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3,37

sur 590 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre très agréable, très frais, amusant. Il s'agit de l'histoire de Firmin, rat né dans le sous-sol d'une librairie de Boston. Cette autobiographie d'un grignoteur de livres, nous fait connaître un rongeur très érudit, aimant aussi le cinéma, le chant, la danse et la musique. "Si lire est ton plaisir et ton destin, ce livre a été écrit pour toi." Alessandro Baricco
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Cela faisait un moment que j'avais envie de faire la connaissance de Firmin, le petit rat grignoteur de livres, c'est chose faite !
Notre petit Firmin va devenir un vrai rat de librairie, un passionné de lectures, il ne se contentera donc plus de grignoter les livres mais de les déguster et les savourer intellectuellement !
Il va passer du rialto , cinéma où il va pouvoir admirer « ses mignonnes » à la librairie où il va se délecter des belles lettres. Oui, mais sa vie n'est pas si belle qu'on pourrait le croire, Firmin est seul et ne peut pas partager ce qu'il lit , la parole lui manque. La destruction de son quartier devant être réhabilité renforce sa mélancolie et son désarroi .
Sa rencontre avec Jerry, un écrivain marginal lui permettra de découvrir le jazz, le monde autrement et de rompre avec sa solitude « J'avais déjà fait le tour de la chambre installé sur son épaule et j'avais adoré. J'aimais faire semblant d'être Lauwrence d'Arabie juché sur son chameau. ». Mais, ne vous y trompez pas, Firmin, n'est pas ce petit rat craquant comme l'était ratatouille ! non, il n'est pas aussi sympathique, il a souvent un regard méprisant sur ses congénères et sur l'homme, il est un brin pervers, il est beaucoup dans la plainte et tout compte fait pas très attachant.
Ce roman porte un regard sur la solitude, l'exclusion , la différence, à travers un rat certes, mais le parallèle avec l'humain est aisé.

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Vous dévorez des livres, ou vous les rongez par petits fragments, vous vous en gavez, vous les assimilez, ils vous marquent et imbibent votre cerveau. Mais tout ça c'est du figuré. Firmin, lui, est un vrai rat (de librairie) (d'ailleurs c'est très fort de la part de l'auteur d'avoir choisi cet animal, en anglais ce sont les vers qui dévorent les livres (bookworms), il n'y a pas de rats de bibliothèque). Si Firmin apprend tout seul à lire, au point d'avoir plus lu que n'importe quel humain, il a commencé par manger du papier imprimé, sa chair est faite de livres autant que son mode de pensée.
Dans son corps de rat moche Firmin a un cerveau quasi-humain à la mémoire prodigieuse, et c'est bien lui qui ressent et raconte. Une fois admise cette possibilité, rien n'est interdit, presque tout est jubilatoire. Sam Savage joue avec un certain plaisir à nous décrire une vie de rat de ville, mais nous peint aussi un quartier insalubre de Boston. Firmin fantasme comme un mâle humain et recherche l'amitié comme un homme, avec un libraire puis un écrivain. Je vous laisse découvrir ces histoires pleines de chaleur.
Je veux juste insister sur une certaine image de fin du monde (soulignée par les productions de l'écrivain, hippie vieillissant qui ne semble pas être un autoportrait de l'auteur) : le quartier sera-t-il détruit ? Quelles seront les conséquence pour les rats et les hommes ? Une librairie peut-elle survivre à un tel cataclysme ? Ces chapitres sont poignants et captivants.
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"Certains écrivains n'égalent jamais leur première ligne.Moi,je n'ai jamais pu égaler ma première phrase". Cette remarque pétillante d'humour de Firmin, rat de bibliothèque au sens propre et au sens figuré nimbe déjà Firmin, autobiographie d'un grignoteur de livres, d'une aura de bonne humeur.
Sam Savage, auteur et philosophe américain, dont ce premier roman est devenu un best seller, retrace ici le destin hors normes de Firmin (treizième raton malchanceux d'une nichée dont la mère obèse et alcoolique ne possède que douze mamelles, qui s'accommode de son sort en se disant qu'en arrivant après la bataille des "picoleurs", il a droit, lui, à du lait plus sain) qui parfait son éducation en explorant la librairie (de livres d'occasion) de Scollay Square où loge sa famille, qui dévore tout ce qui lui passe sous la dent et qui, après avoir été boulimique devient érudit.
L'intérêt de ce roman, grâce au personnage de Firmin, ce grand lecteur à la "grosse tête et au corps rachitique" est de démontrer ce qu'est un vrai lecteur qui s'identifie aux personnages jusqu'à vivre leurs passions, qui voyage à travers livres,apprend la vie...jusqu'à parfois ne plus vivre sa propre vie et croire qu'il converse vraiment avec des personnalités.
Sam Savage situe son roman dans un contexte de crise historique (des années 60) où ce quartier de Boston sera rasé et parallèlement à la vie insouciante de Firmin, il est intéressant de comprendre la dépression du libraire pour cause de faillite et la mélancolie de l'écrivain qui le recueille pour cause de manque probant de reconnaissance.
Les humains sont-ils des êtres sympathiques? interroge l'auteur, alors qu'ils se croient "infestés" par des rats et s'infestent eux-mêmes.
Un style naïf, pour un portrait de rat obstiné témoin d'une époque hostile, pour un récit mélancolique aux nombreuses références littéraires entre le fantasme et la réalité, entre les joies et les angoisses d'un vrai grand lecteur qu'on quitte à regret lorsque la dernière page de son extravagante vie est tournée.
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Vous connaissez tous " Ratatouille", rat culinaire de cinéma, un as des plats raffinés, eh bien je vous présente" Firmin", un rat de bibliothèque, au sens propre comme au sens figuré !

