Venu d'Algérie et France pour offrir à sa mère de mourir entourée des siens, Yazid retrouve ses frères et soeurs, dispersés aux quatre coins du monde, Karim (le Marseillais), Nazim (homme d'affaires à Paris), Souad (l'universitaire américaine,) et Mounia (consultante en communication au Canada), seul manque le dernier frère, Hédi, qui est tombé sous la coupe des imans et prépare le djihad.
Yazid est le seul enfant à être resté en Algérie auprès de "sa mère", tous les autres, dès qu'ils ont pu, ont fui.
Lorsqu'il se penche pour un dernier baiser à sa mère sur son lit d'hôpital, il croit l'entendre dire "Va, retourne à la
rue Darwin". Et retourner dans cette rue, c'est se pencher sur son passé, faire revivre les vieux fantômes, sortir les squelettes des placards de la famille... c'est aussi, accepter ses origines.
Lala Sadia, Djeda, sa riche et puissante grand-mère, chef de clan de Kadri, ayant bati sa fortune comme propriétaire des plus grands bordel du pays et d'Europe, qui décide, à la mort de son père de faire de Yazid, l'héritier.
Karima, l'épouse du fils décédé, la mère de Yazid et Ferroudja, la prostituée, qui se sont échappées, puis ont repris Yazid au clan.
En 1957, Yazid à 8 ans, il retrouve Karima et sa famille
rue Darwin. le "petit prince" va vivre dans une famille pauvre, dans une pièce avec sa fratrie, sa mère et le nouvel époux de celle-ci.
Yazid, au gré de sa quête de ses origines, (est-il réellement le fils de Karima ou plutôt celui d'une prostituée du bordel de sa grand-mère ?) nous conte l'Algérie de son enfance, celle de la guerre d'indépendance, celle des frontières, la sale guerre de 1991, la guerre contre les pauvres des bidonvilles.
Peu de personnage masculin dans ce roman, dominé par les femmes.
Le rabbin Simon, qui raconte aux enfants du quartier les contes de la Bible, et qui n'a jamais accepter de partir d'Algérie, mais qui ne parle pas de la Shoah.
Daoud, l'ami d'enfance du phalanstère, exilé par la terrible grand-mère, parce qu'il n'est pas comme les autres... et qu'il faut soigner, allant jusqu'aux électrochocs... Yazid le recherchera lors de son passage à Paris, mais bien trop tard, Daoud est mort. Son ami Jean lui parle de lui et lui révèle son homosexualité, sa mort du sida, et son changement de nom de Daoud en David, en référence au juif errant.
excellent - Roman du mensonge et du silence, mais aussi une grande fresque historique sur l'Algérie des années 50 à nos jours.
Lien :
http://mazel-annie.blogspot...