Ma circoncision

Ce n'est pas les publications de « Ma circoncision » et « le manuel du puceau » qui nous contrediront. Riad Sattouf creuse, cherche, questionne : qu'est-ce qu'être un homme, qui est fort, qui est faible ?

Pourquoi faut-il toujours se battre pour exister, être reconnu et trouver sa place ? Oui, il nous raconte tout cela avec un humour et une sincérité qui laisse pantois. En créant « Pascal Brutal » ou dans « Retour au collège » Sattouf venge tous les petits, les faibles, les pinpins, les acnéiques et les laissés pour compte.
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Riad Sattouf a beaucoup d'humour et de talent. Il l'a prouvé, une fois de plus, il y a quelques années, dans ce petit album, bande dessinée très originale : ma circoncision.
Des textes très sérieux accompagnent les dessins agrémentés de bulles et de précisions qui permettent de suivre le jeune Riad (8 ans), à l'époque où il vivait en Syrie, dans un petit village nommé Ter Maaleh, près de Homs. Il joue souvent avec ses cousins, Majid et Amin, et ils sont fans absolus de Conan le Barbare qu'ils ont vu dix fois sur cassette vidéo.
Conan étant né en Cimmérie, pays barbare et nordique, dans la fiction de Robert E. Howard, ils veulent être de vrais Cimmériens mais lorsqu'ils font pipi côte à côte pour comparer la longueur de leur jet, Riad ne peut que constater : son zobi est une trompe alors que celui de ses cousins est un champignon !
Voilà même qu'on le traite d'Israëlien, la pire insulte ! Les choses s'aggravent lorsque son père décide de le circoncire. Celui-ci, titulaire d'un double doctorat à la Sorbonne est venu enseigner L Histoire à l'université de Damas.
C'est l'occasion, pour l'auteur, de nous faire un état des lieux sur l'école, en Syrie, au milieu des années 1980 : « Tout était prétexte à frapper les enfants. » Il lui arrive aussi de voir plusieurs hommes pendus sur une grande place de la ville voisine. Il constate aussi que, dans cette société traditionnelle : « Nous avions beaucoup de mal à communiquer. »
Il avait bien la promesse de l'achat d'un Goldorak géant mais son père l'envoie balader après l'opération qui est suivie d'une infection… Même s'il est enfin devenu un vrai Cimmérien, il tombe de haut lorsqu'il apprend que les Israëliens aussi sont circoncis !
Enfin, la dernière question qui le taraude, c'est la destinée de son prépuce… et il envisage cinq possibilités…
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On retrouve bien le style de Riad Sattouf et un avant goût de ce que sera l'Arabe du futur. Un témoignage sans concession sur cette pratique et le contexte qui l'entoure. La touche d'humour est la bienvenue pour alléger un peu ce sujet délicat.

Tout est dans le titre.

Riad Sattouf, dessinateur et réalisateur, a réussi à illustrer la fraîcheur de l'enfance. Les pages sont pleines de fantaisie, d'innocence et de cruauté. La vision d'un enfant, son interprétation des mots et des images, sans décodeur. La différence, l'image de l'autre, la propagande du régime syrien, le tabou de la sexualité.

On sourit, on est touché, parfois révolté devant la maltraitance des adultes qui n'informent pas, qui feintent et manipulent. Ni débat ni polémique. Aucun prosélytisme. Juste un enfant parmi les grands. Déboussolant, autobiographique, marquant.
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Dans ce premier album autobiographique de Riad Sattouf, il évoque le souvenir traumatisant qu'a été sa circoncision autour de l'âge de 10 ans.
C'est un sujet qu'il a évoqué plus tard dans l'Arabe du Futur mais de façon plus édulcorée. Ici il insiste sur
-la peur qui le tourmente des mois avant l'acte, car il se sait pas au fond ce qu'on va lui faire, lui couper le zizi, mais quelle partie exactement?
-la violence de l'acte en lui même, subi à un âge où il est conscient de tout, où une assemblée d'homme se saisit de lui et l'empêche de bouger le temps que le circonciseur fasse son opération
Au passage il n'est pas tendre avec la population de son village de Syrie et l'arriération de ses conditions matérielles et de ses moeurs.
A la demande de l'auteur, l'album n'est plus commercialisé mais il est toujours trouvable en bibliothèque.