La dernière morsure

Un homme et son chien découvrent en forêt le cadavre d'un enfant, dissimulé dans un sac poubelle. L'enquête est confiée à Alex et Giancarlo que Malik viendra rejoindre.
L'histoire commence de façon très réaliste, l'équipe d'enquêteurs est composée d'agents du 36 rue du Bastion (nouvelle adresse de la police judiciaire qui siégeait au 36 quai des Orfèvres) puis s'éloigne de la vraisemblance, Alex se comportant de moins en moins professionnellement. Parallèlement, l'intrigue devient de plus en plus prenante, de plus en plus glauque aussi. La dernière morsure est un roman noir, très noir, très très noir.
Impossible pourtant de ne pas tourner les pages les unes après les autres, même si de temps en temps une incohérence me sortait un peu de ma lecture.
Pour lecteurs avertis

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OUVRAGE SÉLECTIONNÉ DANS LE CADRE DU PRIX DES AUTEURS INCONNUS 2022 – Catégorie LITTÉRATURE NOIRE dont je suis l'un des jurés.

Lors de la lecture des extraits soumis, ce premier roman d'Apolline Sbragia avait retenu toute mon attention car je l'avais classé en 3e position à la fois dans mon top 10 des présélectionnés et dans la sélection des 5 potentiels finalistes. Il me semble en effet que j'avais perçu l'intérêt prometteur du propos et, je dois le dire, celui-ci a tenu toute ses promesses : une couverture sombre qui donne l'ambiance, un titre énigmatique, un résumé court mais percutant, et l'annonce du genre, c'est un polar ! Pourtant, je ne suis pas d'habitude une fan de ce type de lectures… Mais, là, je dois le reconnaître, tout y est pour vous transporter au coeur d'une enquête policière des plus difficiles.

Sur le fond, l'auteure nous place très rapidement en situation de comprendre le contexte : Alex Ramblay est une jeune femme, flic hors-pair de la section criminelle de Paris, qui a eu à vivre dans le cadre de son métier, sept ans auparavant, une expérience traumatisante dont on verra qu'elle lui a laissé de nombreuses séquelles psychologiques et un mal de vivre récurrent qu'elle s'efforce de cacher à ses proches et collègues (mais hélas aussi à elle-même) … Mais, la vie et la folie des hommes continuant, elle est aujourd'hui confrontée à une enquête des plus glauques : le meurtre d'un jeune garçon de onze ans, retrouvé, démembré, aux abords d'un lac par un homme promenant son chien. Avec son complice de toujours le Capitaine Giancarlo Ranieri et un jeune novice Malik Diop, elle mènera l'enquête avec tous les moyens dont elle dispose dont le fameux logiciel informatique SALVAC qui permet de croiser une multitude de données afin de déterminer corrélations et similitudes entre anciens et nouveaux crimes. Et cet outil (intelligence artificielle basée sur des algorithmes mathématiques) changera considérablement la donne ! Ce crime odieux ne semble pas constituer un crime isolé mais semble bien être l'oeuvre d'un tueur en série qui, au cours des dernières années, a semé toujours aux alentours de Paris, différents cadavres d'enfants préalablement enlevés, selon manifestement le même mode opératoire et à un rythme régulier… Et la série est en passe de compter une nouvelle victime car la prochaine échéance est connue… La chasse à l'homme (et/ou à la femme) est ouverte et au fil des pages, la tension dramatique s'installe d'autant plus fortement que le timing se raccourcit dangereusement ! Tension de l'enquête, mais aussi tensions personnelles chez les différents protagonistes. Les obstacles se dressent sur la route des enquêteurs au propre comme au figuré… Malgré ses états de service, sa volonté acharnée d'arrêter les auteurs de ces crimes, son intuition de flic, Alex semble revivre à travers cette enquête, ses traumas d'hier et elle se retrouve, peu à peu, en situation de perte de repères entre réalité d'hier et réalité d'aujourd'hui. Son binôme avec qui elle était jusqu'alors fusionnelle, n'est pas des plus opérationnels non plus : à la fatigue et au doute s'ajoute les aléas de sa vie personnelle. Comment parvenir à bien faire la part des choses ? Quant au jeune novice, il a le mérite d'avoir un oeil neuf (et donc du recul) à la fois sur l'enquête et sur les raisons d'être de la personnalité et des agissements d'Alex, mais on verra qu'il se trouve empêché d'agir et de s'exprimer !

