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EAN : 9782221086520
152 pages
Robert Laffont (15/01/1998)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Satprem et son oeuvre provoquent en moi respect et admiration profonde...Ce texte lumineux m'a apporté un rare sentiment de rayonnement, de soulagement et de sérénité... Le choc fut tel qu' immédiatement j'eus envie de le partager... il ne faut pas hésiter à reprendre cet ouvrage plusieurs fois car à chaque lecture correspond une nouvelle richesse.
Robert Laffont
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans cet ouvrage le poète et philosophe qu'est Satprem, nous fait part de sa vision de l'Homme...être de transition.
L'écriture est claire et le message plein d'espoir. Un beau livre à lire et relire.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation

Toujours il y a une vieille mémoire qui remue en nous,
Quelque chose qui chante de l’autre côté,
Ou qui appelle, ou qui hante.
De l’autre côté de quoi, on ne sait pas très bien.
Toujours il y a un vieil Inconnu qui nous habite et qui nous tire,
Et qui semble si vieux, et si proche,
Comme un inconnu qui serait quand même connu,
Qui serait nous-mêmes et plus que nous,
Comme un enfant perdu qui ne s’y retrouve plus…
Et ça tire, vers quoi, on ne sait pas, on ne sait plus.
Et pourtant c’est comme si on avait toujours su.
C’est un pays « là-bas » où l’on avait couru, joué, toujours joué,
Un grand espace ensoleillé qui nous habite quand même
Entre nos quatre murs et nos complets-vestons si étriqués.
Il y a une vieille musique qui s’obstine,
Un vieil oiseau sauvage jamais attrapé
Qui bat quand même des ailes dans notre cage.
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Et un jour encore, à propos de ce monde supramental, ou plutôt de cette vibration supramentale, parce que l’air et tout l’espace météorologique, ça vibre, comme les forêts, la mer, la peine, ou même la pierre dans son tourbillon atomique, Mère a dit à ce petit de la mer : c’est une puissance à écraser un éléphant.
Alors le petit a encore ouvert les yeux ronds de sa vieille logique : comment cela peut-il être écrasant si c’est « fluide »? et qu’est-ce qui est écrasé ou à écraser ?
Il faut encore du temps pour comprendre... Mais ce petit de la mer voulait absolument comprendre. Mère et Sri Aurobindo avaient VÉCU cela, donc c’était vivable ou à vivre.
Et peu à peu, mais peu à peu c’est très long dans le temps du corps qui doit faire l’expérience. Peu à peu le petit, l’aspirant brûlant au vrai conte de fées, a compris cette simple chose : mais ça écrase la mort !
Ça écrase cet écran, ce mur entre ce côté-ci et l’autre. C’est peut-être ce mur précisément entre notre espèce humaine et l’autre, la prochaine, celle qui est à faire, comme le mur qui sépare le poisson des abysses du premier poisson sur la plage qui doit respirer cet air « impossible »... et apprendre à marcher quand même.
Et encore peu à peu dans le long temps du corps, car le temps du corps est si long par rapport aux petits éclairs du Mental, qui ne durent pas — mais une fois que le corps a compris, c’est inébranlablement compris, comme la première goutte de lait du sein de sa mère. Cet enfant d’un nouveau monde naissant s’est aperçu d’une chose très extraordinaire, mais que personne ne voit parce que tout le monde est dedans, et il faut être un peu dehors pour le voir : nous, les hommes de cette espèce mentale, nous sommes TOTALEMENT enfermés dans un scaphandre de plomb, comme l’astro- naute qui marche dans l’espace !
C’est une formidable dé-couverte !
Car la grande découverte, c’est de s’apercevoir de ce qui est là, de l’obstacle, invisible pour nous tous qui sommes dedans et qui respirons cet air du bon-dieu ! Mais c’est un air mortel et asphyxiant de plus en plus — il y a un autre air ! Il faut faire un trou dans le scaphandre pour s’en apercevoir ! C’est le prochain air ! comme celui d’après le poisson.
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Alors un Feu a commencé de monter du fond des Temps, du fond d’un premier vivant sous quelque étoile, et c’était comme un cataclysme sans éclat, tout-puissant, irrésistible, insupportable, comme si une première Vie empoignait la Mort pour la déchirer de fond en comble, l’éructer dehors et envahir de son Feu impossible cette carcasse nulle et sidérée qui aurait presque crié : mais je vais mourir ! et c’était la Mort qui mourait sous cette impossible lave épaisse, dense, implacable, qui montait- montait du fond du ventre de la terre et déchirait, lacérait, écrasait et déracinait un vieux mort qui s’était toujours cru vivant.
Un cataclysme de Feu silencieux.

