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EAN : 9782070133116
192 pages
Gallimard (02/09/2012)
3.54/5   101 notes
Résumé :
Quinze nouvelles, autant de crimes et de procès. La justice confrontée à des vies qui basculent dans la violence ou dans la passion destructrice constitue le fil rouge de Coupables, deuxième recueil de Ferdinand von Schirach.
L’écriture au scalpel de l’écrivain allemand nous plonge au cœur de la mécanique des affaires criminelles et de la psychologie de ceux qui se rendent coupables. Elle suit aussi pas à pas le rôle de l’avocat, en donnant une nouvelle dimen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Après Crimes, l'avocat berlinois Ferdinand von Schirach revient avec Coupables, nouveau recueil de quinze nouvelles inspirées des affaires qu'il eut à plaider au cours de sa carrière. Sa longue expérience d'avocat a appris à l'auteur le pouvoir et la valeur des mots, l'impact qu'ils peuvent avoir sur un auditoire – ou sur un lecteur. Cette aptitude transparaît dans le style de Ferdinand von Schirach : ses phrases lapidaires énoncent les faits tels qu'ils se sont déroulés, sans jamais céder au sensationnel. Chaque nouvelle est orchestrée comme un épisode de série policière. le suspense et l'épaisseur psychologique des personnages, les victimes comme les coupables, composent de bonnes intrigues peuplées de portraits tour à tour glaçants et touchants. le rôle de l'avocat est de défendre son client, si besoin en ayant recours à des vides juridiques ou des subtilités sémantiques. L'auteur a conscience des petits arrangements auxquels son métier doit avoir recours pour parvenir à ses fins. Un métier dont il doute parfois. Au cours de quinze procès où sont évoqués des viols, des vols et des meurtres, des vies sont inévitablement brisées et l'avocat risque de perdre une part de son innocence, comme il l'évoque dans la première nouvelle du recueil. Au terme de la lecture, une interrogation : la justice est-elle toujours compatible avec la loi ?


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A peine commencé dans la salle d'attente du médecin, à peine terminé le lendemain soir sur ma terrasse. J'ai bien l'impression qu'il ne me restera pas grand-chose de ces nouvelles d'ici quelques jours. Pourtant, il y a pire comme lecture. C'est le point de vue d'un avocat, qui décrit des faits divers. Certaines nouvelles ont à peine 3 pages, d'autre une dizaine. C'est bien amené, souvent concis, sans fioriture. A l'allemande. Les crimes peuvent être épouvantables, involontaires, sciemment prémédité… Parfois, le destin se mêle de les contrecarrer. L'auteur frappe le lecteur là où il faut. Et pourtant, je n'ai pas vraiment été conquis. Peut-être justement du fait que ce sont des faits divers et qu'ils retiennent peu mon attention. Lecture agréable, sans plus.
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Court recueil de nouvelles sur des crimes, délits, le droit, la Justice la notion de coupable et de victime au travers de cas réels et d'histoires pathétiquement humaines.
Pas de tueur en série sadique, non juste des quidams normaux qui basculent. Et c'est sans doute ça qui rend intéressant ce livre. L'humain au travers du droit, de la Justice et de la Loi. Car la loi définit ce qui légal ou non, pas ce qui est moral, éthique....
Un recueil utile, intéressant. L'auteur est doué pour planter une scène en quelques lignes, pour rendre vivants ses personnages.
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Coupables est un recueil composé de quinze courtes nouvelles inspirées de faits divers réels que l'auteur a tirés de son expérience professionnelle d'avocat spécialisé dans le droit criminel à Berlin.
Ce sont des crimes qui sont relatés dans ces histoires, des crimes à l'état pur, souvent sortis de leur contexte, sans fioritures. Les femmes en sont, le plus souvent, les victimes.

Le résultat est saisissant. Les récits, froids, cliniques, nous font dresser les cheveux sur la tête. le summum de l'horreur et du sordide est atteint. Point de psychologie, ni d'exposé des circonstances des meurtres, ni de scènes gore. Nous sommes face aux faits bruts, sortis de leur contexte. Les protagonistes auraient pu être remplacés par d'autres. Leurs actes les dépassent ; ils les commettent incidemment mais avec fatalité.
L'auteur ne détaille pas les procédures judiciaires ; il se concentre sur les situations criminelles, en décortique les enchaînements, les dépouillent de toutes considérations morales ou juridiques. Par un effet de stylisation, ces scènes en devenant abstraites, revêtent une portée universelle.
Quelle peut être la motivation d'un avocat de la défense à écrire de courts récits de ce type ? Sont-ils le reflet de ses états d'âme et de ses doutes sur la culpabilité des accusés ? Car la frontière est ténue entre la culpabilité et l'innocence et ces histoires en témoignent. S'agit-il d'une mise à distance rendue nécessaire par l'exercice d'une telle responsabilité ?
Quoi qu'il en soit, la réussite littéraire de l'entreprise est étonnante.
Savamment composées et troussées, en quelques pages, ces nouvelles entretiennent le suspense et recèlent parfois des twists improbables.

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Quinze nouvelles, autant de crimes et autant de procès.
L'écriture a une précision qui évoque celle d'un scalpel.
Nous sommes plongés au coeur de la mécanique du crime et des ressorts psychologiques des "coupables".
Nous suivons aussi pas à pas le travail de l'avocat.
Les histoires sont inspirées par l'expérience professionnelle de l'auteur, qui écrit de manière simple et claire.
Schirach a un ton de spécialiste, de professionnel et c'est ce qui rend ce livre passionnant, moi qui ne suis pourtant pas une passionnée de romans policiers, je dois reconnaître que j'ai été conquise par le souffle et l'authenticité qui ressortent de ce livre.
Ferdinand von Schirach exerce depuis 15 ans à Berlin le métier d'avocat et il nous séduit avec son réalisme et la variété des "cas" évoqués.
A noter que Schirach est un avocat "vedette" très médiatique en Allemagne et qu'il a défendu des personnalités politiques et industrielles, des espions, des célébrités et des anonymes.
Passionnant et palpitant, même pour les non "aficionados" des polars...