C'est le héros du premier roman d'un américain aux métiers très divers, docteur en philosophie à la base.Et curieusement, comme Muriel Barbery, dans " L'élégance du hérisson", il y a une référence ( dès le départ, en fait) à " Anna Karénine": " Toutes les familles heureuses se ressemblent.Mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon."

Notre rat Firmin, donc, a décidé de se raconter jusqu'à sa mort.Il est né dans un quartier de Boston des années 1960, un quartier voué à la destruction, au sein d'une librairie qui peine à survivre, perdue au milieu du profit des grands magasins et de la finance.

Ses (més)aventures sont racontées avec humour et cynisme.Firmin porte un regard désabusé sur son environnement et ne trouve consolation que dans les livres.L'ensemble est original et piquant.Firmin se montre parfois un tantinet trop plaintif mais j'ai beaucoup aimé sa vision émerveillée et gourmande de la littérature ( au début, il rongeait les livres puis, en découvrant la lecture, ne les dévorait plus que des yeux !) et ses propos très justes sur l'exclusion et la tolérance.

" Sec et froid était le monde.Merveilleux les mots".Voilà l'épitaphe de Firmin, rat amoureux des livres...Les mots, " rat-meaux de vie", " rat-viveurs de souvenirs"...et cete-rat...
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“Mémoires d'un rat” racontait l'histoire d'un rat-combattant qui partageait la vie d'un poilu dans les tranchées durant la première guerre.
Firmin est son lointain cousin américain qui dévore les livres au sens propre comme au figuré donnant tout son sel à l'expression “rat de bibliothèque”.
Nous serons donc Firmin, le treizième d'une mère qui n'avait que douze tétines.
Mais comme leur mère Flo était souvent saoule, il lui suffisait d'attendre que le lait lui-même alcoolisé produise le même effet soporifique sur ses frères et soeurs que sur leur mère : “A ce stade, l'organisme de Flo avait évidemment évacué une bonne partie de l'alcool, et le lait commençait à retrouver sa pureté. Il ne me restait plus qu'à escalader les rangées de petits picoleurs pour aller de mamelles en mamelles en récolter les dernières gouttes.”

Mais à la place de boissons alcoolisées, ce sont des chefs d'oeuvre : Oliver Twist, Gatsby le magnifique, Alice au pays des merveilles, Les raisins de la colère, le rouge et le noir, L'amant de lady Chatterley que Firmin va absorber.

L'histoire est traitée avec humour et avec un point de vue décalé.

La lecture en est plaisante mais je suis peut-être un peu passé à côté du fonds philosophique plus ou moins caché.
Et j'attendais plus sur le regard porté sur ces classiques de la part d'un découvreur de littérature animalier.
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Une fois accepté le postulat de départ que Firmin, notre héros, est un rat intelligent au point de savoir lire, tomber amoureux de Ginger Rogers et philosopher sur sa condition d'animal le plus laid et le plus détesté de l'homme, le livre de Sam Savage se dévore comme une plaque de chocolat un jour de déprime.

Impossible d'échapper au cynisme de l'auteur et à son angle d'attaque incomparable : raconter la déliquescence d'un quartier de Boston à travers les yeux d'un rat, né par hasard, dans le sous-sol d'une librairie et devenu, encore plus par hasard, animal de compagnie d'un écrivain marginal.

Sam Savage, en La Fontaine des temps modernes, pose un juste regard sur la nature humaine, sur la solitude des laissés-pour-compte, sur l'agonie d'un quartier et la disparition des lieux dédiés à la culture au nom du modernisme.

Dans un style de plus en plus flamboyant au fil des pages, Sam Savage a réussi, dans les trente dernières pages, à m'émouvoir et me faire oublier la singularité de Firmin.


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Je « souris  quand Pagnol » écrit dans « Le temps des secrets » :
« il y avait là-haut les rats qui dévoraient peut-être les innombrables captures de nos pièges. »
Tel est pris qui croyait prendre, ces rongeurs laissent songeur.

