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EAN : 9782268105192
336 pages
Les Editions du Rocher (31/03/2021)
3.55/5   21 notes
Résumé :
Mars 1918 - novembre 1922. Céleste Albaret et Marcel Proust vivent une relation fusionnelle, dans l'intimité de la chambre d'écriture. Il leur reste mille et cent nuits à partager. Marcel a quarante-sept ans, les jours lui sont comptés, il doit mettre le point final à La Recherche, et reconstituer le conte perdu, Robert et le chevreau. Céleste en a vingt-sept. Elle veille sur lui, sur son œuvre, et s'interroge : tandis que les avions allemands bombardent Paris et qu... >Voir plus
Que lire après Céleste et Marcel, un amour de ProustVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Grande admiratrice de l'écrivain, Jocelyne Sauvard prend le parti de romancer les quatre dernières années de la vie de Marcel Proust , auprès de celle qui fut sa gouvernante, mais aussi sa confidente, son amie dévouée.

Marcel va mal, de plus en plus mal, entre l'asphyxie des crises d'asthme et les aléas d'une auto-médication hasardeuse. L'écriture est une urgence, il faut achever La Recherche. le temps presse, tant il sent ses forces décliner.

Céleste est aussi l'oreille attentive qui recueille les récits des sorties nocturnes que Marcel lui raconte. C'est ainsi qu'adroitement Jocelyne Sauvard établit le parallèle entre les fréquentations de Marcel et les personnages de la Recherche. C'est d'ailleurs pourquoi il vaut mieux connaitre un peu l'oeuvre pour comprendre les propos rapportés ici, même si ce n'est pas rédhibitoire et peut au contraire être une incitation à s'y plonger.

Chronique d'une période troublée de la France, pendant et après la première guerre mondiale, l'ambiance mondaine est bien retranscrite, et l'on voit émerger des figures que le temps immortalisera, Cocteau, Gide

Un personnage étrange hante le récit : la jeune fille rousse qui apporte au romancier allergique des reproductions des fleurs que celui-ci ne peut côtoyer. Une sorte de jeune fille en fleurs, à la fois groupie et muse.


Pour les amoureux de Proust, le récit apporte un éclairage tout à fait intéressant sur l'oeuvre et transcrit un quotidien imaginaire qui sans doute frôle de très près la réalité.

Merci à Netgalley et aux éditions du Rocher.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Le livre de Jocelyne Sauvard, évoque les dernières années de l'écrivain, enfermé dans sa chambre qui lui servait de bureau. S'il fut capable de terminer son oeuvre, c'est grâce à Céleste.
En 1918, Marcel Proust a quarante-sept ans et seulement quatre ans à vivre, c'est peu pour terminer son oeuvre monumental : À la recherche du temps perdu. Heureusement, Céleste, vingt-sept ans, s'occupe de Marcel comme si c'était son fils. Sans elle, Marcel n'aurait peut-être pas achevé son oeuvre.
Au fil des pages, sont évoqués des personnages connus, Reynaldo Hahn, musicien et amant de Proust, la comtesse Greffuhle, un des modèles de la duchesse de Guermantes ou Misia Sert, une femme influente du début du siècle dernier.
On ne saura pas qui est la narratrice, elle a eu quinze ans en 1918, à une époque où la majorité des jeunes hommes gisaient sous des pierres tombales. Elle rêve de rencontrer l'auteur d'un livre qui ne la quitte pas. Elle se renseigne, l'écrivain habite au 102, boulevard Haussmann. Ce rêve, elle le réalisera en se rendant chez l'auteur.
Une jolie évocation des dernières années de Proust.