Un livre intéressant, particulièrement prenant et dont les derniers chapitres imposent un rythme effréné. On vit et on ressent ce que vit Alex par rapport à l'enquête et à son éventuel aboutissement, mais en même temps, on ne peut aussi qu'avoir un oeil critique sur ses dysfonctionnements personnels et professionnels dès lors qu'elle se laisse envahir par ses émotions et ses hallucinations. Il met en lumière toute la difficulté pour un flic de la Crim' de ne pas se laisser envahir par les tenants et les aboutissants des enquêtes en cours, de mener une vie personnelle compatible avec le métier, mais aussi les manquements du système pour les aider à faire face à leurs démons intérieurs et les accompagner efficacement jusqu'à la résolution de leurs difficultés. Les aspects modalités de l'enquête, autopsie, procédures de fonctionnement, utilisation du logiciel Salvac sont très bien documentés et décrits, au point que l'on se demande si l'auteure a fait ou fait partie de la « grande maison ».
Sur la forme, très peu de choses à dire. le style de l'écriture est simple, le vocabulaire accessible et pas trop spécialisé. le contexte spatio-temporel est clair. On passe sans difficulté d'une période à l'autre. L'ambiance, les décors, les gestes des uns et des autres (ex : légiste qui pratique l'autopsie) sont particulièrement bien décrits ce qui amène le lecteur à ressentir ce qui est vécu par les personnages. Cela confère également une grande crédibilité au sujet évoqué. J'ai été particulièrement intéressée par la façon dont l'auteure évoque l'intériorité des sentiments et émotions ressentis par Alex. Par son écriture, elle donne à voir au lecteur les visions et hallucinations d'Alex et à ressentir ses peurs, ses doutes, ses blessures physiques et morales. La tension dramatique va crescendo jusqu'à son aboutissement. le rythme est haletant : arriveront-ils à temps pour éviter que la dernière victime ne soit tuée ? Il y a quelques coquilles d'orthographe, mais elles ne gênent pas vraiment la lecture qui est aisée tant l'écriture est fluide.

Les seuls points faibles sont, à mon avis, peut-être un manque de crédibilité quant au délai mis pour résoudre l'affaire (même si l'enjeu était d'importance, je ne suis pas certaine que dans la réalité, les choses se passent aussi rapidement), manque de crédibilité aussi quant à la fuite d'Alex de l'hôpital, et, à mon sens, un traitement un peu trop rapide des personnages masculins Giancarlo et Malik (il y a un réel déséquilibre). Ils auraient mérité d'être plus fouillés. de plus, on regrettera que le jeune novice n'ait pas eu une part plus prépondérante dans la résolution de l'affaire… de même, la fin génère une réelle frustration de ne pas comprendre le pourquoi du comment…

En conclusion, malgré quelques petites imperfections, un premier livre tout à fait probant et qui donne envie de suivre le devenir de cette jeune auteure.

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Pour acheter le livre : La Dernière Morsure: Alex, retrouvera-t-elle l'enfant avant qu'il ne soit trop tard ? eBook : Sbragia, Apollonie: Amazon.fr: Livres

Ne vous y fiez pas. le roman démarre comme une enquête de série policière, de manière tout à fait classique dans l'environnement maussade de la région parisienne. Un corps d'enfant atrocement mutilé. L'enquêtrice principale n'est pas franchement joyeuse, d'autant plus qu'elle a été victime d'un tueur redoutable lors d'une précédente enquête.

La première moitié du livre est donc une belle mise en place de l'atmosphère et de tous les éléments de l'enquête qui progresse doucement. le moment de faire connaissance avec les personnages, principalement trois enquêteurs dont l'héroïne un brin mal dans sa tête et son fidèle allié et sauveur, compagnon de travail. Un duo très soudé sur lequel vient se greffer un troisième larron.

La plume est fluide et efficace, avec des chapitres d'une longueur parfaite. Beaucoup d'action et quelques introspections, retours sur le passé fort bienvenus. Quelques métaphores appuient le propos. Les pages tournent vite.

A ce moment on se demande comment va s'en sortir l'autrice pour éviter l'écueil du "polar de plus" et trouver l'originalité par rapport aux nombreuses séries déjà vues sur le sujet. Et surtout, comment nous sortir de la morosité dans laquelle nous sommes plongés, puisqu'il pleut tout le temps sur la grisaille d'Ile de France et dans les coeurs des protagonistes et du lecteur.

C'est alors qu'intervient une sorte de déclic, à peu près à la moitié du livre. Sans rien dévoiler, je peux dire que ça dérape, nous étonne, nous surprend et nous émerveille par le suspense créé. Les situations les plus tordues se produisent, c'est là que je trouve que le scénario est magistral. Il est appuyé par de la violence et du gore, auxquels s'ajoutent les sentiments et l'esprit en vrac de notre enquêtrice.