Sam Savage nous raconte l'histoire d'un rat, animal méprisé peu ragoûtant, mais ici bien sous tous rapports. Bien que circulant au ras du sol, il prend de la hauteur pour se rassurer sur son existence faite de révolte et de tristesse, mais sans pour autant se montrer rabat-joie.

Ce petit rat n'habite pas à l'opéra, il se veut « libre et rit » quand il dévore avec rapidité les volumes des étagères, car c'est un rat de bibliothèque.

Firmin, c'est son nom, fur-man prononcé à l'anglaise, l'homme à peau de bête. En effet, il est bien plus humain qu'animal, bien que rongé et ravagé par son dégoût de la bêtise humaine.

Mais pas rat d'égout, plutôt rat de laboratoire, toujours à la recherche de ragots colportés par les lecteurs rabougris et radoteurs adeptes de racontars en rafales.

Rat d'hauteur, oui, quand, sur le balcon il surplombe sans rappel mais avec ravissement le crâne de Norman, le propriétaire du bureau des livres rares.

Rat d'auteurs aussi, quand il raffole des pages de grands écrivains, tels Racine et Rabelais. Car il est raffiné et apprécie aussi la musique, Cole Porter, Gershwin et les rapides rhapsodies de Rachmaninov.

Et quand la librairie se ramasse et quitte le rafiot, les ramettes sont proposées gratis. C'est alors que les racailles radines qui n'étaient qu'un ramassis de vauriens font avec un rare raffut une razzia sur les ouvrages, des rapines de rapaces.

Avec un humour ravageur, Firmin ravale sa colère jusqu'au raz-de-marée qui suit. Après les ravages de l'incendie, les dégradations de la destruction entraînent des gravas sous lesquels des hordes de rats se rassemblent pour se rassurer.
Puis c'est l'exode pour éviter le racisme et les ratonnades. Scélérats !
Impossible de se ravitailler, ils ne se sont pas taillés ravis, mais aimeraient juste se rassasier.

« Quand on ne veut pas revivre sa vie, c'est qu'on l'a ratée ».

Sans faire de raccourci radical, disons que Firmin est un raton laveur de conscience.

« Sec et froid était le monde, merveilleux les mots ».




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Firmin est le treizième enfant de la portée, ce qui n'est pas bon signe quand la mère n'a que 12 tétons et qu'on est le plus chétif de la bande. Pour tromper sa faim, le petit rat se tourne vers les pages des livres qui l'entourent et les grignote consciencieusement. Conséquence inattendue de ce régime alimentaire particulier, Firmin se met à développer des capacités hors du commun pour un rongeur, et parvient même à apprendre à lire. Désormais, il pourra dévorer des livres, mais cette fois au sens figuré.

Ma relation avec Firmin n'a pas commencé sous les meilleurs auspices. Il faut dire qu'une nichée de rats dans une bouquinerie, ça donnerait des frissons d'horreur à plus d'un lecteur assidu. Et même si j'approuve ses choix de livres en soi, savoir que c'était pour les grignoter ne me le rendait pas particulièrement sympathique.

Et puis petit à petit, on se lie avec lui. On s'amuse de ses références, de sa formation intellectuelle fortement influencée par les livres qui lui tombent sous la main par hasard (dont une forte implication dans la phrénologie). On s'attriste aussi de sa solitude et de son incapacité à communiquer ses découvertes avec d'autres. Car s'il s'est définitivement coupé du monde des rats, il n'est pas non plus accepté parmi les humains, qui restent plutôt prompts à lui lancer des coups de pied en hurlant d'horreur.

Tout le récit baigne finalement dans une ambiance mélancolique : à la solitude de Firmin s'ajoute le fait qu'il vit dans une bouquinerie d'un quartier populaire, au début vivant et désormais sordide, que les élus locaux souhaitent raser. Histoire de se débarrasser d'un « trou à rats », dans un sens bien moins métaphorique qu'ils ne l'imaginent…
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Firmin, c'est l'histoire d'un rat qui va évoluer de grignoteur de livres au sens propre vers le sens figuré. En effet, sa mère ayant décidé de faire son nid dans une librairie, Firmin a toujours côtoyé les livres. Ayant douze frères et soeurs, le petit Firmin n'a pas mangé à sa faim étant petit, il se voit donc contraint de manger les livres présents dans la librairie. Seulement, le petit rat s'aperçoit qu'il peut déchiffrer les mots écrits, c'est ainsi que débute sa découverte et son amour pour la littérature et les auteurs.
Un récit raconté du point de vue d'un rat, c'est plutôt surprenant au début mais on s'attache à ce petit être. Surtout qu'il ne peut pas communiquer avec les humains et partager ses lectures. Même si ce conte parait joyeux avec des marques d'humour et des situations drôles, il aborde des sujets plus graves tels que l'alcoolisme, la solitude et la disparition d'un quartier.
Une réflexion nostalgique sur la courte durée d'une vie, qu'elle soit animale ou humaine.
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