AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 174 notes
5
9 avis
4
19 avis
3
13 avis
2
1 avis
1
0 avis
Après la mort de sa mère, Yazid, le narrateur décide de retourner rue Darwin,à Alger, dans le quartier Belcourt où il est né.
Roman foisonnant où le personnage de Lalla Sadia, dite Djéda domine le récit. À travers l'histoire d'une famille, c'est l'histoire de l'Algérie des années 50 à nos jours qui est racontée ici.
Commenter  J’apprécie          31
Venu d'Algérie et France pour offrir à sa mère de mourir entourée des siens, Yazid retrouve ses frères et soeurs, dispersés aux quatre coins du monde, Karim (le Marseillais), Nazim (homme d'affaires à Paris), Souad (l'universitaire américaine,) et Mounia (consultante en communication au Canada), seul manque le dernier frère, Hédi, qui est tombé sous la coupe des imans et prépare le djihad.

Yazid est le seul enfant à être resté en Algérie auprès de "sa mère", tous les autres, dès qu'ils ont pu, ont fui.

Lorsqu'il se penche pour un dernier baiser à sa mère sur son lit d'hôpital, il croit l'entendre dire "Va, retourne à la rue Darwin". Et retourner dans cette rue, c'est se pencher sur son passé, faire revivre les vieux fantômes, sortir les squelettes des placards de la famille... c'est aussi, accepter ses origines.

Lala Sadia, Djeda, sa riche et puissante grand-mère, chef de clan de Kadri, ayant bati sa fortune comme propriétaire des plus grands bordel du pays et d'Europe, qui décide, à la mort de son père de faire de Yazid, l'héritier.

Karima, l'épouse du fils décédé, la mère de Yazid et Ferroudja, la prostituée, qui se sont échappées, puis ont repris Yazid au clan.

En 1957, Yazid à 8 ans, il retrouve Karima et sa famille rue Darwin. le "petit prince" va vivre dans une famille pauvre, dans une pièce avec sa fratrie, sa mère et le nouvel époux de celle-ci.

Yazid, au gré de sa quête de ses origines, (est-il réellement le fils de Karima ou plutôt celui d'une prostituée du bordel de sa grand-mère ?) nous conte l'Algérie de son enfance, celle de la guerre d'indépendance, celle des frontières, la sale guerre de 1991, la guerre contre les pauvres des bidonvilles.

Peu de personnage masculin dans ce roman, dominé par les femmes.

Le rabbin Simon, qui raconte aux enfants du quartier les contes de la Bible, et qui n'a jamais accepter de partir d'Algérie, mais qui ne parle pas de la Shoah.

Daoud, l'ami d'enfance du phalanstère, exilé par la terrible grand-mère, parce qu'il n'est pas comme les autres... et qu'il faut soigner, allant jusqu'aux électrochocs... Yazid le recherchera lors de son passage à Paris, mais bien trop tard, Daoud est mort. Son ami Jean lui parle de lui et lui révèle son homosexualité, sa mort du sida, et son changement de nom de Daoud en David, en référence au juif errant.