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critiques presse (3)
Lexpress
10 décembre 2012
"Coupables" [...] pourrait presque s'écrire à la forme interrogative. Les quinze histoires de crimes qui s'y suivent sont vues de l'intérieur, au plus près des protagonistes et de leurs mobiles : les responsabilités se déplacent, se chevauchent, se brouillent.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaPresse
19 novembre 2012
Les lecteurs qui se délectent de culpabilité trouveront leur compte ici.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaLibreBelgique
11 septembre 2012
C'est en véritable écrivain que von Schirach œuvre. Dépouillée à l’extrême, elliptique, percutante, son écriture entraîne au-delà des faits pour mettre en lumière des destins, des états d’esprit, des êtres humains en souffrance, des hasards, des solitudes, des énigmes.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
"Coupables", le titre du second recueil, pourrait presque s'écrire à la forme interrogative. Les quinze histoires de crimes qui s'y suivent sont vues de l'intérieur, au plus près des protagonistes et de leurs mobiles : les responsabilités se déplacent, se chevauchent, se brouillent. Un juge feint de croire qu'une femme battue a pu seule tuer le mari qui menaçait de violer leur fille. Un homme laisse pour mort un ancien partenaire de son épouse avec qui il pratiquait l'échangisme. Une gamine brise la vie d'un homme en l'accusant sans raison d'attouchements : "Un caprice de fillette, rien de plus." Pas de pathos, pas d'effets de manches : la langue est sobre jusqu'à la froideur sans, pourtant, que les récits perdent en humanité. Témoin les premières lignes de "Fête communale", la nouvelle qui ouvre le livre : "C'était des hommes ordinaires, exerçant des métiers ordinaires : représentant en assurances, concessionnaire automobile ou ouvrier - rien à leur reprocher." Des hommes "normaux", dit von Schirach, qui violent un jour une jeune fille avant d'être acquittés faute de preuves. Leurs deux jeunes avocats sortent sonnés de leur victoire : "Nous savions que, plus jamais ! les choses ne seraient simples." "A.D.N." est la deuxième nouvelle du recueil.
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L'internat était un monde particulier, plus resserré, plus intense et sans compromis. Il y avait les sportifs, les intellectuels, les fanfarons et les champions. Et il y avait ceux auxquels on ne prêtait pas attention, ceux qui passaient inaperçus. Personne ne décidait par lui-même à quelle catégorie il appartenait, les autres jugeaient et, dans la majorité des cas, le jugement était sans appel. Les filles auraient pu le contrebalancer mais elles n'étaient pas de la partie, leur vote faisait défaut. (p. 38)
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[Cet homme] était fou. Dès notre premier entretien, il me confia qu'il était poursuivi par les services secrets. La CIA et le BND. Qu'il était au courant d'un secret après lequel ils couraient. Rien que ça. (...) [Il] voulait que je porte plainte contre le BND. Et bien sûr contre la CIA. Et contre l'ancien président américain Reagan, de qui tout découlait. Lorsque je lui annonçai que Reagan était mort, il rétorqua : "C'est ce que vous croyez. En réalité, il vit dans le grenier d'Helmut Kohl". (p. 185 et 187)
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Elle était allongée dans la baignoire. L’eau était chaude, les huiles de bain sentaient la poire et la lavande. Elle ne le remarqua pas tout de suite. Il avait fermé la porte derrière lui, avait baissé son pantalon et se masturbait. « Ce n’est pas bien méchant », assura-t-il, esquissant un sourire gêné. Elle entendait la télévision de la pièce voisine. Elle cria. Thomas ouvrit la porte violemment, la poignée heurta l’homme au niveau des reins. Il en perdit l’équilibre et bascula par-dessus le rebord de la baignoire — la partie supérieure de son corps dans l’eau, à côté de Nina, la tête sur son ventre. Elle se débattit, releva les genoux, voulait sortir, partir, loin de lui. Elle heurta le nez de l’homme, du sang coulait dans le bain. Thomas l’attrapa par les cheveux et maintint sa tête sous l’eau. Nina criait encore. Debout dans la baignoire, nue, elle aidait Thomas en appuyant sur la nuque de l’homme. Elle trouva le temps long.
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Les dénis de grossesse ont toujours existé. Chaque année, en Allemagne, mille cinq cents femmes réalisent trop tard qu'elles sont enceintes. Et chaque années trois cents femmes ne le réalisent qu'à l'accouchement. Elles mésinterprètent tous les signes : l'absence de menstruation est due au stress, le ventre se gonfle en raison d'un excès de nourriture, la poitrine grossit à cause d'un dérèglement hormonal. Les femmes concernées sont soit très jeunes, soit au-delà de la quarantaine. Beaucoup d'entre elles ont déjà eu des enfants. L'être humain peut refouler bien des choses, personne ne sait comment cela fonctionne. Parfois, persuadées de n'être pas enceintes, elles en convainquent leur entourage : même les médecins sont bernés et hésitent à effectuer des examens plus approfondis. (p. 147)
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Vidéo de Ferdinand von Schirach
Crimes de Ferdinand von Schirach Marque-Page 29-03-2011
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