Lien : https://dequoilire.com/celes..
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Voilà un roman -donc une fiction- mettant en scène deux personnages illustres: Marcel Proust et Céleste Albaret, la dévouée, la patiente, l'attentive, l'inconditionnelle, la figure féminine aimante et maternelle, celle qui vécut SA vie à savoir celle de Marcel Proust lui même…
Tous les deux pourtant si
éloignés dans cette société particulière et disparue, et pourtant si proches et si intimes comme personne ne put l'être.
L'écriture se veut littéraire, largement saupoudrée de la plupart des noms des personnages -ou de leurs modèles: les clés- de la Recherche, aucune surprise, pas de découverte bien sûr après les centaines de livres écrits sur Proust ou/ et son oeuvre. Reste un climat, une ambiance, qui font revivre un peu Notre chère Céleste , Notre tant aimé Marcel pendant quelques pages seulement de ce livre qui en compte 336!
Pas sûr qu'il faille le lire. En revanche lire absolument l'incontournable « Monsieur Proust » de… Céleste Albaret (1972), unique témoin visuel des huit dernières années du grand écrivain auprès de qui - toujours seule- elle passait ses jours et ses nuits !
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Très beau roman !

J'ai adoré me replonger dans l'oeuvre de Proust au travers des discussions entre Céleste et Proust.

Céleste est touchante dans son adoration envers Marcel, au point de nier certains faits (son homosexualité, sa mort prochaine) et quelle tristesse quand la fin approche.

Céleste fut sa confidente, sa relectrice, sa "femme à tout faire", prête dès le petit matin, aux aguets de sa petite clochette. Toujours protectrice pour lui.

On y découvre un Proust, méthodique, perfectionniste pour son art; il lui faudrait 100 vies pour venir à bout de ses oeuvres tant il les recorrige, les complète mais voilà il se sera au moins attaché à finir "La recherche".
On le découvre aussi en colère contre son asthme qui l'empêche de faire la guerre, alors, il jouera parfois avec le feu, les bombes, se mettant en danger pour être au plus près de ce que vivent les parisiens.

Et bien sur, on retrouve le Marcel en adorateur de sa mère, même si celle-ci aura eu tout au long de sa vie, un ascendant qui l'empêchera d'être heureux en amour.

La prose de l'auteur est très agréable et elle semble se coller à celle de Proust, en adoptant ces phrases longues empruntes de sensations.

Cela donne envie de se replonger dans ces oeuvres.

Merci à NetGalley et Editions du rocher pour ce beau partage
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Céleste et Marcel, c'est la biographie de deux êtres que l'on n'associe pas forcément ensemble, parce que, si l'un est connu, l'autre l'est moins, sauf à être un(e) spécialiste de Marcel Proust, ce que je ne suis pas. Je crains que le livre ne touche d'ailleurs que les fans de Proust, ce qui serait dommage, parce que le livre est parfaitement accessible, parce que le style en fait un livre agréable à lire.

Il nous parle des dernières années de la vie de Proust, il nous parle aussi de sa jeunesse, de ses premières amours, de son frère Robert, brillant chirurgien, de sa nièce Suzy. Il nous parle bien sûr de ses liens avec sa mère. Il nous parle aussi de Céleste, et des liens particuliers qui l'unirent à celle qui fut plus qu'une domestique, une première lectrice, un soutien sans faille, une femme qui, bien que plus jeune que lui, veilla sur lui comme s'il avait été son enfant.

C'est aussi l'histoire d'une époque, de cette guerre qui semblait ne pas vouloir finir, de ses hommes qui ne revenaient pas du front et que l'on pleurait, de cette grippe espagnole qui achevait de ravager les foyers. de ses soirées mondaines, aussi, qui se voulaient comme avant, et ne faisaient que montrer inexorablement le temps qui passe.

Corriger, corriger, Marcel passe son temps à cela, s'épuise à cela, et tient à ce que son oeuvre soit réellement terminée – pour pouvoir mourir en paix. le récit donne l'impression d'un homme qui a jeté ses dernières forces dans l'écriture, avec à ses côtés une femme qui a mis sa vie personnelle entre parenthèses pour l'aider.