excellent - Roman du mensonge et du silence, mais aussi une grande fresque historique sur l'Algérie des années 50 à nos jours.
Lien : http://mazel-annie.blogspot...
Commenter  J’apprécie          30
Un des livres à lire si l'on veut comprendre, essayer de comprendre les Algériens et l'Algérie vis à vis de la France et de l'Occident.
Un gamin utilisé de manière passive puis active, par le FLN puis les islamistes.
La rue Darwin est un quartier, une favela, de Belcourt à Alger. La misère y est reine, gouverne et unit. Les puissants peuvent être algériens ou français.
Le gamin, devenu adulte se retrouve seul responsable de sa vieille mère rue Darwin à Belcourt. Et en même temps en contact avec les puissants algériens. Ses frères et soeurs, eux, ont choisi (et réussi) l'exil.
La rue Darwin s'ajoute aux dossiers de l'exil et des doubles cultures.
Commenter  J’apprécie          20
Yazid, tel est le nom du narrateur, raconte les souvenirs de son enfance en Algérie. Yazid est un enfant sans mère, du moins ne l'a-t-il jamais vu, enlevé dès sa naissance à sa mère biologique, il s'est retrouvé chez Djéda, la maîtresse d'un immense domaine hérité de sa tribu dont la fortune provenait d'une maison de tolérance implantée sur le domaine où elle accueillait les jeunes filles en détresse.
A travers Yazid, c'est l'auteur que l'on entend nous parler de la vie en Algérie pendant les différentes périodes de son histoire depuis les années 1950, de ses réflexions sur l'Islam et les religions en général, sur la mort, sur la vie. La lecture n'est pas aisée, en raison notamment des sauts que le narrateur effectue au grès des souvenirs qu'il évoque et aussi parfois de termes dont la compréhension nécessite le recours à un dictionnaire (ce fut mon cas pour quelques mots, somme toute pas trop nombreux) ainsi que le défilé de personnages que l'on a parfois du mal à rapporter à la vie de Yazid. le style de l'écriture de Boualem Sansal est brillant, comme à l'accoutumé. Il serait tout de même dommage de renoncer à la lecture de ce livre trop tôt si l'on rebuté d'entrée.
La fin du livre donne enfin la clé de la naissance de Yazid par sa propre mère sur le point de mourir, mais c'était un secret qu'elle se devait de garder. Je garde de ce livre l'écho d'une grande tristesse, de beaucoup de nostalgie et des cris de révolte du narrateur et de l'auteur.

Commenter  J’apprécie          20
Un conte, une fable où l'Algérie serait au coeur … Une réflexion sur la vie à travers les yeux de Yazid son parcours, ses réflexions, ses questionnements qui vont l'accompagner tout au long de sa vie.
Aura – t' il des réponses ?
Un roman fabuleux et rageur où Boualem Sensal nous y décrit l'Algérie des années 50 à aujourd'hui. Il s'insurge et dénonce avec véhémence mais lucidité et fatalité une Algérie qui tente de vivre et de se reconstruire !! Une Algérie complexe et déchirée …

Des sentiments, des sensations exacerbées ! Mais où parfois au détour d'une pensée, d'une phrase, pointe une note d'ironie, une note d'humour !
L'on y croise des personnages fascinants, charismatiques et « bousculées » !!

Quelle sensibilité et quelle écriture !!
Conquise par ce roman qui nous transporte au delà des frontières !
Boualem Sensal … un auteur à part ! Un poète au ton rageur.
Lien : https://lespatchoulivresdeve..
Commenter  J’apprécie          20
Prix du Roman Arabe 2012

La rue Darwin est une rue d'Alger, du quartier populaire Belcourt ; c'est là que s'est déroulée une grande partie de l'enfance du narrateur, Yazid.
Le livre s'ouvre sur une scène d'hôpital : à la Pitié-Salpêtrière la mère de Yazid, enfin, celle qu'il appelle maman, est en train de mourir ; ses frères et ses soeurs venus des divers pays où ils se sont installés, USA, Canada, France, et lui Yazid qui vivait avec elle en Algérie, l'entourent une dernière fois. Un seul enfant manque : Hédi, le petit dernier venu sur le tard, qui fait le djihad en Afganistan. Et c'est cette femme mourante, qui dit à son fils aîné : "Va, retourne à la rue Darwin".
Avec des aller-retour entre présent et passé, B. Sansal nous raconte une histoire de famille en même temps que l'Histoire de son pays des années 50 à nos jours.
L'histoire de famille n'est pas simple, elle est même plutôt extraordinaire ; qui est-il exactement, ce fils aîné, ce Yazid ? Point de repère : une grand-mère, très riche (richesse née d'un bordel qui jouxte sa grande maison), qui règne sur un véritable empire ; chez elle, sont élevés ensemble de nombreux enfants, dont Daoud, le petit garçon fragile qui ressemble étonnament à Yazid et dont celui-ci retrouvera la trace beaucoup plus tard. Et la mère, qui est vraiment la mère de Yazid ? On ne le saura qu'à la fin du récit même si on peut le deviner plus tôt.
Quant à l'histoire de l'Algérie, on la connait un peu : mais elle est présentée ici d'une façon originale, sans fard, elle questionne, elle interpelle...

