur mais un attachement à cette auteure qui fait naître le trouble.

Lis Bonjour Tristesse, tu accompagnes Cécile l'adolescente inconstante, tu vis avec elle, tu vis dans ses pensées nets et dans ses pensées plus complexes, plus troubles, tordues. Cela se passe dans les années cinquante, c'est l'été, le moment où le corps et l'esprit s'ébattent. Cécile découvre le plaisir de l'amour charnel.

Le père de Cécile vit légèrement, il ne s'attache qu'au plaisir de l'instant, il vit dans une sorte de débauche, il entraîne sa fille avec lui. Il fait de nombreuses conquêtes féminines passagères. Cette vie leur plaît. Voilà qu'une vraie dame, Anne, en tout point différente d'eux, vient casser l'ordre des choses. Anne tombe amoureuse de ce père que Cécile aime tant.
Cécile élabore un plan diabolique, elle connaît trop bien son père, elle ne se résout pas à la nouvelle liaison qu'entretient son père. Elle ne le veut pas qu'à une seule.
Le reste c'est à vous de le découvrir.

J'aime bien mais c'est peut-être trop court.
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J'avais vu le film avec Jean Seberg. J'avais lu Sagan 1954, où Anne Berest entremêle vie personnelle, chronique de l'écriture et de la publication du premier roman d'une jeune prometteuse de dix-huit ans.
En route donc pour lire un grand classique de la littérature française. Je garde une impression mitigée de ce triangle à trois femmes tournant autour d'un homme, le père de Cécile. Je retiens surtout la maturité du style - phrases courtes, assertions tranchées, regard désabusé sur le monde et ses adultes prévisibles (voir les 383 citations) . Perce aussi le machiavélisme de la presqu'adulte, résolue à préserver la complicité entre une fille et son père chéri.
En définitive, j'ai préféré la plume d'Anne Berest, plus tendre, fusionnant Françoise Sagan et elle-même, en une seule jeune femme à un tournant de leur existence.
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