C'est froid et noir, très noir pour notre plus grand plaisir.
D'un de ces noirs qui tirent sur le rouge carmin, avec des éclats de chair et d'esprit qui aspergent notre visage.
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Pour une fois, je ne vais pas y aller par quatre chemins : je mets d'office 5 🌟 pour le premier roman d'Appollonie Sbragia : La dernière morsure. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître.
C'est même un énorme coup de coeur pour moi qui suis fan de polar, à plus forte raison quand c'est noir et là je dois dire que j'ai été servi, c'est bien noir et l'autrice ne fait pas dans la demie mesure, c'est noir du début à la fin jusque dans les dernières lignes. Et pour cause, l'histoire commence avec la découverte du corps, où plutôt ce qu'il en reste, d'un enfant retrouvé sauvagement assassiné et mutilé.
Paradoxalement, j'ai mis un certain temps avant d'entamer sa lecture justement parce que les meurtres concernaient des enfants. Mais la qualité d'écriture de l'autrice, efficace et maîtrisée, la qualité de l'intrigue et ses rebondissements m'ont plutôt fait regretter de ne pas l'avoir commencé plus tôt.
J'ai donc trouvé dans ce polar tout ce que j'aime trouver dans un roman de ce genre : un tueur en série, une flic torturée par son passé, une enquête bien menée par les policiers même si certains agissements m'ont parfois surpris, des descriptions des personnages et des lieux très bien décrits avec juste ce qu'il faut sans faire dans l'excès, de l'action, des personnages attachants, des rebondissements à souhaits et un suspense omniprésent après la disparition d'un autre enfant. Car c'est bien cela qui va tenir en haleine le lecteur pendant une grande partie du roman : notre équipe, composée d'un trio soudé, une jeune recrue, un policier avec des problèmes familiaux et une flic en proie à ses propres démons, arrivera-t-elle à retrouver l'enfant avant qu'il ne soit trop tard ?
Pour le savoir, il ne vous reste plus qu'à le lire.
Ce roman est un véritable page-Turner avec ses chapitres courts qui se concluent souvent par un petit rebondissement qui vous donne envie de passer au suivant.
J'avoue que l'épilogue m'avait paru arriver assez vite et je l'ai relu deux fois, craignant d'avoir loupé quelque chose, mais au final c'est un énième rebondissement de plus.
Bref, c'est un roman que je recommande fortement de lire pour qui aime le genre et pour ma part, j'achèterai les prochains livres de l'autrice les yeux fermés.

Oyez, oyez, braves gens passionnés de lecture, bonsoir...
Encore un petit retour si vous le permettez...

« Alex retroussa ses lèvres découvrant toutes ses dents, pour calquer le sourire carnassier de Masson… »

Tout commence par une enquête « classique ». Un corps mutilé (celui d'un enfant) retrouvé dans un sac poubelle par le chien d'un joggeur. Pour résoudre ce mystère, on prend un trio composé d'Alex, une femme flic (également sous le choc d'une ancienne affaire pour laquelle elle doit suivre une psychothérapie), Giancarlo son coéquipier depuis toujours surprotecteur et Malik qui va s'immiscer dans leur complicité. Vous allez dire encore un polar traditionnel ! Mais pas du tout, là, vous allez rentrer dans un monde noir, violent, brutal qui vire au rouge sang pour baigner dans la folie. Apollonie Sbragia, grâce à une écriture fluide avec des chapitres bien dosés nous rend vite addictifs de sa lecture. L'enquêtrice principale n'est pas honnêtement joyeuse, d'autant plus qu'elle a été victime d'un tueur redoutable lors d'une précédente instruction.
La première moitié du livre est une brillante mise en place de l'atmosphère et de tous les éléments de l'enquête qui progresse intelligemment. Puis très rapidement grâce à une plume fluide et efficace, avec des chapitres d'une longueur admirablement dosés l'auteure trouve l'originalité de nous sortir des « polars classiques » avec beaucoup de rebondissements. On devient vite mordu (hé ! hé !) de cette lecture, on plonge aisément dans l'ambiance un peu glauque car tout est parfaitement orchestré.
Un scénario magistral, une fin étrange mais ce livre est pour une fois un thriller particulier, que je recommande vivement car tout est surprenant. Une écrivaine à suivre assurément !
Je l'ai découvert lors de la présélection pour le Prix du jury des Auteurs Inconnus dont voici les liens : https://www.prixdesauteursinconnus.com/
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