Non, jamais-plus il n’y aurait de 53.767.

C’était le Wagon Noir éclaté.

C’était un monde éclaté.

C’était une impossible « Chose » qui commençait, qui éclatait tous les petits morts qui vivent, tous les petits mondes qui truquent et trichent, tous les petits fantômes qui hurlent et marchandent, toutes les petites passions sans sens qui s’assassinent — toute la vieille zoologie délirante — pour les obliger à être ou à disparaître.
Là-haut, là-bas, il y avait des temps, la Grande Mère avait dit, et sa Voix était comme une tempête tranquille qui couvrait un horizon noir : « Ma Douleur veut obtenir la réponse des hommes... par n’importe quel moyen. »
Car sa Douleur, qui est la douleur de la Terre, est de n’être pas cette Joie, cet Amour, cette Vie qui couve sous notre Roc de Mensonge.
Sa Blessure, qui est notre blessure, est de n’être pas ce-que-nous-sommes.
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Le troisième jour, les glissières se sont ouvertes, et ils furent précipités dans la neige. Et l’Horreur nue.
Bigorneau-53.766 se disait encore quelque chose, comme du fond d’un vieil océan : il faut tra-ver-ser.
Il a traversé 536 jours et autant de nuits. Mais il n’y avait plus de jours ni de nuits, c’était pareil, c’était rien qui s’accrochait au rocher nu. Le cinq cent trente- cinquième jour, Bigorneau s’est senti intérieurement tiré par quelque chose ; il s’est retourné sur sa paillasse — son voisin l’a regardé avec de grands yeux tendres : « Il y avait des prés... » Des prés? « Tu diras à ma mère... »
Et puis c’est tout, il était mort. Un homme de fer est venu, a tiré sa veste rayée, marqué son matricule à l’encre sur sa poitrine, et au four.
Bigorneau n’a jamais su son nom ni le nom de son village, ni le nom de sa mère — il était de nulle part.
Dehors, il y avait des piles de cadavres qui attendaient.
Le cinq cent trente-sixième jour, Bigorneau a été précipité « libre », dans une Nuit plus grande encore parce qu’elle était le jour de tout le monde, mais lui, il était à jamais de nulle part.
(…) Tout de même, il y avait ce voisin aux grands yeux tendres qui lui laissait quelque chose, comme un message.
C’était peut-être tout ce qui lui restait des « hommes ». Bigorneau était mort. Comment fait un mort pour vivre ? Comment faire semblant?

Ce n’était pas possible — pas-pos-sible.
(…) Les « hommes », c’était une croûte d’oubli.
Ex-Bigorneau ne pouvait pas oublier. Mais on ne pouvait pas vivre comme ça. Ça fait trop mal.
On ne pouvait pas non plus haïr ces autres croûtes qui vivent dans leur Horreur, c’était comme se haïr soi-même, on ne pouvait pas les aimer non plus — on pouvait aimer pour rien, comme un feu de varech sur la plage, comme ces grands yeux tendres qui s’en allaient dans la mort. Il y avait une Tendresse au fond de la croûte. C’était le dernier mot muet de la vie.
Alors? alors quoi, bon sang !

Ce quoi, c’était peut-être le premier mot muet de la vie.

Cette Tendresse, c’était peut-être le dernier mot jamais trouvé — pas vivable dans cette croûte-là.
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Toujours, il y a une vieille mémoire qui remue en nous. Quelque chose qui chante de l'autre côté, ou qui appelle, ou qui hante. De l'autre côté de quoi, on ne sait pas très bien. [...] Toujours, il y a un vieil Inconnu qui nous habite et qui nous tire, et qui semble si vieux, et si proche, comme un inconnu qui serait quand-même connu, qui serait nous même et plus que nous, comme un enfant perdu qui ne s'y retrouve plus [...]. Et "ça" tire, et ça tire, vers quoi, on ne sait pas, ou on ne sait plus, et pourtant c'est comme si on l'avait toujours su.
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