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EAN : 9782070462650
112 pages
Gallimard (29/01/2015)
3.82/5   14 notes
Résumé :
Karim appartient à une famille de truands à la petite semaine. Secrètement surdoué, il a dissimulé ses aptitudes pour vivre dans son milieu - où on le prend même pour un demeuré ! Il s'apprête à témoigner dans le cadre du procès de son frère Walid, en fâcheuse posture. Pourtant Karim a un plan pour le faire acquitter : parviendra-t-il à rouler tout le monde dans la farine, des magistrats à la police, en passant par sa propre famille ?
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Quelle belle initiative que ces opuscules à deux euros chez Folio! Voilà qui permet de découvrir des auteurs. Ça prend ou pas et alors ce n'est "que" deux euros. Mais si l'expérience s'avère positive, ça suscite l'envie d'en lire plus.

Ce fut le cas pour moi avec le recueil le hérisson et autres nouvelles de Ferdinand von Schirach. Auteur absolument inconnu à mon bataillon. Au vu de son patronyme, je le collais chronologiquement dans un XIXème siècle lointain. Sa courte notice bibliographique m'apprend que j'ai tout faux, qu'il est né en 1964 et qu'il est inscrit en tant qu'avocat auprès du barreau de Berlin depuis 1994.

Du coup, on sait aussi à quelle source il puise ses histoires. Ici, il y en a trois: "Le hérisson", "Le changement d'heure" et "L'Éthiopien". Trois récits qui vont nous amener devant un tribunal pénal. Trois vies qui en croisent et influent sur d'autres, comme toute existence humaine. Ni moralisateur, ni cynique, Ferdinand von Schirach emprunte un ton différent pour chaque affaire. C'est surtout l'occasion de placer le projecteur sur des individus et expliquer comment ils se retrouvent dans les nasses de la justice, leur complexité et leur parcours au-delà des opinions à l'emporte-pièce qui ressortent trop souvent des médias. Il met son expérience professionnelle au service d'intrigues passionnantes à lire et criantes de vérité. En filigrane il démontre et démonte préjugés au faciès ou familiaux comme dans "Le hérisson". Une belle histoire d'entourloupe que celle-ci!

La dernière du trio,  "L'Éthiopien", m'a tout particulièrement émue avec le récit de cet homme malchanceux depuis la naissance et qui pourtant a trouvé joie et raison de vivre dans un village paumé entre Éthiopie et Kenya. Jusqu'à ce que... Mais inutile d'en dire plus, allez découvrir vous-même la suite.
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Pas d'effets de manche dans ce recueil de nouvelles ? Apparemment, non ; mais en réalité, oui. L'écrivain-avocat raconte tellement bien ses histoires, qui transpirent le vécu, qu'on a envie de donner à ces criminels le bon dieu sans confession.
Dura lex, sed lex ? Oui, bien sûr, mais Ferdinand essaie d'introduire l'humanité dans ses récits, ou prend le point de vue des criminels, c'est selon. Il joue sur l'ambivalence morale (le doute doit bénéficier à l'accusé) et pose la question de la dignité. C'est un bon avocat de la défense.
A lire, ainsi que la trilogie de recueils de nouvelles : Crimes (dont sont extraits ces trois nouvelles), Coupables et Sanction.
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Je suis assez fan des thrillers juridiques mais je souhaitais sortir un peu des sentiers battus que sont Grisham, Turow ou Connelly. C'est Dupond Moretti qui - citant l'auteur dans "Direct du droit" - m'a donné l'envie d'aller plus loin et j'ai vraiment apprécié. Une approche toute différente des habitués du genre cités plus. On ressent un réel vécu.
En projet, lecture de deux autres ouvrages : "Coupables" et "L'affaire Collini", histoire de confirmer ma première bonne impression.
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Quand j'ai commencé ma lecture, je ne savais pas que ces nouvelles, au nombre de trois, étaient tirées du premier ouvrage connu chez nous de Ferdinand von Schirach : "Crimes". Comme je ne l'ai pas lu, cela ne m'a aucunement dérangé.

C'est la première histoire qui donne son titre à ce mini recueil et que l'on découvre aussi dans la quatrième de couverture.
J'ai beaucoup aimé ce récit factuel et bien mené. J'ai retrouvé toutes les qualités d'écriture que j'avais apprécié lors de ma découverte de l'auteur.
Idem pour le second et troisième récit.
C'est un peu comme se retrouver dans une ambiance type "Maigret" version magistrature. Pas de sensationnel, des faits, de l'humanité... Des histoires vraies ou au moins qui ont cette saveur d'authenticité.

Une collection peu onéreuse qui permet de découvrir des auteurs, des styles, des genres que j'apprécie et que j'explorerai encore. Laissez-vous tenter pour faire de belles rencontres littéraires.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Un recueil de nouvelles rédigées par un avocat allemand contemporain.
J'ai été emballée à sa lecture et la dernière m'a même arrachée une larme !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les juges passèrent leurs robes dans la salle des délibérés, l'un des assesseurs eut quelques minutes de retard, et l'officier de police dut être remplacé en raison de maux de dents dont il s'était plaint. Le prévenu était un Libanais grossier, Walid Abou Fataris, il gardait le silence depuis le début. Les témoins déposèrent, la victime en fit trop, on examina les preuves. C'était une simple affaire de vol que l'on jugeait, passible de cinq à quinze ans d'emprisonnement. Les juges étaient d'accord : au vu du casier judiciaire du prévenu, ils lui en donneraient pour huit ans nul doute sur sa responsabilité, ni sur sa culpabilité. Le procès pataugea mollement toute la journée. Rien de spécial en somme - du reste, il n'y avait rien de spécial à en attendre.
On allait sur quinze heures, l'audience toucherait bientôt à sa fin. Pour aujourd'hui, il ne restait plus grand-chose à faire. Le président consulta la liste des témoins, seul Karim, un frère du prévenu, devait encore être entendu. Mouais, pensa le président, on sait bien ce que valent les alibis fournis par la famille, et il le regarda par-dessus ses lunettes. Il n'avait d'ailleurs qu'une question pour ce témoin : s'il voulait bien attester que son frère Walid se trouvait à la maison lorsque le prêteur sur gages de la Wartenstrasse avait été dévalisé. Le juge posa la question à Karim de la manière la plus simple possible et même, à deux reprises, lui demanda s'il l'avait comprise.
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Un fonctionnaire de police a dit un jour à un juge de la Cour fédérale de justice que les défenseurs n'étaient que des freins du char de la justice. Le juge répondit qu'un char sans frein n'est bon à rien.

"Changement d'heure"
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Dans les romans policiers, le coupable avoue lorsqu'on lui hurle dessus; en réalité,  ce n'est pas aussi simple.

"Changement d'heure"
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Karim pensait à la phrase d’Archiloque, fils d’esclave, qui était son leitmotiv : « Le renard sait beaucoup de choses, mais le hérisson sait quelque chose d’important. » p. 18
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Vidéo de Ferdinand von Schirach
Crimes de Ferdinand von Schirach Marque-Page 29-03-2011
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