Et je remarque à quel point la vie d'une femme « du monde » ou de la haute bourgeoisie pouvait être différente de celle de mes arrières-grand-mères. Ces femmes vivaient dans l'ombre d'un mari qui souvent avait une ou plusieurs maîtresses, dont la femme légitime ignorait ou feignait d'ignorer l'existence. L'art de ne ni voir ni savoir. Quant aux jeunes filles qui fautaient, on trouvait normal de dissimuler leur tragique destin – comme si elles étaient seules responsables de leur état. Oui, certaines pages m'ont irrité, parce qu'elles rappellent une défaite des femmes – et le fait qu'il a vraiment fallu se battre pour faire évoluer les mentalités.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
L’homme, allongé là, dans la masse blanche des oreillers et des draps, dont on ne distingue que les cheveux noirs, les grands sourcils arqués au-dessus des yeux liquides pourrait être un prince oriental.
L'impression qu'a eue Céleste, la première fois qu'elle a vu Marcel Proust, renait instantanément, chaque matin, quand elle le découvre à travers le nuage de fumée. C'est un seigneur. Elle ne doit pas s'annoncer ni lui parler. Il sait qu'elle est là. Voila longtemps que les émanations de la poudre Legras, datura, benjoin, azotate de potasse ne l'incommodent plus.
Elles lui rappellent à chaque fois l'odeur des lichens et du benjoin qui poussent dans les bois en Lozère.
Cet encens accompagne le rituel du réveil. Marcel dit qu'il ne fait pas que chasser la sensation d'étouffement, mais qu'il avive la spiritualité et les rêves particuliers que procure la sève du datura, bien nommée l'Endormeuse.
Calé sur ses oreillers, il aspire les volutes blanches à pleine bouche, ses cheveux forment la petite mèche sur son front, comme s'il sortait de la piscine Deligny.
Elle pose la cafetière sur le plateau d'argent qui occupe la table de chevet, consacrée au culte du café, verse le lait dans le pot à tisane, il fera lui-même le dosage dans le grand bol à son chiffre, puis elle défait l'assemblage des tentures qui aveuglent la fenêtre.
Elle se retourne alors et lui donne ce sourire, qu'il attend comme un viatique, pour couper avec les miasmes de sa nuit.
Le sourire de Céleste n'est pas calculé. Pas plus que celui d'une jeune mère qui vient éveiller son enfant pour l'emmener à l'école.
Elle est heureuse, comme chaque fois qu'elle retrouve à travers le voile de vapeur les yeux noirs au velouté oriental, et l'éclat des dents très blanches.
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.
[...] nous découvrîmes la rivière .

La Fuselle frémissait sur les cailloux et se cachait entre les touffes d'ajoncs des prés pour réapparaître ,
paresseuse ,
lente ,
blonde ,
vaste
et survolée par les libellules [...]

L'endroit était paisible et peu éloigné du jardin de Marraine Luce [...]
Toutes les maisons de cette vallée , incluse entre le Berry et la Touraine , lieu de villégiature autrefois des écrivains , où subsistait encore l'ombre de Balzac et de Georges Sand ,s'appuyaient à la rivière et flirtaient avec par l'intermédiaire de leurs jardins herbeux et pleins de groseilliers [...]

P. 137 / 138
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Mais qui l’attend toute la nuit ? Qui pallie le grand froid qu’a laissé l’absence de Jeanne Proust, cette Essentielle qui l’aimait plus que tout au monde et qu’il aimait de même ? Qui veille sur son repos, ses réveils ? Et ses classements complexes, tout le méli-mélo des épreuves et placards, l’océan d’écriture du livre à venir, le chantier qu’est un manuscrit labyrinthique, couturé, déchiré, chamboulé, négligé et repris, plus précieux que sa vie ?
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Le problème, c'est qu'il avait tout écrit. C'est à cause de La Recherche que je m'étais fabriqué la « théorie du dérisoire » : une fois l'encre séchée, les trois mots qu'on a tracés sont déjà rebattus. Peut-on écrire après Marcel Proust?
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Ce jeune mort vivant, banni de la société, qu'on désigne impunément du nom de gueule cassée, ce terrible visage fracturé aurait pu être le sien, si la chance, ou la malchance , ne l'avait privé de souffle, et par voie de conséquence d'honneur.
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Vidéo de Jocelyne Sauvard
Pour sa première "Carte blanche" Jocelyne SAUVARD, auteur en résidence à La Ferté-sous-Jouarre à présenté un hommage à Léo Ferré à la médiathèque Samuel-Becket. Luc VIDAL, poète, éditeur parle de Léo Ferré.
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