La Secte des égoïstes

Voilà un livre perturbant, envoûtant...
Autour du mystérieux Gaspard Languenhaert, se bâtit une légende avec ses relais qui arrivent à points nommés, comme pour relancer une sorte de film abimé et qui se casse et qu'il faut recoller et refaire défiler vaille que vaille.
Le lecteur est pris dans cette quête, s'y attache jusqu'à sa drôle de fin.
La fiction, le rêve divin, la philosophie autocentrée et les indices serpentent, se rejoignent et disparaissent dans une brume incertaine.
Horusfonck sort de cette lecture en titubant, comme d'un songe qui déjà s'efface.
Pour son premier bouquin, Eric-Emmanuel Schmitt faisait tout de même assez fort.

Premier roman de EE Schmitt, la secte des égoïste est presque une nouvelle (une centaine de pages) qui se lit d'un trait. Mais, par un effet magique, tout comme il existe des pavés d'un millier de pages qu'on oublie en une saison, il y a des météores littéraires qui vous font réfléchir à ne plus trouver le sommeil. Je ne fais pas exception à ce postulat et je me suis retrouvé dans mes plus terribles doutes une fois terminé la lecture.
Construit comme une enquête, le personnage principal part à la recherche de renseignements sur un certain Gaspard Languenhaert, fondateur d'une secte bien particulière dont il sera le seul membre, et pour cause : ce dernier est persuadé que le monde qui l'entoure n'est que le fruit de son imagination.
Le roman est paru en 1994. Depuis, le Grand Ecran nous a offert l'univers entièrement façonné de Matrix auquel on pense en premier lieu. Puis le Truman Show. Pour ma part, j'ai automatiquement songé aux digressions de Philip K. Dick et ses faux semblants, ces vérités cachées derrière les mensonges les plus honteux (ou l'inverse), ces réalités apocryphes qu'un seul grain de sable peut faire s'écrouler sur d'autres mondes sans plus de consistance. Une mise en abime infernale qui nous réjouit au plus point.
Cette spirale satanique s'empare alors du lecteur : et si rien n'existait à par moi? Si j'étais l'auteur et le metteur en scène de tout un monde, tout un univers qui graviterait autour de ma personne, se moquant d'un seul coup de toutes les lois physiques? Si j'étais Dieu. Et, soudain, l'atroce découverte : si, au contraire, je n'existais pas?
Et me voilà replongé dans mes doutes existentiels de mes vingt ans.
J'avais découvert l'horreur absolue en réfléchissant à mon humble condition de mortel suite à un débat d'une haute volée philosophique entre potes (non, nous n'avions même pas l'excuse d'être ivres). Pour un agnostique ou un athée, l'inexorable avancée du Temps est une angoisse… infinie. Un jour ou l'autre, je meurs. Soit. Il faut bien se faire une raison. Et puis, immortel ce n'est plaisant qu'un temps : voir tous ceux que l'on aime partir avant soi, c'est d'un ennui… mortel. A moins que nous devenions tous, en même temps, éternels. C'est pas une solution, nous sommes d'accord. Bref, je meurs. Il est aisé de deviner ce que va devenir mon corps. Mais mon « moi », ce que je pense, ma conscience, ce qui me définit, disparait-il également? Et pour combien de temps? Car la spirale devient vertigineuse alors. le temps ne s'arrête jamais. On ne peut se consoler de la mort du soleil. L'univers n'est constitué QUE de soleils qui naissent et qui meurent. Depuis les théories sur l'expansion de l'univers, on sait qu'aucun Big Crunch ne succédera au Big Bang Originel (qui lui, a eu la bonne idée de tout inventer d'un coup : la matière ET le temps). Une fois que toutes les étoiles de l'univers se seront éteintes, il continuera sa dilatation, à un rythme moins effréné certes, mais le Temps ne stoppera pas pour autant. Où sera mon esprit, ma conscience (mon âme diront certains) alors? Puisque je ne crois ni en une vie éternelle, ni en des réincarnations à la chaine… de toute manière lorsque la vie aura déserté le vaste univers, peu de chance de s'incarner en quoi que se soit. Un vague nuage, quelques poussières d'étoiles à la rigueur. Plutôt limité comme condition de vie. Il n'est pas imaginable de devoir rester (où ça d'ailleurs?) une éternité dans les replis du temps. Je n'en dormais plus de la nuit (c'est peut-être à cette intention que l'on a inventé les clubs et discothèques - je n'y vois pas d'autre explication). Et puis, finalement, j'ai trouvé la solution, comme on résout un Rubik's Cube. le jour de mon trépas, je m'endormirai dans un rêve, une seule et unique image, la plus belle possible j'espère, qui me tiendra d'éternité à tout jamais.
Voilà où mène la lecture de cette nouvelle. Faites bien attention avant de tourner la première page.