Humanité, poésie, empathie et humour, mais aussi tristesse, rage, dureté sont les sentiments qui dominent ; véritable quête d'identité d'un homme et d'un pays, un récit passionnant d'une grande richesse et d'une étonnante clairvoyance. Et dans cette puissante ode à la famille au sens large, il y a aussi des pages absolument magnifiques sur Alger !

Extrait : "Dans mon souvenir, je suis dans la maison de grand-mère, dans une vaste chambre haute de plafond contigüe à la sienne, avec d'autres enfants, des garçons, des filles, sept, huit, dix, je ne suis pas sûr du nombre, ces petits ça bouge tout le temps. Ils faisaient partie de la maisonnée, on les traitait comme les enfants du sérail, tous s'en occupaient et personne. Ils ne manquaient de rien et en même temps on avait l'air de ne pas savoir qui ils étaient et ce qu'ils fabriquaient là. C'était le bon plaisir de Djéda qu'ils fussent avec nous et qu'on les traitât comme ses enfants." (p 71)

Commenter  J’apprécie          20
Une belle découverte de cet auteur
Commenter  J’apprécie          20
Une belle écriture avec beaucoup d'aller retour dans le temps (ce qui m'a un peu dérangé mais chacun son style....), une histoire qui se dessine au fur et à mesure comme un ravaudage qui tournerait à la dentelle.
Un homme dans un colonialisme finissant, un empire "bordélique", aimé par ses trois mères sans avoir jamais pu dire "Maman" à une seule d'entre elles.
Trois familles, trois héritages quelle vie pour un seul homme....
Commenter  J’apprécie          21
Ce roman très autobiographique entraîne le lecteur dans l'enfance assez surréaliste du jeune Yazid en Algérie, plus précisément dans le quartier Belcourt, celui de Camus, dans une petite rue, la rue Darwin, où l'enfant avait trouvé un refuge familial protecteur durant son enfance bahutée. Ce livre est l'histoire de cinquante ans d'Algérie, d'un pays agricole, riche, aux traces encore bien vives de l'ottoman, jusqu'à nos jours et aux ravages désastreux de l'après décolonisation, immédiatement consécutifs à ceux de la guerre des années soixante puis des guerres civiles qui ont touché ce pays depuis lors.
Le fil d'Ariane de cette évocation est le destin complexe de ce jeune Yazid, échouant à Paris pour les raisons de santé affaiblissant sa mère, puis revenant chercher rue Darwin, la clé de toute son histoire.
Le livre vaut bien sûr par cette intrigue quasi autobiographique, mais à mon sens il vaut surtout par le style superbe de l'auteur. de la façon la plus positive qui soit certaines des phrases du livre sont réellement proustiennes, c'est un vrai compliment de ma part, tant elles sont ciselées, pesées, articulées, et construites dans une vision de la littérature faisant tout particulièrement honneur à la langue française. Ailleurs les mots sont rares, recherchés, ici et là une phrase courte que l'on note tant son poids sémantique est fort.
Enfin pour tous ceux qui croient connaître nos frères du nord de l'Afrique, abandonnez l'espace de ces pages tous vos préjugés, tout le passé sédimenté de l'histoire entre la France et l'Algérie, et vous découvrirez combien il y a d'humanité, la plus profonde, dans cet ouvrage, dans les personnages si réels qui y sont évoqués.
Je ne peux achever ces lignes sans saluer le courage de l'auteur n'hésitant pas à afficher clairement ses opinions politiques et religieuses.
Commenter  J’apprécie          10
Ce roman sur fond de guerre d'Algérie est un peu confus. L'auteur passe très souvent du coq à l'âne, et je dois avouer qu'il nous perd quelques fois. de plus, le contexte de la guerre d'Algérie nous manque un peu pour comprendre toute cette histoire. Heureusement, tout s'éclaire dans les dernières pages, et l'intrigue bien que peu étonnante, amène à ce livre un peu plus de considération. Néanmoins, on aurait aimé de l'auteur un vocabulaire un peu plus simple et qu'il aille plus à l'essentiel ; j'ai vraiment trouvé qu'il brodait trop, ce qui rend parfois le texte un peu lourd à mon goût.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (388) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}