LA SECTE DES ÉGOÏSTES de ÉRIC EMMANUEL SCHMITT
J'ai eu du mal à rentrer dans cette histoire mais progressivement je m'y suis intéressé. Questionnement philosophique de base à travers une enquête digne d'un thésard. Finalement savoureux entre philo et polar!

Il y a quelque chose d'Italo Calvino dans ce conte philosophique d'Eric-Emmanuel Schmitt. Gaspard Languenhaert n'est pas sans rappeler le « Baron perché » dans sa quête d'ouverture des consciences à la vérité !
Le livre , sous forme d'enquête historique, retrace l'histoire loufoque de ce noble venu de Hollande mais aux origines bretonnes, qui s'illustre dans la société du XVIIIème siècle par son excentrique revendication d'être le créateur de toute chose par sa propre pensée, et qui créa « La secte des égoïstes » regroupant ses fanatiques !
Ce roman fantaisiste est un vrai plaisir de lecture tant la plume de l'auteur est fine, riche et pleine d'humour.
A découvrir sans hésitation : il n'est jamais trop tard pour découvrir le premier roman d'Eric-Emmanuel Schmitt !

Quand une rencontre littéraire fait basculer le cours de la réalité

Ici, nous allons faire la connaissance d'un chercheur se laissant guider par le hasard dans les allées d'une bibliothèque tant il est lassé de ses propres recherches.
Toujours par hasard, au détour d'un ouvrage, il fit la rencontre d'un certain Gaspart Languenhaert, philosophe tant adoubé que critiqué au XVIIIe siècle pour sa théorie basée sur l'égoïsme : le monde ne serait qu'une vue de l'esprit.. ni matière, ni objet, "Je" serait donc le seul créateur unique. Mais .. Ce fameux Gaspard, a t'il réellement existé ? Qui est il ? A t'il été écouté, suivi ? Qu'est il devenu ? Sur quelles idées se fonde sa thèse de l'égoïsme ? C'est donc le début d'une longue quête que notre narrateur entreprend, sillonnant les routes pour trouver des réponses et comprendre cet homme et son cours de pensées intrigant.

Où cela va t'il le mener ? Était ce vraiment due au hasard ? Les réponses sont elles forcément là où il cherche ? Au fond.. cette histoire existe t elle réellement ?

Je vous laisse le découvrir en vous plongeant dans cette lecture enivrante qui ne vous laissera sûrement pas indifférent.

Et si la vie n'était qu'un songe? Un chercheur parisien découvre l'existence d'un philosophe excentrique du 18e siècle. Intrigué et curieux, il veut découvrir cette vision de la vie "égoïste".
Ce chercheur fera un voyage initiatique mais surtout spirituel.
Ce roman m'a vraiment captivé, même si je suis certaine d'être passé à côté de beaucoup de choses. J'ai retrouvé un peu dans ce chercheur le candide De Voltaire, mais aussi cette folie de certains qui amène parfois au génie des autres.
C'est à lire, à réfléchir et à méditer.

Voici un petit livre vite lu : attirée par le titre,puis désorientée par une écriture que j'ai trouvé inégale, puis décidée quand même après quelques hésitations à finir car peu à peu se dessinait le pourquoi de cette alternance de tons et de formes ...je viens de refermer le livre , terminé, et au delà du style j'ai trouvé un peu de nourriture pour mon esprit qui aime les mystères et les questions existentielles,qui s'interroge naturellement sur le pourquoi et le sens de l'existence.. mauvaise nouvelle : la réponse n'y est pas. bonne nouvelle : voici un jour nouveau pour adopter une position nouvelle sur l'existence ,la part de l'ego, la part des autres ... prescription : relire un peu de philo pour chercher des liens ... bonne lecture à vous !

Un chercheur tombe un jour sur la piste d'un inconnu qui soutient la philosophie de l'égoïsme. Mais ses recherches le mènent à chaque fois à des mystères qui s'estompent ou qui le ramènent à lui-même. Prophétie. Malédiction. Religion. Philosophie.
Tout s'entremêle au cours de l'histoire et des auteurs qui ont, on dirait, croisé cet inconnu.
Le monde n'est-il que l'expression de nos sensations ?
Et si tout tournait réellement autour de nous-mêmes ?
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Ma pensée en terminant le livre :
"Beau sujet... "
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Bonne lecture... 🌻

Un petit livre très surprenant et qui se laisse dévorer le temps d'une soirée. J'ai aimé la finesse avec laquelle Eric-Emmanuel Schmitt parvient, par un procédé d'empathie avec le personne principal et à grand renfort d'arguments d'allure rationnels et pourtant fallacieux, à nous faire considérer l'idée que, peut-être, la thèse folle défendue par Gaspard pourrait être vraie. Puis, dans un second temps, l'histoire décrédibilise complètement cette thèse avec beaucoup de justesse. Ce texte est assez délicieux ; l'écriture est riche et la construction de l'intrigue est remarquablement bien réalisée. Une sorte de dissertation philosophique en deux temps.
Seule petite note négative: le dernier chapitre m'a paru un peu superflu et j'ai le sentiment qu'il aurait mieux valu que ce livre se conclue sur l'avant-dernier chapitre.
Bref: lisez-le !

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec La Secte des Égoïstes ?
"À l'occasion d'un salon du livre, je souhaitais rencontrer une nouvelle fois l'auteur et avoir l'occasion d'échanger quelques mots avec lui. Malheureusement, je n'ai pas eu le courage d'affronter la queue interminable et les heures d'attente. Ça ne m'a pas empêché pour autant de choisir une nouvelle lecture parmi sa nombreuse production."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Notre héros passe des heures à la bibliothèque pour ses recherches. Un jour où il n'en peut plus, il choisit un ouvrage au hasard pour se distraire et tombe sur la théorie des égoïstes. Et si la vie n'était qu'un songe, et si seul lui était réel ? Intrigué, puis obsédé par cette idée, il va partir sur les traces de Gaspard Languenhaert, le philosophe à l'origine de cette école de pensée..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"C'est un récit intéressant mais un peu loufoque. Je m'attendais à autre chose, j'espérais un peu plus de cohérence alors que plus on avance, plus la réalité se délite. Malgré tout, avec Eric-Emmanuel Schmitt, on trouve toujours son compte dans n'importe quelle lecture. Parce que si l'histoire ne nous passionne pas toujours, il reste malgré tout la philosophie, la beauté des mots et des idées. En plus ici, on suit notre héros dans son enquête et on se laisse entraîner à une autre époque avec facilité. Nous aussi, on a envie de savoir si nous sommes seul à exister..."

Et comment cela s'est-il fini ?
"Même si à un moment du récit, j'aurais aimé que l'on reste sur quelque chose de plus cohérent, j'ai aimé cette fin où l'auteur pousse son idée jusqu'au bout, jusqu'à son paroxysme. C'est sûrement le roman que j'ai le moins aimé du philosophe et si on regarde mes autres chroniques, on peut dire qu'à part pour l'Évangile selon Pilate, je suis toujours loin du coup de coeur. Pourtant, je garde le goût de ses écrits, de cette sagesse distillée mine de rien et l'envie de continuer à découvrir son oeuvre. Et vous ?"
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